Suite à un mandat d’arrêt émis par la Hongrie qui l’accuse d’avoir participé à des violences contre des militants néo-nazis à Budapest en février 2023, Zaid a passé deux ans dans la clandestinité puis s’est rendu aux autorités allemandes et a été emprisonné de janvier à mai 2025. Après s’être réfugié en France en octobre de la même année (voir notre article), il est sous la menace d’une extradition. Si l’État français décide de le remettre aux autorités hongroises, Zaid encourt jusqu’à 24 ans de prison. Le mercredi 12 novembre à 14h30, le militant antifasciste comparaîtra devant la Cour d’Appel de Paris qui décidera ou non de son extradition. Au même moment, ses soutiens appellent à se rassembler place Louis Lépine (métro Cité, Paris) afin de le soutenir.

Dimanche 2 novembre à la prison de Bronzefield, Qesser Zuhrah (à gauche sur la photo) et Amu Gib ont refusé de s’alimenter. Ce sont les deux premières personnes mobilisées du groupe « Prisonniers pour la Palestine » qui commencent une grève de la faim tournante. Celle-ci débute à l’occasion de l’anniversaire de la Déclaration Balfour du 2 novembre 1917 qui a acté le soutien britannique au projet sioniste. Iels protestent contre leur détention provisoire dans le cadre de l’affaire dite des Filton 24 (voir notre article) et une autre action de Palestine Action, les mauvais traitements qu’iels subissent en prison et revendiquent plusieurs choses, dont le droit à un procès équitable et l’abandon de toutes les charges liées au « terrorisme ». Cette mobilisation débute deux semaines avant l’ouverture du premier procès des Filton 24, le 17 novembre. Iels sont poursuivi·es suite à une action contre une usine du principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems organisée par Palestine Action, une campagne qui a été depuis désignée comme « organisation terroriste » (voir notre article). Au total, 33 prisonnier·es de la cause palestinienne sont actuellement en détention provisoire au Royaume-Uni.

Dans un communiqué publié depuis la prison de Bronzefield, annonçant le début de sa grève de la faim, Qesser a déclaré : « Pendant quinze mois, nous, prisonnier·es pour la Palestine, avons mis à l’épreuve ce “système judiciaire”. Pendant quinze mois, nous avons vu Elbit Systems, l’entité sioniste, et notre gouvernement bafouer la justice et prolonger notre incarcération, exigeant que nous renoncions à notre cause en échange de notre liberté. Aujourd’hui, nous sommes contraints de confronter ceux qui refusent de nous regarder en face avec le fondement même de l’humanité qu’ils nient reconnaître en nous : notre vie et notre droit à la vie. »

Prisonnier du Parti communiste de Turquie/Marxiste-Léniniste (TKP/ML) condamné à la réclusion à perpétuité aggravée, Ali Gülmez se voit refuser une hospitalisation pour ses problèmes de santé et une opération d’une hernie, en raison de son refus d’être transporté dans un véhicule connu pour imposer des conditions particulièrement dégradantes. Ces véhicules sont conçus pour empêcher les détenus de communiquer en entassant chaque prisonnier dans un espace exigu, ce qui les expose à des conséquences très graves en cas d’accident. Plusieurs prisonniers politiques se mobilisent pour exiger que leurs transferts vers les hôpitaux se fassent dans des conditions humaines et aussi sûres que possible.

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Comme l’usine, le quartier ou l’université, la prison n’est pas isolée de la société et elle est aussi un espace de résistance individuelle et collective à l’ordre établi. En Turquie, il y a une longue tradition de la gauche révolutionnaire turque et du mouvement kurde de transformer les prisons en des espaces d’auto-organisation et de combat. Afin de tenter d’y mettre un terme, l’État fasciste turc intensifie ses mesures contre les prisonnier·es politiques révolutionnaires dans le cadre d’une stratégie globale de destruction de l’opposition révolutionnaire et progressiste au régime. Contre cette politique, plusieurs révolutionnaires emprisonné·es mènent actuellement une grève de la faim illimitée contre les prisons de type S, R et Y qui imposent des conditions d’incarcération très sévères et déshumanisantes. Face à cette situation, nous devons affirmer que la lutte des prisonnier·es révolutionnaires est partie intégrante du combat anticapitaliste, anti-impérialiste et antifasciste.

Mercredi 12 novembre à 19H au Chat Noir, le Secours Rouge Toulouse propose sa troisième soirée mensuelle Faisons Front sur le thème « Résistances dans les prisons du fascisme turc » avec l’organisation de jeunesse socialiste Young Struggle et Şükriye Akar (ancienne prisonnière politique et épouse du prisonnier en grève de la faim Fikret Akar). Par ailleurs, nous lirons également des extraits du livre « Résistance et victoire dans les centres de torture secrets du fascisme » d’Ayten Oztürk.

La prisonnière révolutionnaire Daniela Klette fêtera ses 67 ans le 5 novembre prochain. Alors que son procès se poursuit ce même jour, un rassemblement de soutien est organisé à Verden le 5 novembre à 8h, suivi d’une manifestation jusqu’au tribunal. Par ailleurs, une manifestation est également prévue le 8 novembre prochain devant la prison de Vechta, avec l’organisation de bus de plusieurs villes allemandes. 

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Depuis le 29 octobre dernier, le pays d’Afrique de l’Est a été le théâtre de manifestations et d’émeutes suite aux élections présidentielle et législatives qui se sont déroulées sans opposition, les deux principaux adversaires de la cheffe de l’État ayant été soit emprisonné, soit disqualifié (voir notre article). Bien que le bilan de la répression ne soit pas encore connue, on déplore au moins 700 morts à travers tout le pays depuis le début des manifestations. Depuis, il y a une forte présence militaire sur les grandes artères de la capitale économique Dar es Salaam et un check-point a été mis en place pour rejoindre le centre-ville. Malgré la contestation, la commission électorale de Tanzanie a proclamé, samedi, la présidente sortante, Samia Suluhu Hassan, gagnante de l’élection présidentielle avec 97,66 % des voix.

Le gouvernement de coalition berlinois (CDU/CSU et SPD) prévoit d’adopter une réforme de la loi sur la sécurité générale et l’ordre (ASOG) permettant d’accroitre les pouvoirs de la police. La capitale allemande emboîte ainsi le pas à plusieurs autres Länder allemands qui ont durci leur législation policière ces dernières années. Le projet de loi berlinois vise à étendre les pouvoirs de la police, notamment en matière de collecte, d’utilisation et de mise en réseau des données personnelles et biométriques. En particulier, il prévoit la vidéosurveillance et la reconnaissance automatisée des comportements dans les zones dites « à forte criminalité », l’utilisation de « super-bases de données » alimentées par l’IA et le croisement des données biométriques avec les données publiques. L’amendement à la loi ASOG, qui compte plus de 700 pages, a été présenté à la Chambre des représentants par le ministère de l’Intérieur compétent à la mi-juillet de cette année. Les députés doivent se prononcer le 18 décembre sur la version finale, dont l’entrée en vigueur est prévue pour janvier 2026.

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Ces dernières semaines, l’état de santé de Jorge Esquivel s’est détérioré, à cause d’une politique de négligence médicale de l’administration de la prison Reclusorio Sur dans la ville de Mexico. Militant actif dans le milieu des squats de Mexico et arrêté le 8 décembre 2022, il a été condamné à sept ans et demi de prison en juin 2024. Depuis, il n’a pas reçu de traitement pour améliorer son état de santé qui est fragilisé en raison de graves problèmes gastro-intestinaux et d’une intervention chirurgicale.

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La solidarité continue lors du procès de l’antifa emprisonnée Maja en Hongrie alors que plusieurs antifascistes sont également sous le coup de procédures judiciaires dans le cadre de l’affaire de Budapest, comme le cas de Zaid en France (voir notre article) ou celui des 7 antifascistes de Dresde (voir notre article). Durant les cinq derniers jours du procès, fin septembre et début octobre, des manifestations de soutien ont eu lieu devant le tribunal de Budapest. Elles ont été entravées sur décision du juge qui a interdit l’utilisation de haut-parleur. Son comité de soutien a d’ors et déjà annoncé que d’autres manifestations auront lieu aux dates d’audience des 14, 16, 19 et 22 janvier, cette fois-ci avec des haut-parleurs. En particulier, des bus sont organisés depuis plusieurs villes allemandes afin de participer à un rassemblement de soutien le 22 janvier, jour du verdict du procès (voir ici).

Jean-Marc Rouillan a passé 28 années de prison (dont sept ans à l’isolement) pour son engagement révolutionnaire, notamment au sein du groupe Action Directe. À l’occasion d’une rencontre, il viendra parler de la violence de l’institution carcérale à l’intérieur comme à l’extérieur (bracelet électronique, obligations diverses, etc.) mais aussi des stratégies pour résister individuellement et collectivement aux conséquences de l’enfermement. Rendez-vous le vendredi 28 novembre à partir de 18h30 à l’Impasse, 1 impasse Lapujade à Toulouse (voir ici).