Ils sont près d’un millier d’ouvriers tchadiens répartis sur plusieurs sites de forage de puits de pétrole dans les régions de Bongor et Moundou, au sud-ouest du pays. Depuis avril, ils ont engagé un bras de fer avec leur direction pour pouvoir organiser l’élection des délégués du personnel. Face au refus de la hiérarchie, ils ont décidé d’interrompre le travail vendredi dernier pour trois jours. Une interruption qui a ralenti le forage de certains puits de pétrole. Hier samedi, la tension est montée d’un cran sur le site de Koudalwa dans la région de Bongor. Il y a eu des échauffourées, des tirs de sommation, de brèves interpellations.

Les grévistes n’entendent pas reprendre le travail tant qu’ils ne seront pas autorisés à élire leurs délégués du personnel. Ils demandent aussi le départ de certains directeurs de nationalité chinoise qui seraient à l’origine du blocage. Enfin, ils militent pour l’amélioration des conditions de travail sur les sites pétroliers, sans quoi la grève de trois jours, qui doit s’achever ce dimanche à minuit, sera reconduite.

tchad pipe-line

La police a déposé ce mercredi une demande de mandats d’arrêt contre neuf dirigeants syndicalistes de Korea Railroad Corp. (KORAIL), dont le chef du syndicat Kim Myung-hwan. Ils sont accusés d’avoir été à la tête du mouvement de grève qui a duré trois semaines, le plus long dans l’histoire de l’entreprise. Les syndicalistes en question se sont rendus volontairement à la police mardi après s’être réfugiés dans différents endroits pendant un mois, ignorant les appels de la police. Ils discutaient de diverses questions en suspens, telles que les mesures disciplinaires prises par la direction à l’encontre des syndiqués ayant participé à la grève, selon le syndicat de KORAIL.

Des milliers de syndicalistes font face à des mesures disciplinaires suite à leur participation à la grève. Malgré la création d’un sous-comité parlementaire destiné à empêcher la privatisation du secteur ferroviaire ayant mis fin à la grève, la police et les procureurs se sont engagés à poursuivre les chefs de file du mouvement gréviste.

Depuis le début du mois de décembre, un vaste mouvement de grève secoue plusieurs ports de la côte chilienne. A l’appel des syndicats, les ouvriers réclament que les intérimaires soient inclus dans la convention collective de travail. Au moins treize ports ont suivi le mouvement. Lundi, dans le port de Mejillones situé dans la région d’Antofagasta (nord du pays), six policiers ont été blessés et les bureaux de la société Ultraport démolis dans une manifestations rassemblant plus de 100 ouvriers. D’après les autorités locales, les ouvriers du port, parmi lesquels plusieurs dirigeants syndicaux, ont lancé des pierres contre les bâtiments de la société tentant d’interpeller les employés administratifs. Les six policiers blessés étaient affectés à la surveillance du site.

Grève au port de Mejillones

En mars 2011, lors d’une action de grève, un conducteur avait été pris à partie par quatre grévistes après avoir forcé un barrage filtrant à l’entrée du zoning de Lambermont. Deux des grévistes étaient poursuivis pour des dégradations au véhicule et ont été acquittés. Mais deux autres avaient porté des coups à l’automobiliste, dont un avec une matraque télescopique.

Le tribunal correctionnel a estimé que les prévenus ne pouvaient bénéficier de l’excuse de provocation ni faire droit à la légitime défense, parlant même de véritable expédition punitive. Le tribunal a toutefois jugé que l’absence d’antécédents judiciaires et le contexte dans lequel s’est déroulé cet incident les autorisaient à obtenir la suspension du prononcé.

Les agents grévistes de la Société nationale de chemin de fer du Congo (SNCC) se sont affrontés avec des policiers ce mercredi 9 janvier à Lubumbashi. Les agents de la société ferroviaire accompagnés de leurs enfants ont brûlé des pneus et lancé des projectiles sur des éléments de la police. Les forces de l’ordre ont réagi en lançant des grenades lacrymogènes et en usant des gourdins. Il y aurait eu des blessés et des arrestations.

La police est intervenue mardi après-midi pour libérer le directeur de production et le directeur des ressources humaines de Goodyear à Amiens-Nord qui étaient retenus depuis près de 30 heures à l’intérieur du site. L’opération s’est faite sans incident notable, et si seulement deux camionnettes étaient visibles aux abords de l’usine, 24 fourgons de policiers étaient stationnés non loin prêts à intervenir. La CGT, ultra-majoritaire à Amiens-Nord, qui lutte contre la fermeture de l’usine et les 1.173 suppressions de postes qu’elle risque d’entraîner, a annoncé l’occupation de l’usine.

libération des cadres de goodyear

Les principales centrales syndicales du Bénin ont décidé d’une grève générale de 48 heures pour le « respect scrupuleux et la jouissance sans entrave » des libertés démocratiques et syndicales, le relèvement du préfet et du commissaire central de Cotonou responsable de la brutale répression d’une manifestation syndicale. Elles exigent aussi le paiement aux agents de l’Etat, y compris les enseignants, des 25% d’augmentation décidé en 2011, la restitution des défalcations pour fait de grève et le relèvement du Smig au moins dans les secteurs privés et parapublics.

Dans les administrations publiques à Cotonou, capitale économique du Bénin, le mot d’ordre a été respecté par la majorité des travailleurs. Plusieurs ministères sont fermées. La grève est aussi bien suivie dans les universités, les hôpitaux, la radio et la télévision publiques.

Un accord de libre-échange entre l’Union européenne et les USA intitulé « Partenariat Transatlantique de Commerce et d’Investissement » (PTCI) est à l’étude, prévoyant l’harmonisation des normes et règles entre les deux puissances, Cet accord pourrait menacer les droits syndicaux européens. Les USA ont refusé de ratifier les normes les plus élémentaires en matière de droit du travail, dans le cadre de l’Organisation Internationale du Travail. Dans le même temps, les récentes attaques de la commission européenne sur les salaires, dans le cadre de la crise de l’euro, démontrent les dispositions menaçantes de l’UE à l’égard des normes en matière de travail. Le PTCI pourrait servir d’instrument pour réformer la législation du travail en Europe, et l’« harmoniser » avec celle des USA. Celle-ci comprend par exemple une disposition anti-syndicale célèbre, le « The Right To Work », qui restreint systématiquement la liberté des employés de s’associer.

Lorsque la commission européenne annonce qu’elle souhaite faire l’inventaire de la législation du travail de sorte à « réduire le risque de voir l’investissement étatsunien diminuer en Europe au bénéfice d’autres régions du monde », il y a fort à craindre que la compétition entre les Etats membres de l’UE soit exacerbée par la signature d’un accord transatlantique. Après tout, la législation du travail européenne n’a-t-elle pas été identifiée comme « mesure non-tarifaire » qui ferait obstacle au commerce transatlantique ?

Il y a près d’un an, la direction de Goodyear annonçait sa décision de fermer l’usine d’Amiens-Nord qui emploie 1173 personnes. Depuis, le comité d’entreprise négocie pour tenter de trouver un repreneur. Après une réunion de bureau samedi matin pour préparer le rendez-vous de ce lundi avec le directeur, la CGT, en concertation avec les ouvriers, a décidé de changer de tactique. Aujourd’hui, 200 salariés ont dressé des barricades de pneus à l’entré du site avant d’y mettre le feu. Ils ont ensuite bloqué le directeur de production et la personne en charge du Point info-conseil dans une salle de réunion à l’aide d’un imposant pneu agraire. Le secrétaire adjoint du comité d’entreprise a communiqué ce matin: ‘Même s’il faut attendre trois ou quatre jours, ils ne sortiront pas. On va chercher des matelas, tout, on dort là. La CGT souhaite voir l’application d’une version ‘améliorée’ d’un plan de départ volontaire pour tout le monde avec énormément de fric si aucun repreneur ne se présente’.

Directeur de Goodyear bloqué par un pneu dans une salle de réunion

Le parquet général de Lyon a fait appel mardi de la décision du tribunal correctionnel de Roanne de relaxer les cinq syndicalistes de la CGT qui avaient refusé un prélèvement ADN. Ces derniers avaient tagué « casse toi pov con » lors d’une manifestation contre la réforme des retraites en 2010 à l’adresse du député du secteur, Yves Nicolin.

les cinq cgt de roanne