La militante kurde Ayşe Gökkan est née dans le district de Suruç à Urfa en 1965 et a étudié le journalisme. Elle a été arrêtée plus de 80 fois. En 2009, Gökkan a été élue maire du district de Nusaybin à Mardin avec 83 % des voix. La plupart des enquêtes à son encontre ont eu lieu pendant son mandat. En décembre 2020, elle a été condamnée à dix-huit mois de prison à Mardin. Lors du procès, elle a été accusée de se trouver dans une zone militaire restreinte et d’avoir causé des dommages matériels. L’accusation découle d’une action de désobéissance civile en octobre 2013. À l’époque, Gökkan était maire de Nusaybin et avait protesté par une grève de la faim  contre la construction d’un mur à la frontière avec la Syrie. Gökkan avait été condamné à 22 ans et 6 mois de prison pour des accusations de « terrorisme » et d’appartenance au PKK par la 9e chambre criminelle de Diyarbakır en octobre 2021. Une cour d’appel régionale d’Amed (tr. Diyarbakır) a confirmé mercredi le verdict en première instance.

 

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Le chantage qu’Erdogan exercé envers la Finlande et la Suède via son véto à leur adhésion à l’OTANt  porte ses fruit. L’année passée, la Finlande avait signé un mémorandum lors d’un sommet de l’Otan à Madrid afin de répondre aux demandes de la Turquie « en ce qui concerne les exportations d’armes et la lutte contre le terrorisme ». Depuis, la Finlande a multiplié les gestes envers le fascisme turc et ce tournant se passe aussi dans les rues. A Helsinki, des manifestants ont marché vers l’ambassade de Turquie pour montrer « leur solidarité avec le mouvement kurde contre les attaques de l’État fasciste turc et demander l’arrêt du commerce d’armes entre la Finlande et la Turquie, ainsi que la condamnation des attaques contre la liberté d’expression par la police finlandaise ». La police anti-émeute est intervenue lors du spectacle contre le gouvernement turc en saisissant la marionnette représentant Erdogan. Il y a quatre mois déjà, la police finlandaise était intervenue pour forcer des manifestants à enlever les drapeaux du PKK, des YPG et des YPJ.

Abdulhalim Kırtay a été libéré après 30 ans de détention. Il avait été détenu dans la prison Farqîn (Silvan) d’Amed en 1993, puis jugé par la Cour de sûreté de l’Etat. Il a été condamné à 36 ans de prison pour avoir « menacé l’unité et l’intégrité de l’Etat ». Après avoir purgé 30 ans, il a été libéré de la prison de Balıkesir Burhaniye. Des membres de sa famille vivant à Yalova l’ont accueilli à sa sortie de prison. Gravement malade,Kırtay avait été soigné à l’hôpital d’État Menemen d’İzmir en novembre 2022. Bien que son état ait été signalé comme grave, Kırtay avait été hospitalisé menotté pendant les 4 jours de son traitement, et a été brutalisé. Kırtay est si malade qu’il peut à peine se lever.

Les célébrations du Newroz ont été organisées par les partisans du Parti démocratique des peuples (HDP) et leurs alliés sur la place Yenikapi d’Istanbul. Des milliers de personnes ont participé à cette célébration mais, alors que la foule quittait la place, à la fin de la célébration, la police a attaqué la foule parce que des slogans en l’honneur d’Abdullah Ocalan et de la résistance des prisonniers politiques avaient été scandés. 224 personnes environ ont été arrêtées. Newroz est un jour important pour les Kurdes du monde entier, car il signifie le début du printemps et marque le premier jour de la nouvelle année kurde. Des millions de Kurdes de Turquie célèbrent chaque année cet événement national malgré les pressions et la censure des autorités. Pendant des décennies, il a été interdit aux Kurdes de Turquie de célébrer le Newroz.

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Des membres de l’Assemblée du Parti socialiste des opprimés (ESP), de la Fédération des associations de jeunesse socialiste (SGDF) et de l’Union des femmes socialistes (SKB) s’étaient rassemblés devant le palais de justice d’Istanbul à Çağlayan afin de demander la libération de leurs collègues détenus depuis le 12 mars dans le cadre d’une enquête menée par le bureau du procureur général d’Istanbul. Les militants ont été bloqués par la police avant de faire une déclaration à la presse devant le palais de justice. De nombreux militants ont été battus par la police lors d’une détention massive. Près de 20 militants auraient été arrêtés.

 

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La police anti-émeute turque a tiré des gaz poivrés pour disperser un groupe de manifestantes qui tentait d’atteindre le centre d’Istanbul à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. Les femmes ont sifflé et scandé « Nous ne nous taisons pas, nous n’avons pas peur, nous ne nous inclinons pas », tout en poussant les boucliers de la police anti-émeute, ce qui a déchaîné les violences policières.

Alors que le manque de moyens des services de secours turcs est mis en lumière par le récent tremblement de terre, manque de moyens qui a coûté la vie à des milliers de citoyen.ne.s, l’armée turque continue de mener des attaques contre les zones contrôlées par le PKK dans le sud du Kurdistan (nord de l’Irak). Et ceci alors que le commandement des forces armées du PKK, les Forces de défense du peuple (HPG) a décidé l’arrêt de toute opération offensive en raison du tremblement de terre. Rien qu’à Amêdî,  les militaires turcs ont effectués des dizaines d’attaques. La plupart des attaques étaient dirigées contre les positions de la guérilla dans la région de Çemço. Ici, ainsi que dans le massif de Girê Cûdî, le HPG a enregistré au moins 38 bombardements d’artillerie et de chars, et la zone a également été bombardée quatre fois par des hélicoptères de combat. Dans les environs du village voisin de Sîda, l’armée turque a mené des attaques à l’arme lourde. En outre, la zone a été attaquée avec des bombes non conventionnelles. Si elle s’est interdite des opérations offensives, la guérilla n’a pas renoncé à se défendre, et c’est ainsi que deux soldats turcs ont été tués, et un troisième a été blessé, par les tirs des snipers du HPG.

Sniper des HPG

En Turquie, les réseaux sociaux turcs sont inondés de messages de personnes qui se plaignent d’un manque d’efforts de secours et de recherches des victimes dans leurs zones, en particulier dans la région d’Hatay. Les critiques portent aussi sur le fait que ce sont les bâtiments construits, sur cette zone sismique, ces dernières années (et notamment les lotissements de l’autorité nationale de construction, la TOKI), étaient d’une qualité si médiocre qu’ils se sont effondrés comme des châteaux de cartes. La police turque a arrêté une douzaine de personnes depuis le tremblement de terre de lundi pour des publications, sur les réseaux sociaux, critiquant la manière dont le gouvernement a géré la catastrophe. Twitter était inaccessible mercredi et l’organisme de surveillance de la gouvernance de l’internet netblocks.org a souligné que l’accès à ce réseau social était restreint « via plusieurs fournisseurs d’accès Internet en Turquie ». L’état d’urgence a été proclamé dans 10 provinces.

Par ailleurs, les détenus de la prison de Hatay ont déclenché une émeute mercredi soir. Trois prisonniers sont morts et que 12 prisonniers ont été blessés dans la répression (photo). Des vidéos circulant sur les médias sociaux ont montré la brutalité dont les prisonniers ont été victimes et on entend un soldat dire « arrêtez de frapper, il y a des caméras. »

 

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L’État turc poursuit sa politique de changement démographique en Syrie, notamment dans les régions kurdes. L’État turc a déporté 100 réfugiés syriens vers leurs régions occupées dans le nord de la Syrie, pour les installer dans des maisons construites avec le financement de groupes des Frères musulmans du Golfe et d’Europe. L’État turc a apporté ces réfugiés depuis la porte frontalière de Bab El Salam à Ezaz, au nord d’Alep. Les autorités turque concentrent des réfugiés syriens dans les prisons de Maraş pendant plusieurs semaines. Ensuite, ils les déportent par groupes vers les zones occupées. Des milliers de réfugiés syriens originaires de différentes régions de Syrie, comme Damas, Homs et Hama seraient rassemblés à Maraş dans ce but. La Turquie a annoncé en mai 2022 qu’elle allait réinstaller un million de Syriens dans les régions qu’elle occupe.

La commission constitutionnelle et judiciaire du Parlement turc a reçu des motions présidentielles visant à lever l’immunité de plusieurs députés. Les demandes de déchéance du mandat de député concernent 18 parlementaires: 16 du Parti démocratique des Peuple, le HDP, un CHP (kémaliste) et un DBP (parti frère du HDP). Les demandes sont toutes basées sur des propos tenus par les députés dans le cadre de leurs fonctions, interprétés comme un soutien au PKK. Par ailleurs, une procédure de fermeture du HDP est en cours devant la Cour constitutionnelle turque. Une décision est attendue avant les élections parlementaires et présidentielles qui se tiendront au mois de mai. La levée de l’immunité parlementaire et l’emprisonnement des députés de l’opposition est l’un des moyens les plus utilisés par l’État turc ces dernières années pour éliminer toute dissidence politique. Fin novembre, plus de 2 000 demandes de destitution étaient pendantes devant l’Assemblée nationale turque. Au moins 1.500 visaient des députés du HDP et du DBP.