Depuis dimanche, de violentes émeutes se déroulent à Hosby, dans la banlieue de Stockholm. Celles-ci font suite à la mort d’un homme de 69 ans abattu par la police lundi dernier. Une petite centaine de personnes sont descendues dans les rues pour dénoncer les violences policières, ainsi que le racisme et la ségrégation dont les habitants sont victimes de la part des forces de l’ordre. Elles ont incendiés des dizaines de voitures, un garage et un supermarché. Dans la nuit, de violents affrontements ont opposé les deux camps. Trois policiers ont été blessés.

Tôt ce matin, de nouveaux heurts ont éclaté, faisant sept blessés du côté des forces de l’ordre. Plus tard, plus de 300 personnes ont défilé à travers la ville. Sept personnes ont été interpellées dans la matinée. Quatre d’entre elles ont été placées en détention préventive tandis qu’une autre s’est avérée avoir moins de 15 ans, l’âge de responsabilité pénale minimum en Suède. Les deux dernières personnes ont été libérées.

Emeutes dans la banlieue de Stockholm

La 4e journée a eu lieu une manifestation en soutien au collectif Pussy Riots, collectif punk féministe russe (cinq personnes arrêtées suite à une action anti-Poutine). Trois « No Border » (dont une qui a encore les séquelles de son tabassage par la police) passaient devant le tribunal, deux d’entre elles ont été transférées dans la prison de Sollentuna pour rébellion et violence contre agent. La troisième personne devra attendre deux semaines pour savoir quelles charges sont retenues – ou pas – contre elle. De manière générale, toutes les détentions sont prolongées a leur maximum. Une des personnes incarcérée a été privée lors de sa détention au commissariat de son traitement personnalisé d’insuline pour son diabète. La police prétextant que le traitement de substitution qu’il lui administrait était suffisant. La police a également refusé le droit à un traducteur à une personne francophone lors de sa détention et de sa présentation au juge.

La 5e journée était celle d’une manifestation contre SAAB, compagnie de surveillance dont il est interdit de filmer les abords ou de photographier le siège. Tout le monde était donc invité à venir les filmer et les prendre en photos. Deux personnes, qui prenaient des photos d une « zone interdite » ont été arrêtées, puis relâchées quelques heures plus tard à bonne distance dans des bois avoisinant Stockholm juste après l’heure du dernier bus. La personne arrêtée pour tag en début de semaine restera enfermée: elle devra attendre la semaine prochaine pour être présentée au juge. La 6e journée a été marquée par une manifestation de soutien aux quatre personnes enfermées à la prison de Sollentuna.

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Cette journée était une journée d’action contre G4S, entreprise de sécurité en contrat dans de nombreux pays. Lorsque la manifestation se met en route du camp, deux policiers en civil entreprennent de la suivre de près, ce qui provoque une charge d’une trentaine de manifestants cagoulés. Ne parvenant pas à fuir assez vite, un des policiers a sorti son arme, ce qui stoppe la charge et leur permet de se retirer. La manifestation se divise alors entre « black bloc » et autres. Un important dispositif policier empêchera la manifestation d’atteindre les bureaux de G4S qui seront tagués dans la nuit.

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Le premier jour a commencé par une manifestation de 200 personnes, suivie par une manifestation improvisée de 50 personnes devant un commissariat de Solna où trois personnes étaient détenues depuis la veille pour des ”tags” revendicatifs. Lorsque ces personnes ont entrepris de rentrer au camp, la police a bloqué leur métro, les en a extrait brutalement pour les contrôler et les fouiller un par un. Un groupe d’une vingtaine de personnes, apprenant cela, a quitté le camp pour rejoindre le commissariat mais a été lui-même attaqué par la police. Les personnes interpellées dans le métro seront toutes relachées (à part cinq). Les trois présumés tageurs restent détenus. Les personnes du groupe solidaire ont été libérées mais certaines sont accusées d' »attaque contre la police » et de « violences ». La police offre 500 Couronnes à toute personne pouvant lui apporter une photo incriminant ces manifestants. Le deuxième jour a été l’occasion d’une manifestation devant le centre de rétention de Märsta sans incident notable.

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Suède: Nouvelles du No Border Camp

Le Groundbot est une plate-forme mobile (intégrant caméras et capteurs/émetteurs sonores) destinée à la surveillance des aéroports, des gares, des parkings souterrains, des bases militaires, des sites industriels/commerciaux etc. Développé par la firme suédoise RotundusRobotics, ce robot téléopéré a une conception totalement pneumatique qui lui permet de parcourir divers types de terrains (neige épaisse, glace, boue, sable, asphalte, escalier, etc) en toute aisance.

Deux activistes belges, qui participaient mardi à une manifestation sur le terrain d’exercice militaire North European Airspace Testrange (NEAT) en Suède, ont été arrêtés par les services de police. Les services d’ordre suédois ont expulsé tous les citoyens suédois qui occupaient le terrain, mais quelques activistes étrangers ont été placés en détention. Les activistes ont recouvert de peinture rose les chemins et les clôtures du terrain. Ils ont également brandi des ballons roses, censés empêcher les avions d’atterrir ou de décoller. Quelques activistes se sont également installés sur la piste d’atterrissage du complexe, y organisant un pique-nique et peinturlurant la piste. Avec ses 24.000 km2, le NEAT est le plus grand site de test pour l’aviation en Europe. Depuis 50 ans, des roquettes, systèmes d’armement, avions et drones y sont testés.

Il y a une semaine Amnesty International publiait un rapport intitulé Europe : « Open Secret : Mounting evidence of Europe’s complicity in rendition and secret detention » concernant les détentions secrètes menées par la CIA avec la complicité de certains gouvernements européens. Ces détentions secrètes sont couplées à des disparitions et des actes de torture.

Certaines de ces personnes kidnappées et maintenues secrètement en détention par la CIA, ne sont toujours pas réapparues et on est toujours sans nouvelles de ces disparus. D’autres anciens « kidnappés » ont tous affirmés avoir subi des tortures ou d’autres mauvais traitements.

Déjà les premières enquêtes menées sur le sujet et des procédures judiciaires visant à établir les responsabilités individuelles ou celles d’états ont mis à jours quelques dossiers, parmi lesquels (liste non exhaustive) :

L’Allemagne s’est rendue complice de la détention secrète de Muhammad Zammar, interrogé par des agents allemands alors qu’il était maintenu en détention secrète en Syrie. Les responsables allemands ont reconnu le recours à la torture. Zammar n’a toujours pas obtenu justice, malgré la tenue d’une enquête parlementaire allemande.

L’Italie a inculpé des agents américains et italiens pour l’enlèvement d’Abou Omar à Milan et son transfert illégal vers l’Egypte, où il a été maintenu en détention secrète et torturé. Mais ces affaires, impliquant de hauts responsables américains et italiens ont été classées sans suite, en raison du secret d’Etat ainsi que de l’immunité diplomatique. A l’heure actuelle le gouvernement Berlusconi continue d’utiliser le secret d’Etat pour faire obstruction aux injonctions du Parquet.

La Lituanie a reconnu l’existence de deux prisons secrètes de la CIA sur son territoire. L’action en justice suit son cours.

La Macédoine a participé à la détention illégale, puis à la livraison orchestrée par la CIA vers l’Afghanistan du ressortissant allemand Khaled el Masri, qui a déposé une plainte devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Une première dans l’histoire : c’est en effet la première fois que cette cour devra examiner la complicité de l’un des Etats membres du Conseil de l’Europe dans les programmes de la CIA.

La Pologne : la police des frontières a révélé mi-2010 que sept avions de la CIA, transportant des « passagers » ont atterri à l’aéroport de Szymany, près du site d’une prison secrète à Stare Kiejkuty. En septembre 2010, Abd al Rahim al Nasiri s’est vu accordé par le bureau du procureur le statut de « victime », c’est qui est une première dans toute cette affaire.

La Roumanie a hébergé une prison secrète, mais décline fermement toute implication et ce malgré que de nouveaux éléments mis à jour prouve sa participation à ce programme de la CIA.

La Suède est accusée de ne pas avoir enquêter comme il se devait sur sa complicité avec le programme de kidnapping de la CIA concernant Ahmed Agiza et Mohammed al Zari envoyés en Egypte, où ils ont été torturés. Malgré cela, ces hommes ont obtenu de la Suède des indemnisations, sans que celles-ci à l’heure actuelle soient pleines et entières.

Le Royaume-Uni a également mi-2010 reconnu l’implication de responsables britanniques dans le programme de la CIA. Le gouvernement a promis de diligenter une enquête sur ces responsables de mauvais traitements à des personnes qui auraient été détenues à l’étranger aux mains de services secrets étrangers. Le gouvernement britannique a également admis que les Etats-Unis avaient utilisé le territoire britannique pour ces opérations.

Pour accéder au rapport complet (.pdf, en anglais), cliquer ici