La police turque a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau alors que des participants à un rassemblement pro-palestinien tentaient dimanche de prendre d’assaut une base aérienne d’Incirlik abritant des troupes américaines, quelques heures avant l’arrivée du secrétaire d’État américain Antony Blinken. Les manifestants ont renversé les barricades et affronté la police en tenue anti-émeute.

La police turque a de nouveau attaqué les Mères du samedi à Istanbul. Les parents de personnes disparues en détention par l’État et leurs sympathisants ont voulu exiger des éclaircissements et la punition des auteurs des disparitions aujourd’hui sur la place centrale de Galatasary. Le site du rassemblement a été assiégé par les forces de sécurité à l’avance, comme tous les samedis. Lorsque les proches des disparus, accompagnés de militants des droits de l’homme se sont approchés de la place, ils ont été encerclés par la police, menottés et emmenés par la force. Une vingtaine de personnes ont été placées en garde à vue.

Un récent communiqué du MLKP a rendu hommage à Osman Nuri Ocaklı (nom de guerre Şervan Karadeniz), assassiné lors d’une attaque aérienne ciblée de l’État turc au Rojava le 12 juin dernier. Membre de la minorité des Lazes de la mer Noire, Osman Nuri était engagé dans la lutte révolutionnaire depuis 35 ans. Il était né le 5 septembre 1966 à Fındıklı, dans la province de Rize, au nord de la région de la mer Noire en Turquie. Il a rejoint la lutte révolutionnaire pendant ses années de lycée. En 1983, il s’est rendu à Diyarbakır pour y suivre des études universitaires et a appris à connaître de plus près la lutte du peuple kurde. Après avoir passé près de dix ans derrière les barreaux, il a finalement été libéré en 2013, date à laquelle il s’est rendu au Rojava et a assumé la responsabilité de défendre la révolution dans cette région. Les frappes aériennes sont incessantes au Rojava: le 8 octobre une frappe a tué 29 élèves de l’Académie des forces de sécurité près de Dêrîk.

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags: , ,

Ces quinze jeunes originaires de différents pays européens ont fait le déplacement en Turquie pour assister au congrès du Parti de la Gauche Verte (YSP) à Ankara le 15 octobre. Cependant, le 12 octobre, lors d’une manifestation contre les opérations militaires en cours menée par l’État turc dans le nord-est de la Syrie, Ils ont été amené au poste de police d’Emin Çavuş, situé dans le district de Haliliye, les mains menottées dans le dos, pendant trois heures et placés en garde à vue à Urfa. Ils ont été transférés au Centre de rétention hier samedi en vue de leur expulsion.

Edit (dimanche 15/10): Les quinze membres d’une délégation de jeunes d’Allemagne, de France et d’Italie qui avaient été détenus en Turquie sont de retour dans leur pays d’origine après avoir été expulsés. Cependant, les activistes qui ont voyagé de l’Allemagne vers la Turquie ont dû être interrogés par la police fédérale après leur arrivée à l’aéroport de Hambourg samedi soir.

 

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags:

Des ouvriers du bâtiment travaillant sur le site de construction de la Finance Central Bank, affilié au Limak Holding, ont protesté en bloquant l’entrée du site de construction parce qu’ils n’ont pas pu recevoir d’indemnités de licenciement et d’heures supplémentaires. La manifestation était organisée par le Syndicat des travailleurs de la construction (İnşaat İş), Devrimci Yapı, le Syndicat de la construction et des routes (Dev Yapı İş) a été attaquée par des gardes de sécurité privés sur le site de construction. La police est ensuite intervenue et a maltraité, traîné sur le sol et mis en détention six travailleurs ainsi que le secrétaire général de Dev Yapı İş, Nihat Demir, et le secrétaire général du syndicat des travailleurs de la construction, Yunus Özgür.

Jeudi, la Turquie a mené des frappes aériennes intensives contre de nombreuses infrastructures civiles dans le nord de la Syrie. De nombreux drones tueurs et avions de combat ont bombardé des stations de distribution d’électricité, des stations de pompage d’eau, des installations de production de pétrole et de gaz ainsi que des stations-service, des barrages hydrauliques, des usines, un camp de personnes déplacées et plusieurs villages. Les infrastructures énergétiques de Hassaké, Qamishlo et Amûdê, entre autres, ont été détruites et de larges parties de ces régions sont privées d’électricité. Un hôpital a été entièrement détruit lors d’un raid aérien de l’armée turque à Dêrik (Al-Malikiya – photo). Pour l’heure, on ignore si le bombardement a fait des victimes. L’incident n’a été connu que vendredi midi, car le réseau téléphonique ne fonctionne plus dans une grande partie de la région en raison d’une panne d’électricité généralisée suite aux bombardements.

Jusqu’à présent, plus de quarante installations ont été bombardées. De nombreuses cibles ont été frappées à plusieurs reprises. Les frappes aériennes turques ont fait douze morts et autant de blessés. Six des morts sont des membres des forces de sécurité, les autres des civils. Ce même jeudi, un drone turc – a priori un Anka, de type MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] exploité par le MIT (le service de renseignement turc) a été abattu par un F-16 de l’US Air Force au-dessus de la région d’Hassaké après être entré dans une zone d’opération restreinte [ROZ] mise en place pour protéger les troupes américaines déployées dans la région.

 

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags: ,

En représailles à l’attaque du 1er octobre visant la direction générale de la sécurité du ministère de l’intérieur à Ankara (voir notre article), la police turque a mené des opérations dans plusieurs villes. Les détentions ont été justifiées par les autorités turques par les liens présumés des personnes concernées avec le PKK. Le 2 octobre, au moins 20 personnes ont été placées en garde à vue lors de deux opérations de police à Istanbul et à Kırıklareli, visant le Congrès démocratique du peuple (HDK) et le Parti démocratique du peuple (HDP). Le 3 octobre, 55 personnes ont été placées en garde à vue lors d’opérations menées dans 16 villes, dont Urfa, Mardin, Diyarbakır, Antep, Mersin, Şırnak, Istanbul, Bursa, Batman, Denizli, Adana, Kayseri, Antalya, Konya, Isparta et Kocaeli. Le lendemain, 37 autres personnes avaient été placées en garde à vue dans 15 villes, dont Istanbul, Van, Urfa, Elazığ, Düzce, Diyarbakır, Bursa, Edirne, Kırklareli, Kilis, Iğdır, Hatay, Adana, Maraş et Denizli. Un certain nombre de Syriens auraient été placés en détention lors de l’opération à Adana. Cela porte le total de personnes placées en garde à vue à 112.

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags: , ,

Un attentat-suicide a frappé, dimanche 1er octobre, la Direction Générale de la Sécurité du ministère turc de l’Intérieur le cœur de la capitale turque, Ankara, à quelques heures de l’ouverture de la nouvelle session parlementaire qui doit valider l’entrée de la Suède dans l’Otan.Deux combattantes kurdes se sont présentés à bord d’un véhicule commercial devant le portail d’entrée. L’une des combattante est sorti du véhicule et s’est approché en tirant sur la guérite blindée qui protège les policiers assurant la sécurité du bâtiment. Elle s’est ensuite fait exploser contre la guérite, blessant les deux policiers qui s’y abritaient. Les forces de sécurité ont abattu l’autre membre du commando. Le PKK a revendiqué l’opération.

 

Les « gardes de village » sont des supplétifs recrutés par les autorités turques au Kurdistan pour leur faciliter la lutte contre la résistance kurde. Corrompus et détestés, ils profitent de leur protection pour commettre toute sorte d’abus. C’est ainsi que trente familles du village de Zivingê Şikaka, situé dans la région des montagnes Gabar du district de Basa (Güçlükonak) à Şirnak, se sont vu interdire l’accès à leurs terres. Les chef des gardes en chef du village M. Ö. les en empêche et, avec la complicité des gendarmes, use des terrains communaux à son profit, faisant couper et vendant les arbres des terrains forestiers. Les villageois, qui attendaient depuis dix jours de pouvoir entrer au village, ont protesté et fermé mardi la route Güçlükonak-Siirt, provoquant un bouchon de camions. Les villageois revendiquaient l’accès à leur terre et la fin de l’abattage des arbres. La gendarmerie est intervenue pour forcer la réouverture de la route.

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags: ,

Les mères du samedi ont poursuivi ce samedi 26, pour la 960e semaine, leur action à Istanbul en faveur de leurs proches disparus en détention par l’État. Malgré la décision de la Cour constitutionnelle turque, l’initiative s’est à nouveau vue refuser l’accès à leur lieu de rassemblement devant le lycée Galatasaray sur l’avenue Istiklal. Invoquant l’interdiction imposée par le bureau du gouverneur du district de Beyoğlu, la police a bouclé le site du rassemblement et a encerclé les « mères du samedi » et leurs sympathisants qui se rendaient dans la zone. Les journalistes qui voulaient filmer la répression ont été repoussés de force. La police a également pris des mesures contre les passants qui prenaient des photos avec leurs téléphones portables et les diffusaient en direct sur les réseaux numériques. Au moins 20 personnes ont été arrêtées et emmenées menottées.