Retrouvez sur cette page les dernières infos sur la répression et la résistance autour du confinement.

Retrouvez également :
Sans perdre un instant! (analyse du Secours Rouge International)
Petit guide des confiné-es (v2 – 7 avril 2020).
Petit guide V1 (avec Riot.im)
À l’attention des personnes et forces militantes, s’organiser contre le coronavirus et le capitalisme.

 

La grève de la faim et de la soif de Patxi Ruiz continue pour exiger son retour dans le module 8 de la prison de Murcia. Il avait, en effet, été transféré vers un autre module afin de le séparer d’autres prisonniers politiques par un gardien d’extrême-droite qui l’a menacé (voir notre article). Les prisonniers se sont rassemblés à plusieurs reprises afin de dénoncer la réduction de leurs droits au prétexte de la crise sanitaire du Coronavirus. Patxi Ruiz a fait a été menacé de la part des fonctionnaires, le directeur et des responsables sécurité de la prison, pour avoir participé à l’une de ces manifestations. Le prisonnier basque a été accusé d’être le « meneur » de cette mobilisation et s’est laissé entendre qu’il « en subirait les conséquences ». Patxi Ruiz est un ancien membre de ETA. Il purge une peine de trente ans de prison pour avoir exécuté, en 1998, un conseillé de l’UPN à la mairie de Pampelune.

Patxi Ruiz

Patxi Ruiz

La Quadrature du Net et de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) avait déposé un recours au Conseil d’État contre la surveillance policière par drone dans le cadre de l’épidémie de coronavirus. Ce lundi 18 mai, le Conseil d’État a reconnu que l’usage de drones par la police constitue une atteinte à la vie privée, même durant la crise sanitaire. La surveillance policière par drones, pour faire respecter les règles de déconfinement, est désormais illégale dans toute la France. Cette décision reconnaît l’illégalité de tout drone qui, volant suffisamment bas et étant équipé de caméra, permet à la police de détecter des individus, que ce soit par leurs habits ou un signe distinctif. Pour le Conseil d’Etat, l’usage de ces outils « caractérise une atteinte grave et manifestement illégale au droit au respect de la vie privée », notamment concernant les « risques d’un usage contraire aux règles de protection des données personnelles ». D’après le Conseil d’État, cette illégalité ne pourrait être corrigée qu’avec un arrêté ministériel, déposé avec l’accord de la CNIL. Plus d’infos ici.

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L’activité globale d’Uber aurait chuté de 80% en un an avec la crise du coronavirus, la hausse d’activité du service de livraison de repas Uber Eats ne compensant pas l’effondrement de ses autres secteurs d’activité. 3500 employé·es administratifs de Uber ont reçu une invitation à participer à une vidéo-conférence sur Zoom. Au cours de cette conférence, la directrice du département clientèle les a informé qu’il s’agissait de leur dernier jours de travail et qu’ils étaient licenciés. Les 3500 employé·es ont donc été licencié·e en moins de 3 minutes. Une autre entreprise des États-Unis, Bird, a décidé d’aller encore plus loin. Cette entreprise, qui équipe les villes en trottinettes et vélos électriques a décidé de licencier 400 employé·es via un message audio pré-enregistré envoyé sur leur smartphone. Les employé·es ont vu leurs comptes et accès aux outils informatiques de l’entreprise désactivés.

Logo de Uber

Logo de Uber

Dossier(s): Confinement

La majorité des États fédérés d’Inde ont décidé de suspendre le code du travail pour trois ans, en espérant que cela attire les investissements d’entreprises quittant la Chine. Le gouvernement de l’État d’Uttar Pradesh, fut le premier à prendre cette décision. Il a adopté un décret qui suspend 32 des 34 lois relatives au code du travail. Toutes les régulations encadrant les droits des syndicats, le salaire minimum ou les inspections du travail sont abrogées pour trois ans. Seules demeurent les règles interdisant l’esclavage, obligeant l’employeur à payer l’employé régulièrement et à respecter les règles de sécurité dans le secteur du bâtiment.

Après l’Uttar Pradesh, une dizaine d’autres grands États ont annoncé des réformes similaires: du Rajasthan au Goujarat, le poumon industriel du pays, jusqu’au Madhya Pradesh, qui compte environ 80 millions d’habitants. La plupart des États ont fait passer la journée de travail de 8 à 12 heures, pour un salaire mensuel moyen de 10 000 roupies par ouvrier (120 euros). Certaines réformes doivent encore être approuvées par le gouvernement fédéral. Les syndicats estiment qu’il s’agit d’un retour au XIXe siècle. Cependant, il sera difficile de préparer la riposte. Les travailleurs et travailleuses (dont une bonne partie travaillent sur une base journalière) sont, en effet, affaiblis par deux mois de chômage non payé. Ils risquent donc d’avoir des difficultés à organiser une grève, voire même à protester.

Industries de l'Uttar Pradesh

Dossier(s): Confinement Inde-Népal Tags:

Marie-Christine Marghem ; Ministre fédérale MR de l’Énergie, de l’Environnement et du Développement durable ; a réagit à la haie de déshonneur réservée à Sophie Wilmès lors de sa visite de la veille au CHU de Saint-Pierre (voir notre article). Elle a déclaré que cette action était une « action ridicule » menée par des personnes qui agissaient « comme des enfants qui n’ont pas eu ce qu’ils voulaient ».

Marie-Christine Marghem, Ministre fédérale MR de l'Énergie, de l'Environnement et du Développement durable

L’Assemblée nationale a décidé d’étendre l’expérimentation des cours criminelles à 30 départements en raison du coronavirus. Ces cours, remplaçant la cours d’assises, sont constituées de 5 magistrats professionnels, sans jury populaire. Cette expérience a notamment pour but de désengorger la cours d’assises.

Le palais de justice de Bobigny

Aujourd’hui, la première ministre, Sophie Wilmes, visitait l’hôpital Saint-Pierre à Bruxelles. Une centaine de soignant·es ont alors formé une haie en lui tournant le dos pour marquer leur dégout de la politique menée par son gouvernement et de sa gestion de l’épidémie de Coronavirus. La colère des soignant·es a été particulièrement renforcée par deux arrêtés royaux permettant la réquisition des soignant·es par les gouverneurs de province ainsi que la pratique des soins infirmiers par du personnel non-qualifié (voir notre article). Les soignant·es protestaient également contre les coupes budgétaires qu’elle a réalisé dans le domaine des soins de santé, du temps où elle était ministre du Budget.

Les soignant·es forment une haie de déshonneur pour accueillir Sophie Wilmes

Les travailleuses et travailleurs de différentes entreprises de transports françaises, ont fait parvenir des messages de solidarité au personnel de la STIB en grève contre le déconfinement prématuré (voir notre article). Ces messages de solidarité, provenant de différents corps de métier de la RATP et de la SNCF, ont été compilé dans une vidéo.

Le personnel de la STIB en grève contre le déconfinement prématuré

Le mouvement des Gilets Jaunes est de retour dans les rues et sur les ronds points depuis le 11 mai. La répression a elle-aussi fait son retour. Lundi 11 mai, des Gilets Jaunes se sont rassemblés à une dizaine sur le rond-point des Près d’Arènes à Montpellier. Ils ont très rapidement été expulsés par 20 policiers. Quatre gilets jaunes ont reçu une amende de 135 euros. À Saint-Etienne du Rouvray, des gilets jaunes se sont retrouvés sur un rond point à partir de lundi. Jeudi 14 mai, alors qu’une vingtaine de gilets jaunes s’étaient réunis, les policiers sont intervenus en mettant une première amende de 38 euros pour non respect des mesures de déconfinement aux personnes présentes en menaçant de revenir pour mettre une seconde amende de 135 euros et de faire usage de la force si les gens restaient sur place. Une personne a été arrêtée puis relâchée pour avoir refusé de présenter ses papiers. Les gilets jaunes ont contacté une avocate pour qui ces amendes sont contestables puisqu’elles ont été dressées sur un terrain privé. La circulaire du ministre de l’intérieur ne donne aucune indication sur la limitation de nombre de personnes dans ce cas.

Malgré l’arrêté préfectoral interdisant la manifestation à Montpellier, 200 personnes se sont rassemblées sur la place de la Comédie. Les manifestant·es étaient réparti·es par groupes de 10, pour limiter d’éventuelles contaminations. La police est intervenue en nombre mobilisant 350 policiers. Deux personnes ont été arrêtées et une autre, blessée, a du être évacuée par les pompiers. À Pau, une quarantaine de personnes ont répondu à l’appel. À Marseille, une centaine de gilets jaunes se sont mobilisés avant d’être dispersés par la police qui a notamment utilisé du gaz lacrymogène. Elle a également procédé à un contrôle d’identité massif. Les Gilets Jaune appellent à déconfiner la colère. Ils dénoncent notamment le fait que les rassemblements politiques soient illégaux alors qu’il est légal de s’entasser dans les transports en commun pour aller travailler. Par ailleurs, ils rappellent que les consignes de sécurité ne sont généralement pas respectée par la police lorsqu’elle intervient contre les mouvements.

Expulsion des Gilets Jaunes d'un rond point près de Montpelier

Expulsion des Gilets Jaunes d’un rond point près de Montpelier