Aujourd’hui, l’armée irakienne a décrété un couvre-feu nocturne à Bagdad de minuit à six heures du matin pour les personnes et les véhicules jusqu’à nouvel ordre. Cette annonce fait redouter une dispersion dans la nuit de la place Tahrir, épicentre de la contestation et désormais occupé jour et nuit où cinq manifestants ont déjà été tués au cours de la journée de lundi. Au total, depuis le début du mouvement le 1er octobre, 239 personnes ont été tuées et plus de 8.000 blessées, selon un bilan officiel (les chiffres réels étant donc probablement plus élevés).

des manifestations en Irak contre le gouvernement sont réprimés dans le sang

des manifestations en Irak contre le gouvernement sont réprimés dans le sang

 

Mercredi 23 octobre en soirée, trois dirigeant·e·s de la jeunesse communiste ont été arrêté·e· à Santiago. La police a arrêté ces trois personnes à l’intérieur d’un bâtiment et à l’aide de gaz. Elles ont été emmenées au 3ème commissariat des carabiniers de Santiago et leurs camarades redoutent qu’elles subissent des maltraitances.

Les trois personnes arrêtées sont Valentina Miranda, porte-parole du CoNES (Coordination Nationales des étudiants de Secondaire), Pablo Ferrada, responsable du secteur étudiant de la Jeunesse Communiste au Chili, et Anaís Pulgar, secrétaire politique de l’Université régionale de Santiago. Seule Valentina Miranda a pour l’instant été libérée.

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Les affrontements au Chili

Mardi 22 octobre, après 5 jours d’émeutes et d’affrontements notamment entre manifestant·e·s et l’armée, Sebastian Piñera, le président du Chili a demandé « pardon » au peuple et a proposé des mesures sociales. Les mesures annoncées n’ont cependant pas affaibli le mouvement de contestation. Les manifestantes et manifestants réclament des changements plus radicaux que ceux annoncés hier soir, comme l’adoption d’une nouvelle Constitution, l’actuelle étant héritée de la dictature d’Augusto Pinochet. De plus, Sebastian Piñera n’a pas répondu à l’une des demandes les plus pressantes de la population : le retrait de l’armée qui occupe actuellement les rues des grandes villes (voir notre article). Depuis le début du mouvement et suite à la répression violente qui a suivi, entre 15 et 20 personnes seraient mortes. De nombreuses arrestations violentes ont également été recensées, ainsi que des cas de violences sexuelles. Enfin, plus de 250 personnes seraient blessées, dont la moitié par arme à feu.

Émeutes au Chili

Émeutes au Chili

Un mouvement de révolte a commencé début octobre en Irak contre le chômage et la corruption dans le pays (voir notre article). Cette semaine, un rapport officiel, faisant le bilan de la répression, a été rendu public. Au moins 149 manifestant·es ont été tué en grande majorité à Bagdad.  La majorité des mort·es (70) ont été touché.e·s à balles réelles «à la tête et au torse». Il a notamment été établi que des snipers embusqués sur des toits dans le centre de Bagdad ont tiré sur la foule.

des manifestations en Irak contre le gouvernement sont réprimés dans le sang

Des manifestations  contre le gouvernement irakien réprimées dans le sang

Jeudi 17 octobre, un mouvement social d’une ampleur inédite a éclaté spontanément au Liban suite à l’annonce par le gouvernement de la mise en place d’une taxe sur les appels réalisés via des systèmes de messagerie instantanée comme WhatsApp. Cette annonce a déclenché la colère de milliers de libanaises et libanais qui manifestent depuis 5 jours pour réclamer le départ de l’ensemble de la classe politique corrompue et ne proposant pas de solutions face à la crise économique et sociale qui mine le pays. Le mouvement comporte également des blocages de route (ré-ouvertes par l’armée) ainsi que des fermetures de banques, d’universités et d’écoles.

Il n’y a que peu d’informations au sujet de la répression. On sait cependant que des affrontements on éclaté vendredi et que les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes ainsi que des balles en caoutchouc sur les manifestant·e·s. Le lendemain, on dénombrait 70 arrestations à Beyrouth, la capitale. Face à ce mouvement, la taxe sur les messageries instantanées a été rapidement abandonnée et le gouvernement a également annoncé un plan de réformes.

Liban : Mouvement social d'une ampleur inédite

Liban : Mouvement social d’une ampleur inédite

Lundi 21 octobre à 17h30, un rassemblement contre les violences policières aura lieu Place de l’Albertine, à 1000 Bruxelles. Cette manifestation qui porte le nom « United against police violence » vise à répondre à la répression policière subie par les Gilets Jaunes le 26 mai et par les activistes d’Extinction Rebellion Belgium le 12 octobre (voir notre article). Les organisateurs dénoncent également les violences policières dont sont victimes quotidiennement plusieurs minorités.

Plus d’infos ici.

United against police violence le 21 octobre

 

Hier samedi à Lannemezan, plus de 500 personnes ont manifesté devant les portes de la prison où est enfermé Georges Abdallah. Un record de mobilisation ! Le Collectif Palestine Vaincra, le Secours Rouge International (sections belge, italienne et suisse), les Revolutionäre Jugend Zürich et de nombreuses organisations françaises étaient présents. Vendredi, une soirée de soutien organisée par le Collectif Palestine Vaincra avait réuni 120 personnes à Toulouse. Georges Abdallah, communiste libanais et combattant pour la Palestine, entamera sa 36e année de prison dans quelques jours.

Manifestation pour la libération de Georges Abdallah à Lannemezan

Mercredi 16 octobre, Un soldat de l’armée colombienne a fait défection avec son fusil de dotation et du matériel de guerre dans le département d’Arauca, à la frontière avec le Venezuela, et a rejoint l’ELN. Le déserteur, identifié comme étant Luis Carlos Carrillo, apparaît dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux dans laquelle il déclare s’être engagé en 2018 dans le 18ème groupe de cavalerie mécanisée de l’armée, basée à Saravena dans la département d’Arauca.

Selon Carrillo, au cours de sa période au sein de l’armée colombienne, il n’a pas appris « quoi que ce soit de bon » mais avait découvert la corruption dans l’armée ainsi que les mauvais traitements infligés aux soldats par les officiers de haut rang. Dans la vidéo, il déclare que pendant son temps à l’armée des supérieurs lui avaient parlé de soutenir les groupes paramilitaires pour « défendre la patrie » mais qu’en réalité la patrie qu’il défendait était « la patrie des riches ».

Le soldat Carrillo déserte et rejoint l'ELN

Le soldat Carrillo déserte et rejoint l’ELN

Mardi 15 octobre au soir, Jock Palfreeman a été libéré du centre de détention pour immigrants de Busmantsi à Sofia où il a passé près d’un mois après sa libération conditionnelle (voir notre article). Cette libération intervient suite à une récente décision judiciaire ordonnant expressément sa libération du centre. Jock Palfreeman  n’est cependant toujours pas libre de quitter la Bulgarie: les autorités ont confisqué son nouveau passeport australien et il doit se présenter à la police une fois par semaine jusqu’à la levée de l’interdiction de quitter le pays. Accusé du meurtre d’un néo-nazi, Jock Palfreeman a toujours affirmé qu’il avait agi en légitime défense ce que confirme une vidéo de l’affrontement prise par une caméra de sécurité et récemment publiée par son avocat, Kalin Angelov.

Jock Palfreeman à sa libération

Jock Palfreeman à sa libération

Lundi 14 octobre, le gouvernement équatorien a accepté, au cour de négociations avec le mouvement indigène, de retirer le décret supprimant les subventions aux carburants (faisant monter leur prix de 123%) qui avait déclenché une insurrection dans le pays (voir notre article). Peu après cette annonce, des milliers de personnes ont déferlé dans les rues de Quito pour célébrer cette victoire. Depuis le début du mouvement, le 3 octobre, on compterait sept mort·e·s, 1.340 blessé·e·s et 1.152 arrestations, selon le bureau du Défenseur du peuple, organisme public de défense des droits.

Insurrection à Quito, 12 octobre 2019

Insurrection à Quito, 12 octobre 2019