Un travailleur de l’industrie de la confection a été tué par balle et une centaine d’autres ont été blessés lors d’affrontements avec la police à Savar, à Uttara, à Dhaka et à Gazipur, alors que les travailleurs continuaient de manifester mardi pour la troisième journée consécutive en vue d’une augmentation de salaire. L’ouvrier tué,, Sumon Miah, âgé de 22 ans, était un salarié d’Anlima Yarn Dying Ltd situé à Ulail, dans la ceinture industrielle de Savar.

Les travailleurs de différentes usines à Hemayatpur et Kathgora de Savar, Tongi et Konabari à Gazipur et aux quartiers de Dakkhinkhan, Uttara et Abdullahpur, de la capitale, ont affronté la police. Rien qu’à Savar, au moins 10 000 travailleurs de la confection se sont affrontés aux policiers. 30 membres de la police ont été blessés alors qu’ils tentaient d’empêcher les travailleurs de bloquer l’autoroute Dhaka-Tangail. Le vice-président de l’Association des fabricants et exportateurs de vêtements du Bangladesh, a déclaré qu’au moins 35 usines ne pourraient pas fonctionner en raison de la grève. dans certaines usines, des équipements ont été incendiés.

Manifestation hier mardi des travailleurs de la confection

Manifestation hier mardi des travailleurs de la confection

Face au succès et à la radicalité de l’Acte VIII, le Premier ministre a répondu « oui » à la demande des syndicats de policiers, dont Alliance, qui réclament la création d’un fichier de personnes interdites de manifestations et d’une nouvelle loi « anti-casseur ». Evénement notable de l’Acte VIII, l’attaque, à Paris, avec un engin de chantier, du ministère du porte-parole du gouvernement, qui a dû s’enfuir sous la protection de la police.

Une séquence médiatisée montrant un manifestant boxant sévèrement deux gendarmes sur la passerelle Sengor a particulièrement polarisé. Identifié, le manifestant qui s’est révélé être un ancien champion de boxe s’est rendu et a été écroué. Une cagnotte de solidarité a été ouverte sur Leetchi et son succès foudroyant a provoqué des réactions de divers politiciens appelant qui à bloquer la cagnotte, qui à la saisir… Une contre-cagnotte au bénéfice des forces de l’ordre a immédiatement été créée.

Face à ces réactions, Leetchi a bloqué le compte de solidarité (pas la contre-cagnotte policière bien entendu). C’est pour nous l’occasion de signaler que Leetchi n’en est pas à son coup d’essai. Notre Secours rouge avait ouvert un compte Leetchi dans le cadre de la campagne « Celox pour les internationalistes au Rojava » et Leetchi avait longtemps bloqué ces fonds, nous obligeant à de nombreuses et lourdes démarches pour enfin en disposer. Bref: évitez Leetchi.

Dans l’émission radiophonique « Esprits libres » (sic) sur Radio Classique, l’ex-ministre de l’enseignement sous Jacques Chirac (2002-2004) et philosophe, Luc Ferry, a commenté philosophiquement l’épisode de la passerelle en invitant les policier « à se servir de leur arme une bonne fois ». Depuis le début de la mobilisation des « gilets jaunes », le 17 novembre 2018, 5.600 personnes ont été placées en garde à vue et quelque 1.000 condamnations prononcées par la justice.

Hier mardi, trente-cinq personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue dans l’Hérault lors d’une vaste opération mobilisant 150 gendarmes dans le cadre de l’enquête sur deux incendies mi-décembre d’un local de Vinci sur le péage de Bessan sur l’A9, un des bastions des « gilets jaunes », dans la nuit du 15 au 16 décembre puis dans celle du 18 au 19 décembre.

La leçon de boxe de la passerelle Sengor

La leçon de boxe de la passerelle Sengor

Inan Dogan est un militant communiste kurde originaire de Dersim et habitant à Liège, il est réfugié depuis 2010 en Belgique. Il a été arrêté en Allemagne ce 15 décembre en vertu d’un mandat Interpol demandé par la Turquie, alors qu’il se rendait aux mobilisations de solidarité pour Musa Asoglu à Hambourg. La Turquie l’accuse d’appartenir au DHKP-C (Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple). Le 18 décembre il a été présenté devant le juge qui a décidé de le garder en détention pour quatre mois, alors que la Turquie doit transmettre son dossier d’accusation dans les 40 jours. Inan Dogan a commencé une grève de la faim dès son arrestation.

Rassemblements ce mercredi et ce vendredi à 11 heures devant l’ambassade d’Allemagne, rue Jacques de Lalaing 8/14, 1040 Bruxelles (métro Maelbeek)

.

.

Ce matin, la police turque a effectué plusieurs raids à Ankara. Plusieurs personnes ont été interpellées puis transférées à la direction de la sécurité d’Ankara.
Parmi les personnes arrêtées dans l’opération figurent plusieurs militants et responsables du HDP ainsi que des responsables des syndicats Tüm Bel-Sen et El-Sen. Enfin la coprésidente de l’association du Rojava, Banu Erdoğan figure également parmi les arrêtés.

Ces arrestations se font dans le cadre du plan de répression du régime turc contre ses opposants politiques qui vise particulièrement le HDP. Plusieurs militants de ce parti ont déjà été arrêtés lors de raids menés dans leurs locaux (voir notre article). Plusieurs responsables et députés ont également été condamné à de la prison ferme (voir nos articles ici et ici).

Selahattin Demirtaş militant du HDP condamnés à de la prison ferme (archive)

Selahattin Demirtaş militant du HDP condamnés à de la prison ferme (archive)

Lundi 7 janvier, un Gilet Jaune de Hennebont (Morbihan) a été condamné à cinq mois de prison ferme et à une interdiction temporaire de manifester. Il aurait jeté des projectiles sur la police au cours d’une manifestation le samedi 5 janvier à Nantes.
Lors de son arrestation, il avait été retrouvé avec des pierres dans son sac à dos. Des masques chirurgicaux, une paire de lunettes de piscine, une cagoule ainsi que des ballons de baudruche et de la peinture se trouvaient également à l’intérieur
Il n’a pas été immédiatement incarcéré à l’issue de l’audience et sera d’abord convoqué devant un juge d’application des peines (JAP).

Lundi également, huit Gilets Jaunes ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc à entre 70 et heures de travail d’intérêt général. Ils avaient été arrêtés dans la nuit du 1er au 2 décembre, lors d’affrontements avec la police dans la zone commerciale de Langueux (Côtes-d’Armor).

Barrage des

Barrage des

L’augmentation de l’âge moyen et de la durée des détentions fait en sorte que le pourcentage de prisonniers basques malades se multiplie. À ce jour, Jaiki Hadi compte 21 prisonniers atteints de maladies graves et incurables; 15 sont sur la liste publique et 6 préfèrent réserver leur anonymat pour le moment. On peut évoquer le cas de Kepa Arronategi qui souffre d’une grave maladie psychique, les autorités espagnoles elles-mêmes ayant reconnu cette situation avec son transfert à Zuera.

Cette liste comprend également Gurutz Maiza, 69 ans et Joseba Erostegi (Antzuola, 66 ans, souffrant de plusieurs pathologies graves. Ils sont ajoutés aux cas connus de Txus Martin, Josetxo Arizkuren, Gari Arruarte, Iñaki Etxeberria, Aitzol Gogorza, Ibon Iparragirre, Ibon Fernández Iradi, Jagoba Codó, Gorka Fraile, Joseba Borde, Mikel Arrieta et Mikel Otegi. Les six autres, anonymes souffrent des problèmes aussi graves: cancer de la prostate, spondylarthrite ankylosante, tumeur des testicules, dépression sévère … ils ont 40 et 61 ans et la plupart sont détenus depuis presque 20 ans.

La carence des soins et les maladies psychiques, en raison de leur nature destructrice de l’esprit et des changements irréversibles qu’ils engendrent, sont préoccupants. L’année passée a vu le suicide à Puerto de Xabier Rey. Le cas de Kepa del Hoyo, décédé en juillet 2017 à Badajoz, est le résultat d’une précédente crise cardiaque qui n’a pas été diagnostiquée correctement en prison.

Les funérailles de Kepa del Hoyo, mort des suite d'un infarctus ni détecté ni soigné

Les funérailles de Kepa del Hoyo, mort des suite d’un infarctus ni détecté ni soigné

Sept guérilleros maoïstes, dont trois femmes, se seraient rendus aux autorités du district de Nagpur (Maharashtra) la semaine dernière. Leurs noms ont été rendus publics par la police locale: Vikas Padoli (27 ans), Dhanvu Hurra (25 ans), Vaishali Veladi (18 ans), Dulsa Kowsi (19 ans), Janni Dhurva (20 ans), Janila Pungati (29 ans) et Naveen Peka (25 ans). Tous étaient poursuivis dans le cadre de plusieurs affaires reliées à la guérilla pour des actions menées par diverses brigades du mouvement dans le Maharashtra et le Chhattisgarh.

Combattants maoïstes en Inde

Combattants maoïstes en Inde

Le 27 décembre, lors d’une manifestation organisée à Alger, 15 syndicalistes dont 3 dirigeants syndicaux ont été arrêtés et placés en détention pendant plusieurs heures. Les manifestants réclamaient la réintégration des onze dirigeants de SNATEG licenciés pour leurs activités syndicales à la compagnie publique de gaz et d’électricité, Sonelgaz, la fin de la criminalisation des activités des défenseurs des droits syndicaux et des droits de l’homme, y compris pour les journalistes et les blogueurs et la mise en œuvre des recommandations faites par la Commission sur l’application des normes de l’Organisation internationale du travail (OIT) en juin 2018.

Les syndicalistes ont été placés en garde à vue à la préfecture de police d’Alger pendant six heures et contraints de signer un document dénonçant leur propre comportement avant de pouvoir s’en aller.

Manifestants portant des banderoles de revendications

Manifestants portant des banderoles de revendications

Le prototype d’avion léger d’attaque au sol et d’appui aérien Turkish Aerospace Industries Hürkus-C a mis fin le samedi 29 décembre à son ultime phase d’essais en vol. Cette phase finale aura entre autre permis de valider l’emploi de plusieurs armements, comme la roquette de 70mm à guidage laser Cirit et le missile antichar Mizrak-U, tous deux de conception et de réalisation turque. L’armement du Hürkus-C comprend également des nacelles de mitrailleuses M3P de 12.7mm de la FN de Herstal et de canons M20A1 de 20mm du GIAT – tous produits localement. L’avion est motorisé par un Pratt & Whitney PT6 canadien, a été conçu avec le soutien de la société suisse Pilatus. L’aviation turque en a commandé 15 et pris option pour l’achat de 40 autre, une version en drone est en cours de développement.

Le Hürkus-C

Le Hürkus-C

Le Soudan est en proie depuis le 19 décembre à un mouvement de contestation déclenché par la hausse du prix du pain (voir notre article). Les protestations se sont vite transformées en un mouvement contre le régime d’Omar el-Béchir qui s’est emparé du pouvoir par un coup d’Etat en 1989. Au moins 19 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation, selon les autorités. Amnesty International a fait état de la mort de 37 manifestants.

Dimanche, des manifestants antigouvernementaux se sont rassemblés dans des quartiers du centre-ville de Khartoum au lendemain d’un appel à une marche en direction du palais présidentiel, lancé par une association. Mais la police anti-émeute est rapidement intervenue et a dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogènes. Dimanche, des manifestations ont également eu lieu dans la ville de Madani (centre) et à Atbara (nord).

Un rassemblement aura lieu devant l’ambassade du Soudan à Bruxelles (124 avenue franklin Roosevelt) ce mercredi 9 janvier à 14H00.

Gaz lacrymogènes dans le centre de Karthoum

Gaz lacrymogènes dans le centre de Karthoum

Dossier(s): Afrique Archives Tags: ,