Ce mardi 11 décembre, six leaders syndicaux ont été condamnés à deux ans et demi de prison avec sursis pour avoir manifesté lors d’un large mouvement de contestations et de grève nationale en 2014 (voir nos articles ici et ici). Quatre travailleurs de l’industrie du vêtement avaient été tués lors des affrontements et une vingtaine d’autres blessés. Le tribunal municipal de Phnom Penh a déclaré les dirigeants syndicaux coupables de quatre actes de violence et de dommages matériels lors de manifestations organisées dans la banlieue de Phnom Penh. Ils ont également été condamné à payer une amende de 35 millions de riels (± 7500 euros) à deux policiers qui auraient été victimes de violences.

Dans un désir d’apaisement, le premier ministre du Cambodge, Hun Sen, avait annoncé qu’il souhaitait améliorer son image auprès des critiques occidentaux par une série de gestes « conciliants » dont la libération sous caution ou à la suite d’une grâce, de prisonniers politiques, dont le chef du parti de l’opposition, Kem Sokha, accusé l’année dernière de trahison et qui est actuellement en résidence surveillée. Le président avait entre autre appelé les tribunaux à accélérer les poursuites contre les six dirigeants syndicaux ou même à retirer les accusations. Cependant, après l’annonce du verdict de mardi, l’un des accusés – Ath Thorn, dirigeant du Syndicat démocratique des travailleurs de l’industrie du vêtement cambodgien – a déclaré qu’il ferait appel, car malgré sa condamnation avec sursis, sa condamnation légale l’empêcherait d’assumer les fonctions de dirigeant syndical pendant toute la durée de la peine.

Pav Sina, un des six syndicalistes condamnés

Pav Sina, un des six syndicalistes condamnés

Esmail Bakhshi, représentant des travailleurs de Haft Tappeh Sugarcane Mill, a été libéré ce mercredi 12 décembre.

Esmail Bakhshi avait été arrêté le 18 novembre avec d’autres syndicalistes et defenseurs des droits civils. Il avait également été torturé durant sa détention (voir notre article). Ali Nejati, l’ancien président du syndicat des ouvriers d’Haft Tappeh, qui avait été arrêté le 29 novembre, reste toujours en prison, ainsi que la défenseuse des droits civils Sepideh Qolian arrêtée également le 18 novembre.

Esmail Bakhshi

Esmail Bakhshi

Dans la nuit du 10 décembre, Reza Shahabi et Hassan Saeidi, leaders syndicaux de la compagnie de Bus de Téhéran (SWTSBC), ainsi que trois défenseurs des droits civils Amir Abbas Azaram Vand, Raham Yeganeh et Keyvan Mohtadi, ont été arrêtés à Téhéran par les forces de sécurité iraniennes. Ils ont été transférés à la prison d’Evin et libérés quelques heures après sans qu’on sache les raisons de ces arrestations. Ces arrestations ce sont faites quelques heures après qu’un travailleur de la compagnie de bus se soit immolé.

En 2012, Reza Shahabi avait été condamné à six ans de prison pour « propagande contre le système » (voir notre article). Il avait été libéré en septembre 2014 pour raisons médicales. Il sera réincarcéré en juillet 2017 pour purger les 17 mois de prison qui lui restaient. Il sera finalement libéré le 13 mars 2018.

Amir Abbas Azaram Vand, Raham Yeganeh, Keyvan Mohtadi (à gauche), Reza Shahabi et Hassan Saeidi (à droite)

Amir Abbas Azaram Vand, Raham Yeganeh, Keyvan Mohtadi (à gauche), Reza Shahabi et Hassan Saeidi (à droite)

L’Université nationale autonome de Mexico (UNAM), la plus importante du pays, a été le théâtre d’actes violents lors d’une manifestation d’étudiants du lycée « Erasmo Castellanos Quinto » qui demandent le départ de leur directrice et de toute son équipe administrative. Des manifestants masqués ont jeté des pierres et des pétards et tagués les bâtiments universitaires. Un professeur a été blessé à la tête par un pétard et deux manifestants ont été arrêtés.

Les incidents à l'UNAM

Les incidents à l’UNAM

Quatre Palestiniens ont été blessés et plusieurs autres asphyxiés, lundi à l’aube, dans des heurts avec les forces de l’armée israélienne, suite à l’incursion de colons au site religieux du Maqam Yusuf (le Tombeau de Joseph), à l’est de la ville de Naplouse. Quatre manifestants palestiniens ont été blessés par balles tirées par les forces d’occupation et ont été évacués à l’hôpital. Les habitants de Cisjordanie et de Naplouse craignent que les « maqamat » et les tombeaux des saints, qu’abritent plusieurs villes et villages de la région, ne soient transformés en lieux de pèlerinage pour les colons, comme prélude à leur annexion.

Les forces d'occupation au Tombeau de Joseph

Les forces d’occupation au Tombeau de Joseph

La Région de Bruxelles-Capitale va prendre un arrêté d’interdiction de toute manifestation sur l’ensemble du territoire régional bruxellois ce dimanche. Cette décision s’explique par l’organisation d’une manifestation importante programmée ce dimanche à l’initiative de mouvements d’extrême droite afin de protester contre la signature par la Belgique du Pacte Global pour les Migrations à Marrakech. Cet appel avait provoqué l’appel à une contre-manifestation antifasciste qui tombe sous le coup de cette interdiction.

L'appel à la contre-manif (détournant l'appel à la manif)

L’appel à la contre-manif (détournant l’appel à la manif)

Mardi 11 décembre, des jeunes de Montois ont manifesté sur la Grand Place pour la libération de Mustapha Awad enfermé à la prison israélienne de Gilboa depuis 145 jours pour avoir critiqué la politique d’occupation d’Israél. Il a été condamné à un an de prison le 28 novembre pour « appartenance à une organisation illégale » (ndlr : le FPLP) (voir notre article). Cette manifestation a été organisée par la troupe Raj’een Dabkeh, une troupe de danse engagée politiquement pour la Palestine et créée par Mustapha Awad.

Manifestation de soutien à Mustapha Awad à Mons, le 11 décembre 2018

Manifestation de soutien à Mustapha Awad à Mons, le 11 décembre 2018

Le jugement dans le procès des hébergeurs de migrants s’est fait attendre ce mercredi, à cause de contrôles à l’entrée de la salle d’audience. Les journalistes Myriam Berghe et Anouk Van Gestel ont finalement été acquittées, les huit autres prévenus ont écopé de peines de prison avec sursis, à l’exception d’un homme qui faisait défaut et pour lequel la peine est donc ferme.

Ces douze personnes étaient poursuivies pour une prévention de trafic d’êtres humains (voir notre article). Parmi elles figuraient des citoyens belges, notamment deux journalistes et un assistant social, qui avaient hébergé chez eux des migrants, en 2017. Le tribunal a estimé que les citoyens belges prévenus ne pouvaient pas être considérés comme complices d’un trafic d’êtres humains pour avoir hébergé des migrants impliqués dans un tel trafic. Le tribunal a par contre condamné les huit autres prévenus, de nationalité étrangère et sans titre de séjour en Belgique, à des peines de prison de 12 à 40 mois de prison, avec sursis pour sept d’entre eux, pour trafic d’êtres humains. Il considère qu’ils ont fait passer d’autres migrants vers la Grande-Bretagne, contre rémunération.

Haie d'honneur pour les inculpé(e)s

Haie d’honneur pour les inculpé(e)s