Hier matin, des milliers de personnes s’étaient rassemblées devant le gouvernorat de Siliana, petite ville au sud-ouest d eTunis, pour réclamer la libération de 14 personnes interpellées lors des manifestations en avril 2011 et toujours actuellement détenues, mais aussi pour exiger le limogeage du gouverneur régional et la mise en place de mesures pour relancer le développement économique dans la région. De nombreux blindés de la garde nationale avaient été déployés ainsi qu’une grande quantité de policiers anti-émeutes. Ces derniers, pour disperser la foule, ont procédé à des tirs de sommation et de gaz lacrymogènes avant de faire usage de balles d’un type inconnu selon des témoins sur place. Au moins 150 personnes ont été blessées, dont plusieurs très grièvement. Ces dernières ont été transférées vers l’hôpital de Tunis. La police était déjà intervenue mardi en utilisant des balles en caoutchouc à l’encontre de manifestants qui avaient bloqué des rues à l’aide de barricades.

Manifestation à Siliana en Tunisie

Interpellés, lundi, sur une barricade à Vigneux-de-Bretagne, trois militants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes viennent d’être jugés sous le régime de la comparution immédiate, au tribunal correctionnel de Nantes. Un militant de 27 ans a été reconnu coupable de violence avec usage d’une arme, de port d’arme de catégorie 6 et de participation armée et voilée à un attroupement. Il a été condamné dix mois de prison dont cinq de sursis avec mise à l’épreuve pendant deux ans. Il écope aussi d’une interdiction de séjourner en Loire-Atlantique, excepté sur la commune où il habite.

Le deuxième, âgé de 34 ans, a été relaxé des violences sur gendarmes pour lesquelles il était mis en cause. Il a été reconnu coupable pour attroupement après l’ordre de se disperser et la rébellion. Il a été condamné à deux mois assortis du sursis simple. Le dernier militant, âgé de 37 ans, a été reconnu coupable de l’ensemble des faits reprochés : les violences, la rébellion, le port d’arme de catégorie 6, la participation armée à un attroupement avec visage dissimulé et le refus de se soumettre aux différents relevés et prélèvements biométriques. Le tribunal l’a condamné à six mois assortis du sursis simple. Il s’est vu, en plus, délivrer une interdiction de séjourner en Loire-Atlantique et une amende.

Les manifestations consécutives à l’incendie de l’usine Fashions Tazreen qui a tué plus 111 ouvriers, et blessé plus de 150 autres, font rage depuis trois jours. Des milliers d’ouvriers du textiles ont manifestés pour des usines plus sûres et des sanctions pour les responsables de l’incendie mercredi à Ashulia, une banlieue industrielle de la capitale. Ils bloquent la circulation, et affrontent la police qui use de gaz lacrymogènes et de matraques. Au moins 20 personnes ont été blessées dans les heurts rien que pour la journée de mercredi. La plupart des 300 usines de confection dans la région sont à l’arrêt.

Trois surveillants de l’usine textile ont été arrêtés pour négligence mercredi, mais une vidéosurveillance indiquerait une incendie volontaire. Certains survivants ont déclarés que les directeurs d’usine ont quitté le bâtiment à temps parce que, pour eux, une alarme incendie s’est déclenchée. Wal-Mart Stores Inc, la plus grande société de commerce de détail au monde, qui s’approvisionnait (via un réseau de sous-traitants chre Fashions Tazreen), a déclaré qu’elle définirait de nouvelles procédures pour contrôler la sous-traitance. Le Bangladesh compte environ 4.500 fabriques de vêtements et est le premier exportateur mondial d’habillement après la Chine.

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Entre le 26 septembre et le 1 octobre 2010 s’est déroulé à Bruxelles le camp No Border, rassemblement en marge duquel ont eu lieu de nombreuses actions et manifestations, toutes sévèrement réprimées par les forces de l’ordre. Près de 450 arrestations préventives ont été effectuées, quasi systématiquement accompagnées de brimades, d’humiliations voire de violences. Toutes ces personnes ont été arrêtées car la police les soupçonnait de participer au camp No Border, mais aucun trouble ni délit ne pouvait leur être attribué. Cinq de ces personnes ont introduit une action civile devant le tribunal de première instance de Bruxelles contre l’Etat belge et la zone de police Bruxelles Capitale-Ixelles pour les arrestations préventives arbitraires dont elles ont fait l’objet. Par ce biais, elles entendent par ailleurs dénoncer la tendance croissante à la criminalisation des mouvements sociaux.

De mardi à dimanche se déroule une nouvelle audience préliminaire devant une cour martiale de Fort Meade avant le procès de Bradley Manning dont le début est fixé au 4 février. Mardi, la séance a été consacrée aux conditions de détention imposées au soldat. La défense a réclamé l’abandon des charges à l’encontre du soldat pour ‘punition illégale avant procès’, jugeant que l’armée avait abusé de son autorité. Durant ses neuf mois de détention préventive à Quantico, Manning avait été placé sous le régime de Prevention of Injury, un statut de surveillance maximale. Il était également incarcéré sous le régime de haute sécurité. Il avait demandé à plusieurs reprises de ne plus être soumis à ce double régime restrictif, que les expertises psychiatriques jugeaient injustifié. En outre, durant ces neuf mois avant son transfert dans une prison du Kansas, il a subi les brimades, l’isolement, la nudité forcée la nuit, mais aussi parfois le matin à l’extérieur de sa cellule, l’interdiction de faire de l’exercice en cellule ou de voir le soleil plus de vingt minutes par jour. Bradley Manning devrait également témoigner pour la première fois depuis le début de la procédure au cours de cette audience préliminaire. Des psychiatres ainsi que d’anciens responsables militaires seront aussi entendus.

Des soldats de la Border Security Force ont interpellé un présumé guérillero au cours d’une opération de ratissage à Narayanpatna, dans le district de Koratpur (Odisha) et l’ont remis à la police locale. Cette dernière a identifié l’homme comme étant Dalu Madangi (32 ans) originaire du village de Rangamguda et a déclaré qu’il figurait depuis longtemps sur sa liste de personnes recherchées. Les soldats ont trouvé sur lui une grenade, un détonateur et un fusil. Selon le commissaire local, il aurait parlé au cours de son premier interrogatoire, et aurait confirmé son implication dans dix actions menées par la guérilla dans la région. Il aurait fourni un support logistique aux guérilleros ainsi que des renseignements concernant les mouvements des forces de sécurité.

Lundi, un guérillero présumé appartenant à une brigade du CPI(m) du Lalgarh a été arrêté par la police dans le district de Bankura (Bengale occidental). Elle l’accuse d’avoir pris part à de nombreuses activités maoïstes en 2010 et 2011. La police l’a arrêté tard dans la nuit à son domicile dans le village de Dangrasole. Elle y a saisi une arme, des cartouches et des tracts maoïstes ainsi que son vélo. Il a comparu mardi matin devant un tribunal local qui a prolongé sa détention de 14 jours.

Les protestations contre la décision du 22 novembre du président égyptien de s’accorder des pouvoirs exceptionnels, plaçant notamment ses actes à l’abri de tout recours en justice, prennent de l’ampleur. Plusieurs cortèges ont convergé sur la place Tahir pour dénoncer le président et le mouvement des Frères musulmans, dont il est issu. Comme tous les jours depuis une semaine, des heurts sporadiques ont eu lieu entre des jeunes et la police. Un militant de l’Alliance populaire, un petit parti de gauche, est mort asphyxié. Il s’agit du troisième décès provoqué par les troubles de ces derniers jours.

Dans le delta du Nil, à Mahalla, les opposants s’en sont pris au siège du parti dont est issu le président. Le parti, issu des Frères musulmans, a recensé 80 blessés dans ses rangs dans des heurts avec des opposants. Ceux-ci s’en sont aussi pris aux locaux de la confrérie à Mansoura, ainsi qu’à Alexandrie. A Charm el-Cheikh, à Tanta, Assiout, Sohag et Minya, des rassemblements ont également eu lieu.

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Alors que les combats faisaient rage à Notre Dame des Landes, une manifestation contre le projet d’aéroport a eu lieu samedi 24 à Nantes. 10.000 manifestants ont défilé dans le centre derrière la banderole « Aéroport-LGV-THT-TAV-Nucléaire : société totalitaire ». Le local du PS, barricadé a essuyé jets d’œuf et coups de pieds. Des incidents ont éclaté lorsque certains manifestants ont essayé d’entrer dans les jardins de la préfecture. Un CRS les a refoulé à la lance à eau, ce qui a provoqué des jets de projectiles (panneau de signalisation, bouteilles, fumigène, pierres…), et, en riposte, des grenades lacrymogènes. Un CRS a été hospitalisé après avoir reçu une pierre (une dent cassée et mâchoire fissurée). Une manifestation sauvage d’au moins mille personnes a également eu lieu dans la nuit, qui a donné lieu à des gazages et matraquages très violents. Au moins trois personnes auraient blessées (dont un crâne ouvert) et deux interpelées.

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La sanction administrative communale est un système qui permet aux communes de sanctionner une infraction à des règlements communaux sans passer par un juge. La loi à été récemment amendée pour permettre une application plus large et augmenter les amendes en question. Désormais, toute personne peut être sanctionnée d’une amende jusqu’à 350€ à partir de 14 ans.

Un rassemblement « SAC, non merci » est organisé le 28 novembre à 13h30 sur la place Fernand Cocq devant la maison communale d’Ixelles. La campagne STOP-répression de la JOC organise un meeting après le rassemblement à 19h – rue d’Anderlecht 4, à 1000 Bruxelles. Le meeting réunira des intervenants ayant différents points de vues afin d’avoir une discussion large sur la façon de construire une résistance aux amendes administratives.

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Un porte-parole de l’armée a annoncé mardi que deux soldats avaient été blessés dans un récent affrontement entre les combattants de la NPA et un détachement du 34e bataillon d’infanterie à Barangay Henogawe près de la ville de Gamay (Samar). Sur le terrain, les militaires ont récupéré un peu de matériel (notament un IED). Dans une autre opération distincte un autre détachement du même bataillon a récupéré cinq IED et quelques fournitures militaires (chargeurs, etc.) dans un engagement qui n’a pas fait de blessé.