En janvier 2023, Redy Huamán Camala (22 ans), Ferdinand Huancaqui Yucra (22 ans), Richard Camala Coyo (22 ans) et Joel David Huallanca Huaman (21 ans), 4 jeunes de la communauté paysannes de Cusco parlant le quechua étaient arrêté dans le cadre des manifestations contre le gouvernement de Dina Boluarte.

Notons qu’à cette période (entre décembre 2022 et janvier 2023), au moins 40 personnes avaient déjà été tuées par la répression policière et des centaines d’autres avaient été blessées.

Accusés de délits d’émeutes, ils sont placés en détention provisoire à la prison de Quencoro sur ordre du premier tribunal d’instruction préparatoire en février.  Le mercredi 31 juillet, le pouvoir judiciaire les a condamnés à 7 et 6 ans de prison. En plus de celle-ci, la justice a également ordonné le paiement d’une réparation civile de 17 412,50 soles chacun.

La Chambre d’appel de Cusco a, ultérieurement, confirmé ses peines. Vendredi 9 août 2024, un grand sit-in a eu lieu au Palais de Justice de Cuzco pour soutenir les 4 prisonniers.

 Vendredi 9 août 2024, un grand sit-in a eu lieu au Palais de Justice de Cuzco pour soutenir les 4 prisonniers. 

Vendredi 9 août 2024, un grand sit-in a eu lieu au Palais de Justice de Cuzco pour soutenir les 4 prisonniers.

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Jeudi 18 juillet, 5 militant·es écologistes (Roger Hallam, cofondateur des mouvements « Just Stop Oil » et « Extinction Rebellion », Daniel Shaw, Louise Lancaster, Lucia Whittaker De Abreu et Cressida Gethin) ont été condamnés à quatre et cinq ans de prison pour « complot en vue de provoquer des nuisances publiques ».

Concrètement, il leur est reproché d’avoir participé à une réunion Zoom afin de recruter des activistes pour bloquer la M25, le périphérique encerclant le Grand Londres. Ce blocage, qui avait commencé le 7 novembre 2022 au matin, avait duré 4 jours. Il avait été lancé pour exiger que le gouvernement conservateur mette fin à toutes les nouvelles licences pétrolières et gazières.

Notons qu’en avril 2023, deux activistes de Just Stop Oil avaient eux aussi été condamnés à une peine inédite de près de trois ans de prison pour nuisance publique. Ils avaient escaladé le pont Queen Elizabeth II à l’est de Londres et étaient restés suspendus dans des hamacs au-dessus du vide pendant 37 heures, bloquant la circulation.

Ces condamnations exemplaires ne sont pas le fruit du hasard. Face à la multiplication des actions des écologistes, le gouvernement a introduit en 2023 le Public Order Act, qui criminalise de façon détaillée toute manifestation susceptible de perturber l’ordre public. Un an plus tôt, le Police, Crime, Sentencing and Courts Act dotait la police de pouvoirs étendus l’autorisant à arrêter des participants qu’elle estime trop bruyants. Plus d’infos.

Blocage de la M25 le 25 novembre 2022

Blocage de la M25 le 25 novembre 2022

Plus de 1.500 détenus ont profité des troubles durant tout le mois de juillet ( voir article ici ) et les jours qui ont suivi l’éviction de la Première Ministre Sheikh Hasina pour s’évader de plusieurs prisons au Bangladesh. Au total, 12 détenus sont décédés lors de ces évasions de masse. Dans certaines prisons, les prisonniers munis d’outils et de barres de fer ont forcé les gardiens à ouvrir les portes des l’établissement pénitenciers.

Lundi 5 août, plus de 500 détenus se sont enfuis d’une prison du district de Sherpur. Le mardi 6 août, six prisonniers ont été abattus lors d’une évasion dans une prison de haute sécurité à Kashimpur alors que 203 prisonniers ont réussi à s’échapper. Six autres détenus ont été tués jeudi dans la prison de Jamalpur et 600 prisonniers ont pris la fuite. Dans une prison du district de Narsingdi, ce sont 800 prisonniers qui se sont évadés, lorsqu’une foule de milliers de personnes a attaqué l’institution datant de l’époque coloniale britannique, en mettant le feu au bureau du directeur.

Les mauvais traitements imposées aux prisonniers et prisonnières palestinien·nes détenu·es dans les prisons de l’occupation (dont 4 781 sans procès, ni inculpation) se sont intensifiées depuis le 7 octobre (coups, privation de sommeil, violences sexuelles, menaces contre les familles etc,etc) causant la mort d’au moins 60 personnes (comme le démontre ce rapport).

Parmi les réactions à ces tortures, une campagne visant la fermeture de la prison pour femme de Damon. Cet établissement détient 88 prisonnières dont  Khalida Jarrar, Hadeel Shatara, Hanan Barghouti et Layan Kayed dans les conditions très difficiles. Plus d’informations sur cette campagne ici.

On compte désormais environ 9900 prisonnières et prisonniers suite au nombreuses captures de palestinien·nes par les forces d’occupation ces derniers mois.

Khalida Jarra militante et députée palestinienne incarcérée

Khalida Jarra militante et députée palestinienne incarcérée

Les exactions en Cisjordanie, menés en parallèle du génocide à Gaza, se poursuivent toujours avec intensité élevée (voir notre article). Voici quelques exemples plus récents :

Captures

Dans le gouvernorat d’al-Khalil, au sud de la Cisjordanie, les troupes d’occupation ont effectué une série de raids et arrêté neuf Palestiniens. À Naplouse et dans la ville voisine d’Urif, six personnes ont été capturées après que l’armée israélienne ait pris d’assaut leurs maisons. Deux anciens prisonniers palestiniens et un étudiant de l’université An-Najah figurent parmi les captifs.

Tirs sur les civils

Les soldats israéliens ont ouvert le feu et réprimé une marche dans le camp de réfugiés d’al-Arroub, au nord de la ville d’al-Khalil, où des manifestant·es protestaient contre l’assassinat de Haniyeh (chef du bureau politique du Hamas assassiné mercredi à Téhéran). Un autre jeune qui ne manifestait pas mais, circulait en vélo a été grièvement blessé au dos par un tir israélien. En réponse, de jeunes Palestiniens ont visé les soldats avec des feux d’artifice. D’autres civils ont été blessés par des tirs de colons dans la zone de Khallat an-Nahla, près du village de Wadi Rahal, au sud de Bethléem.

Les forces d’occupation israéliennes ont également mené des raids sur plusieurs villes faisant usage de gaz lacrymogène, de grenades assourdissante et tirant à balles réelles sur la population :

Dans la ville de Qusra un jeune homme a été blessé par balle au pied tandis qu’à Qalqilya un jeune homme et un enfant ont été blessé. Ce dernier a, par la suite, été capturé par les soldats. Un autre enfant de neuf ans a quant à lui été écrasé par un véhicule israélien.

Les colons pris pour cible en réponse

Dans la ville de Tarqumiyah, à l’ouest d’al-Khalil, un incendie s’est déclaré après que des Palestiniens aient jeté des cocktails Molotov sur un véhicule de colons. D’autres voitures de colons ont été ciblés par des jets de pierre dans la ville de Huwara, au sud de Naplouse ainsi qu’à Tuqu’ twon, au sud-est de Bethléem. Deux autres colons ont également été blessés lorsque des Palestiniens les ont attaqués avec des pierres et ont fermé des routes près de la colonie d’Efrat.

Le camp de réfugiés de Shu’fat à al-Quds et la ville de Qalqilya, ainsi que les villes d’Anabta, Burqa et Dayr Istiya ont également été le théâtre d’échauffourées.

Répression en Palestine (archive)

Répression en Palestine (archive)

Depuis le jeudi 1er août, une série de manifestations contre la vie chère ont éclaté au Nigeria. Celles-ci sont menées principalement par des jeunes qui protestent contre le manque de nourriture et réclament notamment la remise en place de certains subsides pour le gaz et l’électricité ainsi que l’annulation de certaines économiques.

Elles ont donné lieu à des affrontements avec la police. Plus de 400 manifestants ont été arrêtés et des couvre-feux ont été imposés dans cinq États du nord du pays après le pillage de biens publics et gouvernementaux. L’armée a par ailleurs menacé d’intervenir si les pillages devaient continuer.

Les affrontements du vendredi 2 août ont été particulièrement intenses dans la capitale où les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes dès le début du rassemblement. Ceux-ci ont ensuite tué 9 manifestants qui ont répondu, causant la mort d’un policier.

Les forces de sécurité tuent 9 manifestants contre la faim et la vie chère au Nigeria

Les forces de sécurité tuent 9 manifestants contre la faim et la vie chère au Nigeria

De nouvelles manifestations ont eu lieu au Bangladesh après les prières du vendredi. La libération de six meneurs n’ayant pas suffi à calmer la colère des étudiants. Le pouvoir a de nouveau limité l’internet mobile utilisé par les manifestants, les réseaux sociaux et les plateformes Facebook, Whatsapp et Telegram ont à nouveau été restreints.

Au moins 206 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation en juillet, victimes pour la plupart de tirs des forces de l’ordre, au moins 32 mineurs figurent parmi les victimes. Au total, plus de 10.000 personnes auraient été arrêtées. Dans ce pays de 170 millions d’habitants comptant de nombreux diplômés au chômage, les étudiants exigent l’abolition d’un système de discrimination positive accusé de favoriser l’embauche de proches du pouvoir dans l’administration (voir article ici)

Parmi les leaders libérés figure le leader du mouvement étudiant , Nahid Islam, arrêté le 26 juillet, ainsi que deux autres  étudiants, ils avaient été sortis de force d’un hôpital de Dacca où ils étaient hospitalisés et emmenés dans un lieu inconnu. Des milliers d’étudiants en colère  se sont rassemblés pour protestés contre les violences des forces de répression, ils exigent la libération de tous les étudiants et personnes arrêtées, la réouverture des écoles et des universités fermées mi-juillet.

Pakhshan Azizi, une militante kurde connue pour son travail pour les droits des femmes avait été arrêtée le 6 juillet 2023 avec des membres de sa famille. Emprisonnée depuis, elle a été condamnée à mort ce mardi 23 juillet par le tribunal révolutionnaire islamique de Téhéran pour appartenance au Parti de la vie libre du Kurdistan (PJAK). Pendant son année d’emprisonnement à la prison d’Evin, Pakhshan Azizi a subi de la torture physique et psychologique dont 5 mois d’isolement.

Le 14 juillet, Sharifeh Mohammadi, une militante syndicaliste avait été, elle aussi, condamnée à mort par le tribunal révolutionnaire islamique de Rasht (voir notre article ici).

Actuellement, une autre militante kurde, Warisheh Moradi attend sa condamnation. Arrêtée à Sine (Sananda) il y a près d’un an, elle est poursuivi pour appartenance à la Société des femmes libres du Kurdistan oriental (KJAR).

En parallèle de son action génocidaire dans la bande de Gaza, l’armée d’occupation continue ses exactions en Cisjordanie, en coordination avec les colons. Ces attaques donnent parfois lieu à des affrontements avec la résistance. Voici une liste non-exhaustive des attaques de ces derniers jours :

Mardi 23 juillet, une milice de colons israéliens ont mené une « expédition punitive » contre des habitants de Huwara, incendiant et jetant des pierres sur des véhicules et s’attaquant à des magasins palestiniens. Le prétexte de cette attaque est que des palestiniens auraient jeté des pierres sur des voitures de colons à Yitzhar.

Le même jour, l’armée de l’air a tué 5 personnes en frappant le camp de Tulkarem dans un bombardement. Notons que le 7 juillet, les forces terrestres avaient attaqués deux fermiers dans cette ville et incendié la ferme d’Oxfam où ils travaillaient.

Également Tulkarem, les forces d’occupation israéliennes ont arrêté lundi 22 juillet un jeune Palestinien revenait de l’hôpital après avoir été blessé d’une balle dans l’œil tirée par les forces d’occupation lors d’une attaque du camp le 9 juillet.

Le mercredi 24 juillet, l’armée d’occupation a pris d’assaut une zone dans le nord-est du village de Beit Dajan, à l’est de Naplouse, lançant du gaz lacrymogène et tirant à balles réelles

Un adolescent a été par une de ces balles avant d’être brièvement détenu par les soldats de l’occupation. Ces derniers ont finalement permis aux ambulanciers de le transférer à l’hôpital mais, les forces d’occupation ont décidé d’arrêter l’ambulance au point de contrôle de Beit Furik, à l’est de Naplouse et de capturer son équipage.

Hier, le jeudi 25 juillet, un Palestinien a succombé à des blessures causées par des tirs israélien dans le camp de réfugiés de Qalandiya. Trois autres ont été blessés par balles.

Les raids incessants de l’armée d’occupation mène à une multiplication des affrontements avec la résistance qui a incendié hier un véhicule militaire israélien avec un cocktail Molotov à Artas près de Bethléem.

La résistance a incendié hier un véhicule militaire israélien avec un cocktail Molotov à Artas

La résistance a incendié hier un véhicule militaire israélien avec un cocktail Molotov à Artas

Depuis le début du mois de juillet, un mouvement massif, lancé par des étudiants, appelle à l’abrogation d’une loi favorisant l’accès à la fonction publique aux proches des anciens combattants de la guerre d’indépendance de 1971.

Cette loi est, en effet, perçue comme injuste envers le diplômés chômeurs dans un pays où l’âge moyen est d’un peu plus de 27 ans et où les jeunes manquent de perspective d’avenir (selon les données du Bureau des statistiques du Bangladesh (BBS) de mars, 39,88 pour cent des jeunes âgés de 15 à 24 ans ne travaillent pas, ne sont pas en formation ou n’étudient pas).

Ces manifestations massives (réunissant parfois plusieurs centaines de milliers de personnes) ont été accueillies avec par une violente répression, la police tirant à balle réelle et tuant entre 60 et 133 personnes.

Le gouvernement a, par ailleurs, déployé l’armée et fait appel à des unités paramilitaires telles que les gardes-frontières et le bataillon d’action rapide, connus pour leurs antécédents en matière de violations des droits humains. Le gouvernement a coupé internet de le pays, fait fermé les écoles et universités et arrêté plusieurs leader de l’opposition.

Ces mesures n’ont pas dissuadé le mouvement qui a assumé l’escalade en incendiant des bâtiments officiels et une chaine de télévision, attaqué des postes de police et pris d’assaut la prison de Narsingdi, menant à l’évasion de 800 prisonniers. Par ailleurs, au moins deux policiers sont morts dans les affrontements.

Ce vendredi, le gouvernement a imposé un couvre-feu strict avec un ordre de «tirer à vue» dans tout le Bangladesh pour tenter de mettre fin au mouvement. Sans succès, jusqu’à présente, puisque des milliers de personnes manifestaient encore hier à Rampura (samedi 20 juillet) contre le couvre-feu.

Révolte au Bangladesh

Révolte au Bangladesh