Ce 28 décembre, la KCTU (Confédération coréenne des syndicats) lançait un appel à la grève générale en solidarité avec les syndicalistes du rail menacés de lourdes sanctions pour avoir refusé la privatisation de leur entreprise. Les travailleurs ont répondu présent. Plus de 100 000 manifestants dans les rues de Séoul, des dizaines de milliers d’autres à Pusan, Gwangju, Daejon ou Daegu au cri de « Non à la privatisation de KORAIL ».
Car l’étincelle qui a mis le feu à la rue coréenne, c’est le projet de privatisation de KORAIL, la SNCF coréenne, commençant par une ouverture à la concurrence des trains inter-cités. Les travailleurs du rail ont commencé une grève il y a 20 jours et la répression a suivi : interdiction de la grève, menaces de sanctions financières à la hauteur du « préjudice financier », arrestation des cadres syndicaux, prise d’assaut du siège du syndicat par les CRS coréens, enfin menaces de révocation de tous les grévistes.
Le gouvernement a déployé plus de 13.000 policiers anti-émeutes dans le centre de la ville. Si l’immense majorité des cortèges était composé de syndicalistes, à noter que les étudiants, avocats, médecins ont aussi rejoint les cortèges. Petite anecdote: la comédie musicale « Les Misérables » a connu un grand succès en Corée et le refrain « Entendez-vous le peuple chanter ? » est repris dans plusieurs villes par les manifestants.