Des membres du Parti socialiste des opprimés (ESP) ont été placés en détention lors de descentes de police dans différentes provinces de Turquie, dont celle d’Izmir, mardi matin. Hıdır Ali Kılıç et Sinem Çelebi ont été placés en détention lors de descentes à Izmir, Birkan Polat à Istanbul, et Ebru Yiğit à Eskişehir. Le motif de la détention n’a pas été révélé. D’autre part, Sevinç Bozan, ancienne co-maire de la municipalité d’Artuklu à Mardin (Mêrdî), a été placée en garde à vue au palais de justice de Mardin où elle s’était rendue pour faire une déposition dans le cadre d’une enquête ouverte contre elle pour les activités organisées par le Mouvement des femmes libres – Tevgera Jinên Azad (TJA) auxquelles elle avait participé. Bozan a été arrêtée au palais de justice et emmenée au commandement de la gendarmerie provinciale de Mardin.

A İstanbul, l’exécutif de l’organisation du district de Gaziosmanpaşa du Parti des Peuples pour l’Égalité et la Démocratie (DEM), Doğu Yılmaz, et un membre du parti, Süleyman Turgut, ont été arrêtés et emmenés à la direction provinciale de la sécurité. A Diyarbakır), de nombreux jeunes, y compris des membres de l’assemblée des jeunes du parti DEM, ont été placés en détention. Les raisons de ces détentions n’ont pas été révélées. Une enquête menée par le bureau du procureur général de Diyarbakır a été citée comme raison des perquisitions. Alors que la police turque a pillé les biens dans les maisons, il est rapporté que le nombre de détentions pourrait augmenter. Les détenus ont été soumis à des restrictions arbitraires et systématiques concernant les avocats et l’accès aux dossiers.

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À quelques semaines des élections municipales en Turquie, le régime d’Erdogan multiplie les rafles à l’encontre de l’opposition politique, de la société civile et des médias indépendants. Les procureurs d’Istanbul et de Mersin soupçonnent au moins vingt personnes d’appartenir à une organisation terroriste, sous-entendu le PKK. Dans tous les cas, les dossiers d’enquête sont soumis à une clause de confidentialité et les personnes arrêtées sont interdites de contacter leur avocat pendant 24 heures. Neuf arrestations ont été confirmées jusqu’à présent à Mersin. Parmi les personnes visées se trouvent plusieurs membres de l’association de solidarité avec les prisonniers politiques (TUAY-DER). Ils ont été arrêtés lors de raids dans la province de Mersin, majoritairement dans le district de Tarsus. Les perquisitions se poursuivent dans d’autres districts de la région côtière.

À Istanbul, la police a mené des raids dans les districts d’Esenyurt, Esenler, Maltepe, Pendik et Kağıthane. Une famille kurde d’Esenyurt aurait été victime de violences policières au cours des perquisitions. Plusieurs personnes ont été rouées de coups de matraque au niveau du dos, des bras et des jambes. Au moins une femme figure parmi les personnes arrêtées. Plus tôt dans la journée, six professionnels des médias avaient déjà été placés en garde à vue à Izmir, toujours pour “terrorisme”. La veille, deux autres arrestations avaient eu lieu dans la soirée, près de Licê, au nord-est de la province kurde de Diyarbakir. Les deux hommes, originaires de la localité de Çemê Elîka (Birlik), sont encore en garde à vue à la gendarmerie, sans que l’on sache de quoi ils sont accusés.

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Jeudi 18 janvier, Firyal Sileman Xalid (nom de guerre Zelal Zagros), une révolutionnaire kurde, a été assassinée par balles devant une école de Kirkouk (ville du Bashur – Kurdistan Sud – Irak). L’attaque a été menée par deux personnes à l’aide d’une arme avec silencieux. Faryal Suleiman Khaled, née à Amûdê (Rojava) en 1975, a commencé à militer dans le mouvement kurde au Rojava au début des années 1990 . Elle a a participé à la guérilla dans les montagnes pendant 15 ans et à par la suite travaillé huit ans auprès de la société kurde d’Arménie. Elle a participé à la résistance armée au Rojava lorsque l’État islamique a envahi le nord de la Syrie, et à partir de 2016, a poursuivit son travail au sein de la société civile et politique du Rojava en tant que membre du mouvement des femmes Kongra Star. Elle travaillait récemment au Kurdistan du Sud pour le mouvement des femmes où elle a été assassinée ce 18 janvier.

Firyal Sileman Xalid (Zelal Zagros)

Firyal Sileman Xalid (Zelal Zagros)

La prisonnière politique kurde Gülser Özbay, 68 ans, a été libérée de la prison de Sakran, à Izmir, après une détention de 31 ans et 6 mois. Elle avait été arrêtée en juillet 1992 à Agirî et, après plusieurs semaines de torture, condamnée à la prison à vie pour avoir attenté à  « l’unité et à l’intégrité » de la Turquie. En détention, elle a développé un cancer de l’utérus. En Turquie, les « condamnés à vie » sont normalement libérés après trente ans, mais de nombreux prisonniers politiques sont exemptés de cette règle. L’été dernier, lorsque Gülser Özbay a refusé une nouvelle fois de prendre ses distances avec le mouvement kurde, la date de sa libération a de nouveau été repoussée de six mois. De retour retour à Doğubayazıt, sa ville natale, elle a assisté aux élections primaires du Parti de l’Égalité et de la Démocratie du Peuple (Parti DEM) à la salle des fêtes Mem û Zin, un événement marquant dans le calendrier politique local. Gülser Özbay a souligné la situation précaire des nombreux détenus qui restent incarcérés, insistant sur la nécessité de prêter attention aux prisonniers malades et à leur lutte.

La Turquie poursuit ses bombardement contre les régions autonomes du nord et de l’est de la Syrie. En 72 heures, l’armée turque a mené des frappes aériennes sur 80 installations, principalement des des infrastructures énergétiques et des installations de service public. Outre les centrales électriques et les installations de gaz et de pétrole, l’aviation turque a ciblé des habitations, des centres agricoles et des usines. Les frappes du 14 janvier ont gravement endommagé des centrales électriques cruciales à Amûdê, Qamishlo, Kobanê, Tirbêspî et Aïn Issa, entraînant des coupures d’électricité généralisées. Suite aux bombardements, 2,5 millions de personnes sont privées d’électricité, d’eau, de gaz et de carburant dans la région.

 

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La police turque a arrêté dimanche au moins 30 personnes dans la province de Diyarbakır (Amed), à la suite d’un congrès du parti pro-kurde pour l’égalité des peuples et la démocratie (DEM). Immédiatement après le 1er Congrès ordinaire de l’Assemblée des jeunes du parti DEM, des affrontements ont éclaté entre la police et les jeunes présents, entraînant la détention forcée de dizaines de personnes. Des rapports et des images suggèrent que les jeunes arrêtés ont été victimes de violences lors de l’intervention de la police. Par ailleurs, le ministre de la Justice, Yılmaz Tunç, a annoncé qu’une enquête avait été ouverte contre la convention pour « glorification du crime et des criminels » et « propagande d’une organisation illégale ».

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Le 24 novembre, 36 prisonniers politiques de 18 prisons dans 5 pays ont répondu à l’appel du Front anti-impérialiste et ont jeûné un jour tous ensemble en défense des prisonniers politiques palestiniens, suivant l’exemple de 20 prisonniers politiques basques qui ont fait la même action le 27 octobre. Voici la liste des prisonniers: en Allemagne: Özgül Emre ; en Turquie: Ayten Öztürk ; en Gèce : Şadi Naci Özpolat, Hüseyin Kılıç, Thanos Hatziangellou, Dimitris Chatzivasileiadis, Halil Demir ; en Ukraine : Mihail Kononovich, Alexander Kononovich ; en Irlande: Eddie Mc Grath, Kevin Braney, Martín Manning, Declan Mc Dermott, John Roche, Sean Walsh, Nuala Perry, Brendan McConville,, Sean McVeigh, Ben McKerr, Shea Reynolds, Shane Stevenson, Christie Robinson, Matt Johnson, Eamon Hutchinson, Ciaran McLaughlin, Niall Sheerin, Charlie Love, Seán Farrell, Ciaran Maguire, Kevin Barry Murphy, Damien “DD” McLaughlin, Davy Jordan, Brian Carron, Gavin Coyle, Jonathan McGinty, John Paul Wootton.

Le prison de Portlaoise

Après des années d’interdictions policières et d’arrestations hebdomadaires (voir notre dernier article), les Mères du samedi et leurs sympathisants ont pu accéder pour la première fois à leur lieu de rassemblement traditionnel devant le lycée Galatasaray sur l’avenue Istiklal à Istanbul. Depuis plus de 28 ans, les Mères du samedi réclament des informations sur leurs proches disparus en détention par l’État. Il s’agit de la plus ancienne campagne de désobéissance civile en Turquie, qui a débuté le 27 mai 1995 avec le sit-in de la famille de Hasan Ocak, un enseignant assassiné sous la torture. On estime que 17 000 personnes ont « disparu » en Turquie dans les années 1980 et 1990, en particulier dans les régions kurdes. Leurs corps ont souvent été jetés dans des fosses communes secrètes sur des bases militaires, mais aussi dans des décharges ou des puits. Ni la police ni la justice n’ont pris de mesures pour enquêter.

Quatorze régions de la province kurde de Şırnak ont été déclarées « zones de sécurité spéciales temporaires » par les autorités turques. La mesure ordonnée samedi par le bureau du gouverneur a pour contexte les opérations anti-guérilla militaires de l’armée turque dans la région. Pour la population locale, cette mesure signifie de facto un état d’urgence. Les zones interdites en question, notamment les montagnes Cudi et Gabar et la région de Besta, sont situées dans les districts de Cizre, Silopi, Uludere, Güçlükonak et Beytüşşebap. L’ordonnance est initialement valable pour la période du 12 au 26 novembre.

 

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Quatre membre du DHKP-C ont été tués dans la nuit du 31 octobre, par les gendarmes turcs à Meriç, sur les rives du fleuve Evros, alors qu’ils tentaient de franchir clandestinement la frontière entre la Grèce et la Turquie. Harika Kızılkaya, Burak Ağarmış, Özkan Güzel, Erdoğan Çakır ont résisté aux forces de gendarmerie et ils ont été tué des armes à la main. Les militaires ont trouvé des explosifs sur place. Par ailleurs, le bureau d’enquête sur les crimes terroristes du parquet général d’Izmir a émis un ordre de détention à l’encontre de 19 personnes accusées d’appartenir au DHKP-C. 17 des suspects ont été arrêtés au cours de l’opération.

 

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