Depuis plus d’un mois, des actes de désespoir isolés ont lieu au centre fermé 127bis: tentatives de suicide, grèves de la faim, révoltes, souvent suivis d’une mise au cachot, d’un transfert vers un autre centre fermé ou de l’expulsion de ces récalcitrants. Ce jour, plusieurs appels d’alerte: vingt cinq personnes entament une grève de la faim et de la soif pour protester:

-contre les maltraitances qu’elles subissent,
-contre les conditions de détention,
-contre le manque de soins (certains seraient très malade),
-contre les détentions arbitrairement longues,
-contre la répression qu’elles subissent,
-contre l’absence de renseignements sur leur situation,
-contre les renvois vers la Grèce, souvent suivis d’un renvoi de la Grèce vers le centre fermé en Belgique (certains ont déjà fait plusieurs aller-retour Grèce-Belgique).

Plus d’infos ici

1.

La première audience du nouveau procès contre Bahar, Kaya, Musa et Sükriye aura lieu le mercredi 7 janvier 2009 à la Cour d’Appel de Bruxelles. L’audience se déroulera dans la salle 0.23 et commencera à 9h – Rassemblement dès 8h30 sur les marches du palais. Notez cette date dès maintenant. Venez nombreux, ces militants ne doivent plus retourner en prison!

2.

La prochaine réunion du comité de soutien aux inculpés deTarnac aura lieu ce mercredi, à 20h, à la Maison de la Paix, 35 rue Van Elewijck. Réunion de rentrée particulièrement cruciale au vu de l’agenda surchargé du mois de janvier. Rappelons la semaine d’action internationale du 15 au 25 janvier. Puis la manifestation du 31 janvier à Paris.

Au cours des années 1999 et 2000, s’inspirant des méthodes mises au point en Europe contre les prisonniers révolutionnaires, l’Etat fasciste turc a mené à bien un programme de construction de prisons spéciales (de type F) conçues sur le principe de l’isolement maximal, méthodique, permanent et de longue durée. L »isole’ent comme mode de détention (plutôt que comme mode de punition temporaire) est une forme de torture blanche pratiquée tant pour ses effets à court terme (le retrait des prisonniers de la vie politique) que pour ses effets à long terme (la destruction de la santé mentale des prisonniers). De plus, l’isolement met les prisonniers à la merci des tortionnaires, alors que la détention en groupe limitait les exactions dans les prisons.

Il y avait alors 9000 prisonniers politiques en Turquie, pour moitié issus du mouvement de libération nationale du Kurdistan, pour moitié issus des organisations communistes révolutionnaires. 800 prisonnières et prisonniers appartenant à trois organisations révolutionnaires, le Parti-Front Révolutionnaire de Libération du Peuple, le Parti Communiste de Turquie Marxiste-Léniniste, et le Parti Communiste des Travailleurs de Turquie, ont commencé le 20 octobre 2000 une grève de la faim au finish pour s’opposer aux transferts dans les premières nouvelles prisons d’isolement.

Tout a été fait pour briser cette lutte. Les 19, 20 et 21 décembre 2000, la gendarmerie et les commandos de l’armée ont attaqué à l’explosif, au gaz de combat, à la grenade incendiaire et à l’arme automatique les dortoirs de vingt pénitenciers où s’étaient barricadés les prisonniers révolutionnaires. 32 prisonniers et prisonnières ont trouvés la mort dans ces assauts, les autres, le plus souvent cruellement blessés, bras et jambes cassés, ont été jetés sans soin dans les cellules-cachots des prisons de type F. Turquie, des militants turcs à Bruxelles ont appelé au jugement des assassins.

Calicot pour les prisonniers turcs

Calicot pour les prisonniers turcs

Manifestation pour les prisonniers turcs

Manifestation pour les prisonniers turcs

Le commissaire aux Droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Thomas Hammarberg, a terminé vendredi 20, une tournée d’une semaine dans les prisons, centres de rétention pour immigrés clandestins et centres fermés pour mineurs belges, mais encore dans les institutions de protection des droits de l’enfant. Objectif? Y évaluer le respect des droits de l’homme et confronter la Belgique à d’autres pays membres. Il a, à son tour, confirmé le peu réjouissant tableau belge. La surpopulation, évidemment, arrive parmi ses premières préoccupations, les prisons belges accueillant plus de 10.000 détenus pour 7.000 places. Mais Thomas Hammarberg s’est également inquiété de la santé des détenus. La prison de Forest l’aura peut-être encore plus préoccupé. Prison où les détenus se trouvent à trois dans une cellule individuelle et les rats et cafards ne sont pas rares. Bref, des conditions de détention ‘inacceptables‘, a estimé le commissaire. Thomas Hammarberg s’en était d’ailleurs entretenu avec celui qui était encore ministre de la Justice, Jo Vandeurzen. Un dialogue ‘très positif‘ et ‘la pleine conscience du ministre‘ de la gravité de la situation. Avant d’annoncer sa démission, il lui parlait d’ailleurs du programme de construction de nouvelles prisons.

Bernard Coeurvert et Pierre Tombal, plus des dj’s de renom, en bénéfit à Liège pour les inculpés de Tarnac… 2€ l’entrée. Vendredi 16 janvier 2009 au Centre social ‘La Chauve-Souris’, 62 rue Chauve-Souris à Liège (bus 53). 19h: repas (5€) 22h: concert de Bruno Coeurvert et de Pierre Normal + super dj’s (2€). Info, littérature et discussions durant toute la nuit.

Vendredi 20, un symposium était organisé à Bruxelles par les facultés de Droit pénal des universités de Leuven et Maastricht et par le comité T pour réévaluer les lois anti-terroristes actuelles. La rencontre (nous citons): ‘a mis en évidence les risques des violations de libertés civiques causées selon ces lois, bien que leur efficacité spécifique soit dans le doute.‘ Plusieurs orateurs étrangers et belges ont exprimé la critique de ces lois et leur exécution, y compris leur manque d’efficacité. Pendant le symposium, l’ancien numéro 2 du Ministère de la Justice, Claude Debrulle a demandé une révision des lois composant une législation anti-terroriste extrêmement vague et peu claire en Belgique, aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne ou en France. Claude Debrulle a vécu la genèse de lois anti-terroristes et leur incorporation à la structure d’Union Européenne après l’attaque du 9/11 aux Etats-Unis et aussi leur incorporation dans la loi belge. A ce moment-là, il avait déjà exprimé la critique des dangers de cette législation et ses abus possibles. Après ses propositions, Marc Verwhilgen, l’ancien Ministre de la Justice a essayé de le priver de ses pouvoirs mais le Conseil d’Etat avait annulé cette décision.

Jeudi 19, les travailleurs du magasin Carrefour de Gosselies (Charleroi) se sont mis en grève pour protester contre le licenciement qu’ils trouvent abusif, de la responsable des ressources humaines. Pour le personnel, la faute de la responsable des ressources humaines s’explique par le manque de clarté au niveau des heures prestées. Pour le travail du dimanche, le personnel a soit un forfait de prestation de 4 heures ou de 8 heures. Le 2 novembre dernier, la personne licenciée a fait 6h30 et a donc renseigné le forfait de 8 heures avec l’accord du directeur du magasin. A la suite de ce constat, la direction a décidé de licencier pour faute grave la responsable des ressources humaines et ce, après 35 ans de carrière. Le personnel ne pouvait accepter cette situation et s’est mis en grève jusqu’à la réintégration de la personne licenciée. Ce mardi 23 au matin, la direction de Carrefour a envoyé un huissier pour menacer d’astreinte les travailleurs qui composaient le piquet de grève. Celui-ci a du être levé, mais la grève continue.

Grève au Carrefour de Gosselies

Grève au Carrefour de Gosselies

Mercredi soir, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant le consulat de France à Liège. Lecture publique a été donnée de la lettre rédigée par les parents des inculpés de Tarnac et de la lettre remise en main propre au consul quelques minutes plus tard. Plusieurs dizaines de cartes postales à envoyer aux inculpés ont été écrites et recueillies par le comité organisateur.

N°2 du bulletin des comités de soutien aux inculpés de Tarnac au format pdf

Dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19, une voiture de ISS Cleaning à été incendiée à Schaerbeek. ISS effectue des travaux de nettoyage dans les centres fermés. Le message de revendication indique: ‘De Steenokkerzeel à Athènes, feu aux frontières, feu aux papiers, feu à l’Etat.

Une voiture de police garée devant le commissariat de Saint-Josse a été incendiée la nuit du jeudi 19 au vendredi 20. Le message de revendication indique: ‘Nous ne nous attaquons pas à la police uniquement parce qu’il arrive qu’elle tue, mais pour ce qu’elle est.

La manifestation, organisée à l’initiative d’ATTAC-ULB, a rassemblé une trentaine de personnes, étudiants et militants. Au départ, pas de calicots (mais quatre drapeaux du Bloc-M-L). La manifestation s’est rendue au carrefour de la Chaussée de Wavre et de la rue de la Paix où elle a bloqué quelques minutes la circulation avec un calicot ‘Solidarité avec la Grèce‘. L’important déploiement policier comprenait en particulier des en-civils, dont une demi-douzaine qui ont réalisé un véritable reportage vidéo et photo, allant jusqu’à provoquer des manifestants en les photographiant littéralement sous le nez. Un manifestant a mis sa main sur l’objectif d’un flic qui a crié à l’agression et téléphoné à Pol Bru pour demander du secours! Lequel secours n’est pas venu. Les flics ont également menacé de saisir la voiture qui avait amené le calicot. Tout cela dénote d’une certaine panique, entretenue sans doute par des rapports d’Europol et autres services, qui croient voir poindre un ‘Mai ’68 à Noël…