Lundi 18 mars, sur la Place Rouge une manifestation a eu lieu contre la nouvelle loi sur l’enregistrement et pour la libération des prisonniers politiques. Les militants dénonçaient la loi, adoptée le 15 février par la Douma en première lecture, qui restreint les règles d’enregistrement sur le lieu de résidence, mais qui puni aussi le fait de vivre dans un appartement sans s’être fait enregistrer. La police a arrêté et brutalisé les manifestants.

Le lien avec l’organisation anti-répression ZA VOLIU

Russie: Manifestation anti-répression Place Rouge

En novembre dernier, un tribunal de Moscou avait ordonné, en première instance, de restreindre l’accès aux vidéos des Pussy Riots, les qualifiant d »extrémistes’. Une des membres du groupe avait introduit un recours suite à cette décision. Ce mercredi, le tribunal municipal de Moscou a rejeté cet appel, confirmant ainsi le caractère ‘extrémiste’ des images. Dès lors, le jugement du mois de novembre va être mis en application. Concrètement, la diffusion des vidéos du groupe sera dès aujourd’hui passible de peines pénales.

4 membres du mouvement russe Femen ont été arrétées à demi-nues en sortant de la station de métro Schuman. Elles comptaient manifester contre le sommet UE-Russie qui s’y déroule cette après-midi. Polbru n’a pas ménager ses troupes puisque les militantes ont été plaquées au sol pour être coleçonnées.

Pour la première fois depuis le début du mouvement, l’opposition au régime du président Poutine n’avais pas obtenu l’autorisation de se rassembler samedi devant le siège des services de sécurité à Moscou. Néanmoins, plusieurs milliers de personnes s’étaient réunies pour ‘célébrer’ le premier anniversaire de la contestation. Présente en nombre, la police a dispersé la foule et a procédé à des dizaines d’arrestations. Les autorités avaient signalé aux participants qu’ils risquaient la prison ou des amendes pouvant atteindre 300.000 roubles (7400 euros). Alors que plusieurs manifestants interpellés, parmi lesquels Sergueï Oudalstov et Alexeï Navalny, figures de proue du mouvement, avaient été libérés dans la soirée de samedi, tous les autres détenus ont été libérés dans la journée d’hier. L’annonce de leur libération a été faite par un porte-parole de la police qui n’a pas donné de détails quant aux éventuelles poursuites à l’encontre des opposants arrêtés.

Arrestation d'un opposant à Moscou

Les opposants au régime de Vladimir Poutine avaient lancé un vaste appel au rassemblement samedi au centre de Moscou pour marquer le premier anniversaire du mouvement de contestation contre le président russe. Malgré l’interdiction de la manifestation par les autorités, des centaines de personnes se sont réunies devant le siège des services de sécurité, encadrées par de nombreux fourgons de police. Les forces de l’ordre ont interpellé un grand nombre de manifestants parmi lesquels Sergueï Oudalstov, le leader du Front de Gauche. Le discours tenu par les manifestants était clair, ‘Rien n’a changé depuis un an, nos exigences n’ont pas été satisfaites et il y a de nouveau des prisonniers politiques’.

Alors que deux de leur membre ont récemment été condamnées à deux ans de camp pour ‘hooliganisme motivé par la haine religieuse’, le groupe est une nouvelle fois visé par la justice russe. Hier, cette dernière a décidé de restreindre l’accès sur internet à quatre vidéos du groupe sur cinq sites. Il s’agit de la vidéo tournée dans la cathédrale, d’une vidéo sur la Place Rouge et de deux autres clips. Après l’entrée en vigueur de cette décision, ces vidéos seront incluses dans les documents extrémistes interdits en Russie et dont la diffusion est passible de poursuites pénales. Le site web des Pussy Riot et leur blog sur la plateforme Livejournal sont également concernés par ces mesures. L’expertise présentée au tribunal et suivie par ce dernier indique que ‘les textes contiennent des appels à la révolte, à la désobéissance aux autorités et à l’organisation de troubles massifs. Ils portent atteinte à la dignité humaine et humilient les sentiments des croyants’.

Des centaines de détenus de la prison 6 de la petite ville de Kopeisk dans la région de Chelyabinsk ont mené une action de protestation pour exiger d’obtenir la fin des mesures d’isolement prises à l’encontre de certains prisonniers ainsi que l’amélioration de leurs conditions de détentions. Samedi, un large groupe d’entre eux est monté sur le toit de la prison pour déployer une banderole indiquant ‘People, Help!’. Des centaines de personnes, parmi lesquelles de nombreux proches de prisonniers, s’étaient rassemblées samedi devant le bâtiment pour soutenir l’action, et samedi soir, des affrontements les ont opposés aux forces de l’ordre qui ont tenté de les disperser extrêmement violemment. 38 personnes ont été interpellées alors que de nombreuses images montrant des manifestants ensanglantés ont circulé sur la toile. Huit policiers anti-émeutes ont également été blessés. Les autorités pénitentiaires ont annoncé que lundi matin, tous les prisonniers avaient réintégré leurs cellules après avoir passé le week-end au sommet du bâtiment.

Manifestation dans une prison russe

Le 6 mai dernier, de violents affrontements avaient opposé des manifestants anti-Poutine aux forces de l’ordre à Moscou. Le rassemblement avait dégénéré quand la police avait bloqué le défilé puis tenté de disperser la foule. Une trentaine de policiers et des dizaines de manifestants avaient été blessés. En outre, plus de 400 militants de l’opposition avaient été interpellés. Suite à ces événements, 18 personnes (dont treize ont été placées en détention préventive) sont poursuivies, accusées de ‘violences à l’encontre de représentants du pouvoir’. Le premier accusé, Maxime Louzianine, a été condamné ce vendredi à une peine de quatre ans et demi de camp, peine réduite par rapport à celle de six ans et demi réclamée par le parquet. Jusqu’à présent, les manifestants arrêtés pour ce genre de faits étaient généralement condamnés à un maximum de quinze jours de prison.

Le 28 octobre a eu lieu la première audience du procès à Grenade, de l’Audiencia Nacional (tribunal spécial anti-terroriste) devant statuer sur la demande d’extradition de de Piotr Silajev par la Russie. Piot Silajev, qui a déjà obtenu l’asile politique en Finlande, risque une peine de prison allant de 7 à 13 ans pour son engagement dans la campagne pour sauver la forêt de Khimki menacée par la construction d’une autoroute. En 2010 une manifestation militante a attaqué la mairie de Khimky (voir ici la vidéo), à la suite de laquelle Piotr est poursuivi par la justice russe. Un appel à des actions de solidarité du 19 au 21 novembre avec Piotr est lancé. Les compte-trendus d’actions peuvent être envoyés à babushka@riseup.net

Espagne/Russie: Campagne contre l’extradition de Piotr Silajev

Le 17 octobre dernier, les autorités russes avaient annoncé l’ouverture d’une enquête à l’encontre de l’opposant Sergueï Oudalstov. Celles-ci se basaient sur un film d’une chaîne télévisée pro-Kremlin qui affirme que des opposants, donc Oudalstov, se préparaient à renverser le gouvernement russe. Les images du document ont été tournées en caméras cachées, et leur origine reste inconnue. Dans le cadre de ses recherches, le comité d’enquête a perquisitionné son domicile, l’a interrogé et lui a interdit de quitter Moscou. En outre, deux de ses proches ont été placés en détention provisoire. Sergueï Oudalstov a comparu ce vendredi matin devant le comité d’enquête à Moscou. Il a été inculpé pour ‘préparation de troubles massifs’, ce qui pourrait lui valoir dix ans de camp.

Sergueï Oudalstov

Sergueï Oudalstov