Les guérillas du PKK ont multiplié les opérations ces derniers jours. Les autorités turques ont reconnu avant hier qu’un militaire avait été tué et quatre autres blessés lors d’un combat avec les combattants du PKK près du village d’Akcabudak, à Lice. Les soldats blessés ont été transportés à l’hôpital à bord d’un hélicoptère dépêché sur les lieux. Avant-hier, elles ont reconnu qu’une attaque à l’IED avait tué un autre militaire dans la région de la colline Soru Tepe à Sirnak. Les forces kurdes affirment que les pertes de l’armée ont été bien plus lourdes pendant cette période, les estimant à huit morts au moins.

Combattant·e·s du PKK (archives)

Le 23 avril dernier, le TKP/ML TIKKO a annoncé que deux combattantes de sa guerilla étaient tombées martyrs lors d’affrontements avec l’armée turque dans la région de Dersim.
Une seule guerillera a été identifiée pour le moment, il s’agit de Gül Kaya (nom de combattante Nergis).

Gül Kaya (nom de combattante Nergis)

Gül Kaya (nom de combattante Nergis)

Cahit Zorel vit et travaille en Belgique depuis 17 ans. Malgré le fait d’être marié à une belge, fin janvier, sa dernière demande a été refusée au motif de son engagement dénonçant le régime fasciste en Turquie par sa participation à des manifestations et conférences, distribution de tracts, écriture d’articles… Cahit est à présent menacé d’expulsion malgré les risques qu’il encourt en cas de retour en Turquie.

Depuis le mardi 17 avril 2018, Cahit Zorel organise un sit-in de 11h à 15h devant le Conseil du contentieux des Étrangers (Rue gaucheret 90, 1030 Bruxelles), à Bruxelles pour protester contre le dernier refus de régularisation par l’État belge et demander sa régularisation.

Cahit Zorel

Le 4 avril dernier, 7 combattants de la guerilla du PKK sont tombés martyrs lors d’affrontements avec l’armée turque dans la région de Pülümür dans le Dersim.
Parmi eux, le membre du Conseil du commandement du HPG (Force de défense du peuple, branche armée du PKK en Turquie) Kemal Garzan qui avait rejoint la guerilla kurde en 1993.

Kemal Garzan, commandant du HPG

Kemal Garzan, commandant du HPG

Le PKK, en guerre contre l’Etat turc depuis 1984, a établi depuis plusieurs dizaines d’années leur base arrière dans les montagnes de Qandil, à la frontière entre l’Irak et l’Iran. L’armée turque a récemment multiplié les bombardements contre Qandil. A ces attaques aériennes, régulières, s’ajoute cette fois, à l’envoi de forces terrestres dans la région.

Selon l’agence de presse kurde Rudaw et des témoins locaux, des commandos turcs ont récemment pénétré sur une profondeur d’environ 20 kilomètres en territoire irakien, établissant plusieurs avant-postes et consolidant les routes dans la zone de Sidekan, sur les contreforts des monts Qandil. L’armée turque, qui dispose, grâce à la complicité du clan Barzani et de son PDK, de bases dans le nord de l’Irak depuis le milieu des années 1990, s’est toujours arrogé une grande liberté de manœuvres dans la région. Des milliers de militaires turcs − représentants des forces spéciales, agents du renseignement – y sont présents.

Meetin,g du PKK à Qandil pour le nouvel an kurde (archive)

Meetin,g du PKK à Qandil pour le nouvel an kurde (archive)

Avec l’arrivée du printemps, les forêts du Kurdistan se couvrent de feuillages et les guérillas du PKK peuvent reprendre les opérations. Plusieurs attaques et embuscades ont déjà été réalisées qui ont coûté la vie à plusieurs militaires turcs. Aujourd’hui vendredi, ce sont six paramilitaires anti-guérilla (appelés « gardiens de village ») qui ont été tués à Ormanardi (province de Siirt). Dans l’attaque, trois autres paramilitaires et quatre soldats ont été blessés.

Arrivée des militaires blessés à l’hôpital

Arrivée des militaires blessés à l'hôpital

Venues de Belgique et des pays voisins, 2.000 manifestants ont défilé cet après-midi de la station Yser jusqu’au Rond-point Schuman, en solidarité avec les peuples d’Afrin dont la ville est occupée depuis plusieurs jours par l’armée turque et ses alliés djihadistes.

Des manifestants du Comité Rojava, du Secours Rouge et de l’EÖC

Des manifestants du Comité Rojava, du Secours Rouge et de l'EÖC

Les initiatives de tout niveau se multiplient suite ä l’invasion d’Afrin par l’armée turque et ses supplétifs jihadistes. Cette fois, c’est l’ambassade de Turquie à Bruxelles, rue Montoyer, a été attaquée à la peinture. Il y a quelques jours, c’était le siège bruxellois de l’AKP qui avait connu le même traitement (voir notre article).

L’ambassade de Turquie à Bruxelles

L'ambassade de Turquie à Bruxelles

La loi, adoptée tard mercredi par 205 voix contre 18, étend l’autorité du Haut-conseil turc de la radio et de la télévision (RTÜK) aux contenus audiovisuels publiés en ligne. Elle oblige ainsi les organisations, locales ou internationales, qui souhaitent diffuser du contenu audiovisuel en ligne à obtenir une autorisation de diffusion auprès du RTÜK, qui aura donc compétence pour les bloquer ou les interdire. Cela pourrait concerner des médias fermés par les autorités et qui avaient opté pour la diffusion en ligne pour contourner l’interdiction. L’autorité audiovisuelle turque est autonome, mais les membres de son Conseil suprême sont nommés par le Parlement, dans lequel l’AKP au pouvoir détient 316 sièges sur 539.

Le parlement turc à Ankara

Le parlement turc à Ankara

Environ 300 manifestants se sont rassemblés à Bruxelles, Place du Luxembourg, ce 21 mars, jour du Newroz (nouvel an perse et kurde). Des événements ont lieu quasi-quotidiennement à Bruxelles et dans les grandes villes d’Europe en solidarité avec les peuples d’Afrin, dont la ville vient de tomber aux mains des rebelles salafistes et de l’armée turque. La Plateforme de Solidarité avec Afrin en Belgique avait choisi de faire de cette journée du 21 un événement plus tourné vers les internationalistes, avec une intervention de notre section du Secours Rouge. Entre nos deux interventions (voir plus bas), un document audio a été diffusé, il s’agissait du témoignage audio du Bataillon international YPG à Deir Ezzor qui racontait le parcours de Kendal Breizh, internationaliste au Rojava tombé sous une frappe aérienne turque, voir la vidéo Youtube plus bas. La manifestation a duré plus de trois heures, vers la fin de la manifestation des jeunes militants et militantes kurdes ont lancé des chansons populaires kurdes reprises par les manifestants.

Lire notre intervention.

300 personnes rassemblées pour les martyrs internationalistes

300 personnes rassemblées pour les martyrs internationalistes