Alors que les YPG/YPJ (Forces de Défense du Peuple/des Femmes) et la coalition qu’ils mènent (les Forces Démocratiques Syriennes, QSD) poursuivent leurs victoires contre les islamistes au sud-est et à l’ouest du Rojava, l’armée turque se concentre à la frontière avec la ville syrienne de Tal Abyad (Girê Spi) sous contrôle des YPG. Depuis le 24 octobre dernier, l’armée turque agresse régulièrement les forces kurdes. Dernière attaque en date, l’armée turque a bombardé à coups de mortiers la position des YPG à Zeytuna depuis minuit jusqu’à 5h le 25 novembre. Les YPG ont déclaré qu’il n’y avait eu aucune perte humaine suite à ce bombardement.

Au même moment, dans la même ville, l’Etat Islamique a lancé une sanglante campagne d’attentats suicides contre les YPG qui ont fait 20 morts le 22 novembre.

L’une des bombes islamistes contre Tal Abyad ce 22 novembre.

L'une des bombes islamistes contre Tal Abyad ce 22 novembre.

Aziz Güler (nom de code : Rasih Kurtuluş), combattant internationaliste, est mort durant une opération contre Daech dans la région de Raqqa. Sa famille n’a pas pu récupérer son corps pour l’enterré car l’Etat l’a bloqué durant 59 jours à la frontière. Il était le commandant du Quartier Général des Forces de Libération Unies (BÖG). Le corps d’Aziz Güler, mort en martyr au Rojava, a été amené à Istanbul pour les deniers rites funéraires.

Des milliers d’habitants du quartier de Gazi ont accueilli le corps du défunt. A l’arrivé du corps, un cortège avec des drapeaux rouge a été formé par la population devant la Cemevi du quartier. Des milliers de personnes ont marché en direction de Dörtyol aux cris de « Le commandant Aziz vit ! Les forces de libérations combattent », « Daech assassin, AKP collabo ! ».

Les funérailles d’Aguler Aziz à Gazi

Les combattants de la Brigade Internationaliste de Libération poursuivent leur contribution à la libération du Rojava. Déjà présent à la bataille de Kobané, ils ont contribué à la victoire d’Al-Hawl, qui a coupé les possibilités d’assauts du Daech sur la ville de Şengal. .

Les funérailles d'Aguler Aziz à Gazi

Le 15 avril 2015, l’ATIK, la Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe, a été victime d’une répression politique importante. Des opérations dites « antiterroristes », visant officiellement le TKP(ML) ont été lancées contre l’ATIK en Allemagne, en France, en Grèce et en Suisse. Ces opérations sont le résultat de la collaboration entre l’Etat Allemand et la Turquie et sont soldées par l’emprisonnement de 11 cadres de l’ATIK. Le procès devant décider du transfert de la France à l’Allemagne du prisonnier Deniz Pektaş a eu lieu. Deniz Pektaş avait été arrêté en Grèce, puis transféré et emprisonné en France, dans le cadre des opérations contre l’ATIK.

Pektaş a affirmé que lui et ses camarades sont des socialistes et des révolutionnaires, qu’ils se sont opposés aux attaques des barbares fascistes à Kobanê et dans tout le Moyen Orient ; qu’ils ont lutté contre le racisme en Europe et qu’ils ont résisté au système fasciste en Turquie. Le tribunal a finalement décidé de livrer Deniz Pektaş en Allemagne. Il sera transféré dans les 10 prochains jours.

Deniz Pektaş

Deniz Pektaş

Les troupes turques se sont retirées de la ville kurde de Silvan (Farqîn) au 12eme jour de couvre-feu. Alors que les tanks sortaient de la ville et que les soldats s’en allaient à reculons en pointant leurs armes, des milliers de civils se sont rassemblés dans la rue en scandant « Bijî berxwedana Farqînê » (Vive la résistance de Farqîn). Durant le couvre-feu, au moins 7 civils ont été tués par la police et l’armée qui avaient concentré l’agression sur les quartiers de Tekel, Konak et Mescit.

La foule à Silvan après le retrait de l’armée.

Les prisonnières du MKP (Parti Communiste Maoïste) et de Halk Cephesi (Front Populaire) ont été attaquées par des soldats et des gardiens de prison dans la prison pour femmes dans la prison de type E de Elazığ pour avoir refuser les fouilles à nu, après être sorti de leurs cellules pour aller à une comparution devant le tribunal. Au cours de cette agression, les soldats et les gardiens de prison ont insulté et agressé sexuellement les prisonnières. Après l’attaque, les prisonnières n’ont pas été emmenées à l’infirmerie et ont leurs a refusé d’avoir un examen médical. Plus tard, elles ont été placées en isolation.

La prison d’Elazığ

La prison d'Elazığ

Le JITEM, Service de Renseignement et d’Antiterrorisme de la Gendarmerie, est une formation clandestine crée par l’Etat Profond turc et soutenu par les réseaux anticommunistes de l’Otan pour lutter contre les rebelles kurdes du PKK et les révolutionnaires en Turquie. Le JITEM s’est rendu responsable de plus de 1500 disparitions en garde à vue et plus de 5000 assassinats dans les années 90. Organisé en cellules dans toutes les villes, le réseau du JITEM rassemblait des militaires, des gendarmes, des politiques, et des militants fascistes. Etre enlevé par le JITEM signifiait torture et disparition.

En 1993-95, un groupe du JITEM avait été formé par le Commandant de la Gendarmerie de la Ville de Cizre qui s’est rendu responsable de torture et de l’assassinat plus de 20 personnes, soupçonné d’aider le PKK. 22 ans après les faits, 48 déclarations et de nombreux témoignages ont nourri un procès contre le commandant de la Gendarmerie de Cizre de l’époque et 7 autres membres du JITEM (tous laissés en liberté). Le 18 juin 2015, le Procureur Général en charge de l’affaire avait demandé la relaxe pour tous les accusés, poursuivis pour « création d’une formation dans le but de commettre des crimes et d’être membres de cette formation, complicité de meurtre et meurtre ». Le jugement du 2e Tribunal des Peines Lourdes d’Eskişehir sur l’affaire des 21 personnes disparues en garde à vue et victimes de meurtres non résolus dans la ville de Cizre entre 1993 et 1995 vient d’être rendu: acquittement général.

Victimes du JITEM

Victimes du JITEM

Trois des combattants de la guérilla maoïste du TIKKO ont été tués lors d’une opération la semaine dernière à Mercan (Şahverdi): Cengiz İçli « Ünal », Hakan Çakır « Yurdal », Özgüç Yalçın « Sefkan ». Deux ont été tués en combattants, le troisième, capturé vivant, est mort sous la torture. Le TIKKO a effectué une action de représailles le 31 octobre à Hozat dans la région de Dersim. Les guérilleros ont attaqué à l’arme lourde et à l’arme automatique un poste avancé de la base d’Amutka. Le TIKKO revendique la mort de deux militaires.

Funérailles des combattants tués à Mercan

Funérailles des combattants tués à Mercan

Trois militants kurdes ont été tués hier mardi lors d’affrontements avec les forces de l’ordre, deux jours après le triomphe du parti du président Erdogan aux élections législatives. Deux jeunes Kurdes sont morts dans la province d’Hakkari, près de la frontière irakienne, lors d’une opération de la police pour démanteler des barricades, selon des services de sécurité. Un autre jeune de 22 ans a été tué dans la ville de Silvan, dont trois quartiers ont été soumis depuis l’aube à un strict couvre-feu. En outre, l’état-major de l’armée turque a annoncé mardi avoir bombardé la veille des positions du PKK en Turquie et dans le nord de l’Irak.

La ville de Silvan

La ville de Silvan

La police turque a fait usage de grenades lacrymogènes, de balles en caoutchouc et de canons à eau mardi 1er septembre pour disperser, dans le centre d’Istanbul, une manifestation contre l’offensive anti-kurdes menée par le gouvernement. Le rassemblement, auquel participaient environ 500 personnes, avait débuté paisiblement au début de la célèbre rue Istiklal dans la partie européenne de la ville. La police est intervenue au milieu de cette rue lorsque les manifestants ont commencé à scander des slogans hostiles au gouvernement du président Erdogan et qu’ils ont protesté contre l’offensive qu’il a lancé contre les militants kurdes. Les manifestants tentaient de former une chaîne humaine jusqu’à la place Taksim.

La police a dirigé ses jets de canons à eau vers le milieu de l’avenue, dans cette zone commerciale très fréquentée, et a lancé des grenades lacrymogènes alors que les manifestants tentaient de se mettre à l’abri. Un photographe turc qui collabore avec l’AFP a été brièvement arrêté et, selon les médias, un cameraman de l’agence de presse officielle Anatolie a été blessé. Au total, 14 personnes ont été arrêtées lors de cette intervention policière.

La manifestation à Istanbul

La manifestation à Istanbul

De brefs affrontements ont opposé dimanche police et jeunes manifestants kurdes dans la ville de Diyarbakir au soir des législatives qui ont redonné la majorité absolue au parti du président Erdogan. Les incidents ont débuté près du siège du HDP, dont les derniers résultats indiquent qu’il pourrait obtenir un score national inférieur aux 10% requis pour être représenté au Parlement. Plusieurs dizaines de jeunes ont improvisé une barricade de pneus enflammés et de nombreux coups de feu tirés en l’air par des manifestants. « Si le HDP reste sous les 10%, ce sera la guerre (…) ils nous ont volé nos voix », a lancé l’un d’eux à la presse. La police antiémeute est alors intervenue avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes pour disperser la foule dans les rues environnantes, où la tension était toujours vive.

Affrontements à Diyarbakir

Affrontements à Diyarbakir