Attaquer des prisonniers sans défense est une méthode connue du régime pour les briser. Dimanche 28 janvier, la garde anti-émeute, épaulée d’agents du ministère du renseignement, a lancé un raid contre l’unité 4 de la prison de Qezelhessar, agressant et blessant les prisonniers politiques et détruisant leurs biens. En scandant « à bas Khamenei », « à bas le dictateur » et « Khamenei, traître, nous t’enterrerons », les prisonniers ont résisté et réussi à chasser les agresseurs. Au cours de cette agression, cinq prisonniers ont été blessés.

La prison de Qezelhessar

 

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Pola Roupa et Nikos Maziotis ont été condamnés à plusieurs années de prison pour leur participation et leur action dans l’organisation de guérilla Lutte Révolutionnaire. Ils ont été emprisonnés et ont purgé la peine cumulée de 20 ans de prison à laquelle ils ont finalement été condamnés (après le procès qui a cassé leur peine à perpétuité pour l’attentat à la bombe contre la Banque de Grèce-succursale de la Banque centrale européenne-bureau du Fond monétaire internationale en Grèce). La camarade Pola Roupa a purgé 8,5 ans de prison réelle (13,5 ans mixtes), tandis que Nikos Maziotis a déjà purgé 11 ans de prison « ferme » et un total de 14 ans mixtes. C’est-à-dire les 3/5 de leur peine, comme le dictent les lois de l’État. Pola Roupa a été libérée de prison sous conditions restrictives le 17 novembre 2023 et quelques jours plus tard, le 28 novembre 2023, le procureur adjoint d’Eubée a fait appel de sa libération, demandant qu’elle soit ramenée en prison (voir notre article). Cet événement sans précédent a conduit Pola devant un nouveau conseil judiciaire au tribunal de Chalkida le 10 janvier, afin de juger si elle restera libre. Nikos continue à subir un traitement spécial, exceptionnellement répressif. Il a reçu quatre refus de libération conditionnelle en deux ans parce qu’il reste impénitent (la justification du dernier refus évoque : «  un mépris total de la justice et du système pénitentiaire. »). En attendant la décision de la cour d’appel d’Eubée, un appel a été lancé pour une journée de solidarité le 9 février 2024 pour les deux camarades de Lutte Révolutionnaire.

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Les prisonniers politiques kurdes Mohsen Mazlum, Mohammad Faramarzi, Wafa Azarbar et Pzhman Fatehi, ont été exécutés lundi matin après avoir été été détenus pendant 19 mois. Après une rencontre émouvante et unique avec leurs familles dimanche dernier, les prisonniers ont ensuite été transférés de la prison d’Evin à la prison de Qzalhisar à Kraj, où l’exécution a eu lieu. Les quatre militants avaient « disparu » il y a un an et demi, enlevés et torturés par le Service Secret iranien dans la métropole kurde orientale d’Urmia (Ûrmiye) en juillet 2022. Bien que l’organisation Komala ait nié que les quatre hommes aient planifié un attentat à la bombe à Ispahan, qu’aucune arme ni explosif n’ait été trouvé sur eux, et qu’ils n’aient pas été impliqués dans des activités d’espionnage mais actifs politiquement au sein du mouvement de gauche, ils ont été condamnés à mort sans preuve concrète. Aucune représentation légale n’a été autorisée lors du procès. Tous les appels ont été rejetés, menant à l’exécution de ces hommes lundi matin.

La 16 janvier, au tribunal de Massa, a eu lieu la deuxième audience du procès avec jugement immédiat contre Gaia, Gino, Luigi et Paolo, qui sont aux arrestations domiciliaires avec toutes les restrictions pour l’opération Scripta Scelera. Lors de l’audience du 9 janvier, le juge avait décidé un renvoi au 16 janvier et un possible changement du juge unique (voir notre article). Le nouveau juge a fixé la prochaine audience pour vendredi 8 mars. Il devra y décider s’il accepte d’être chargé de ce procès ou s’il va le renvoyer devant une cour d’assises. Cette date ultérieure a été décidée avant tout pour pouvoir tenir en compte les résultats de l’audience sur les mesures de contrôle judiciaire, qui aura lieu le 21 février à la cour de cassation, à Rome, et qui sera essentiellement axée sur le délit d’association dont sont accusés les prévenus.

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La prisonnière politique kurde Gülser Özbay, 68 ans, a été libérée de la prison de Sakran, à Izmir, après une détention de 31 ans et 6 mois. Elle avait été arrêtée en juillet 1992 à Agirî et, après plusieurs semaines de torture, condamnée à la prison à vie pour avoir attenté à  « l’unité et à l’intégrité » de la Turquie. En détention, elle a développé un cancer de l’utérus. En Turquie, les « condamnés à vie » sont normalement libérés après trente ans, mais de nombreux prisonniers politiques sont exemptés de cette règle. L’été dernier, lorsque Gülser Özbay a refusé une nouvelle fois de prendre ses distances avec le mouvement kurde, la date de sa libération a de nouveau été repoussée de six mois. De retour retour à Doğubayazıt, sa ville natale, elle a assisté aux élections primaires du Parti de l’Égalité et de la Démocratie du Peuple (Parti DEM) à la salle des fêtes Mem û Zin, un événement marquant dans le calendrier politique local. Gülser Özbay a souligné la situation précaire des nombreux détenus qui restent incarcérés, insistant sur la nécessité de prêter attention aux prisonniers malades et à leur lutte.

Le 9 janvier, au tribunal de Massa, a eu lieu, comme prévu, l’audience d’ouverture du procès avec jugement immédiat contre Gaia, Gino, Luigi et Paolo, qui sont aux arrestations domiciliaires, suite à l’opération policière Scripta Scelera du 8 août contre l’hebdomadaire anarchiste internationaliste Bezmotivny, qui a touché dix anarchistes (voir notre article), pour lesquels la Direction anti-mafia et anti-terrorisme du district de Gênes avait demandé la détention préventive.Cette première audience a été rapide. Il a d’abord été établi que le procès sera présidé par un juge unique. Une deuxième question a été la récente disposition qui veut que le transfert des compagnons au tribunal soit effectué sous escorte policière. La juge a confirmé cette disposition.

La procédure du procès avec jugement immédiat a été décidée suite à la requête du procureur, cautionnée par le juge d’instruction, de séparer partiellement les positions judiciaires en ce qui concerne les chefs d’inculpation de provocation aux crimes et délits et d’atteinte à l’honneur ou au prestige du président de la république. En ce qui concerne l’accusation en vertu de l’article 270 bis (association subversive avec finalité de terrorisme ou de renversement de l’ordre démocratique) le procureur a présenté un recours en Cassation contre l’ordonnance du tribunal des libertés de Gênes, qui, le 28 août, avait révoqué les mesures de contrôle judiciaire pour ce délit associatif, les laissant inchangées en qui concerne les autres accusations. L’audience en cassation a été récemment fixée pour le 21 février, à la Cour de cassation, à Rome.

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Après presque dix ans d’incarcération, le prisonnier anarchiste Eric King a été libéré et il va aller dans un centre d’accueil et de transition pour ex-détenus, pendant plusieurs mois. Emprisonné pour avoir mené une action directe en solidarité avec le soulèvement de Ferguson [il a été condamné pour avoir jeté deux cocktails Molotov dans le bureau d’un fonctionnaire du gouvernement, à Kansas City – voir notre article], Eric King a survécu à tout, du Covid aux attaques de prisonniers néonazis, à des années d’abus de la part des gardiens.  En 2022, Eric King a gagné un procès contre une tentative de coup monté de la part des gardiens, après qu’ils l’ont agressé dans une pièce qui sert de réserve et qu’ils ont essayé de lui coller 20 ans de prisons en plus. Eric est l’un des auteur.es du nouveau livre Rattling the Cages: Oral Histories of North American Political Prisoners [Ébranler les cages : histoire orale de prisonnier.es politiques nord-américain.es], publié par AK Press, dont les bénéfices de vente vont au fond financier de l’Anarchist Black Cross et à la famille d’Eric King. Voir le site Support Eric King.

Depuis le 7 octobre, le nombre des Palestiniens tués par les Israéliens à Gaza atteint 18.000. Depuis le 7 octobre également, une répression terrible s’est abattue sur les prisonniers palestiniens (dont le nombre a explosé). Les conditions de détention ont empiré dans les prisons de l’occupation: isolement, privation des biens, coups et mauvais traitement. Six captifs palestiniens en sont morts depuis le 7 octobre. L’examen du corps de l’un d’eux, Abd Al-Rahman Marey, a révélé des contusions résultant des coups sur tout le corps.

Hier 7 décembre 2023, le sixième tribunal de première instance de Santiago a décidé d’infliger des longues peines aux anarchistes chiliens Mónica Caballero et  Francisco Solar. Mónica Caballero a été condamnée à 12 ans de prison en tant que complice de la double attaque explosive contre l’immeuble Tánica, en février 2020.
Francisco Solar a été condamné à un total de 86 ans de prison. Deux envois d’engins explosifs à un commissariat de police : 12 ans plus 12 ans. Une tentative d’homicide sur des carabiniers : 15 ans. Un délit de lésions graves sur un carabinier : 6 ans. Un délit de lésions moins graves : 600 jours. Cinq délits de lésions légères : 100 jours (pour chacun des cinq), donc 500 jours au total. Un délit de dégradations caractérisées (au commissariat) : 818 jours. Une tentative d’homicide sur Hinzpeter : 12 ans. Deux délits de mise en place d’engins explosifs (immeuble Tánica) : 12 ans plus 12 ans. Dans les prochains jours, on saura si l’une des parties civiles va faire appel de ces condamnations, sinon il n’y aura pas de modifications à ce qui a été imposé par les juges.

Francisco Solar et Mónica Caballero

Francisco Solar et Mónica Caballero