La militante palestinienne Khalida Jarrar, a déclaré que les autorités israéliennes ne traitent pas les prisonniers palestiniens comme des êtres humains, elle qualifie les conditions de détention de « pires et plus difficiles depuis l’occupation de la Palestine occupée en 1967 ». Lundi 20 janvier, Israël a libéré 90 prisonniers palestiniens dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers ( article ici ). Khalida Jarrar, maintenue en détention administrative depuis décembre 2023, faisait partie des personnes libérées. Sa libération est intervenue après que trois otages israéliennes ont été relâchées. La détention administrative permet aux autorités israéliennes de maintenir des personnes en prison sans inculpation ni procès.

Khalida témoigne sur ce que subissent les Palestiniens, « une nourriture de mauvaise qualité et en quantité insuffisante, ainsi que l’isolement cellulaire pratiqué par les autorités d’occupation ». « J’ai passé six mois en isolement cellulaire et de nombreux Palestiniens sont détenus dans des cellules isolées dans des conditions très dures ». Elle explique encore que ces politiques visent à « traiter les prisonniers comme s’ils n’étaient pas humains ». « Nous avons été soumis à une extrême dureté et à des agressions physiques dans une tentative délibérée et intentionnelle de nous humilier et de nous dégrader ». Elle a souligné que la cause des prisonniers est « une partie intégrante des causes de notre peuple ». On estime que plus de 11 000 Palestiniens sont détenus dans les prisons israéliennes.

L’armée d’occupation a arrêté au moins 35 Palestiniens lors de nouvelles incursions militaires en Palestine occupée. Parmi les détenus figurent d’anciens prisonniers arrêtés lors de raids ciblant Hébron, Naplouse, Tulkarem, Jénine et Salfit. De nombreux Palestiniens ont été interrogés  par les soldats israéliens avant d’être libérés. Ces nouvelles arrestations portent à plus de 14 300 le nombre de Palestiniens arrêtés par l’armée israélienne en Palestine occupée depuis octobre 2023, y compris ceux libérés après leur arrestation. Ce chiffre ne comprend toutefois pas les arrestations dans la Bande de Gaza, où les nombres sont estimés à plusieurs milliers.

Depuis mardi 7 janvier, la Californie se bat contre le feu, un certain groupe de pompiers s’avère être indispensable dans cette lutte : les prisonniers. 783 détenus ont été déployés pour aider les 7 500 pompiers à contenir les flammes. Les casernes de pompiers les recrutent sur la base du volontariat mais tous les prisonniers ne sont pas éligibles. Seuls ceux qui ont moins de huit ans à purger sont retenus, les condamnations pour incendie criminel, meurtre, viol sont des critères d’exclusion du programme. Les candidats doivent être jugés physiquement et mentalement aptes. Ensuite, le détenu suit une formation théorique et pratique de huit jours. Les prisonniers sont payés entre 5,80 dollars (5.65 €) et 10,24 dollars (9.98 €) par jour, en fonction de leur niveau de compétences. Un dollar par heure s’ajoute quand ils interviennent sur une urgence, salaire bien moindre que pour leurs homologues professionnels. Les prisonniers gagnent aussi des crédits de temps : pour chaque jour passé dans une équipe de pompiers, leur peine se réduit de deux jours.

En groupe de 15 ou 20, ils sont chapeautés par un capitaine et ont pour mission de creuser les terrains sur des kilomètres pour stopper les lignes de feu. Les pompiers détenus exercent dans des conditions de travail plus dures que leurs homologues et risquent souvent leur vie, les pompiers incarcérés sont aussi quatre fois plus susceptibles de subir des blessures que les autres pompiers, l’utilisation des lances à eau étant réservée aux professionnels, leur mission consiste surtout à réduire la probabilité que les incendies se propagent, en nettoyant la broussaille à proximité. La Californie s’appuie sur ces prisonniers pour combattre les incendies, le programme de l’administration pénitentiaire ayant commencé en 1915.

Le nombre de prisonniers morts depuis le début du génocide à Gaza est au minimum de 54, mais les proches des prisonniers sont convaincus qu’il existe des décès dissimulés par l’État d’occupation. La mort de la plupart des prisonniers de la Cisjordanie qui ont été autopsiés ont clairement montré que la cause de leur mort était soit la torture, soit la négligence médicale délibérée, ou les deux. Cependant, les mauvais traitements infligés aux prisonniers de Gaza sont plus sévères, plus brutaux et plus violents.
La majorité des captifs sont couverts de plaies et de furoncles en raison de l’infection par la gale. De nombreux prisonniers sont dans des sections de tentes, où les températures glaciales aggravent leurs souffrances. Les témoignages reflètent tous un schéma cohérent d’abus violents, visant spécifiquement les détenus de Gaza, comme le fait d’avoir été enchaînés, les yeux bandés et privés de mouvement 24 heures sur 24 pendant des jours et parfois des semaines, d’avoir été roués de coups, aspergés d’eau bouillante et d’urine.

Le tribunal administratif de Paris a confirmé l’interdiction de deux numéros du journal anticarcéral et abolitionniste « L’Envolée » écrit par et pour les détenus, composé de témoignages de prisonniers, ils y dénoncent la violence vécue à l’intérieur des maisons d’arrêt. L’accès à ces journaux devient impossible pour les prisonniers dès que les numéros critiquent  l’administration pénitentiaire.

En juin 2022, le numéro 55 a été interdit, il fait le récit de l’homicide d’un détenu par plaquage au sol et bâillonnement effectué par les gardes en 2016, une pratique interdite. Ce récit est considéré comme « diffamatoire » par la Direction de l’administration pénitentiaire, laquelle a interdit et saisi les exemplaires dans les cellules. Janvier 2023, le numéro 56 dénonce la violence de la prison, en rendant hommage à un prisonnier mort en 2022 d’une rupture de l’aorte suite à des refus de soins. Les exemplaires du numéro sont interdits et saisis dans les cellules.

Ces interdictions ont été contestées par « L’Envolée » devant le tribunal administratif le 15 novembre. Sans surprise, ce 6 décembre, le tribunal a rejeté les recours en validant le caractère diffamatoire des propos contenus dans les numéros 55 et 56 « au regard de l’objectif de préservation du bon ordre au sein des établissements pénitentiaires ». Une censure qui touche 80 000 lecteurs.

Au Pérou, la justice a ordonné la dissolution du Movadef, (Movimiento por Amnistía y Derechos Fundamentales) au motif qu’il serait la façade du Parti communiste du Pérou (« Sentier lumineux »). Le tribunal a condamné 25 de ses dirigeants pour « terrorisme », dont six à 35 ans de prison, Parmi ces six, Elena Iparraguirre, ancienne dirigeante du PCP (et épouse du défunt fondateur du PCP Abimael Guzmán, le « Président Gonzalo »). Elena Iparraguirre est en prison depuis 1992, et a déjà été condamnée à la prison à vie. C’est d’ailleurs parce que le tribunal a indiqué qu’il y avait une impossibilité d’imposer une deuxième peine à perpétuité qu’il avait fixé une peine de 35 ans. Vingt-neuf autres accusés ont été condamnés à des peines de prison allant de 15 à 16 ans. La justice péruvienne affrime que la décision de fonder le Movadef a été pris depuis la prison par la direction du PCP.

 

Deux prisonniers palestiniens sont morts les 14 et 15 novembre dans les prisons israéliennes. Samih Suleiman Muhammad Aliwi, 61 ans, et d’Anwar Shaaban Muhammad Aslim, 44 ans, avaient été soumis aux abus systématiques pratiqués depuis longtemps dans les prisons israëliennes, notamment la torture, la négligence médicale et la sous-alimentation. L’avocat d’Aliwi a témoigné que les soins de celui-ci lui avaient été refusés, qu’il avait subi des agressions et humiliations, et qu’il avait perdu 40 kg lors de leur dernière entrevue.

D’autre part, les conditions du décès, en avril dernier, d’Adnan al-Bursh (à gauche sur la photo), célèbre chirurgien de l’hôpital Al-Shifa à Gaza, ont été documentées. Le médecin informait, depuis le début du génocide, les blessures terribles qu’il était amené à soigner ainsi que les conditions toujours plus difficiles dans lesquelles il devait travailler. Il a également exposé le siège brutal qu’a subi son hôpital en novembre 2023, et son évacuation forcée. Il a ensuite rejoint un autre hôpital et continué de dénoncer les attaques d’Israël à l’égard du système de santé palestinien. Il est arrêté par l’armée israélienne lors du siège de l’hôpital Al-Awda, le 5 décembre 2024. Il est amené au camp d’emprisonnement et de torture de la base militaire Sde Teiman, puis transféré aux autorités pénitentiaires israéliennes. À la mi-avril 2024, le Dr Adnan Al-Bursh est arrivé à la section 23 de la prison d’Ofer, près de Jérusalem. Il a présentait des blessures sur tout le corps. Il était nu dans la partie inférieure de son corps. Les gardiens de prison l’ont jeté au milieu de la cour et l’ont laissé là. Le Dr Adnan Al-Bursh était incapable de se lever. L’un des prisonniers l’a aidé et l’a accompagné dans l’une des cellules. Quelques minutes plus tard, le Dr Adnan Al-Bursh était mort.

Le parlement israélien a approuvé, ce jeudi, en deuxième et troisième lectures, une loi autorisant l’imposition de peines d’emprisonnement aux enfants palestiniens de moins de 14 ans. Sur les 120 députés de la Knesset, 55 ont voté en faveur de cette mesure, alors que 33 députés s’y sont opposés Cette loi prévoit ‘’l’adoption d’une disposition temporaire pour une période de 5 ans, permettant à un tribunal d’émettre un ordre de détention pour un mineur (palestinien) de moins de 14 ans, dans une résidence sécurisée, s’il est reconnu coupable d’un meurtre qualifié d’acte terroriste ou faisant partie d’une activité terroriste, avant de continuer à purger sa peine en prison dès l’âge de 14 ans (…) Le ministre de la Justice pourra prolonger la durée de cette disposition temporaire pour des périodes n’excédant pas deux ans, avec l’approbation du ministre de la Protection sociale et de la Commission de la Constitution, du Droit et de la Justice du parlement’’, précise le communiqué. Plus de 270 enfants palestiniens ont été écroués par Israël en violation des résolutions des Nations unies et des conventions internationales.

 

Entre du 22 septembre et 21 octobre, l’intensification des exécutions des prisonniers a atteint le nombre de 150. La majorité des prisonniers exécutés sont des Kurdes, des Baloutches, des Arabes et des Afghans vivant en Iran. Actuellement des centaines de prisonniers sont en grève de la faim pour protester contre la peine de mort et exiger la fin des exécutions ( voir article ici ). Au cours de la 39e semaine de la campagne « Non aux mardis des exécutions », les prisonniers de 23 prisons d’Iran ont publié une déclaration, portant à l’attention du monde entier les voix des protestations des prisonniers politiques contre l’augmentation continue des exécutions.

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La Cour de cassation a invalidé ce mardi la détention dans l’Hexagone de Christian Tein, militant indépendantiste kanak. Elle ordonne que la décision soit réexaminée mais ne se prononce pas sur sa remise en liberté. Le cas de Christian Tein, actuellement incarcéré à Mulhouse, ainsi que celui de Steve Unë, vont être à nouveau étudié par une Cour d’appel. Au total, cinq personnes, toutes membres de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), organisation accusée par le gouvernement d’être derrière les affrontements qui ont ravagé depuis mai la Kanaky, faisant 13 morts et des dégâts estimés à plus de deux milliards d’euros ( voir article ici ), s’étaient pourvues en cassation pour contester leur détention en France. Les pourvois de Dimitri Quenegei, Guillaume Vama et Erwan Waetheane ont été rejetés.