La Chambre du conseil de Liège a décidé de ne pas renvoyer devant le tribunal trois automobilistes liégeois qui avaient frappé à coups de barre de fer un militant FGTB qui bloquait le pont de Seraing lors de la grève générale du 19 octobre 2015. A l’inverse, quelques jours auparavant, la même Chambre du conseil de Liège a décidé de renvoyer devant le tribunal correctionnel 18 syndicalistes, presque tous membres de la FGTB métal. Ils devront répondre « d’entrave méchante à la circulation » pour ces mêmes barrages du 19 octobre 2015.

Le blocage du viaduc de Cheratte

Jiyed et Mounir, qui avaient été arrêtés lors de la rafle policière contre l’asbl Globe Aroma, sont maintenus en détention selon la décision de la Chambre du Conseil cet après-midi. Le front commun syndical FGTB-CSC, qui avaient déjà réuni une centaine de manifestants ce matin à 9h et plusieurs dizaines au long de la journée, appelle à la mobilisation avec des rassemblements quotidiens dès ce mardi 20 février au Carrefour Arts/Loi de 12h à 14h.

Rassemblement pour Jiyed et Mounir ce lundi matin

Rassemblement pour Jiyed et Mounir ce lundi matin

George Mavrikos, le Secrétaire Général de la Fédération Syndicale Mondiale (FSM), a vu sa demande de visa refusée par les États-Unis. George Mavrikos doit se rendre aux États-Unis en mars pour assister à un événement des Nations Unies à New York, où il est représentant permanent de la FSM, et pour participer en tant qu’orateur principal à la réunion annuelle des Organisations Syndicales membres et amis de la FSM qui se déroulera le même mois à Los Angeles.

Malgrè la procédure suivi pour l’obtention d’un visa auprès du système de demande de visa (ESTA), les autorités compétentes ont refusé la demande. Un courrier a été adressé à l’ambassade des États-Unis à Athènes et le Ministre des Affaires Étrangères de Grèce a également été informé, sans que cela n’aboutisse à une délivrance du visa. De leurs côtés, des organisations syndicales aux États-Unis ont envoyé une lettre de protestation au Secrétaire d’État américain, Rex Tillerson, mais jusqu’à présent aucune solution n’a été trouvée. La réponse des autorités compétentes des États-Unis à toutes ces actions fût que le FSM devra tout d’abord solliciter d’être retiré du « Terrorist Travel System ».

George Mavrikos, Secrétaire Général de la Fédération Syndicale Mondiale

George Mavrikos, Secrétaire Général de la Fédération Syndicale Mondiale

Le vendredi 9 février Globe Aroma, centre artistique bruxellois qui accueille des primo arrivants-artistes, avait été le théâtre d’un raid policier. Au cours de ce raid sept personnes avaient été arrêtées, deux qui ont été amenées au centre fermé 127bis. Il s’agit de Monir Tahri, militant syndical de la CSC et de Jihed Cheikhe, peintre mauritanien. Un rassemblement est prévu ce lundi 19 février à 8h30 au palais de justice (place Poelaert) pour les soutenir dans le cadre de leur passage au tribunal.

Un autre événement est également prévu ce samedi 17 février, pour sensibiliser le public face aux actions policières et au « Plan Canal ».

Liberté pour Mounir !

Liberté pour Mounir !

Les luttes des travailleurs du secteur pétrolier ont débouché ce week-end sur des affrontements à Chichimene et à Castilla La Nueva, dans la région pétrolière de Meta. Plusieurs policiers ont été blessés, dont un dimanche à Castilla La Nueva. A Mancera Acacías, des travailleurs ont envahi une station de pompage d’Ecopetrol, détruit l’équipement, et coupé le courant pour prévenir le pompage du pétrole. D’autres stations de pompage ont été attaquées. De très nombreux puits ont été sabotés ou rendus inactifs, faisant baisser la production de 8.700 barils.

Huit policiers d’une équipe de la police anti-émeute (ESMAD) ont été blessés lundi à Acacias, lorsque le véhicule, dans lequel il se déplaçaient pour intervenir à la station de pompage Chichimene, a été caillassé. Les pierres ont frappé le pare-brise et le conducteur a perdu le contrôle du véhicule et percuté un poteau.

Grève dans la région de Meta

Grève dans la région de Meta

Sept personnes sans-papiers ont été arrêtées hier soir, le 9 février, aux locaux de l’association « Globe Aroma », qui expose régulièrement les œuvres d’artistes sans-papiers et qui se veut un lieu d’échange entre les migrants et le domaine des arts. La police est rentrée au motif d’un contrôle de l’ASBL, mais avec la volonté claire de rafler des personnes sans-papiers. Parmi les sept personnes arrêtées, quatre ont été libérées et les trois autres ont été emmenées au Centre Fermé 127bis et sont donc menacées d’expulsion. Parmi les trois se trouve Mounir, un militant syndical à la CSC depuis plusieurs années, ainsi que Jihed Sheikh, l’artiste qui exposait hier soir avec son frère jumeau, également arrêté. Le bourgmestre de Bruxelles Philippe Close aurait normalement dû être présent à l’exposition mais ne s’y est pas présenté, il a donné un ordre « d’inspection sociale » qui a servi de prétexte à la police pour entrer sur les lieux.

Une manifestation aura lieu demain 11 février à 15h devant le Centre Fermé 127bis.

Liberté pour Mounir !

Serge Bourgin, militant et secrétaire de la Fédération des activités postales et des télécommunications de Solidaires en Ille-et-Vilaine, passera en jugement le 13 février 2018 à 14h à Rennes. Il est poursuivi suite à une plainte pour diffamation par le chef opérationnel de la section d’intervention de la police départementale.

Le 16 novembre 2017, SUD-Solidaires, la CGT et FO organisaient une manifestation à Rennes contre les ordonnances Macron. Alors que le cortège suivait le parcours déposé et était arrêté à l’entrée du boulevard de la Liberté, la section d’intervention (SIR) armée de boucliers, casques et matraques, a remonté la manifestation pour charger la tête du cortège. Serge Bourgin a alors pris un mégaphone et a fait une intervention spontanée déclarant que « la SIR et son chef opérationnel avaient tiré au LDB 40 sur la manifestation étudiante le 28 avril 2016 éborgnant un étudiant ». Dans la même intervention, au mégaphone, le responsable de syndicat SUD-PTT d’Ille et Vilaine indiquait que la section d’intervention était coutumière de provocations lors des manifestations contre la loi travail. Ce sont ces propos, plusieurs fois confirmés par les faits, qui valent à Serge Bourgin de passer au tribunal.

La compagnie Aguas de Bogotá assure jusqu’au 11 février la collecte des déchets de la moitié de la ville. A partir du lundi 12, cinq concessionnaires commenceront à exploiter le service et la mairie de la ville n’a pas respecté les accords qui garantiraient la stabilité de l’emploi. 3.200 travailleurs qui seront touchés avec le nouveau régime de travail. Les travailleurs d’Aguas de Bogotá ont annoncé un arrêt de travail et ont bloqué pendant plusieurs heures de la nuit de mercredi à jeudi le camions de ramassage des ordures. Les forces anti-émeutes (ESMAD) sont intervenues, provoquant des affrontements très violents. Il y a de nombreux blessés, 67 camions ont été abimés et la circulation a longtemps été interrompue dans cette partie de la ville.

Affrontements à Bogota

Affrontements à Bogota

36 lycées, sur les 49 que compte la région de Bilda, sont complètement paralysés en raison d’un débrayage des professeurs de l’enseignement secondaire et technique, et qui dure depuis pas moins de six semaines. La justice a jugé cette grève illégale, estimant que les revendications des enseignants «ne sont pas claires et trop généralistes». La direction de l’éducation de Blida a a mis à exécution les menaces du ministère de licencier les enseignants grévistes. A l’annonce du licenciement des enseignants du lycée Commandant Ali Mokrani de Meftah, les élèves solidaires ont manifesté leur refus quant à l’affectation de nouveaux enseignants pour le reste de la saison scolaire. Ils refusent de rejoindre leurs classes avant l’annulation de la décision de licenciement.

Sit-in devant le lycée de Meftah

Sit-in devant le lycée de Meftah

Georges Louis, délégué syndical CGT et militant du Secours Rouge Arabe, avait été arrêté ce 17 janvier après une perquisition musclée à son domicile. Les conditions anti-terroristes s’appliquant, il était impossible de savoir le motif de son arrestation. Une supposition était que cette perquisition était liée au procès précédent qui l’avait vu condamné à 5 mois de prison avec sursis pour avoir participé à des affrontements avec la police lors d’une manifestation contre la Loi Travail XXL. L’ADN de Georges aurait en fait été trouvé sur une « fausse bombe » (un sac à dos contenant un bombonne de gaz, une cannette et des fils) trouvée en rue lors de la COP21, il y a deux ans. Ce n’est que récemment que l’ADN avait été comparé au sien et avait déclenché la perquisition. Le procureur a requis 18 mois ferme, mais il a finalement été condamné à 6 mois de « stage de citoyenneté » à sa charge, et a été libéré après l’audience de ce soir.

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