Plusieurs personnes ont été blessées samedi lors d’une manifestation de diplômés chômeurs dispersée par la police dans le centre de Tunis. Pour empêcher l’accès à l’avenue centrale Habib Bourguiba, interdite aux manifestations depuis plusieurs mois, la police a tiré des gaz lacrymogènes et a donné des coups de matraques. Une vingtaine de manifestants ont été blessés et ont dû être évacués en ambulance. Les autorités ont signalé que six policiers avaient également été blessés par des jets de pierre.

Gaz lacrymogène à Tunis

Gaz lacrymogène à Tunis

Jeudi, la police de Calcutta a violemment réprimé une manifestation d’habitants de taudis de la ville qui ont été expulsés de leurs cabanes la semaine dernière à Nanadanga, dans le sud de la métropole. Nonadanga est la zone où les pauvres expulsés d’autres quartiers de Calcutta ont été réinstallés ces cinq dernières années en vertu d’un projet de services de base à destination des pauvres des villes. Ces projets de relocalisation ont été dirigé par la KMDA (Kolkata Metropolitan Development Authority) et le KEIP (Kolkata Environmental Improvment Project) qui possèdent les terrains de la zone, sans qu’aucun service ni aménagement de base (écoles, services de santé,…) pour les familles ‘relogées’ ne soient fournis. Au fil du temps, Nonadanga est également devenu l’endroit où de nombreuses autres familles, fuyant leurs villages en raison de mauvaises récoltes et de leur surendettement, se sont installées. Ce sont ces gens qui ont été expulsés la semaine dernière, leurs cabanes démolies et incendiées par la KMDA et la police, ceux-ci les qualifiant de ‘squatteurs’. La véritable raison derrière cette expulsion est que la terre occupée par les famille se situe à proximité d’un axe routier important et est récemment devenu la cible de promoteurs immobiliers. Afin de rendre cette terre disponible au développement, plus de 200 baraques ont été détruites au bulldozer et les biens de toutes ces familles brûlés.

Avant-hier, tous ces expulsés ont tenté de se rendre en cortège vers l’axe routier en question afin de protester contre leur éviction, mais la police les en a empêché avant de charger la foule avec des bâtons. Le rassemblement, comptant de nombreuses femmes et enfants, a été disloqué de manière brutale, les forces de l’ordre faisant beaucoup de blessés. Une femme enceinte a dû être hospitalisée, et un jeune garçon de trois ans a eu le crâne fracassé. De nombreux militants solidaires ont également été victimes de coups.

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Le 29 mars dernier, après une plainte de la Direction Générale de la Sûreté Nationale, les autorités marocaines ont incarcéré le rappeur Mouad Belghouat, alias Lhaqed. Celui-ci est accusé d’avoir écrit une chanson et produit un clip portant atteinte au corps de la police. Membre du Mouvement 20 Février, Belghouat avait été arrêté l’an dernier et condamné à quatre mois de prison pour ‘agression avec coups et blessures contre un manifestant pro-régime’. Il a été libéré le 19 janvier dernier. Lhaqued utilise la musique pour dénoncer la politique monarchique, la corruption des forces de l’ordre et appelle à de profondes réformes politiques. Lors d’une audience ce mercredi, le tribunal de première instance de Casablanca a refusé de lui accorder la liberté provisoire. Il reste donc derrière les barreaux jusqu’à la prochaine audience, fixée au 16 avril.

Mouad Belghouat

Mouad Belghouat

Ce jeudi matin, la police turque a effectué une descente dans plusieurs domiciles de la ville de Karliova, dans la province de Bingol (est de la Turquie). Le maire de la ville, du parti kurde BDP (Peace and Democracy Party) a été placé en détention, tout comme un membre du conseil municipal et un dirigeant local du parti. Ces arrestations portent à 31 le nombre de maires BDP actuellement incarcérés. Des mandats d’arrêts ont également été lancés contre deux autres maires. Près de 7000 membres actifs du BDP sont aujourd’hui en prison dans le cadre de l’affaire KCK (Kurdistan Communities Union – accusée d’être la branche urbaine du PKK) lancée en avril 2009, sans compter les milliers d’autres sympathisants qui ont été arrêtés pour ‘terrorisme’ ou ‘soutien à une organisation terroriste’.

L’été dernier, la zone de police Westkust (Coxyde, La Panne, Nieuport) avait mis en place des patrouilles spéciales nommées VIP pour ‘Very Irritating Police’. Celles-ci avaient comme mission de contrôler systématiquement les identités des jeunes vacanciers entre 14 et 25 ans pour ‘leur envoyer un message clair ainsi que pour montrer à la population que quelque chose est fait pour contrer les gens à problèmes’ (sic). Les policiers sans uniforme circulaient dans des voitures banalisées (véhicules noirs aux vitres teintées) pour multiplier les contrôles et ne pas lâcher les jeunes d’une semelle. Ou quand le contrôle d’identité en tant que ‘brimade légale’ devient officiel… Selon le chef de corps de la zone de police, l’opération s’est avérée concluante et efficace, et sera donc renouvelée cet été.

Hier entre 14h et 22h, la police bruxelloise et la STIB ont mené une opération conjointe sur tout le réseau de transport de la capitale. 180 policiers et 130 agents de sécurité de la STIB, des TEC, de De Lijn et de la SNCB ont été déployés sur les lignes de bus, à bord des rames du métro et des trains ainsi que dans les stations de métro et les gares ferroviaires. L’action était coordonnée par la Direction de coordination et d’appui (DCA) de la police fédérale de Bruxelles. Au total, 21000 personnes ont été contrôlées. La police a relevé l’identité de 400 personnes, a procédé à 35 arrestations administratives et à douze arrestations judiciaires.

Au début du mois de mars, nous évoquions les difficultés de recrutement de la police bruxelloise. Les autorités avaient annoncé le lancement prochain d’un grand plan de recrutement dans le but de créer une police présente et visible pour ‘juguler l’insécurité qui empêche les nouveaux habitants de venir s’établir dans la capitale’. Après une journée portes ouvertes dans les commissariats des six zones de la police bruxelloise et à la police fédérale il y a quinze jours, la police a sorti ce jeudi la ‘bande annonce’ très hollywoodienne de cette campagne…

Quelques 10000 manifestants kurdes se sont réunis devant le Conseil de l’Europe à Strasbourg et on fait un sit-in appelant les institutions européennes à ouvrir les yeux sur la répression subie par le peuple kurde en Turquie et ailleurs en Europe. Ce rassemblement était également organisé en soutien des centaines de prisonniers politiques actuellement en grève de la faim pour exiger leur libération. Il est aujourd’hui impossible de donner le nombre exact de prisonniers politiques kurdes, mais il est estimé à des dizaines de milliers. Les grévistes appellent également à l’autonomie pour le peuple kurde et à la libération du leader du PKK, Abdullah Ocalan.

Manifestation kurde à Strasbourg

Manifestation kurde à Strasbourg

Lundi et mardi dernier en France, les contrôleurs aériens ont mené un mouvement de grève à l’initiative de trois syndicats pour s’opposer au plan de restructuration des services de contrôle aérien de province qui impliquerait une diminution des effectifs. En outre, ils dénoncent également les conséquences qu’il aurait sur les conditions de travail des agents en organisant le sous-effectif. Mais la compagnie aérienne Ryanair ne l’entend pas de cette oreille. Elle a transmis un communiqué à la Commission européenne, l’invitant à intervenir dans ce genre de situation pour mettre fin à la grève, et surtout à prendre des dispositions afin d’interdire purement et simplement aux contrôleurs aériens de faire grève. La compagnie estime qu’elle devrait appliquer une règle similaire à celle en vigueur aux Etats-Unsi, où une loi interdit ce type de mouvement.

Les IED sont devenu (et de loin) la première et la plus efficace des armes des guérillas. Aux États-Unis, un service a été spécialement créé pour lutter contre cette menace. Le Joint Improvised Device Defeat Organization (JIEDDO) a reçu un budget de 2,7 milliards de dollars pour 2010. En France, c’est à l’École du Génie d’Angers qu’a été ouvert en juillet 2010 un Centre Contre IED qui s’inscrit dans une dimension interarmées. L’Afghanistan est le premier laboratoire de la lutte anti-IED, qui suit trois axes. D’abord, lutter contre les réseaux qui concentre le matériel, fabrique les IED et les pose. Ensuite mettre en échec le dispositif lui-même une fois qu’il est installé sur le terrain. Enfin, le troisième axe concerne la formation des forces et la transmission des savoir-faire destinés à permettre une lutte en synergie de tous les acteurs du champ de bataille.

La lutte anti-IED a contribué à une robotisation accélérée du champ de bataille, de la télé-opération, et de la généralisation de véhicules davantage conçus pour la protection que pour le combat. Parmi les technologies mises en oeuvres, différents dispositifs de détection, les brouilleurs de communication permettant entre autres d’empêcher de déclencher IED par radio (Thales vient d’en livrer, avec plus de 6 mois de retard, à l’armée français, qui en a besoin en Afghanistan), où des dispositif sécurisant le terrain notamment par projection de cordons explosifs (l’armée israélienne a utilisé a Gaza le mois passé le nouveau système POMINS 2, servi par deux opérateurs qui le portent tel un sac a dos, et qui sécurisé un corridor de 50 métres sur 50 cm en moins d’une minute).

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Voir une vidéo (de propagande) sur la lutte anti-IED