Arrêté un première fois le 24 juin 2021 à la demande de la Turquie pour une extradition, une longue procédure s’est enclenchée menant Ecevit Piroğlu a entamé une première grève de la fin en en juin 2022. En janvier 2023, une décision de la cour le libère, la cour confirmant qu’il ne peut être extradé. À peine libéré, il sera arrêté à nouveau. Il entamera une deuxième grève de la faim, début 2024, qui le mènera à l’hôpital. (voir nos articles précédents ici)

Il a été libéré ce mardi 9 juillet sous condition de ne pas quitter le territoire Serbe.

Libéré de la prison de type L de Patnos, le militant kurde Nurettin Çelik a été accueilli en héros à Hakkari (Colemêrg) par les membres de sa famille et des représentants de divers partis politiques, notamment le Parti de l’Égalité et de la Démocratie du Peuple (DEM Parti), le Parti des Régions Démocratiques (DBP) et des sympathisants. La cérémonie de bienvenue, qui s’est tenue sur la place de la Liberté, le long de l’autoroute Hakkari-Van. Les participants ont accueilli Çelik avec enthousiasme, en lui offrant des fleurs et en allumant des feux d’artifice et des torches. Les applaudissements et les chants ont résonné en signe de soutien et de célébration.

Le prisonnier politique Nurretin Kaya est en grève de la faim depuis plus de 200 jours. Il pèse actuellement 40 kg. Cette lutte extrême (jeûne de la mort) menée par le camarade turc s’oppose à la politique de torture de l’isolement. En Turquie, il existe des prisons avec des cellules spéciales (S,R,Y) où vous n’avez aucun contact avec d’autres êtres humains, pas même avec les gardiens, qui vous parlent à travers un microphone. Vous n’avez jamais la lumière du jour et vous n’entendez aucun son. C’est la situation que vivent quotidiennement les prisonniers de la gauche révolutionnaire turque et kurde.

 

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L’armée turque et ses troupes de mercenaires djihadistes ont de nouveau eu recours à l’incendie de champs de céréales dans la région autonome du Nord et de l’Est de la Syrie par des bombardements ciblés, détruisant ainsi les récoltes. L’État turc utilise systématiquement cette méthode depuis l’occupation d’Afrin en mars 2018 et celle de Serêkaniyê (Ras al-Ain) et Girê Spî (Tal Abyad) en octobre 2019 afin d’affamer et de chasser la population. 200 hectares de terres agricoles et 3 000 oliviers ont brûlé dans la seule région de Manbij à la suite des dernières attaques contre la région. Les forces turques d’occupation et les mercenaires positionnés sur la ligne frontalière à l’ouest de la ville de Zirgan ont mis le feu aux cultures qui n’ont pas encore été récoltées.

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En janvier 2024, Ecevit Piroğlu avait été libéré de la prison après 32 mois d’incarcération suite à une demande d’extradition de la Turquie (voir nos articles ici et ici). Lors de cette incarcération, Ecevit Piroğlu avait suivi une grève de la faim de 136 jours. Malgré la décision de la Cour suprême serbe selon laquelle il ne peut être extradé vers la Turquie, le 12 janvier 2024, il a de nouveau été arrêté. Celui-ci a entamé en février une nouvelle grève de la faim pour dénoncer l’acharnement politique et judicaire envers lui. Cela va faire 3 ans qu’Ecevit Piroğlu est en prison. Il entame le 100ème jour de grève de la faim et son état de santé se dégrade.

La vie publique dans la province de Van est paralysée par d’importantes forces de police depuis les élections locales du 31 mars. Le parti DEM a remporté les 14 circonscriptions de la province et le parti au pouvoir, l’AKP, a été battu. Immédiatement après les élections, la victoire du co-maire nouvellement élu, Abdullah Zeydan du parti DEM, a été annulée (voir notre article). Le comité électoral a déclaré que le candidat de l’AKP arrivé en deuxième position, Abdulahat Arvas, devait prendre ses fonctions après qu’un tribunal eut déclaré la candidature de Zeydan invalide. La population s’est opposée à cette décision et est descendue dans la rue. Après plusieurs jours de manifestations, la décision a été annulée et Abdullah Zeydan a pu s’installer à la mairie en tant que co-maire avec Neslihan Şedal.

Un mois et demi s’est écoulé depuis le soulèvement populaire, mais la police et l’armée sont toujours présentes en grand nombre. Les « forces de sécurité » bloquent la circulation, entravent le commerce et paralysent la vie publique. Des forces d’urgence équipées de canons à eau sont positionnées sur tous les axes routiers. Des hélicoptères de la police tournent au-dessus de la ville jour et nuit. Le gouverneur a annoncé la poursuite des contrôles d’identité sur les voies d’accès et la prolongation de l’interdiction générale des rassemblements.

De plus, toujours dans la province de Van, l’armée turque a lancé une opération anti-guérilla à grande échelle dans la région de Hamoiler, dans le district d’Erciş (photo). Cette opération intervient après que l’armée turque a lancé une opération militaire dans la région de Şehîd Remzî dans le district de Lice, dans la province d’Amed (Diyarbakır). En cette période, l’armée turque mène ses traditionnelles « opérations de printemps », le passage de l’hiver au printemps était plutôt désavantageux pour la guérilla du PKK.

La guérilla kurde des HPG (Forces de défense du peuple) affirme avoir infligé à l’armée turque les pertes suivantes : 861 militaires tués et 128 blessés en 2021; 2 942 militaires tués (dont 26 officiers supérieur) et 408 blessés en 2022 ; 919 militaires tués (dont sept hauts gradés) et 128 blessés en 2023, et plus d’une centaine de militaire tués  au cours du premier trimestre 2024. La dissimulation de ses propres pertes est devenue une méthode de guerre pour l’État turc qui publie des rapports révélant un nombre élevé de soldats « tués pendant l’entraînement », « frappés par la foudre », « perdus sur le chemin de la mosquée », « tombés dans un abîme » et, surtout, « suicidés ». Ces déclarations sont démenties par la guérilla qui rend public les documents d’identité des militaires turcs tués au combat.

Le nombre des suicides avoués reflète cependant, en partie, une réalité. Les militaires turcs sont brimés, mal nourris, méprisés, contraint à des travaux extrêmes ou à servir de domestique pour leurs commandants. En opération, ils sont poussés à se lancer à l’assaut des zones de guérilla où ils peuvent être à chaque instant la victime d’une embuscade. Cela brise non seulement la volonté des soldats de se battre sur le terrain, mais les survivants qui reviennent du front communiquent à l’arrière leur démoralisation.

L’ancien coprésident du HDP, principal parti kurde du pays (devenu DEM), est incarcéré depuis novembre 2016. L’autre ex-coprésidente du HDP, Figen Yuksekdag, a pour sa part été condamnée à 30 ans et trois mois d’emprisonnement. Âgé de 51 ans, M. Demirtas était poursuivi pour 47 chefs d’accusations, parmi lesquels celui d’atteinte à l’unité de l’État et à l’intégrité territoriale et d’incitation à commettre un crime. Cette « incitation » était en fait  l’appel lancé par le HDP à des manifestations contre la complicité du gouvernement d’Ankara avec les jihadistes lorsque la ville de Kobané était attaquée par l’État islamique.

Dans cette procédure-fleuve, la plupart des 108 accusés ont été condamnés, mais quelques-uns ont été acquittés. L’audience devant la Cour de Sincan, dans la banlieue d’Ankara, s’est déroulée en l’absence des accusés en détention provisoire. Les procureurs avaient réclamé la réclusion à perpétuité à l’encontre de 36 accusés, dont Selahattin Demirtas.

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La police turque a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc sur les manifestants après que les autorités ont interdit les rassemblements du 1er mai sur la place historique de Taksim à Istanbul. Plus de 40 000 policiers ont été déployés à travers Istanbul, bloquant même les petites rues secondaires avec des barrières métalliques pour tenter d’empêcher les manifestants de se rassembler. La police s’est heurtée à des manifestants près de la mairie dans le quartier de Sarachane. 210 personnes ont été arrêtées le plus osuvent alors qu’elles tentaient d’entrer sur la place Taksim. De hautes barrières métalliques ont été installées autour de la place, où les autorités interdisent les rassemblements depuis 2013, lorsqu’elle a été au centre de manifestations contre Erdogan.

La police turque a commencé à boucler mardi les abords de la place Taksim d’Istanbul pour empêcher tout rassemblement le 1ᵉʳ mai sur ce lieu devenu l’épicentre, en 2013, d’une vague de contestation contre Erdogan. De hautes barrières métalliques ont été dressées autour de la place, sur laquelle débouche la célèbre avenue piétonne Istiklal. Plus de 42.000 policiers seront déployés mercredi à Istanbul, a prévenu le ministre turc de l’Intérieur, Ali Yerlikaya. “Nous ne permettrons pas aux organisations terroristes (…) de faire du 1er mai un champ d’action et de propagande”, a-t-il prévenu. Les rassemblements ne sont plus autorisés depuis plusieurs années sur la place Taksim, mais des organisations syndicales et politiques appellent régulièrement leurs membres à y converger. Plusieurs d’entre elles ont appelé à marcher mercredi en sa direction.

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