Le 7 septembre, le tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné sept militant.e.s syndicaux.ales à 117 ans de prison et 74 coups de fouet à la suite des manifestations des employés de l’usine de canne à sucre Haft Tappeh, en novembre dernier (voir nos articles ici et ici). Ismail Bakhshi, accusé de « rassemblement et collusion dans le but de porter atteinte à la sécurité nationale », « insulte du Guide », « publication de mensonges », « propagande contre l’État » et « perturbation de l’ordre public », a été condamné à 14 ans de prison et 74 coups de fouet. Mohammad Khanifar, accusé de « rassemblement, collusion et propagande contre l’État », a été condamné à six ans de prison. Les journalistes Sepideh Qolian, Amir Amirqoli, Asal Mohammadi, Amir Hossein Mohammadi Fard et son épouse Sanaz Allahyari ont été condamnés à 18 ans de prison. Ils ont été inculpés de « rassemblement et de collusion dans le but de porter atteinte à la sécurité nationale », d’ « appartenance au Gam » (une publication pour laquelle ils avaient écrit), de « propagande contre l’État » et « publication de mensonges ».

Au moins 40 travailleurs de l’usine de sucre Hafteh Tappeh ont été arrêtés au cours des derniers mois pour avoir protesté contre des salaires non-payés par l’usine. Le 13 août, sept travailleurs de l’usine de canne à sucre Haft Tappeh ont été condamnés à huit mois de prison avec sursis et à 30 coups de fouet chacun. Le 14 août, neuf autres employés ont été condamnés à huit mois de prison et à 30 coups de fouet, tandis qu’un autre travailleur a été acquitté.

Sept militant.e.s condamné.e.s à 117 ans de prison

Des affrontements ont éclaté à Amman, dans la capitale jordanienne, après que des enseignants jordaniens aient protesté contre l’incapacité du gouvernement à accorder les augmentations de salaire promises aux instituteurs. Une semaine plus tôt, l’Association des Instituteurs Jordaniens avait publié un communiqué dans lequel elle annonçait qu’un sit-in était prévu jeudi pour appeler les enseignants de tout le pays à participer à la grève. Celle-ci devait faire pression sur le gouvernement pour qu’il accorde l’augmentation de salaire aux enseignants convenue il y a cinq ans, en 2014. Jeudi matin, des forces de police ont été déployées à travers Amman pour empêcher les manifestants d’atteindre le centre. Quelques heures plus tard, lorsque les manifestants ont réussi à se rassembler en plusieurs endroits, les forces de sécurité ont utilisé du gaz lacrymogène, blessant plusieurs enseignants et procédant à plusieurs arrestations visant les organisateurs du sit-in.

Enseignante jordanienne face à la police

 

La chercheuse et militante syndicale Atefeh Rangriz a été arrêtée le 1er Mai avec 35 autres militants syndicaux alors qu’elle participait à un rassemblement pacifique organisée à l’occasion de la Journée internationale du travail devant le parlement iranien à Téhéran, qui a été violemment dispersée par des agents de la sécurité et du renseignement. À la suite de son arrestation, Atefeh Rangriz a été placée en isolement cellulaire dans la section 209 de la prison d’Evine à Téhéran pendant plusieurs semaines, sans pouvoir entrer en contact avec sa famille. Le 8 juillet, après des semaines d’interrogatoires menés par des agents des services du renseignement, elle a été conduite au bureau du procureur de la prison d’Evine et inculpée de « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale », de « propagande contre le système », de « trouble à l’ordre public » et d ‘« insultes d’agents en service ». Depuis la mi-juin, elle est détenue dans la prison de Qarchak, près de Téhéran. Elle a comparu devant le tribunal le 5 août 2019 qui l’a condamné à 11 ans et six mois de prison et à 74 coups de fouet.

Certains des participants au rassemblement du 1er Mai ont été libérés, mais d’autres, notamment la journaliste Marzieh Amiri, ont été condamnées à des peines d’emprisonnement. Marzieh Amiri a été condamnée à 10 ans et six mois de prison et à 148 coups de fouet. Entre-temps, le tribunal a condamné deux employés de la compagnie de bus de Téhéran à la prison et à des coups de fouet pour avoir participé à la manifestation de la fête du travail. Nasrin Javadi, une travailleuse retraitée de la sécurité sociale, a été condamnée à 7 ans de prison et à 74 coups de fouet. Rasoul Taleb Moghadam, chauffeur de bus, a été condamné à 74 coups de fouet, deux ans d’emprisonnement et deux ans en exil. Il est également sous le coup d’une interdiction d’utiliser un téléphone portable.

Atefeh Rangriz

Le propriétaire franchisé de plusieurs fast-food marseillais a proposé 25.000 euros à un salarié pour qu’il dépose un faux témoignage contre un leader syndical. Déjà accusé depuis plusieurs années de vouloir se débarrasser coûte que coûte des syndicalistes le dirigeant est cette fois visé par des preuves accablantes. Des enregistrements audio montrent qu’il a acheté le témoignage d’un de ses salariés pour écarter un syndicaliste. L’employé était en instance de départ négocié et se serait vu proposer 25.000 euros afin de témoigner contre le leader en question. Le salarié est finalement revenu sur son témoignage acheté. Un autre salarié pourrait avoir un enregistrement compromettant en sa possession.

Grève chez McDo à Marseille (archive)

 

La modeste et pacifique manifestation de l’Artuz (Union des syndicats d’enseignants ruraux) devant le ministère des finances, vendredi 23 août, à Harare, portant leurs revendications salariales dans le contexte d’effondrement économique du pays (il devient de plus en plus difficile de se rendre au travail pour ceux qui ont un emploi, faute de pouvoir payer le coût du transport avec leur salaire) a été brutalement dispersée par les forces de l’ordre. Dix manifestants ont été arrêtés. Le groupe a été relâché après vingt-quatre heures de détention, en attendant les suites judiciaires de l’affaire, tandis que 128 personnes ont déjà été arrêtées à la suite d’une manifestation qui n’a pas eu lieu, celle du 16 août. Le secrétaire général du MDC (Mouvement pour le changement démocratique) a été interpellé dans ce cadre, pour « ne pas avoir appelé publiquement à l’annulation de la manifestation ». La manifestation contre la dégradation accélérée de l’économie, en proie à un retour à l’hyperinflation – ce que dément le pouvoir, qui a interrompu la publication de chiffres à ce sujet –, à la récession et aux pénuries d’électricité, d’essence, d’eau et de médicaments était prévue pour le 16 août, et avait été interdit seulement quelques heures avant sa tenue. Mais des mesures d’intimidation avaient commencé les jours précédents. Six opposants avaient été enlevés et torturés. Toutes les autres demandes d’autorisation de manifester ont été refusées.

Déployement policier au Zimbabwe

Jeudi 15 août, le bureau du procureur général et le pouvoir judiciaire de l’État d’Oaxaca ont publié sept mandats d’arrêt contre des dirigeant·e·s syndicaux de la section 9 du Syndicat national indépendant des travailleurs de la santé (SINTS). Les travailleuses et travailleurs de la santé organisent une grève depuis plus de 25 jours pour exiger la réintégration de plus de 170 travailleurs licenciés injustement. Le SINTS entretient des relations étroites avec l’organisation révolutionnaire « Courant du peuple Soleil Rouge (Sol Rojo) » qui a appelé ses membres à se tenir prêt à réagir aux agressions de l’État d’Oaxaca.

Plus d’infos ici

Membres du SINTS en action devant la haute cour de justice de Oaxaca

Le porte-parole du gouvernement (socialiste) portugais, a annoncé lundi, dès le premier jour de la grève des chauffeurs de camions-citernes pour des augmentations de salaire, la réquisition de chauffeurs dans les régions et les secteurs où les services minimum n’ont pas été respectés. Ce service minimum prévoit un approvisionnement de 50% à … 100% selon les secteurs. Lundi matin, des convois de camions-citerne ont commencé à quitter les principaux dépôts de carburant du pays, sous escorte policière, vers les aéroports et les stations services de la région touristique de l’Algarve. Une partie des quelque 500 policiers et gendarmes préalablement formés à conduire des camions citernes ont dû être mobilisés pour remplacer des grévistes. Une des dispositions de la réquisition a permis d’engager également des militaires. Lundi après-midi pourtant, environ 18% des quelque 3000 stations service du pays étaient totalement à sec et autant manquaient d’au moins un type de carburant. La réquisition, mesure prévue par la loi pour faire face à des situations d’urgence ou assurer des services d’intérêt public essentiels, a été employée une trentaine de fois depuis sa création en 1974.

Des soldats surveillent le ravitaillement des transporteurs d’essence, à Aveiras

L’inspection du travail a refusé le licenciement de Kamel Guemari, syndicaliste FO du McDo de Saint-Barthélémy, leader du conflit social qui oppose depuis de longs mois les salariés à leur employeur. Le syndicaliste faisait partie d’un plan social annoncé en avril dernier. L’inspection du travail rejette en premier lieu le motif du licenciement. « La cause des licenciements envisagés est le mouvement social en cours et non le motif économique invoqué, écrit le ministère du travail. La motivation économique résulta donc partiellement de la volonté de l’employeur de ne pas mettre en oeuvre les solutions existantes pour améliorer la compétitivité de l’entreprise avant le départ des salariés avec lesquels il est en conflit. »

Les grévistes du McDo de Saint-Barthélémy (archive)

Les grévistes du McDo de Saint-Barthélémy (archive)

À moins d’un an des prochaines élections sociales en Belgique, les entreprises en profite pour accélérer les licenciements de syndicalistes. Cette période, appelée aussi la période des soldes, est une période où les licenciements sont moins coûteux pour les entreprises, plusieurs syndicalistes ayant déjà été licenciés.

Ce jeudi 25 juillet, c’était au tour de Laurent Vanhaelen, délégué principale du syndicat des employés (CNE-CSC) chez Econocom à se faire licencier. Il le sera sans que la procédure de licenciement n’ait été respectée et le courrier accompagnant la notification de licenciement incriminant clairement les activités syndicales du délégué. Un rassemblement de soutien est prévu le mardi 30 juillet devant les bureaux d’Econocom pour exiger la réintégration du syndicaliste.

Rassemblement de soutien, mardi 30 juillet dès 07:00
Leuvensteenweg 510/B-10, 1930 Zaventem

Soutien à Laurent Vanhaelen

Soutien à Laurent Vanhaelen

Les employés des centres de santé se sont rassemblés dimanche dans plusieurs villes de la province du Khuzestan, dont Ahvaz, Ramhormoz et Mahshahr, pour protester contre le non-paiement de leurs salaires et le bas niveau de leurs salaires et réclamer leurs autres droits. Des manifestants en colère se sont ainsi rassemblés devant le bureau central des sciences médicales de l’Université d’Ahvaz. La police du régime a tenté de contenir la manifestation et des heurts sont survenus lorsque les policiers ont commencé à frapper les manifestants.

Les heurts à Ahvaz

Les heurts à Ahvaz