Cristino Castro Perea a tué le vendredi 28 février dans l’après-midi. Pendant dix ans, à partir de 2013, il a lutté contre un projet hôtelier qui devait s’étendre sur quelque 24 hectares sur une plage de la côte Pacifique, dans l’État d’Oaxaca, dans le sud du Mexique. La même année, il avait finalement obtenu gain de cause. Face aux contestations locales, le gouvernement fédéral a classé cet espace en « zone naturelle protégée ». Un statut qui interdit, de fait, la construction d’un hôtel. Ce vendredi, il a été tué par deux personnes circulant à moto qui ont tiré à plusieurs reprises sur le militant. Le Mexique est l’un des pays dangereux au monde pour les défenseurs de l’environnement. 18 militants écologistes y ont été assassinés en 2023.

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Composée de membres des mouvements sociaux et des syndicats, une nouvelle force de « police volontaire » est mise en place par le Nicaragua. Elle est présentée comme une aide à défendre le gouvernement sandiniste contre d’éventuelles tentatives de coup d’État. Depuis de longues années, le pays est confronté à l’opposition soutenue par les États-Unis. Une réforme récente de la constitution permet à L’État de décentraliser les institutions, déléguer le pouvoir et le financement de cette police aux organisations communautaires et aux mouvements sociaux pro-sandinistes.

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Le Front de Guerre Occidental Ogli Padilla de l’ELN (Armée de libération nationale) avait appelé à une grève armée de 72 heures dans la région du Chocó du 18 au 21 février. Cette grève est une réaction à la collaboration entre le gouvernement, l’armée et les mercenaires dans le Chocó et vise à la rendre visible. Il dénonce la « grave situation humanitaire » dans la région, dont le gouvernement est tout autant responsable que de la prolifération de paramilitaires comme le Clan del Golfo. Au cours de la grève, la guérilla a frappé les forces de sécurité, en faisant exploser quatre voitures piégées devant les commissariats des villes de Villa del Rosario et de Cucuma.

Le conflit entre l’ELN et le Clan del Golfo est présenté dans de nombreux médias comme une « lutte pour le contrôle des routes de la drogue » et des « secteurs économiques illégaux », l’ELN explique que l’avancée des paramilitaires se déroule dans le contexte des projets de l’oligarchie visant à « imposer des mégaprojets et son modèle extractiviste dans la région ». La présence massive de mercenaires sert à sécuriser leurs intérêts. L’ELN serait active dans 97 des 172 municipalités colombiennes où se pratiquent des cultures illégales de drogue. Elle ne participe pas au trafic mais lève un impôts auprès des cartels et protège les intérêts des petits paysans cultivateurs de coca.

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Buenos Aires, chaque mercredi depuis plusieurs semaines, les retraités descendent dans la rue pour revendiquer leurs droits, cette fois, la réponse du gouvernement a été une dispersion violente. Des centaines de personnes protestaient sans incident, la police, dans le cadre du protocole anti-piquets, a avancé sur les manifestants, les poussant, distribuant coups de poings et coups de matraques et bloquant leur passage. Le cortège a résisté à ces assauts, les forces de sécurité ont alors lancé des gaz lacrymogènes, forçant les manifestants à se replier. Malgré la répression, les retraités ont résisté et réussi à encercler le Congrès, rendant visible leur revendication. Le bilan est d’au moins deux personnes arrêtées, deux manifestants blessés ainsi que deux agents des forces de sécurité.

Deux chefs de guérilla et négociateurs de paix de différentes factions dissidentes des FARC ont été arrêtés à des fins d’extradition ce jeudi 13 février. Willinton Henao, alias Mocho Olmedo, négociateur de paix et membre du 33 Front d’un dissident des FARC « a été détenu en vertu d’un mandat d’arrêt en vue de son extradition vers les États-Unis ». Depuis janvier, ce front affronte l’Armée de libération nationale (ELN) dans la région de Catatumbo ( voir article ici )

Cette arrestation a eu lieu au lendemain de celle d’Andrés Rojas, alias Araña, chef de la guérilla et négociateur de paix d’une autre dissidence des FARC. L’interpellation a eu lieu peu après une conférence de presse des négociateurs. Elle est considérée comme un « piège » contre le dialogue de paix engagé avec ce guérillos. L’an passé, le gouvernement colombien avait suspendu tout ordre de capture d’Andrès Rojas, mais il faisait l’objet d’une note rouge d’Interpol. En 2024, l’Équateur avait inclus Araña sur une liste de criminels qui constituent un « objectif militaire ».

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Mercredi 12 février, la contestation contre la réforme des retraites a été sévèrement réprimée. Les manifestants contestent un projet de loi examiné par l’Assemblée nationale visant à relever l’âge légal de départ à la retraite de trois ans, à 60 ans pour les femmes et 65 ans pour les hommes. Plus de 450 manifestants ont été arrêtés, tandis que les forces de l’ordre ont violemment dispersé les rassemblements dans la capitale. Le président conservateur José Raul Mulino a qualifié les manifestants de « terroristes », légitimant ainsi une répression brutale. Malgré cette escalade, la mobilisation ne faiblit pas et les syndicats annoncent de nouvelles actions.

Des manifestations ont été organisées au Chili trois mois après la disparition de la leader mapuche et militante environnementale Julia Chuñil Catricura. Agée de 73 ans, elle est bien connue pour sa défense de 900 hectares de forêt indigène dans la commune de Máfil. En tant que militante environnementale, elle avait reçu des menaces. elle a été vue pour la dernière fois le 8 novembre de l’année dernière alors qu’elle quittait son domicile de la communauté mapuche de Putreguel, dans la commune de Máfil. Depuis lors, on ignore où elle se trouve. San Martín Chuñil affirme que sa mère a été kidnappée. La famille a déposé une plainte pour homicide, enlèvement et féminicide contre les responsables. Les Mapuches dénoncent la responsabilité du gouvernement chilien dans la disparition de Julia Chuñil.

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Óscar Eduardo Sandoval, connu sous les nom d’El Mocho ou Andrés Patiño, est décédé. Il était un des plus hauts commandants des FARC-EP colombiennes et aussi un des plus recherché. Le décès d’Andrès Patiño a été confirmé le lundi 27 janvier par les autorités colombiennes et les FARC-EP. Il commandait les FARC-EP dans le sud-ouest de la Colombie.
Le commandant Andrés Patiño ainsi que Paisa Marrano, et deux autres membres des FARC-EP sont mort lors d’un accident avec une voiture chargée d’explosifs dans la province de Cauca lors de leur parcours pour une opération dans la région.

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Le président colombien a publié un décret s’autorisant à rétablir l’ordre dans une région frontalière du Venezuela en proie à des affrontements meurtriers entre l’ELN et une dissidence des FARC. Le décret, publié vendredi, donne au président jusqu’à 270 jours pour imposer un couvre-feu, restreindre la circulation et prendre d’autres mesures qui violeraient normalement les droits civiques des Colombiens ou nécessiteraient l’approbation du Congrès. Ce décret s’applique à la région rurale de Catatumbo, à la frontière nord-est de la Colombie avec le Venezuela. Au moins 80 personnes ont été tuées et plus de 32 000 ont été forcées de fuir leur domicile ces dernières semaines.

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Moments de tension au siège du pouvoir judiciaire de la ville de Mexico ce jeudi 16 janvier, un groupe de militant.es trans et les membres d’un syndicat des Travailleus.euses Du Sexe ( TDS ) armés de marteaux ont détruit meubles de bureau, portes et vitres du tribunal pour exiger qu’un accusé de tentative de transféminicide ne soit pas libéré. Iels ont tagué à la peinture la façade et les murs intérieurs du bâtiment.« Pas un.e mort.e de plus, pas un.e mort.e de plus ! Plus de transféminicides ! », ont-iels crié encore et encore en entrant.

Les manifestant.es craignent que cette affaire reste impunie, comme c’est le cas pour la plupart des cas de féminicide et de transféminicide dans le pays. La ville de Mexico dispose pourtant d’une loi reconnaissant le transféminicide comme un crime à part entière, passible de 70 ans de prison, la corruption du système judiciaire fait qu’elle est rarement appliquée.

Natalia Lane, militante trans, a accusé le pouvoir judiciaire de promouvoir l’impunité et la violence transphobe, elle a donc exigé des peines exemplaires pour ceux qui commettent ces crimes. Vers 15h00, les deux groupes de manifestant.es se sont retiré.es après l’arrivée de dizaines de policiers anti-émeutes du Secrétariat à la sécurité des citoyens (SSC) pour protéger le bâtiment. Aucune arrestation n’a été signalée.

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