Samedi 12 décembre, dans de nombreuses villes en France, des mobilisations ont eu lieu contre la loi de sécurité globale et contre le projet de loi contre les séparatismes. Malgré la défection d’une grande partie des organisations de gauche, la manifestation a réuni à Paris des milliers de personnes. Un énorme dispositif policier a été mis en place et la répression s’est abattue dès le début. Au moins 142 personnes ont été interpellées. Dans de nombreuses autres villes de France, des rassemblements ou des manifestations ont eu lieu pour dénoncer les deux lois.

Samedi 5 décembre, de grandes manifestations ont eu lieu dans plus de 90 villes de France contre la loi « sécurité globale ». À Paris, la manifestation qui a démarré Porte des Lilas a subi, dès le début, une grande répression de la part de la police. De nombreux affrontements entre manifestants et la police ont eu lieu, des barricades ont été dressées à plusieurs endroits du parcours. Plusieurs blessés par les armes de la police sont à déplorer. On compterait au moins 22 interpellations dans la capitale.

De nombreux affrontements ont eu lieu également dans d’autres villes de France comme à Nantes par exemple. À Toulouse, 2 manifestations ont été organisées le même jour pour le même sujet, une déclarée le matin et une non déclarée l’après midi. La manifestation non déclarée a été rapidement réprimée par la police.

Louise, ancienne président d’Act Up Sud-Ouest, a été condamnée en première instance pour “injures publiques” suite à une action de dénonciation contre La Manif pour Tous, qui a porté plainte. L’audience en appel se déroulera le mardi 8 décembre 2020. Un rassemblement en solidarité est appelé devant le Tribunal de Grande Instance de Toulouse à 13h30.

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Ce vendredi 4 décembre 2020 sont parus trois décrets du Ministère de l’Intérieur concernant le fichage de la population. Trois bases de données différentes sont concernées : le « fichier de prévention des atteintes à la sécurité publique (PASP) », le fichier « Enquêtes administratives liées à la sécurité publique (EASP) « , et celui relatif à la « Gestion de l’information et prévention des atteintes à la sécurité publique (GIPASP) ». Les services pourront recueillir des informations sur l’opinion des personnes surveillées, leurs pseudonymes sur les réseaux sociaux, des données de santé, sans enjeu de sécurité publique. Ces données sont accessibles à des agents des services, tout policier ou gendarme, aux procureurs, aux agents pénitentiaires. Ces nouveaux dispositifs de surveillance ont été élaborés afin de mieux surveiller toute personne « pouvant porter atteinte à l’ordre public ».


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Dans le cadre de la mobilisation contre le projet de loi de « sécurité globale », le Secours Rouge Toulouse a réalisé un entretien avec Gwenola Ricordeau sur les questions que posent ce mouvement. Française installée aux États-Unis depuis quelques années, Gwenola Ricordeau est professeure de justice criminelle à la California State University, Chico. Militante de longue date pour l’abolition du système pénal, elle est notamment l’auteure de Les détenus et leurs proches. Sentiments et solidarités à l’ombre des murs (Autrement, 2008) et Pour elles toutes. Femmes contre la prison (Lux, 2019).


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Suite à un affrontement avec des fascistes en avril 2019 (voir notre article), le militant antifasciste Antonin Bernanos a été arrêté puis incarcéré pendant 6 mois. Depuis octobre 2019, il est sous un contrôle judiciaire très contraignant malgré la faiblesse du dossier. À l’appel du collectif Libérons-Les et soutenu par de nombreuses organisations, un rassemblement est organisé pour la levée immédiate du contrôle judiciaire du militant de l’Action Antifasciste Paris-Banlieue devant la Cour d’appel de Paris le jeudi 26 novembre dès 13H.

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Depuis le 9 juillet, Jean-Marc Rouillan, ancien membre de l’organisation Action Directe et ancien prisonnier politique, est soumis à une détention à domicile avec bracelet électronique pour « apologie de terrorisme » (voir notre article). Le parquet demande son incarcération en milieu fermé, c’est-à-dire le remettre en prison en prétextant deux incidents techniques liés au bracelet. La décision définitive sera prise par le tribunal d’application des peines en audience le 25 novembre prochain au tribunal d’Auch.

Jean-Marc Rouillan

Jean-Marc Rouillan

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Du 30 octobre au 9 novembre, plusieurs drones de l’armée turque ont mené des bombardements intensifs dans la région de Dersim contre des unités de la TIKKO (branche armée du TKP/ML). Cumhur Sinan Oktlamaz (Deniz), membre du commandement régional de la TIKKO Dersim, a été tué durant ces attaques. Ces derniers mois, plusieurs membres de cette guérilla maoïste sont tombés au combat face à l’État fasciste turc (voir nos articles ici et ici).