Des milliers d’ouvriers ont démarré mercredi une grève dans les centrales électriques du fournisseur public Eskom, pour demander une hausse de leurs salaires, défiant une décision de justice qui avait interdit ce débrayage. C’est tard mardi soir que l’employeur avait obtenu une interdiction de la grève parce qu’il s’agissait d’un secteur essentiel au fonctionnement du pays. Selon le syndicat, près de 15.000 travailleurs sont en grève à travers tout le pays, soit environ 30 % des effectifs du groupe.

Les grévistes réclament une hausse de +10 % des salaires les plus bas, de +8,5 % des revenus les plus élevés et une allocation logement de 3.000 rands (200 euros). Le chiffre d’affaires d’Eskom a atteint l’année passée 163,4 milliards de rands de revenus (9,59 milliards d’euros) en progression de +11 % sur un an. Son excédent brut d’exploitation a atteint de 31,97 milliards de rands (+37 %), pour un bénéfice de 4,62 milliards de rands (contre 200 millions de rands en 2014).

La centrale électrique de Mpumalanga-Middelburg-Arnot

La centrale électrique de Mpumalanga-Middelburg-Arnot

La ministre du travail El Khomri a « elle même » licencié un délégué syndical d’Air France ce 8 août. Au lendemain de l’arrachage de chemise à Air France, 5 procédures de licenciement avaient été lancées, mais l’une d’entre elles n’avait pas aboutie parce que l’inspection du travail avait refusé de licencier, arguant qu’il était difficile de voir sur les vidéos si la personne concernée était bousculante ou bousculée. Les 4 autres licenciements n’étaient pas passé par l’inspection du travail puisque les personnes concernées ne détenaient pas de mandats syndicaux.

La fuite du DRH d’Air France

La fuite du DRH d'Air France

Le tension monte au Gabon à l’approche des élections présidentielles. La police a opéré une violente répression le 25 juillet à Libreville lors d’une marche pacifique de l’opposition. Plusieurs personnes ont été arrêtées et incarcérées. Des policiers encagoulés ont porté des coups à des journalistes. Trois dirigeants syndicaux ont arrêtés le 9 juillet lors du dépôt de candidature du président Bongo.Plus d’une vingtaine de personnes avaient été interpellées ce jour-là. Quelques autres ont été arrêtées les jours suivants. Depuis, l’affaire a pris une tournure internationale. Des ONG dénoncent la répression et demandent à la France de cesser sa coopération policière avec Libreville. Les autorités affirment que ces dirigeants syndicaux ont été vu participant à des violences lors de manifestation, ce que réfutent absolument les avocats.

La répression du 25 juillet à Libreville

La répression du 25 juillet à Libreville

Présenté et défendu par le ministre de l’emploi et des affaires sociales, le projet de loi organique relatif au droit de grève est en examen depuis le 28 juillet au Conseil de gouvernement. En cas très probable d’approbation, ce texte sera ensuite soumis aux parlementaires. Le projet de loi énumère les parties autorisées à appeler à la grève. Il s’agit d’abord du syndicat le plus représentatif au niveau de l’entreprise ou l’institution. Si cette condition n’est pas satisfaite, c’est le syndicat qui a le plus grand nombre de délégués. En dernier recours, en cas d’absence de toute représentation syndicale au sein de l’établissement en question, ce serait à la simple majorité des salariés d’appeler à cette grève.

Le texte interdit en principe aux employeurs de recourir à la sous-traitance pour pallier le manque d’effectif durant cette grève, mais si les salariés refusent d’assurer un « service minimum », les employeurs peuvent, sur ordre de justice, de recourir à d’autres salariés pour garantir la continuité des activités. Par ailleurs, en cas d’arrêt de cette grève d’un commun accord, la loi 23 interdit aux employés de mener une grève pour les mêmes motifs et ce, dans un délai d’une année suivant l’arrêt ou l’annulation de la grève. La loi interdit de grève: les magistrats, les militaires, les fonctionnaires (douaniers, policiers etc.) porteurs d’armes.

Manifestation gréviste au Maroc (archive)

Manifestation gréviste au Maroc (archive)

Deux militants de la CGT, arrêtés le 14 juin lors de la manifestation nationale contre la loi travail à Paris et accusés de violences envers les policiers, comparaissaient mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris. Le premier, agent territorial de Saint-Étienne et représentant CGT, était passé en comparution immédiate le 16 juin, deux jours après son arrestation dans la manifestation parisienne, marquée par des violences. Il avait demandé à ce que son procès soit reporté pour pouvoir préparer correctement sa défense. Le second, également arrêté le 14 juin, est un docker du Havre. Entre 150 et 200 militants CGT, dont plusieurs venus de Saint-Etienne, s’étaient rassemblés à proximité du Palais de justice pour dénoncer la criminalisation de l’action syndicale et exiger la relaxe.

La manifestation du 14 juin

Mardi après-midi des affrontements ont éclatés entre les enseignants normaliens grévistes et les policiers du Groupe des opérations spéciales (GOE) du ministère de la Sécurité publique. Les manifestants, qui étaient appuyé par des étudiants boursiers, ont été sommé par les forces de l’ordre de dégager la route Pátzcuaro-Uruapan qu’ils bloquaient au kilomètre, à la hauteur de la communauté de San Juan Tumbio (état de Michoacan). Les affrontements ont commencé, pierre contre grenades lacrymogènes, au cours desquels trois autobus ont été incendiés.

Autobus incendiés à San Juan Tumbio

Autobus incendiés à San Juan Tumbio

Afin de contraindre les autorités judiciaires à libérer sans condition tous les syndicalistes détenus à la prison centrale de Libreville et d’obtenir le paiement d’une prime due au 2e trimestre 2015, les membres de la confédération syndicale Dynamique unitaire ont décidé le 16 juillet de paralyser l’administration, sur l’ensemble du Gabon. Les syndicalistes détenus sont : le président du Syndicat national des enseignants et chercheurs (Snec), Jean Remy Yama, par ailleurs président de la confédération syndicale Dynamique unitaire ; le président du Syndicat national des travailleurs du secteur social (Synatrass), Roger Ondo Abessolo ; le président du Syndicat national des personnels de l’agriculture (Synpa), Cyrlin Koumba Mba Essiane ; et bien d’autres militants dont Francky Nguizomo, Nang Mendome Gilbert, Jean Rémy Ebanega, etc.

Syndicalistes de la Dynamique unitaire

Syndicalistes de la Dynamique unitaire

Au moins 200 travailleurs de la société Ingenio Ledesma à Jujuy, ont été fortement réprimés jeudi par la police régionale et une société de sécurité privée, après une journée de manifestations et d’actions de grève illimitée exigeant de meilleurs salaires et conditions de travail. 80 travailleurs ont été blessés, presque tous avec des impacts de balles en caoutchouc tirées à courte portée. La police a aussi fait usage de gaz lacrymogènes.

La répression à Jujuy

La répression à Jujuy

Une déléguée CGTM de Martinique Catering, société de restauration collective, est en arrêt de travail, après avoir été victime d’une agression la semaine passée de la part d’agents de la Police de l’Air et des Frontières, lors d’un mouvement de grève. Elle et plusieurs collègues s’apprêtaient à manifester sur leur lieu de travail jeudi dernier, quand une vingtaine d’agents de la Police de l’Air et des Frontières sont entrés dans l’entreprise et ont brutalisé plusieurs grévistes. La déléguée s’en sort avec plusieurs blessures et douleurs au cou, aux côtes, et à la poitrine. Une plainte sera déposée par le syndicat.

Manifestants de la CGTM

Manifestants de la CGTM

La police zimbabwéenne a recouru aux tirs de semonce et aux gaz lacrymogènes pour disperser les grévistes qui manifestaient la semaine passée contre la crise économique. Dans des banlieues d’Harare mercredi, des manifestants ont brûlé des pneus et bloqué des rues. A Bulawayo, deuxième ville du pays et bastion de l’opposition, les magasins, les banques et même les tribunaux étaient fermés, tandis que les transports en commun étaient paralysés. La police a eu recours aux gaz lacrymogènes contre des manifestants. Dans le sud-est du pays, à Masvingo, la police a dispersé à coups de tirs de sommation des manifestants qui s’étaient rassemblés près d’une gare routière.

Ce débrayage général, à l’appel de plusieurs syndicats et organisations de la société civile, fait suite à plusieurs jours de manifestations dans tout le pays. Mardi passé, les fonctionnaires avaient entamé une grève pour protester contre le non-paiement de leur salaire. Seuls les membres de sécurité ont été payés. La veille, les chauffeurs de bus protestaient contre la corruption policière. Bilan: 113 arrestations et des blessés mordus par les chiens policiers. Et vendredi, 71 personnes ont été interpellées après avoir bloqué le poste-frontière de Beitbridge, limitrophe de l’Afrique du Sud, pour protester contre l’interdiction de l’importation de certains produits de première nécessité.

Barricade lors des manifestations au Zimbabwe

Barricade lors des manifestations au Zimbabwe