Ce matin, un arrêté du ministère de l’Intérieur français vient programmer la généralisation du fichier TES (voir notre article) à toute la France métropolitaine selon un calendrier s’étendant du 21 février au 28 mars. Une mesure qui vient raboter la portée des promesses passées. Les vœux exprimés par le Conseil national du numérique, visant à mettre en pause ce processus, outre les solutions alternatives exposées par Inria cette semaine n’auront donc eu aucun effet. Ce fichier regroupant l’ensemble des informations du passeport français et de la carte nationale d’identité, dont les données biométriques (visage et empreintes digitales).

Dans un communiqué, toujours en ligne et cosigné avec la secrétaire d’État au numérique, le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve avait promis que « dans le cadre d’une demande ou d’un renouvellement d’une carte nationale d’identité, le recueil et le versement des empreintes digitales du demandeur du titre seront soumis à son consentement express et éclairé ». Cette concession, qui faisait suite aux critiques de la CNIL, du CNNum et d’une tempête dans l’opinion, n’a pas été actée. L’article 10 du décret TES est resté intact : il prévoit que « le demandeur du titre est informé, au moment de la demande (…) du nombre et de la nature des empreintes digitales enregistrées dans le traitement ». Non qu’il puisse refuser un tel versement.

France: Le fichage TES sera appliqué tel quel

Des sas de contrôle automatisés des passeports intégrant une technologie de reconnaissance faciale, conçu par le groupe portugais Vision-Box, sont désormais opérationnels pour les Eurostar au départ de la Gare du Nord, à Paris. Les mêmes sas étaient utilisés à la gare Saint-Pancras de Londres depuis l’Euro 2016. Réservés aux citoyens européens majeurs disposant d’un passeport biométrique, les sas automatiques « vb i-match » vérifient l’identité du voyageur à l’aide de la technologie de reconnaissance faciale, le tout en quelques secondes. Le système intègre aussi la reconnaissance des empreintes digitales et de l’iris. Après Londres et Paris, Eurostar prévoit d’installer les mêmes sas à la gare de Bruxelles-Midi, mais n’est pas encore en mesure d’annoncer à quelle date.

Le nouveaux portiques

Le nouveaux portiques

Pour contrôler les voyageurs internationaux à la douane des aéroports, le gouvernement australien mise sur un système automatique de bornes automatisées identifiant les passagers grâce à la reconnaissance faciale, oculaire et/ou avec leurs empreintes digitales. L’Australie compte traiter 90% du flux d’arrivées dans ses aéroports internationaux par ce biais d’ici 2020, sans la moindre interaction humaine. Ce système sans contact — entièrement dénué de documents officiels comme de douaniers — entraînerait aussi la disparition des SmartGates, les bornes électroniques installées dans certains aéroports, comme Bruxelles, qui permettent de scanner son passeport.

Le programme, en développement depuis 2015, bénéficie d’un budget de 100 millions de dollars sur cinq ans. La première phase de test doit être conduite en juillet à l’aéroport de Canberra qui assure uniquement les liaisons avec Singapour et Wellington. Les aéroports plus importants comme Sydney et Melbourne, devront attendre le mois de novembre, le déploiement complet de la technologie étant prévu pour mars 2019. En 2015, l’Australie et la Nouvelle-Zélande avaient déjà réalisé un test de « passeport dématérialisé » pour les vols entre les deux pays (voir notre article).

L’aéroport de Canberra, choisi pour le test

L'aéroport de Canberra, choisi pour le test

Huit patrouilleuses de la police ont été équipées du système Pursuit StarChase. Un lanceur à air comprimé monté est sur l’avant de la patrouilleuse, prêt à tirer un projectile contenant une balise GPS. Une fois lancé, ce projectile se fixe sur le pare-chocs ou la plaque d’immatriculation arrière du véhicule cible, et les policiers sont capables de le suivre par le biais d’un système de trackage.

Le lanceur, noyé dans la calandre


Le projectile

Le lanceur, noyé dans la calandre
Le projectile

Deux ans déjà sont passés depuis la dernière édition du très complet « Guide d’autodéfense numérique », ouvrage qui vise à présenter l’ »absence d’intimité » du monde numérique et propose des méthodes pour ajuster ses pratiques quotidiennes en conséquence. Cette quatrième édition revue et corrigée du premier tome s’accompagne de le première révision du second tome. Elles prennent en considération les révélations concernant l’état actuel de la surveillance numérique ainsi que les dernières évolutions légales et techniques – et notamment les nouvelles versions des systèmes Debian et Tails. Disponible en consultation et en version imprimable à l’adresse http://guide.boum.org.

La couverture du guide

La couverture du guide

Lors d’une vidéo-conférence à Toronto, Snowden a dénoncé l’attitude de Blackberry (société canadienne) qui a construit son image sur la soi-disant sécurité de ses appareils et sur la protection des données de ses utilisateurs qui en découlerait. Blackberry a bien installé des backdoors (des portes dérobées qui permettent aux agences d’aller se servir dans les données). La pratique avait déjà été dénoncée l’année dernière. Blackberry collabore avec les autorités canadiennes depuis 2010 au moins, et s’était défendu en déclarant avoir refusé l’accès aux backdoors au gouvernement pakistanais… Par contre, lorsque le gouvernement indien leur a dit « nous vous empêcherons d’accéder au marché si vous refusez l’accès aux backdoors », ils ont obtempéré. Depuis ces scandales, Blackberry a successivement cessé de fabriquer ses propres smartphones et plus récemment commencé à utiliser le système d’exploitation de Google, Android.

Edward Snowden

Edward Snowden

Lors du Forum Economique Mondial (WEF) qui s’achève aujourd’hui à Davos, la police était équipée de fusils anti-drones HP-47. L’engin est capable de brouiller les signaux reçus par le drone à une distance de 300m, ce qui provoque l’inexorable chute de l’appareil. La police reconnaît que ces fusils ne sont pas utilisés pour empêcher qu’un drone puisse mener des attaques, mais plutôt pour empêcher des manifestants ou assaillants de repérer des points sensibles dans un dispositif de sécurité. La compagnie qui fabrique le fusil, HP Marketing & Consulting, est spécialisée en engins capables de brouiller des ondes. Elle fabrique également des appareils censés empêcher les téléphones de fonctionner en prison, ou des appareils à usage militaires qui sont posés sur les véhicules pour empêcher une détonation à distance tout en permettant les ondes radio à l’intérieur du véhicule, ou encore des appareils utilisés par les démineurs.

Un policier suisse équipé du HP-47 au WEF2017

Un policier suisse équipé du HP-47 au WEF2017

Isao Echizu, un chercheur japonais de l’Intitut national de l’informatique (NII) affirme au quotidien économique Sankei Shimbun que son équipe aurait réussi à reproduire des empreintes à partir de photos postées sur les réseaux sociaux. Seules conditions: qu’elles soient en pleine lumière et à une distance inférieure à 3 mètres. La luminosité est suffisante pour moins de 30% des personnes prises en train de faire le signe « peace ».

Deux applications: le flicage policier et l’usurpation d’identité pour déjouer les systèmes biométriques. Dans ce cas, une fois l’empreinte digitale numérisée, des moules et des modèles sont alors produits pour la recréer. L’équipe du NII a commencé à développer une substance, à base d’oxyde de titane. Mettre sur ses doigts un film transparent conçu avec ce produit permettrait de cacher ses empreintes sur les photos. Cette technologie sera disponible dans deux ans seulement. D’ici-là, l’évolution des normes de sécurité pourrait avoir résolu le problème: les lecteurs d’empreinte utilisent déjà des résolutions de plus en plus élevées. Sans compter les capteurs sensibles aux pulsations et à la pression sanguine, en cours d’expérimentation.

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La société israélienne General Robotics propose un robot chenillé de 12 kg conçu pour la lutte « antiterroriste » et construit en composites à haute résistance. Il abrite un compartiment monté sur un bras articulé. Il est surmonté d’un rail Picatinny permettant de positionner des capteurs ou encore un lanceur de pepper-spray. Un pistolet Glock 26 de 9 mm peut être installé dans le compartiment mobile en site.

Dogo dispose de huit microcaméras positionnées sur deux bras montés à l’arrière, offrant une couverture à 360°. Deux autres caméras sont placées dans le compartiment mobile. Un micro et un haut-parleur permettent de donner des ordres ou de négocier. Le fonctionnement de l’ensemble est intuitif – il est comparé à « un jeu vidéo »… Il est possible de zoomer à l’envi, mais aussi de procéder au ciblage, par l’activation d’un point laser ou encore en travaillant par pixel. Lors de déplacement dans des escaliers deux tiges en fibres composites se positionnent pour éviter un retournement. Ses batteries lui donnent une autonomie de cinq heures.

Le Dogo dispose d’un système de visée par pointeur laser

Le Dogo dispose d'un système de visée par pointeur laser

Le gouvernement fédéral a approuvé vendredi le lancement d’une procédure de marché public pour l’achat pluriannuel et l’installation de systèmes automatiques de reconnaissance de plaques minéralogiques (ANPR), dont 240 sont destiné à la Flandre. Il s’agit à la base d’une initiative du ministre de l’Intérieur dans le cadre de la lutte contre la criminalité et le terrorisme. La Wallonie sera elle aussi dotée de caméras dotées d’un système de reconnaissance de plaques minéralogiques en vertu d’un accord conclu avec le fédéral, a annoncé lundi le ministre wallon des Travaux publics. Cet accord permettra de voir l’installation de plus de 150 caméras de ce type sur le réseau routier wallon.

Système de caméras ANPR

Système de caméras ANPR