En novembre 2025, au moins 260 prisonniers ont été exécutés dans les prisons iraniennes, soit une augmentation de 106 % par rapport à novembre 2024, marquant le nombre mensuel le plus élevé enregistré en Iran depuis vingt ans. La majorité des exécutions sont restées non annoncées officiellement, certaines ayant été réalisées en secret sans prévenir les familles. Parmi les prisonniers exécutés, 43 étaient Lor, 35 Kurdes, 22 Turcs et 13 Arabes, soulignant la présence de minorités ethniques parmi les victimes.

Selon une enquête de CNN, des Palestiniens portés disparus depuis l’été après avoir tenté de récupérer de l’aide humanitaire près du point de passage de Zikim, au nord de Gaza, auraient été tués par des tirs israéliens. Leurs corps auraient ensuite été enterrés dans des fosses ou abandonnés sur place, parfois dévorés par des chiens. L’analyse de centaines de vidéos, de témoignages de travailleurs humanitaires, de chauffeurs gazaouis et de deux soldats israéliens, ainsi que d’images satellites, montre une présence constante de bulldozers de l’armée israélienne dans la zone et des traces de terrassement sans justification. Ces pratiques constituent des crimes de guerre. L’armée israélienne nie avoir « retiré » des corps à l’aide de bulldozers, mais n’a pas répondu sur l’usage de ces engins pour les enterrer. Les témoins décrivent la zone comme un « triangle des Bermudes » où les corps s’accumulent sans possibilité de récupération.

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Les autorités iraniennes ont récemment poursuivi plusieurs femmes kurdes et iraniennes. À Sînê, Şeyda Ezîzî a été condamnée à trois ans de prison pour « atteinte à la sécurité nationale » après avoir été détenue sans mandat pendant douze jours. Par ailleurs, deux prisonnières politiques de la prison d’Evin, Merziye Farisî et Ferûx Teqî Pûr, arrêtées lors des manifestations « Jin, Jiyan, Azadî » en 2023 et condamnées à quinze ans d’emprisonnement, souffrent de problèmes de santé tout en subissant une politique de négligence médicale des autorités pénitentaires.

En Tunisie ce 28 novembre, la cour d’appel a rendu son verdict dans le vaste procès pour « complot contre la sûreté de l’État », condamnant trente-sept personnes (dont des figures de l’opposition) à des peines allant de cinq à quarante-cinq ans de prison. Trois personnes ont été acquittées, tandis que d’autres ont vu leur peine soit aggravée, soit légèrement réduite, certaines assorties d’amendes. La plupart des prévenus, détenus depuis plus de deux ans et demi, ont refusé de comparaître par visioconférence, tandis que d’autres sont en exil.

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La défenseure des droits beloucs Turan Halamzahi a annoncé qu’elle allait purger une peine de six mois de prison, n’ayant pas les moyens de payer une amende de 400 millions de tomans. Cette sanction lui a été infligée par le tribunal de Zahedan pour « trouble à l’ordre public » et « propagande contre le régime ». En réalité, son « crime » consistait à soutenir les familles des victimes du « Vendredi sanglant » de 2022 à Zahedan et Qasn, un massacre ayant fait de nombreuses victimes dans le Baloutchistan iranien. Les Beloucs, vivant principalement dans cette région qui s’étend également sur le sud-ouest du Pakistan et une partie de l’Afghanistan, sont fréquemment soumis à une répression politique et administrative, notamment avec un accès très limité aux services publics.

À Tunis, plusieurs milliers de personnes ont défilé le 22 novembre à l’appel du comité de défense d’Ahmed Souab, avocat condamné à cinq ans de prison pour ses critiques du système judiciaire (voir notre article), afin de dénoncer les injustices et réclamer la libération de journalistes, d’opposants et d’acteurs humanitaires détenus. La marche, l’une des plus importantes de ces derniers mois, a fait halte devant le Groupe chimique tunisien, accusé de pollution à Gabès, puis devant le syndicat des journalistes SNJT, qui dénonce une répression accrue.

Âgé de 72 ans et secrétaire général emprisonné du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), Ahmad Sa’adat a été violemment battu lors de son transfert d’une cellule d’isolement de la prison de Megiddo vers celle de Ganot, un lieu où de nombreux dirigeants de prisonniers subissent régulièrement mauvais traitements, torture et privations. Déjà affaibli par une perte de poids liée à une politique de famine imposée aux détenus, il avait été harcelé, menacé et privé d’hygiène, contractant notamment la gale, maladie répandue dans les prisons faute de soins (voir notre article). L’isolement extrême à Ganot, où visites familiales et juridiques sont largement interdites, empêche de révéler pleinement ces abus, tandis que de nombreux prisonniers, y compris des personnes arrêtées à Gaza, subissent torture physique et psychologique, violences sexuelles, privations alimentaires et soins médicaux insuffisants, avec des dizaines de décès signalés en détention au cours des deux dernières années.

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La soirée d’hier co-organisée à Saint-Gilles par le PCP, School of the revolution, C3, l’UPB et notre Secours rouge autour de la projection de To kill a war machine a été l’occasion pour l’assistance d’une cinquantaine de personnes de répondre à l’appel des proches de Palestine Action à écrire à leurs prisonnier·es (photo). Nous relayons ici les informations pour continuer à répondre à cet appel : Adresses et conseils

Le militant égypto-britannique Alaa Abdel Fattah a été interdit de quitter le Caire. Sorti de prison le mois dernier (voir notre article), il devait se rendre à Londres pour la remise du prix des droits de l’Homme Magnitsky. C’est à l’aéroport qu’il a appris qu’il n’était pas autorisé à voyager, les services de contrôle des passeports égyptiens l’ont empêché d’embarquer sur son vol ce vendredi 14 novembre. Libéré en septembre 2024, son statut, notamment son droit de voyager entre la Grande-Bretagne et l’Égypte, était resté flou.

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Le vendredi 7 novembre à Beyrouth, le dirigeant de gauche bahreïni Ibrahim Sharif a participé à la 34e session de la Conférence nationale arabe avec la participation de plus de 250 personnalités arabes dont le communiste libanais Georges Abdallah ou encore la dirigeante du FPLP et féministe palestinienne Mariam Abu Daqqa. Dès son retour et son arrivée à l’aéroport de Manama, il a été arrêté sous prétexte de diffuser de « fausses informations via les réseaux sociaux et de tenir des propos offensants à l’égard des pays arabes frères et de leurs dirigeants ». Aujourd’hui, il est détenu depuis une semaine dans l’attente d’une enquête. Déjà en 2011, il avait été arrêté et placé en détention pour son rôle présumé dans le soulèvement populaire qui avait embrassé Bahreïn puis libéré en juin 2015 suite à une campagne internationale de soutien. Par ailleurs, il a été secrétaire général de la National Democratic Action Society (Wa’ad), un parti laïque de gauche dissous par un tribunal bahreïni en mai 2017.