Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a demandé à ses ministres de la Défense, de la Sécurité nationale et des Finances de libérer des places dans les prisons de l’État hébreu en prévision de l’arrestation de milliers de Palestiniens supplémentaires cette année. Le service de sécurité intérieure, Shin Bet, avait ordonné que beaucoup plus de “terroristes” soient arrêtés à Gaza et qu’Israël n’aurait pas de geôles disponibles pour eux si rien ne bouge. Depuis  le 7 octobre, l’armée israélienne a arrêté 7 530 Palestiniens, dont certains avaient été libérés, alors que d’autres sont toujours en détention. L’armée israélienne a également intensifié ses incursions et ses interpellations en Cisjordanie au cours de la même période, provoquant des affrontements avec les Palestiniens, qui ont fait 425 Palestiniens tués et environ 4 700 blessés, selon le ministère palestinien de la Santé. Des milliers de Palestiniens séjournent actuellement dans des prisons israéliennes, sans avoir été jugés, et de nombreux cas de tortures au sein des établissements pénitentiaires d’Israël ont été établis.

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Mohammad Ahmed Rateb Al-Sabbar, 21 ans, qui était en détention administrative (sans jugement) depuis le mois de mai 2022, est mort dans les prisons d’occupation israélienne. Al-Sabbar, du village al-Dhahirya au sud d’Hébron, est le huitième détenu décédé dans les prisons israéliennes depuis le début de l’agression israélienne sur la Bande de Gaza, le 7 octobre dernier. Les conditions de détention se sont fortement dégradées dans les prisons insraéliennes: mauvais traitements et refus de soin médicaux y sont désormais de règle…

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Pour le 121e jour, l’agression israélienne contre la bande de Gaza se poursuit, par voie terrestre, maritime et aérienne. 27 365 personnes identifiées ont été tuées, dont une majorité de femmes et d’enfants, en plus de 66 630 blessés, tandis que plus de 8 000 sont toujours portés disparus, sous les décombres et sur les routes. Les crimes de guerre sont systématiques. Loin de se borner à bombarder les bâtiments susceptibles d’abriter des combattants de la résistance, l’armée israélienne détruit tout avec des explosifs et des bulldozer: école, cimetière, habitations, hôpitaux. L’armée israélienne aurait déjà utilisé des centaines de tonnes d’explosifs à Gaza et aurait, ces dernières semaines, acheté des dizaines de milliers d’explosifs de démolition et de mines. Dans les territoires qu’ils contrôlent, les militaires israéliens rassemblent le mobilier des logements des Palestiniens qui ont fuit les combat et y mettent le feu. Les Israéliens ont également commencer à déverser de l’eau de mer dans les tunnels, en sachant que cela ne pourra que rendre l’eau de la nappe phréatique impropre à la consommation. Enfin, les Israéliens et leurs relais politiques en Europe et aux USA tentent de supprimer toute aide aux réfugiés palestiniens, en proscrivant les organisations d’aide aux réfugiés.

 

Attaquer des prisonniers sans défense est une méthode connue du régime pour les briser. Dimanche 28 janvier, la garde anti-émeute, épaulée d’agents du ministère du renseignement, a lancé un raid contre l’unité 4 de la prison de Qezelhessar, agressant et blessant les prisonniers politiques et détruisant leurs biens. En scandant « à bas Khamenei », « à bas le dictateur » et « Khamenei, traître, nous t’enterrerons », les prisonniers ont résisté et réussi à chasser les agresseurs. Au cours de cette agression, cinq prisonniers ont été blessés.

La prison de Qezelhessar

 

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Les prisonniers politiques kurdes Mohsen Mazlum, Mohammad Faramarzi, Wafa Azarbar et Pzhman Fatehi, ont été exécutés lundi matin après avoir été été détenus pendant 19 mois. Après une rencontre émouvante et unique avec leurs familles dimanche dernier, les prisonniers ont ensuite été transférés de la prison d’Evin à la prison de Qzalhisar à Kraj, où l’exécution a eu lieu. Les quatre militants avaient « disparu » il y a un an et demi, enlevés et torturés par le Service Secret iranien dans la métropole kurde orientale d’Urmia (Ûrmiye) en juillet 2022. Bien que l’organisation Komala ait nié que les quatre hommes aient planifié un attentat à la bombe à Ispahan, qu’aucune arme ni explosif n’ait été trouvé sur eux, et qu’ils n’aient pas été impliqués dans des activités d’espionnage mais actifs politiquement au sein du mouvement de gauche, ils ont été condamnés à mort sans preuve concrète. Aucune représentation légale n’a été autorisée lors du procès. Tous les appels ont été rejetés, menant à l’exécution de ces hommes lundi matin.

Les forces de la résistance à Gaza continuent à s’opposer à l’avance israélienne malgré leur infériorité  en nombre et en armes, et malgré le fait que l’occupant pratique systématiquement des crimes de guerre, assassinant des personnes qui se rendent (ce qui les a amené à abattre leurs propres otages évadés!) et pratiquant des bombardements massifs et génocidaires ayant déjà tués 25000 personnes – des civils désarmés dans leur immense majorité. Plus de 200 soldats des forces d’occupation ont été tués dont 24 hier lundi dans le sud de la bande de Gaza. Pour des raisons évidentes de propagande, les médias ne parlent que de la résistance du Hamas, mais sept autres grandes organisations politico-militaires, embrassant tout le spectre politique national palestinien, de la gauche laïque à la droite islamiste, défendent Gaza contre l’invasion israélienne, dont le FPLP, le FDLP ou les Brigades Al-Nasser Salah ad-Din (formées par d’anciens membres du Fatah participant aux Comités populaires de résistances).

Combattantes du FPLP à Gaza

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Depuis le 7 octobre 2023, 22 600 Palestiniens ont été tués par les Israéliens dont 9 000 enfants et 5300 femmes. 57 910 Palestiniens ont été blessés et on estime à 7 000 ceux sont toujours portés disparus sous les décombres. La quantité d’aide qui arrive à Gaza est largement insuffisante, les routes étant endommagées, les convois tirés, les installations médicales attaquées sans relâche, les approvisionnements en rupture totale et les gens en quête de sécurité inondés. La bande de Gaza souffre de coupures d’électricité et de communication. 85% de la population de Gaza (environ 1,93 million de civils) sont déplacés de force. Près de 1,2 million de déplacés internes ont été enregistrés dans les camps de l’ONU, principalement dans le sud de la bande de Gaza.

9 des 36 des hôpitaux de Gaza fonctionnent (partiellement) ainsi que seulement 19 des 72 des centres de soins de santé primaires. Plus de 5 300 personnes confrontées à des conditions médicales graves et complexes devraient être évacuées. L’effondrement du système médical de Gaza touche plus de 485 000 personnes souffrant de troubles de santé mentale, 225 000 personnes d’hypertension, 45 000 de maladies cardiovasculaires, 71 000 de diabète, et plus de 2000 personnes du cancer. Sont aussi touchés les nourrissons et les 52 000 femmes enceintes. Plus de 360 ​​000 cas de maladies infectieuses ont été enregistrés dans les seuls camps de l’ONU.

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La commission de la Sécurité nationale Knesset a voté à l’unanimité pour prolonger « l’état d’urgence carcéral » d’Israël jusqu’à la mi-janvier, permettant ainsi au système correctionnel du pays de continuer à héberger des prisonniers dans des conditions qui seraient autrement considérées comme illégalement précaires. En novembre, les députés israéliens avaient adopté un projet de loi autorisant le gouvernement à déclarer l’état d’urgence, ouvrant ainsi la voie à la levée temporaire des restrictions sur les conditions d’hébergement des prisonniers. Depuis lors, l’Administration pénitentiaire israélienne a averti que la forte augmentation du nombre de prisonniers depuis le début de la guerre a mis à rude épreuve la capacité du système. 19 756 prisonniers étaient détenus le 1er janvier dans les prisons israéliennes, soit 3 400 de plus qu’en octobre. Ce chiffre est très proche du maximum de 20 000 détenus que le système peut gérer et est nettement supérieur à la population carcérale maximale de 14 500 détenus en dehors des périodes d’urgence. Les prisonniers vivent dans des espaces de moins de trois mètres carrés par prisonnier.

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Les forces armées marocaines auraient mené ce mardi des attaques de drones à la frontière entre le Sahara occidental et la Mauritanie, touchant des véhicules civils transportant des personnes. La première a eu lieu dans la ville de Mijek, où des centaines de Sahraouis et de Mauritaniens extraient de l’or dans une mine. La seconde attaque, survenue dans la même ville moins de deux heures après la première. Il semblerait que ces attaques ont fait des dégâts matériels, mais aucune perte en vie humaine. L’aviation marocaine s’est équipée de plus de 200 drones de fabrication américaine (Pretador, Sea Gardian…), israélienne (Hermes, Heron, Harfang…), turque (Bayraktar) et chinoise (Wing Loon).

Alors que le régime marocain est compromis de toutes les manières avec Israël, les Marocains ont multiplié les rassemblements de solidarité avec les Palestiniens. La dernière action de solidarité avec le peuple palestinien était un cortège de motos organisé dimanche par un groupe de jeunes brandissant des drapeaux palestiniens. Les forces de sécurité les ont encerclé, ont arraché les drapeaux palestiniens et maltraité les manifestants, faisant trois blessés parmi eux. Ce n’est pas la première fois que le régime réprime des marches de protestation dénonçant l’agression contre Gaza et exigeant la nécessité d’annuler tous les accords de normalisation conclus par Rabat avec Israël. Les forces de sécurité sont intervenus violemment à plusieurs reprises contre des manifestants, comme à Meknès ou à Taza, pour exprimer leur solidarité avec les Palestiniens.