Au départ, AppCloud n’était qu’une gêne en plus pour les utilisateurs de Galaxy A, M et F : un service qui affiche des recommandations d’applications lors de la configuration du téléphone et qui est bien difficile à désactiver. Pour Samsung, c’est une source de revenus additionnels sur certains modèles aux marges très faibles. Mais l’entreprise qui développe AppCloud est ironSource, fondée en Israël et désormais propriété de Unity. AppCloud est profondément intégré au système, il ne peut normalement pas être désinstallé, et même sa désactivation peut être annulée par une simple mise à jour. La suppression nécessite des commandes ADB, une manipulation hors de portée de la majorité des utilisateurs. Selon une organisation libanaise de défense des droits numériques, SMEX, qui a adressé une lettre ouverte à Samsung, AppCloud collecte « des données sensibles », dont des informations biométriques, des adresses IP et des identifiants uniques, le tout sans consentement explicite. Ni Samsung ni ironSource n’ont publié de politique de confidentialité claire pour AppCloud, et l’utilisateur n’a aucun moyen simple d’y échapper. Les pratiques passées d’ironSource ajoutent à la suspicion : son ancien service « installCore », utilisé autrefois sur Windows et macOS, avait permis l’installation de logiciels tiers sans information explicite, au point d’être classé comme « programme potentiellement indésirable » par plusieurs outils anti-malware.

Pour le 22 novembre à Toulouse, voici les noms d’avocates disponibles en cas d’arrestations : Charlotte Cambon, Océane Chotel et Antoine Ramognino. Pour désigner un·e avocat·e en garde à vue, vous avez juste besoin de son nom et son barreau. Vous pouvez désigner un de ces avocat·es du barreau de Toulouse. Si absent·es, prenez le/la commis d’office et on n’oublie pas : on a rien à déclarer ! Voir aussi notre « Petit guide légal des manifestant·es ».

Le 18 novembre 2025, les huit détenus anarchistes inculpés dans l’affaire dite de « l’Étoile du chaos » ont comparu pour la première fois devant un tribunal le 18 novembre 2025. Ils ont donc été transférés au centre de détention du parquet. Accusés d’avoir jeté des pierres sur des policiers et causé quelque 2 milliards de roupies de dégâts lors de la manifestation du 30 août (voir notre article), ils sont poursuivis pour violences publiques, résistance collective et dégradations au titre des articles 170, 214 et 406 du code pénal. Les huit — Muhamad Subhan, Eli Yana, Muhamad Vansa Alfarisi, Muhamad Rifa Aditya, Veri Kurniawan Kusuma, Joy Erlando Pandiangan, Muhamad Jalaludin Mukhlis et Jatnika Alang Ramdani Septiawan — affirment avoir été torturés afin de les contraindre à avouer.

Pour leur écrire en anglais ou en indonésien : [Nom] · JI. Jakarta n°42-44 · Kebonwaru, Kec. Batununggal · Kota Bandung, Jawa Barat · Indonésie

Le poète algérien Mohamed Tadjadit, figure du Hirak, est détenu depuis janvier et en grève de la faim depuis plusieurs jours pour dénoncer ses conditions de détention. Condamné le 11 novembre à cinq ans de prison pour des accusations de « soutien au terrorisme », il doit comparaître de nouveau le 30 novembre pour « complot visant à inciter les citoyens contre l’État », un chef passible de la peine de mort — bien que l’Algérie n’exécute plus depuis 1993. Tadjadit sera jugé aux côtés de douze autres militants, tandis que les appels internationaux pour sa libération se multiplient.

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Dans un communiqué publié le 21 novembre 2025, les Éditions du Bout de la Ville dénoncent le transfert punitif de Moben, auteur et prisonnier, vers le nouveau quartier de haute sécurité de Condé-sur-Sarthe (QLCO) après la parution de Mange ta peine, un livre de cuisine décrivant aussi la réalité de l’isolement carcéral (voir ici). Bien que l’ouvrage ait été réalisé via des échanges téléphoniques légaux, l’administration pénitentiaire lui reproche d’avoir contourné le contrôle et l’a aussitôt placé à l’isolement avant son transfert, officiellement justifié par des « risques d’évasion ». Ce transfert va priver Moben de contacts directs avec ses proches et aggrave ses conditions de détention, alors qu’il est en fin de peine. L’éditeur dénonce une décision politique liée à la campagne du gouvernement pour promouvoir les nouveaux quartiers de haute sécurité (voir notre article).

En visite à la prison de La Santé le 21 novembre 2025, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a annoncé le plan « zéro portable en prison », inspiré de la législation antimafia italienne et testé dans six établissements avant une généralisation nationale. Doté de 29 millions d’euros, le dispositif prévoit scanners, portiques à ondes, brouilleurs, couverture des cours de promenade et le recrutement de mille agents pénitentiaires pour rendre les prisons « étanches » aux téléphones. Cette offensive s’inscrit dans un durcissement sécuritaire plus large, justifié par la « guerre contre le narcotrafic » et accompagné de projets de prisons de haute sécurité, de création d’une police pénitentiaire et d’opérations répressives accrues (voir notre article).

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Après un nouveau report, le grand procès de Dresde contre sept militant·es antifascistes s’ouvre le 25 novembre 2025 devant la Cour régionale supérieure. L’affaire combine deux volets majeurs de la répression actuelle : d’une part, des accusations liées au « complexe de Budapest », après des affrontements ayant blessé des néonazis en marge d’un rassemblement fasciste à Budapest en janvier 2023, qui ont déjà conduit à une chasse internationale et à de lourdes condamnations, comme celle de la militante Hanna à cinq ans de prison (voir notre article). D’autre part, les prévenus sont accusés d’agressions dans plusieurs villes de Saxe et de Thuringe. Au cœur du dossier se trouve l’utilisation de l’article 129 du code pénal allemand sur la « criminalité organisée », instrument régulièrement utilisé pour criminaliser la gauche révolutionnaire, auquel s’ajoutent des charges comme blessures graves, dégradations ou vol, et même des accusations de tentative de meurtre déjà rejetées dans un précédent procès. Avec 132 audiences prévues jusqu’à l’été 2027, ce procès contre Johann, Paul, Henry, Tobias, Thomas, Melissa et Julian s’annonce comme l’un des plus vastes menés contre des antifascistes depuis des décennies.

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Après l’assassinat de Mehdi Kessaci à Marseille, le gouvernement a durci son discours sécuritaire en qualifiant le narcotrafic de menace « équivalente au terrorisme ». Les ministres de la Justice et de l’Intérieur, respectivement Darmanin et Nuñez, ont annoncé une série de mesures : envoi de renforts supplémentaires de magistrats et de greffiers, intensification des opérations policières dans les quartiers populaires, multiplication des perquisitions en prison — notamment aux Baumettes — et promesse de « nettoyer » les établissements pénitentiaires déjà surpeuplés. Le gouvernement prévoit aussi une hausse massive des extraditions de trafiquants à l’étranger, l’ouverture de nouvelles prisons de haute sécurité, ainsi que le lancement, le 1er janvier, d’un Parquet national anticriminalité organisée (PNACO) doté de moyens renforcés. Le PS a appuyé cette offensive sécuritaire en appelant à une « mobilisation nationale » et à un débat parlementaire sur le narcotrafic. L’ensemble s’inscrit dans un virage répressif accéléré, justifié par la construction du « narcotrafic » comme nouvel ennemi intérieur (voir notre article).

Pour la troisième journée consécutive, l’Université Cheikh Anta Diop est le théâtre de violents affrontements entre étudiants et forces de sécurité, alors que la colère monte face au non-paiement des bourses. Dès l’aube, le campus s’est de nouveau transformé en champ de bataille : tirs massifs de gaz lacrymogènes par les Forces de défense et de sécurité (FDS), barrages, jets de projectiles et regroupements déterminés d’étudiants.

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Le 19 novembre 2025, le Tribunal constitutionnel allemand a jugé illégale la perquisition menée en janvier 2023 contre Radio Dreyeckland à Freiburg, estimant qu’elle portait atteinte à la liberté de la presse et de diffusion. L’opération visait des journalistes ainsi que les locaux de la station après la publication d’une brève contenant un lien vers un ancien archivage public de la plateforme contestataire linksunten.indymedia, que le parquet présentait comme une « soutien à une organisation interdite ». Les perquisitions, fondées sur des soupçons jugés trop vagues, avaient permis la saisie de matériel et illustré la manière dont un média critique peut devenir la cible de la répression.

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