De violents incidents ont samedi opposés forces de l’ordre et manifestants lors d’un rassemblement interdit contre une « mégabassine » (une réserve d’eau géante dédiée à l’irrigation agricole). La manifestation s’était rassemblées à la Rochénard (Deux-Sèvres) à l’appel du collectif « Bassines Non merci », qui rassemble des associations environnementales, organisations syndicales et groupes anticapitalistes opposés à l’accaparement de l’eau par l’agro-industrie. Deux hélicoptères ont survolé le rassemblement à basse altitude tout au long de la journée, et de nombreux fourgons et escadrons de gendarmerie avaient été disposés dans les champs alentour. Malgré ce dispositif de 1700 gendarmes et policiers, trois cortèges distincts totalisant près de 7000 manifestants se sont élancés et sont parvenus à percer le dispositif jusqu’à rejoindre le chantier vidé préalablement de toutes ses machines. Les manifestants ont essuyés des tirs de grenades lacrymogènes, des grenades de désencerclement et des coups de matraques, tandis que les forces de sécurité subissaient des jets de projectiles divers, dont des feux d’artifices. Hier dimanche, un des tuyaux d’alimentation de la bassine a été déterrée puis démontée par les opposants.

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Un rassemblement avait été organisé hier samedi à Rennes par les fascistes de « Reconquête » qui voulaient récupérer politiquement l’affaire du meurtre de la petite Lola. Une contre-manifestation a également eu lieu dans dans l’après-midi, sans incident. Par contre, des affrontements ont eu lieu vers 21 h environ place Sainte-Anne entre plusieurs dizaines de fascistes et d’antifas. Au cours de la bagarre entre les deux groupes, deux fascistes ont été blessés, selon les autorités, et prises en charge par les pompiers. Sur place, les forces de l’ordre ont également été prises à partie et ont essuyé des jets de projectiles.

Des affrontements ont éclaté hier mardi 18 en fin de journée dans le cortège de la manifestation organisée par plusieurs syndicats pour réclamer une hausse des salaires et le respect du droit de grève. Près de 300.000 personnes ont manifesté (selon la CGT, 100.000 selon le ministère de l’Intérieur) à l’appel de la CGT, organisatrice avec FO, Solidaires, la FSU et les organisations de jeunesse Fidl, MNL, Unef et la Vie lycéenne. A Paris, le cortège – de plus de 70.000 manifestants selon la CGT, 13.000 selon la police – s’est élancé derrière une banderole appelant à des augmentations de salaires et au « respect du droit de grève ». Des incidents sont survenus en fin de journée, avec quelques vitrines brisées (ainsi un concessionnaire BMW) et des affrontements, notamment à coup de projectiles, entre des manifestants et les forces de l’ordre. Il y a eu onze interpellations à Paris, quatre en province. La CGT a elle déploré six blessés à la suite d’une charge policière. Au niveau national, pas moins de 150 manifestations ont été recensées à travers toutes les grandes villes de France.

 

Après que la cour d’appel de Paris lui a accordé la liberté conditionnelle le 22 septembre dernier, le Bayonnais Ion Parot a quitté la prison de Muret le jeudi 13 octobre au matin. La cour d’appel de Paris a notifié le 22 septembre dernier sa décision d’accorder la libération conditionnelle à Ion Parot – dont il s’agissait de la sixième demande – et à Jakes Esnal – dont c’était la seconde. Ils n’accéderont à la liberté conditionnelle qu’après une période probatoire d’un an au cours de laquelle ils seront soumis au port du bracelet électronique. Aujourd’hui âgés de 71 ans, ils ont ont passé environ 32 ans et demi derrière les barreaux. Arrêtés en avril 1990, ils avaient été condamnés comme militants d’ETA en 1997 à la réclusion à perpétuité avec Frederik « Xistor » Haranburu. Unai Parot, le frère de Ion, avait été interpellé dans l’État espagnol. Il purge actuellement sa peine à la prison de Zaballa, en Araba. Frederik Haranburu, Ion Parot et Jakes Esnal étaient libérables de 2007.

 

Le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur, fixe, pour les années 2023 à 2027, les grands axes d’évolution des forces de sécurité, ainsi que leurs budgets. Au total, une augmentation de 15 milliards d’euros du budget du ministère est programmée. Près de la moitié du budget est consacrée à la « révolution numérique » du ministère et à la modernisation des moyens de lutte contre la cybercriminalité. Parmi les projets annoncés, figurent de nouveaux outils numériques pour les forces de l’ordre (caméras-piétons et embarquées, postes mobiles…) ou encore une agence du numérique des forces de sécurité. Une ordonnance est prévue pour le déploiement du projet « réseau radio du futur ». En matière de cybersécurité, les crédits permettront de créer une école de formation cyber au sein du ministère. De plus, 1 500 cyber-patrouilleurs seront déployés. Le projet de loi renforce la filière investigation en simplifiant la procédure pénale : tous les nouveaux policiers et gendarmes seront formés aux fonctions d’officier de police judiciaire (OPJ), des assistants d’enquête sont créés.

Avec une hausse de près de 22% de son budget en 5 ans, le ministère de l’intérieur a aussi pour objectisf (entre autres) de :
– doubler la présence des forces de l’ordre sur le terrain d’ici 2030, via notamment la suppression de missions périphériques (comme le transfert de détenus) ou la simplification des procédures ;
– mettre en place 200 nouvelles brigades de gendarmerie (fixes et mobiles) en zone rurale ou périurbaine ;
– tripler les crédits du fonds interministériel dédiés à la vidéo-protection pour aider les communes à installer des caméras ;
– doter de nouveaux matériels (véhicules, armements…) les forces de l’ordre et renforcer leur formation (doublement du temps de formation, nouvelle Académie de police…) ;
– constituer 11 nouvelles unités de forces mobiles (UFM) spécialisées.
Sur le projet de loi lui-même, plusieurs amendements ont été adoptés afin de durcir les peines sanctionnant les refus d’obtempérer, les rodéos urbains et les violences contres les élus. Un vote solennel sur l’ensemble du texte doit avoir lieu le 18 octobre 2022.

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Ce mardi, près de 150 élèves du lycée Joliot-Curie de Nanterre avaient organisé un blocus, après avoir manifesté pacifiquement une première fois lundi. Ils protestaient contre la mutation d’un enseignant syndicaliste. La police est intervenue sur les lieux et ont fait usage de matraques et de gaz lacrymogène. Vers 11 heures, soit quatre heures après les premières fouilles, les policiers présents ont à nouveau chargé les élèves d’une violence inouïe. Ils ont essuyé des jets de projectiles et des tirs de feux d’artifices. 14 personnes (dont dix lycéens de l’établissement) ont été interpellés et placés en garde à vue. A la suite de quoi des parents se sont rassemblés mardi soir devant le commissariat de Nanterre pour exiger leur libération (photo). Le maire de la ville a lui reçu certains parents. Cinq interpellés étaient toujours en garde à vue ce mardi pour « attroupement armé par des individus masqués, outrages et violences volontaires aggravées par armes, en réunion et sur personne dépositaire de l’autorité publique ».

Vincenzo Vecchi a été condamné en Italie à douze ans et demi de prison pour avoir manifesté contre le G8 à Gènes en 2001, au nom d’une loi datant du fascisme et toujours d’application. Celle-ci punit du crime de dévastation et pillage toute personne qui participe à une manifestation au cours de laquelle des dégradations ont eu lieu. Réfugié en France, l’Italie demande son extradition via un mandat d’arrêt européen et la Cour de Justice de l’Union européenne qui va dans son sens. La comparution en cassation de Vincenzo a eu lieu à Paris ce mardi 11 octobre. La Cour de cassation a mis en délibéré sa décision sur l’exécution du mandat d’arrêt européen, elle tranchera le 29 novembre. Environ 200 personnes étaient présentes devant le palais de justice de Paris pour l’audience de la cour de cassation. La veille, ce lundi 10 octobre, un rassemblement de soutien avait eu lieu à Rennes. A Bruxelles, un collage solidaire a eu lieu sur la Chambre de commerce belgo-italienne, 113 avenue Henri Jaspar (Saint-Gilles).

Deux mois de prison avec sursis avaient été requis par la procureure contre Josiane Clépier, médecin généraliste, Christiane Blondin, ophtalmologiste, et Alexander Samuel, biologiste. Ils avaient réalisé des prélèvements sur des personnes intoxiquées par des gaz lacrymogènes en 2019, en plein cœur du mouvement des Gilets jaunes dans le but d’évaluer la dangerosité des gaz lacrymogènes, suspectés d’exposer les manifestants à des doses nocives de cyanure.

Le parquet avait ouvert une enquête après la diffusion sur internet d’une vidéo les montrant en train de réaliser des prélèvements. Ces prises de sang « sauvages » risquaient de mettre en danger la vie d’autrui, selon les autorités… Toutes les personnes impliquées étaient consentantes, avaient des ordonnances, et les prises de sang étaient faites par des professionnels. Les trois scientifiques étaient passées devant le tribunal correctionnel de Paris, en juin. Le jugement a été rendu le 8 septembre (nos excuses pour le retard) : relaxe. « J’espère que, dorénavant, on pourra s’intéresser au vrai problème de fond : des gens exposés au gaz lacrymogène se retrouvent avec des niveaux élevés de cyanure dans le sang et des conséquences potentielles sur leur santé », a commenté Alexander Samuel.

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Le 4 octobre au matin, quatre salariés de RTE, la filiale d’EDF chargée du transport d’électricité ont été perquisitionnés et arrêtés. Ils ont été conduits par les agents de la Sécurité intérieure au siège de la DGSI, les services de renseignements, à Levallois-Perret. Tous les qutre sont membres de la CGT et ont participé à un mouvement de grève national qui a commencé fin février dernier et s’est arrêté en juin. La revendication était principalement salariale. Une des pratiques des luttes syndicales du secteur est de « passer des postes en local »: les grévistes peuvent rendre invisible du réseau internet les transformateurs qui permettent de transmettre le courant. Ainsi, le centre de commande ne peut plus les diriger à distance et est obligé d’envoyer un technicien, ce qui entraîne des déplacements, des coûts. Cette méthode est pratiquée depuis au moins 30 ans chaque fois qu’il y a un mouvement social et elle n’a aucune incidence sur le réseau électrique.

Pendant le mouvement de grève qui a duré environ quatre mois, 24 postes sur 369 ont été « passés en local » dans le Nord de la France, soit 6,5% du réseau. La direction de RTE reproche au quatuor de la CGT d’avoir participé au mouvement social (sans avoir la preuve qu’ils aient eux-mêmes invisibilisé les transformateurs. Ils ont été mis à pied début septembre à titre conservatoire. Une mesure qui suspend le salaire et peut durer un mois maximum avant qu’il y ait un entretien préalable à toute sanction disciplinaire. Mais l’affaire ne s’est pas arrêtée là. Car sans que les syndicalistes le sachent, la filiale d’EDF a déposé une plainte au parquet de Lille, qui a ensuite été transférée au parquet de Paris. Pour cette vingtaine de postes passés en local informatiquement, une enquête a été ouverte le 29 juillet 2022 pour des chefs « d’entrave à un système de traitement de données, sabotage informatique, accès et maintien frauduleux dans un système de traitement automatisé de données, introduction, modification et suppression de données d’un tel système ». La DGSI a donc débarqué chez les quatre salariés et les a qualifiés de « cybercriminels en bande organisée ».

Plus de 3 000 personnes ont manifesté jeudi 29 septembre 2022 à Rennes à l’appel des syndicats (CGT, FO, FSU, Solidaires, Union pirate et Fédération des syndicats étudiants), pour dénoncer les « salaires et pensions de misère », face aux « profits du grand patronat qui s’accumulent ». En fin de journée un rassemblement musical démarre, en soutien aux free party (à proximité de Rennes,, deux fêtes ont été réprimés avec une extrême violence, à Redon et Lieuron ces derniers mois, causant de nombreuses arrestations, blessures et mutilations, et dans la ville voisine, Nantes, un jeune est mort noyé lors de la fête de la musique).

Vers 22 h 30, un groupe de personnes, dont une cinquantaine tout de noir vêtu, encagoulés et avec des parapluies, se rassemble cours du Vieux Saint-Etienne. La police charge et gaze lors d’affrontements sporadiques. Un feu est ensuite allumé Place Sainte-Anne, en plein cœur de la ville, alimenté par des conteneurs à poubelles, des chaises, du mobilier urbain et autres objets (photo). Des centaines de personnes s’y regroupent, écoutant de la musique. Une banderole affiche: «Pour une fête libre et sauvage, soutien aux inculpés de la teuf». Vers 23 h 15, les policiers arrivent par la rue d’Échange et tirent des grenades lacrymogènes pour disperser la foule. Les manifestants répliquent par des jets de projectiles divers puis par des tirs tendus de mortiers visant les forces de l’ordre. Puis après un face-à-face tendu les policiers chargent. La place, saturée de gaz lacrymogène, se vide. Les pompiers éteignent le feu. La emprunte la rue Le-Bastard et pille plusieurs chantiers. Un nouveau feu est allumé au milieu de la place de la mairie. La police charge et gaze à nouveau. Vers 1 h, les manifestants sont repoussés vers la place de la République où ils se dispersent.