Face à la détermination des enseignants membres des syndicats du secteur de l’éducation nationale, le ministre de l’Éducation du Gabon a décidé le 30 janvier de sanctions contre les syndicalistes et autres collectifs de grévistes, allant de la suspension immédiate de solde pour les personnels absents de leur poste de travail « sans justification », à la radiation sans consultation des instances disciplinaires en cas d’abandon de poste « sans motif valable » depuis trois mois. Cette circulaire va à l’encontre des textes régissant les libertés syndicales auxquels le Gabon est tenu de respecter, notamment le droit de grève défendu par l’Organisation internationale du travail (OIT) et la loi gabonaise 18/92 sur les organisations syndicales.

La grève des enseignants au Gabon

La grève des enseignants au Gabon

Antoine, militant libertaire et de la CGT à Valenciennes avait été violemment arrêté le 17 mai dernier à Lille en se rendant à une manifestation contre la Loi Travail. Il avait passé 3 semaines en détention préventive et avait été condamné à 10 mois de prison avec sursis et à 2 ans d’interdiction de manifestation dans le département du Nord. François, un autre militant arrêté à Lille dans le cadre de la même manifestation a lui été condamné à 6 mois de prison avec sursis et 2 ans d’interdiction de manifester dans la région du Nord. Antoine a fait appel, son affaire sera rejugée demain jeudi 2 février à Douai. Un rassemblement de soutien à Antoine et François est appelé le jour même à 13h devant la Cour d’Appel de Douai, un appel aux initiatives solidaires a été lancé.

Solidarité avec Antoine et François

Solidarité avec Antoine et François

Tôt dans la matinée du 25 janvier, des perquisitions ont été menés par la police politique et les forces spéciales contre les enseignants membres du syndicat de l’éducation Eğitim Sen, de la confédération syndicale KESK (Confédération des Syndicats des travailleurs des services publics), dans le district de Kemalpaşa, à Izmir. 37 syndicalistes ont ainsi été mis en garde à vue et emmenés au bureau des affaires politiques. Les syndicalistes sont poursuivis pour avoir participé à une action de grève le 29 décembre 2015.

Manifestation du syndicat Eğitim Sen (archive)

Manifestation du syndicat Eğitim Sen (archive)

Une grève initiée lundi se poursuit sur les lignes de bus gérées par l’entreprise de transports N 4 Mobilités, basée à Roissy-en-Brie. Le conflit porte sur des questions de hausse de salaires, de hausse des primes et la création de nouvelles. Un incident a en effet eu lieu ce mardi après-midi, au dépôt de l’entreprise à Gretz-Armainvilliers. Une quinzaine de grévistes établissaient un piquet de grève quand le délégué du personnel CGT a été renversé par un bus qui a tenté de forcer la sortie du dépôt. Blessé à la jambe, le syndicaliste a été hospitalisé.

Piquet de grève à N4 Mobilités

Piquet de grève à N4 Mobilités

Le 20 janvier dernier, un syndicaliste de l’IWW (Industrial Workers of the World) de Seattle a été blessé par balle lors d’une manifestation contre l’investiture de Trump à l’Université de Washington à Seattle. Blessé à l’abdomen, il est actuellement hospitalisé, néanmoins le pronostic vital n’est pas engagé. L’IWW a lancé une cagnotte en ligne de soutien, voir ici.

Etats-Unis : Un syndicaliste blessé par balle dans une manifestation anti-Trump

Les 2200 ouvriers de l’industrie électromécanique se sont mis en grève le 19 janvier dans 13 usines des groupes GE Grid Solution, ABB Elektrik, Schneider Enerji et Schneider Elektri relevant d’une même convention collective, celle de l’association patronale Elektromekanik Metal İşverenleri Sendikası (EMİS). La grève, lancée par le syndicat Birleşik Metal-İş, de la Confédération des syndicats révolutionnaires de Turquie (DISK), se poursuit malgré son interdiction durant 60 jours par décision du Conseil des Ministres. S’appuyant sur l’article 63 du code du Travail le Conseil des Ministre avait décrété le 19 janvier « que la grève décidée par le syndicat Birleşik Metal-İş met en danger la sécurité nationale et doit donc être repoussée ». Le 18 janvier, le conseil des ministre avait de la même manière « reporté » la grève des travailleurs d’Asil Çelik.

Rassemblement des grévistes du Birleşik Metal-İş

Rassemblement des grévistes du Birleşik Metal-İş

Deux dirigeants syndicaux ont été arrêtés par la police le 20 janvier à Aktau (dans la région de Mangistau, au Kazakhstan), alors qu’ils participaient à une manifestation massive des travailleurs du pétrole. Nurbek Kushakbaev, vice-président de la Confédération des syndicats indépendants de la République du Kazakhstan (KNPRK), est accusé d’ «appels publics pour la continuation de la participation à la grève qui a causé un préjudice substantiel aux droits et intérêts légitimes des citoyens ou des organisations». Amin Yeleusinov, président du syndicat de la société pétrolière Oil Construction Company (branche du KNPRK), est, lui, accusé de détournement de fonds du syndicat. Il risque de 7 à 12 ans de prison.

KNPRK est convaincu que ces affaires criminelles ont été fabriquées pour arrêter la grève de la faim de masse des travailleurs de l’OCC. Depuis deux semaines, les grévistes s’opposent à la liquidation forcée de la KNPRK décidée par le tribunal économique interdistrict de la ville de Shymkent le 4 Janvier 2017.

Travailleurs en lutte du KNPRK

Travailleurs en lutte du KNPRK

Lorsque les travailleurs de l’usine d’huiles comestibles d’IFFCO à Suez se sont mis en grève dans le cadre d’un conflit lié aux salaires en décembre dernier, la société a déposé plainte auprès de la police contre 15 travailleurs, dont 9 membres du syndicat. Le 29 décembre, des policiers ont effectué une descente aux domiciles du président et du secrétaire général du syndicat et de quatre autres travailleurs. Et le 3 janvier, la police a pris l’usine d’assaut et arrêté 13 grévistes. 12 ont ensuite été libérés sous caution en attendant le procès et deux autres maintenus en détention pour incitation à la grève. Les travailleurs n’ont plus accès à l’usine.

Au total vingt-trois travailleurs, responsables et membres du syndicat IFFCO Égypte risquent d’être condamnées à de lourdes amendes et à des peines de prison, lors du jugement qui sera rendu le 29 janvier. Les attaques contre le syndicat IFFCO font suite à la dure répression exercée à l’encontre des chauffeurs d’autobus du Caire et des ouvriers des chantiers navals d’Alexandrie et de leurs syndicats.

Les grévistes d’IFFCO

Les grévistes d'IFFCO

Pas de relaxe, mais une dispense de peine. C’est la décision qu’a prise le tribunal correctionnel de Paris vendredi à l’encontre de Laurent Pépe, membre du service d’ordre de la CGT du Val-de-Marne et agent territorial à Villejuif, au terme d’une audience pour « violences en bande armée et organisée ». Laurent Pépe avait été interpellé lors d’une manifestation contre la loi travail en juillet 2016 dans une camionnette CGT en possession du matériel du service d’ordre du syndicat (un casque et des petites bombes lacrymogènes). Dans ses premières réquisitions, la procureure demandait quatre mois de prison avec sursis.

La manifestation du 5 juillet à Paris

La manifestation du 5 juillet à Paris

6 militants accusés d’avoir manifesté en mai dernier à Haguenau contre la loi travail, sans avoir demandé d’autorisation, comparaissaient ce 18 janvier devant le tribunal correctionnel de Strasbourg. 150 manifestants se sont rassemblés pour les soutenir. Le parquet a demandé des amendes allant de 1.500€ à 2.000€. L’accusation a plaidé que le droit de manifester avait comme contrepartie que les manifestants devaient demander une autorisation. Résultat le 7 mars prochain.

Six personnes accusées d’avoir organisé une manifestaton sans autorisation risquent de lourdes amendes

Six personnes accusées d’avoir organisé une manifestaton sans autorisation risquent de lourdes amendes