Le PNR, pour « Passenger Name Record » est un système de surveillance déjà déployé dans les pays anglo-saxons, il consiste à enregistrer pour une durée de 5 ans (dans le cas de l’UE) les informations concernant les voyageurs de tous les passagers des aéroports. Il est réclamé depuis des années par les USA au nom de la lutte anti-terroriste, mais le droit à la vie privée avait freiné son arrivée jusqu’ici. Les social-démocrates européens ont conditionné le vote la semaine prochaine à Strasbourg par un dernier passage de la directive en commission « Libertés civiles ». Le problème lié aux données n’est pas seulement lié à la façon dont les données sont traitées en Europe, mais surtout à la façon dont elles seront traitées aux Etats-Unis. Notons que le fichage des passagers est déjà largement pratiqué de façon irrégulière.

Le PNR voté la semaine prochaine

Le PNR voté la semaine prochaine

Dés la semaine prochaine, des patrouilles mixtes policiers-militaires seront déployées, principalement dans le métro bruxellois. Le nombre de militaires déployés sera « solidement au dessus d’un millier », il n’y a pas de chiffre exact. Ce nombre pourrait encore augmenter dans les prochaines semaines.

Une manifestation contre le flicage et la militarisation de Bruxelles aura lieu ce samedi à 17h à Bruxelles, Place Stalingrad. En savoir plus.

Dans un e-mail envoyé le 1er avril, l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN, « Police des polices ») indique qu’elle crée un fichier pour recenser les violences policières. La base de données sera alimentée par les services de police « dès qu’ils seront en possession d’une incapacité totale de travail supérieure ou égale à vingt jours, soit à la suite d’une plainte (…) soit à la suite de l’ouverture d’une enquête de police« . L’objectif est, ajoute l’IGPN, de « combattre l’idée trop généralement reçue que les blessures sérieuses ou graves, voire les décès, sont synonyme d’illégitimité de l’usage de la force ou des armes« .

Twitter commente la décision de l’IGPN

Twitter commente la décision de l'IGPN

TAILS, « The Amnesiac Incognito Live System » est très apprécié des personnes soucieuses de leur anonymat et de leurs données. C’est un système d’exploitation complet à déployer sur un DVD ou sur une clé USB, une fois démarré toutes les connexions passent par TOR. A l’arrêt de la machine, toutes les données qui n’ont pas été sauvegardées dans un éventuel répertoire chiffré sur la clé USB sont détruites.

SubgraphOS, développé par l’association éponyme à Montréal propose lui aussi une distribution linux ultra-sécurisée mais va en théorie plus loin que TAILS. Différence majeure: SubgraphOS peut être installé de façon « permanente », là où TAILS ne peut -par philosophie- qu’être installé sur un support externe. Subgraph propose également un client e-mail et une implémentation d’OpenPGP originales, sans passer par les clients habituels de Linux (Thunderbird et GnuPG)

Pour télécharger et tester Subgraph, c’est ici. Notez que Subgraph n’est disponible que depuis le 16 mars et qu’il reste probablement des failles critiques, il vaut mieux ne pas l’utiliser pour autre chose que du test à l’heure actuelle.

SubgaphOS

SubgaphOS

Suite à la situation abracadabrante de samedi dernier (la police a préféré arrêter des dizaines de militants de gauche et de Molenbeekois plutôt que la douzaine de nazis qui se pavanait de l’Atomium à Dilbeek), le bourgmestre de Bruxelles-Ville, Ivan Mayeur, aurait semble-t-il évoqué que peut-être « les policiers avaient agi un peu durement ».

Il n’en fallait pas plus pour que les syndicats de police ne s’émeuvent, affirmant que l’honneur de l’un des siens « et par là de tout son corps » était questionné et menaçant le bourgmestre de porter plainte. Dernière boutade en date de ce conflit: des policiers iront « apostropher » le bourgmestre au prochain conseil communal. L’initiative « ne vise pas à prendre la forme d’une manifestation », une distinction que la police de Bruxelles connait bien.

Policiers empêchant tout rassemblement

Policiers empêchant tout rassemblement

En visite à Washington DC, le président turc Erdogan s’est comme à son habitude fait huer par des manifestants. Les gardes du corps ont semble-t-il été briefés pour ne pas faire de zèle et ne pas compromettre les autorités états-uniennes ou turques. Les gardes du corps se sont donc posté devant les manifestants en poussant des hurlements invraisemblables pour recouvrir les slogans traitant le président turc de fasciste, d’assassin et de terroriste. L’un des gardes du corps s’est tout de même laissé aller en déclarant aux manifestants « Si on était en Turquie, vous seriez foutus ». Malgré cette scène ridicule, les gardes du corps ont finalement repris leurs méthodes habituelles pour agresser journalistes et manifestants un peu plus tard.

Erdogan's security team makes bizarre attempt to drown out pro…

Bizarre offensive by #Erdogan security staff against protesters in Washington

Posted by RT Play on Monday, 4 April 2016

Les gardes du corps d’Erdogan meuglent contre les manifestants

Les gardes du corps d’Erdogan meuglent contre les manifestants

Depuis 2008, le parquet tente de construire un gros procès anti-terroriste contre quelques anarchistes et anti-autoritaires à Bruxelles. Suite à 6 années d’enquête et de surveillance, le dossier reprend à présent plus de 150 actions directes représentant 29 accusations contre 12 inculpés en tentant de faire croire à une « organisation terroriste anarchiste » structurée. Il transforme du même coup une bibliothèque en un lieu de recrutement, des discussions en réunions clandestines, des tracts et journaux de critique anarchiste en manuels de guérilla urbaine, etc… [article édité]

Un texte publié sur Indymedia reprend un historique plus complet de cette affaire.

Plus d’infos sur le procès anti-anarchiste qui s’annonce

Plus d’infos sur le procès anti-anarchiste qui s’annonce

Dans le train de mesures anti-terroristes concoctées par les autorités belges suite aux récents attentats islamistes, une « nouvelle » idée a été ramenée sur la table par Denis Ducarme (MR), l’incompressibilité des peines -et donc le refus systématique de libération conditionnelle- pour les cas de terrorisme. L’argument utilisé est celui de l’islamiste Ibrahim El Bakraoui qui avait été libéré à 4 ans et 9 mois de prison sur une peine de 10 mois pour avoir ouvert le feu à la kalashnikov sur la police, ce qui n’était en fait pas une peine pour « terrorisme » (et ne serait donc pas touché par une telle réforme si le cas se représentait…) Le ministre de l’intérieur Jan Jambon a de son côté affirmé que tous les partis voulaient réformer le système des peines conditionnelles pour le rendre plus strict mais qu’ils ne savaient pas « où s’arrêter ». Son parti, la N-VA, se prononcera pour un minimum des 4/5 de la peine purgée de façon incompressible.

Les prisons belges

Les prisons belges

Les « Méthodes Particulières de Recherches » sont des techniques utilisées par les services de renseignements belges qui leur permette de violer la loi à la condition que le crime qu’ils tentent d’observer soit plus grave. Le résultat de ces observations ne peut pas être consulté par les avocats ni même par le juge lors d’un procès anti-terroriste, ce dernier n’a accès qu’à des conclusions et à des recommandations. Le cadre de ces MPR s’apprêtee à être élargit via deux projets de loi, à la surveillance sur internet, aux intrusions dans des systèmes informatiques, etc… permettant aux espions belges d’utiliser des techniques de hacking pour pénétrer un système informatique. Les MPR peuvent à présent être utilisées contre les « extrêmistes » et « l’ingérence d’une puissance étrangères ». Les MPR pourront également être utilisées dans une certaine mesure hors des frontières belges, dans le cadre d’une communication téléphonique par exemple.

Autres nouveautés: les MPR pourront être utilisées contre les trafiquants d’enfants et d’êtres humains ainsi que les faux monnayeurs, les agents pourront faire appel à des tiers (serruriers par ex.) et utiliser des fausses identités à cette fin. Les projets de loi prévoient également la création d’une banque de données des empreintes vocales faites dans les instructions. Les deux projets de loi sont portés par Koen Geens (CD&V) et Steven Vandeput (N-VA).

Le Secours Rouge avait protesté contre les MPR en 2003, elles avaient été utilisées contre lui en 2008.

Tract contre les MPR, en 2003

Tract contre les MPR, en 2003

De Google à Facebook en passant par Microsoft ou Yahoo!, de nombreux géants de la Silicon Valley et du secteur technologique soutiennent Apple dans son combat contre la justice américaine qui voudrait l’obliger à déverrouiller ses iPhone. Un communiqué commun de leur lobby, la Computer & Communications Industry Association (CCIA) et d’autres acteurs du secteur devait être déposé jeudi devant la justice californienne, qui s’occupe de ce dossier. La justice américaine a demandé qu’Apple aide le FBI à accéder au contenu d’un iPhone utilisé par l’un des auteurs de l’attentat de San Bernardino, qui a fait 14 morts début décembre en Californie. Dans cette affaire, les parties doivent présenter leurs arguments lors d’une audience devant un tribunal fédéral de Californie le 22 mars.

Lire le communiqué de la CCIA

bannière de la CCIA

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