Depuis hier matin, la grande majorité de la population chilienne observe une grève de 48 heures en prélude à une marche massive prévue ce jeudi après-midi en solidarité avec la lutte menée par les étudiants depuis plus de trois mois. Ceux-ci ont été rejoints par des milliers de personnes dans leurs revendications pour une réforme de l’éducation, du système de soins, du code du travail, des retraites,…

De nombreuses villes sont touchées par le mouvement, mais c’est à Santiago qu’il prend toute son ampleur. Dès avant l’aube, de nombreuses barricades étaient dressées en travers des carrefours de la capitale. Toute la matinée, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de lances à eau pour dégager les rues et disperser les manifestations spontanées aux quatre coins de la ville. A la fin de la journée, les forces de l’ordre avaient procédé à 348 interpellations. En outre, au moins 36 personnes ont été blessées lors d’affrontements opposant les manifestants et les policiers, principalement à Santiago.

Manifestation à Santiago

Manifestation à Santiago

C’est vendredi après-midi qu’une colonne d’une vingtaine de guérilleros maoïstes, commandée par Cresilio Veramendi Bercera (31 ans) a été accrochée par une unité comjointe de la police et des forces spéciales de l’armée qui suivaient leurs traces depuis mercredi.

Les guérilleros, qui venaient de Pavayacu et qui se dirigeaient vers Aucayacu, ont résisté pendant 20 minutes. Cresilio Veramendi Bercera a été tué de cinq balles tandis que les autres guérilleros ont pu s’échapper dans la forêt, mais peu de temps après, un autre guérilleros de la colonne a été capturé. Il s’agit de Fredy Roosvelt Méndez Delgado (25 ans).

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Après un long travail d’enquête la Police antiterroriste de la Vallée des rivières Apurímac et Ene (VRAE) a réussi à capturer un responsable d’un réseau d’appui du PCP-SL, le camarade ¨Docto¨. Feliciano Quispe Pacheco (30 ans) a été arrêté à San Juan Mantaro (province Satipo dans Junín), où il travaille comme infirmier. Son réseau fournissait depuis 2003 des vivres, du matériel médical et des renseignements aux colonnes de guérillas des « camarade Alipio » et « camarade Gabriel ». D’autre part, un groupe d’une douzaine de jeunes guérilleros maoïstes armés d’Uzi ont rançonné un groupe de touristes allemands et américains à proximité du complexe archéologique de Choquequirao, sans blesser ni malmener personne. C’était la première manifestation de la guérilla dans cette région depuis des années.

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La justice bolivienne a décidé d’extrader vers le Pérou trois militants présumés du PCP-SL. Il s’agit des frères Hugo Walter y William Antonio Minaya Romero, ainsi que de Blanca Riberos Alarcón et de son bébé de 1 an, né en Bolivie. Un autre Péruvien, José Antonio Cantoral Benavides, qui avait été arrêté avec les trois autres, doit quitter quitter le pays dans un délai de 90 jours, après s’être vu refuser le statut de réfugié.

La vallée des rivières Apurímac et Ene (VRAE) est une vaste région de jungle qui constitue le principal bastion du PCP-SL, depuis peu rebaptisé Parti Communiste Militarisé du Pérou. Les autorités des Forces Armées et de la Police Nationale ont souscrit l’acte de constitution du Centro de Fusión de Inteligencia (CFI). La mission principale du CFI est de chercher, de se trouver, à capturer et/ou neutraliser (comprendre: abattre)les dirigeants de la guérilla maoïste dans la région. Font partie du CFI la Dirección de Inteligencia del Ejército (DIE), la Dirección de Inteligencia de la Marina (Dintemar), la Dirección de Inteligencia de la Fuerza Aérea (Difap), la Jefatura de la División de Inteligencia del Estado Mayor Conjunto de las Fuerzas Armadas (Diemffaa),la Dirección de Inteligencia de la Policía Nacional (Dirin) et la División de Investigaciones Especiales (Divines) de la Dirección Antidrogas (Dirandro).

Début août, un journaliste péruvien a pu rencontrer deux des principaux dirigeants de la guérilla maoïste de la VRAE les camarades « Raúl » et « Alipio ».

Pour voir le reportage vidéo de l’interview

http://idl-reporteros.pe/2011/08/09/entrevista-a-sendero-en-el-vrae

Forces antiguérilla au Pérou

Forces antiguérilla au Pérou

Dossier(s): Amérique Latine Archives Tags: ,

Six soldats ont été tués et dix autres blessés durant une fusillade ce jeudi matin à proximité de la ville de Cali. Celle-ci s’est déclenchée lorsque l’armée a lancé une offensive contre un bastion de la colonne mobile ‘Miller Perdomo’ des FARC. Douze soldats appartenant à une force d’élite de contre-guérilla ont été blessés lors d’un combat avec les guérilleros dans le département de Meta (centre). Celui-ci a eu lieu dans un champ où les FARC avaient préalablement posé un grand nombre de mines. Tous les blessés appartiennent au Omega Task Group constitué d’unités en provenance de tous les secteurs des forces armées et créé pour pourchasser le commandement central des FARC. Suite à ces deux revers, le ministre de la défense et le président colombien ont annoncé la mise en place d’un nouvelle stratégie de contre-guérilla. Celle-ci impliquera notamment une amélioration de l’échange de renseignements et la création d’unités plus petites et plus flexibles.

Force colombienne de contre-guérilla

Force colombienne de contre-guérilla

Depuis plusieurs mois, les actions visant les compagnies pétrolières et leurs intérêts se multiplient. En mars, les FARC avaient enlevé durant 24h plusieurs employés d’une entreprise pétrolière canadienne. En juin, elles auraient enlevé trois ingénieurs et un traducteur de la société chinoise Emerald. Ceux-ci restent disparus. Cette semaine, les guérilleros ont mené deux nouvelles actions. Dimanche, une quarantaine de militants a pris d’assaut un champ pétrolifère exploité dans l’est du pays par la compagnie canadienne Alange Energy. Ils y ont incendié une citerne contenant plus de 400 barils de pétrole. Jeudi, six camions de la société britannique Emerald Energy transportant du brut ont été mis à feu dans le département de Caqueta (sud). Les autorités ont annoncé de nouvelles mesures pour renforcer la surveillance des 130 compagnies ayant des concessions dans le pays et une intensification de leur collaboration avec les forces de l’ordre.

Plus de 100.000 personnes (60.000 selon la police) se sont à nouveau réunies à Santiago ce mardi pour une neuvième manifestation monstre pour une réforme de l’éducation. Des rassemblements se sont également organisés en province à Calama, La Serena, Arica (nord), Concepcion (sud) et Valpareso (centre) notamment. A Santiago, des barricades de pneus enflammés avaient été érigées dans la matinée, provoquant de gros embouteillages. Les forces de l’ordre les ont dégagées grâce à des lances à eau et des gaz lacrymogènes. Plus tard, les violences entre les manifestants et la police ont repris lorsque cette dernière les a empêché de se diriger vers le palais présidentiel. Lances à eau et gaz lacrymogènes ont fait face aux pierres et projectiles divers. Le ministère de l’intérieur chilien a fait état de 39 blessés et de 273 interpellations.

Barricade lors d'une manifestation d'étudiants à Santiago

Barricade lors d’une manifestation d’étudiants à Santiago

Cela fait plus de trois mois que les étudiants chiliens se mobilisent à Santiago et dans une dizaine d’autres villes du Chili pour réclamer une réforme de l’éducation et une augmentation des moyens pour l’enseignement public. Lundi, le gouvernement a émis une série de propositions, jugées insatisfaisante. Les étudiants avaient annoncé deux manifestations ce jeudi, que les autorités se sont empressées d’interdire. Plus de 5000 personnes ont néanmoins pris part aux rassemblements, qui ont été violemment réprimés. Le matin, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de lances à eau pour disperser un premier rassemblement à Santiago et dégager des carrefours que les étudiants bloquaient avec des barricades de pneus enflammés. Plus tard, la police est à nouveau intervenue pour empêcher un second rassemblement. Environ 200 étudiants sont parvenus à occuper les studios d’une télévision privée et à enregistrer un message en direct. Au total, 552 personnes ont été interpellées à travers tout le pays, dont 284 à Santiago pour troubles de l’ordre public, port d’armes ou de matériel explosif. Les autorités ont également annoncé que 29 policiers avaient été blessés au cours des affrontements.

Arrestation d'un étudiant au Chili

Arrestation d’un étudiant au Chili

Ce mardi s’est clôturé le procès de quatre anciens militaires (dont deux membres d’une unité d’élite de l’armée) accusés du massacre de 201 paysans en décembre 1982, durant la guerre civile. Celle-ci a confronté durant 36 ans la guérilla rurale et le pouvoir soutenu par les militaires et les milices d’extrême droite. Ces années d’affrontements ont fait plus de 100.000 morts, 40.000 disparus et poussé plus de 100.000 habitants à l’exil. C’est la première fois que d’anciens militaires sont condamnés pour un massacre commis durant la guerre. Les quatre hommes ont été reconnus coupables des 201 meurtres et ont écopé de trente ans de prison incompressibles par paysan assassiné, ce qui revient à un total de 6030 années d’emprisonnement, auxquelles se sont ajoutées trente années supplémentaires pour chacun pour ‘crime contre l’humanité’.