Au moins 17 personnes sont mortes (16 manifestants et un policier) et plus de 800 autres ont été blessées en Colombie lors de violences en cinq jours de manifestations contre un projet de réforme fiscale du gouvernement de droite. Le ministère de la Défense a fait état de 846 blessés et le 431 personnes interpellées. Des dégâts ont été causés à 313 établissements commerciaux, 94 banques, 69 stations de transports publics, 36 guichets bancaires automatiques et 14 péages routiers. Les manifestants sont descendus dans les rues à Bogota, Medellin (nord-ouest), Cali (sud-ouest), Barranquilla (nord) et Neiva (centre), ainsi que dans d’autres villes du pays. Sous la pression des manifestations, massives mercredi et qui se sont répétées les jours suivants, le président conservateur Ivan Duque a annoncé dimanche soir le retrait de son projet initial pour rédiger un nouveau texte, en supprimant les principaux points contestés : la hausse de la TVA sur les biens et services, ainsi que l’élargissement de la base de l’impôt sur le revenu.

Des dizaines de milliers de Colombiens ont manifesté, samedi 1er mai, pour le quatrième jour consécutif pour réclamer le retrait d’un projet de réforme fiscale, présenté par le gouvernement en pleine pandémie. Vendredi soir, le président de droite Ivan Duque, qui s’est dit prêt à réviser le projet de réforme, mais les manifestants sont redescendus dans les rues de Bogota, Medellin, Cali, Barranquilla et Neiva, ainsi que dans d’autres villes du pays. Les manifestations ne visaient pas uniquement la réforme fiscale mais toute la politique gouvernementale, et ainsi sa gestion de la pandémie.

Avec son projet initial, le gouvernement entendait collecter quelque 6,3 milliards de dollars entre 2022 et 2031. Mais il a été rejeté par l’opposition, les syndicats, les universitaires et d’autres secteurs. Les premières manifestations ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes mercredi dans plusieurs villes du pays. Certaines manifestations ont été suivies d’incidents violents, ayant fait notamment des morts et des centaines blessés et d’arrestations.

La décision du gouvernement de présenter une injonction à la Cour constitutionnelle pour imposer sa réforme des retraites, défavorable pour les travailleurs, a relancé mardi les mobilisations et protestations. Des concerts de casseroles, appelés via les réseaux sociaux, ont eu lieu dans plusieurs villes, tandis que dans certaines communes de la région métropolitaine, des barricades et des affrontements ont eu lieu. Des communes telles que Santiago Centro, Estación Central, Macul, La Florida, Recoleta, Ñuñoa, San Miguel, Huechuraba, Pudahuel, Quinta Normal, La Pintana, Cerro Navia et Independencia ont été touchées par les affrontements. Des heurts ont également eu lieu dans d’autres villes, telles que Valparaíso, Viña el Mar, Temuco, San Felipe, Antofagasta, Rancagua et Constitución, entre autres. L’avenue Guillermo Mann, dans la commune de Ñuñoa, a été l’un des points chauds des incidents nocturnes. Le 33e poste de police, situé sur cette route a été attaqué par des manifestants.

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Cela fait plus d’un mois que les prisonniers et prisonnières anarchistes du Chili sont grève de la faim (voir notre article). Parmi les actions de solidarité, des barricades enflammées ont barré des rues de la capitale, ainsi dans le quartier Simón Bolivar. La solidarité est aussi internationale: à Madrid, les vitrines d’une agence d’Iberdrola ont été caillassées en raison des intérêts économiques de cette entreprise énergétique au Chili et de ses relations avec l’État chilien.

Une manifestation contre les projets miniers de la société Agua Rica, qui s’est tenue devant ses bureaux basés à Andalgalá, s’est terminé par l’incendie desdits bureaux. Malgré un grand déploiement de gendarmes, les manifestants ont mis le feu au siège de la société minière et ont également dévasté le Conseil départemental qui a donné le feu vert au projet minier. Le personnel d’Agua Rica ont dû quitter le siège de la société par le toit. Tous les camions de l’entreprise stationnés sur le parking ont également été incendiés.

Craignant que la guérilla maoïste du PCP lance des attaques ce dimanche à l’occasion des élections générales au Pérou, les forces armées péruviennes ont déployé 7.960 soldats, dont 3.100 pour la seule zone de la vallée des rivières Apurímac, Ene et Mantaro (Vraem) où la guérilla est solidement implantée. Le PCP pourrait être tenté de faire une démonstration de force le jour du scrutin, comme il l’avait fait la veille des élections présidentielles d’avril 2016, surtout après la mort récente d’un de ses dirigeants, Jorge Quispe Palomino (voir notre article).

Rodrigo Curaqueo avait 19 ans et est décédé dans une cellule du poste de police de Quinta de Caleta Olivia, situé dans le quartier Rotary 23 de la ville de Gorosito à Santa Cruz. Des groupes d’amis de la victime, en guise de protestation, ont jeté des pierres et des cocktails Molotov sur le commissariat bondé de policiers en tenue anti-émeute. Des coups de feu ont aussi été tiré contre le commissariat (voir la vidéo).

 

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Une marche contre les féminicides, demandant justice pour le meurtre de Victoria Salazar, la femme migrante du Salvador, décédée après avoir été détenue par la police de Tulum, s’est soldée par de durs affrontements à Mexico. La manifestation est partie du monument de la Révolution encadrée de 720 policières. Au cours des affrontements, une trentaine de policières ont été blessées.

Deux soldats vénézuéliens ont été tués et neufs ont été blessé par une mine terrestre lors d’opérations contre des combattant·es des FARC le long de la frontière colombienne. Au cours des opérations, les troupes ont démantelé neuf camps tandis que neuf combattants présumés sont morts et 31 ont été faits prisonniers. Les réfugiés fuyant la zone la semaine dernière ont déclaré que l’armée vénézuélienne avait incendié des maisons et tué des civils. Ces opérations entrent dans le cadre des opérations de l’armée vénézuélienne contre les FARC-EP (voir notre article).

Combattants des FARC (archive)

Combattants des FARC (archive)

Selon l’annonce faite aujourd’hui par les autorités péruviennes, Jorge Quispe Palomino, « camarade Raul », un des deux principaux dirigeants du la guérilla maoïste du Pérou, serait mort le 27 janvier. Son décès serait dû aux suites d’une maladie rénale chronique aggravée par les blessures infligées lors de l’attaque de son campement, par un hélicoptère de l’armée, le 29 octobre dernier. Jorge Quispe Palomino, pour la capture duquel les autorités avaient promis une récompense de 2 millions de sols (470 000 euros), faisait partie de la direction du comité central du Parti Communiste Militarisé du Pérou, autrefois surnommé « Sentier Lumineux ». Le PCP n’a ni confirmé ni infirmé la nouvelle.

Jorge Quispe Palomino, le « camarade Raul »