Shahrokh Zamani a perdu la vie de façon suspecte hier dimanche dans sa cellule de la prison de Gohardacht (près de Téhéran). Ses compagnons ont trouvé son corps inerte sur son lit avec sa bouche pleine de sang et sa tête meurtrie. Ce syndicaliste Shahrokh Zamani a été arrêté en juin 2011 pour son rôle actif dans les manifestations et grèves à Tabriz (province d’Azabaïdjan). Il avait été transféré à la prison de Gohardacht en mars 2013. Il y a une semaine, il avait envoyé un message aux ouvriers iraniens pour leur demander d’organiser des manifestations afin de revendiquer leurs droits et d’agir en tandem avec les mouvements organisés par les enseignants, les infirmières et les autres couches désabusées de la société iranienne qui ont été particulièrement actives ces derniers mois.

Suite à cette mort suspecte, les gardiens et tortionnaires de Gohardacht ont lancé un raid contre les prisonniers politiques de la section 4 afin de les terroriser et empêcher tout mouvement de protestation, mais ceux-ci ont tout de même protesté. Par ailleurs, à la prison d’Evine les prisonniers politiques ont organisé une manifestation en solidarité avec les prisonniers de Gohardacht et pour dénoncer la mort suspecte de Shahrokh Zamani.

Le syndicaliste Shahrokh Zamani

Le syndicaliste Shahrokh Zamani

Le tribunal de grande instance de Mamoudzou a rendu ce mardi après-midi son jugement dans la plainte pour entrave déposée par le groupe de télécommunication Orange à Mayotte. Une majorité de leurs salariés est en grève depuis plus de sept semaines. Le TGI a contesté dans son ordonnance de mardi la forme de la grève suivie par ces salariés grévistes, les enjoignant d’évacuer l’entrée de la boutique de Kawéni. Le tribunal avait estimé que la pose de grilles métalliques et de plots et l’utilisation de sonos empêche les non-grévistes de travailler et la société de fonctionner normalement. Les travailleurs ont fait appel contre cette décision.

Grévistes d’Orange à Mayotte

Grévistes d’Orange à Mayotte

Les grévistes d’Orange Mayotte sont assignés lundi matin à Mamoudzou devant le tribunal de grande instance du chef-lieu. La direction du groupe de télécommunication reproche aux grévistes d’entraver le travail des non-grévistes. La majorité des salariés de droit privé à Orange Mayotte sont en grève depuis le 27 juillet 2015. La négociation est toujours bloquée. Ce lundi, une vingtaine de salariés et le syndicat Sud sont convoqués devant le tribunal de grande instance de Mayotte.

Grévistes d’Orange à Mayotte

150 millions de travailleurs étaient en grève mercredi en Inde pour protester contre les réformes économiques du gouvernement de Narendra Modi. Le gouvernement affirme vouloir simplifier la législation en matière sociale, qui dépend d’une myriade de lois remontant parfois à l’ère coloniale britannique, et veut un seul code du travail unique pour l’industrie. Mais il liquide les lois protégeant les travailleurs et l’activité syndicale, règlementant les licenciements et les fermetures d’usine. Cette grève, la plus importante depuis deux ans, touche en particulier les banques publiques, le secteur minier, manufacturier et les transports.

Il y a eu quelques heurts entre police et manifestants dans l’Etat du Bengale occidental (est), où les syndicats ont une forte assise. La police a ainsi chargé à coups de bâton des manifestants dans la capitale de l’Etat, Calcutta, et délogé des femmes grévistes qui faisaient un sit-in tandis que certains manifestants lançaient des pierres et endommageaient des voitures. Banques, magasins et entreprises étaient pour l’essentiel fermés dans cette ville, les usagers des transports se retrouvant coincés à la principale gare où des manifestants bloquaient des trains de banlieue. A New Delhi, de longues files d’attente se sont formées aux arrêts de bus et les voyageurs se retrouvaient bloqués à l’aéroport en raison de la grève de taxis et rickshaws. Certains de ces chauffeurs de taxi et rickshaws ont dû cesser le travail sous la contrainte de grévistes.

Les grévistes brôle l’effigie du premier ministre, le 2 septembre

Les grévistes brôle l'effigie du premier ministre, le 2 septembre

La police a demandé lundi matin aux travailleurs des Laminoirs de Longtain à Bois-d’Haine de quitter le site qu’ils occupaient depuis mercredi matin. La justice avait ordonné vendredi, à la suite de la demande du propriétaire, de mettre fin à l’occupation. Les travailleurs continuent à bloquer les Laminoirs en dehors du site. Le bras de fer continue aux Laminoirs de Longtain entre syndicats et direction. Après l’intervention de la police, lundi dans la matinée, obligeant les travailleurs qui occupaient le site de quitter le territoire de l’entreprise, ces derniers se sont installés juste devant l’entrée des Laminoirs, sur le domaine public.


Les forces de l’ordre ont usé mercredi de gaz lacrymogène afin de disperser un groupe d’enseignants, rassemblés en sit-in de protestation dans les locaux du commissariat régional de l’éducation. Plusieurs personnes se sont évanouies et deux enseignants ont été arrêtés puis relâchés. Le syndicat des directeurs a, quant à lui, entamé une grève ouverte, en réponse à l’agression du secrétaire général Slim Tahri lors de ce rassemblement.

Les incidents de Sidi Bouzid

Les incidents de Sidi Bouzid

La CGT a appelé à un rassemblement, mardi 11 août au matin, devant la direction générale du centre hospitalier régional de Lille. En cause, la convocation, le jour même, au commissariat de police d’un délégué syndical. Lors d’un mouvement de grève, en février dernier, du matériel, notamment de vidéosurveillance, avait été dégradé. La direction avance le chiffre de 27.000 € de dégâts. De son côté, le syndicat ne comprend pas comment on peut ainsi attaquer nommément un représentant syndical. Les deux parties sont finalement tombées d’accord dans la journée : la plainte a été retirée et le syndicat s’est engagé à ne plus avoir recours à « pareil débordement ».

Devant la direction générale du centre hospitalier régional de Lille

Devant la direction générale du centre hospitalier régional de Lille

Une personne a été tuée d’une balle dans la poitrine et 22 ont été blessées, dont quatre grièvement, à La Oroya, au nord-est de Lima, dans des affrontements entre policiers et ouvriers de la mine de Doe Run Peru, qui ont entamé mardi une grève illimitée. La grève des mineurs a démarré mardi, des centaines d’employés bloquant les routes pour demander au gouvernement de réduire les exigences environnementales empêchant, selon eux, l’entreprise de fonctionner et de se développer.
En raison de ce mouvement, plusieurs centaines de bus et de poids lourds étaient à l’arrêt sur l’autoroute «Central», qui relie la capitale péruvienne au centre du pays.

Doe Run Peru, propriété du groupe américain Renco, gère à La Oroya un complexe métallurgique incluant une raffinerie de métaux, responsable de nombreux problèmes de pollution. L’entreprise, qui produit notamment du cuivre, du plomb et du zinc, avait dû stopper son activité en juin 2009, car elle ne respectait pas les règles environnementales. Egalement handicapée par des problèmes financiers, elle avait repris ses opérations, de manière partielle, en juillet 2012. La ville de La Oroya, qui compte 30.000 habitants, vit de la mine depuis plus d’un siècle. Elle est considérée comme l’une des villes les plus polluées au monde.

Le complexe minier Doe Run, à La Oroya

Le complexe minier Doe Run, à La Oroya

La justice ivoirienne a reconnu lundi « non-coupables de trouble à l’ordre public » vingt-quatre agents du ministère du Commerce interpellés fin juillet au premier jour d’une grève pour réclamer l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Ces agents (20 hommes et 4 femmes) interpellés le 27 juillet avaient été déférés à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), la plus grande prison du pays (voir notre précédent article). Le procureur avait requis cinq ans d’emprisonnement pour trouble à l’ordre public et appel à la désobéissance.

Les grévistes avaient fait une opération de don du sang

Les grévistes avaient fait une opération de don du sang

La police zimbabwéenne a saboté une manifestation du plus grand syndicat du pays, le ZCTU ce samedi 8 août, à Harare, la capitale du pays. Les travailleurs entendaient manifester pour protester contre une grande vague de milliers de licenciements qui ont eu lieu ces dernières mois. Pour empêcher cette manifestation -pour laquelle toutes les autorisations légales avaient été obtenues- d’avoir lieu, la police lourdement armée et équipée de véhicules anti-émeutes israéliens et d’un hélicoptère de combat, a commencé par assiéger le QG du syndicat et arrêter les leaders syndicaux, ainsi que toute personne habillée en rouge dans les rues environnantes. L’arrestation a été brève, la police les a simplement disséminé loin du parcours de la marche pour les empêcher de s’y rendre. Elle a également brièvement arrêté 3 journalistes. Enfin, la police anti-émeute en équipements a patrouillé dans le centre-ville pour être sûre qu’aucun manifestant n’y mettrait les pieds.

L’un des fourgons assiégeant la ZCTU.

L'un des fourgons assiégeant la ZCTU.