Dans la nuit de dimanche à lundi, les véhicules garés sur le parking du centre de formation des gardiens de prison, basé à Agen (Lot-et-Garonne) ont été incendiés. Plus de 1000 élèves ont dû être évacués des bâtiments situés proches du sinistre. Sur place, dix-huit sapeurs pompiers ont été mobilisés. Ce lundi matin, les policiers agenais débutent les investigations. Selon les premiers éléments recueillis, la piste criminelle est envisagée. Il semblerait que les incendiaires aient fait usage de cocktails molotov.

À Milan, samedi 13 avril, la solidarité avec le peuple palestinien s’est heurtée de plein fouet à la répression de l’État italien. Des milliers de manifestant·es, venu·es de toute l’Italie, ont marché pour exiger l’arrêt immédiat du massacre à Gaza et  dénoncer l’implication du gouvernement Meloni dans la guerre coloniale d’Israël. La colère était vive dans les cortèges, les banderoles explicites :  «Meloni complice de génocide», «Du Tigré à Gaza, la même guerre coloniale». Dans une stratégie de la tension orchestrée pour faire peur et décourager, les unités anti-émeutes se sont avancées vers  la foule, cherchant l’affrontement. Sous les fumigènes et les cris de «Tutti odiano la polizia » ( tout le monde déteste la police), les forces de l’ordre ont donné des coups de boucliers, des coups de matraques, sept personnes ont été arrêtées, on dénombre plusieurs blessé.es. Malgré la répression, la foule est restée présente, solidaire, enragée.

5 personnes ont reçu des Sanctions Administratives Communales (SAC), ces sanctions peuvent aller jusqu’à 500 euros, elles ont été dressées par l’Officier de Police Judiciaire de la cellule radicalisme de la Ville de Bruxelles. 2 internautes ont été convoqués au commissariat et interrogés pour avoir émis des critiques ou dénoncé des violences policières sur Instagram. Ils ont été sanctionnés par l’administration, pour avoir partagé dans leurs stories éphémères l’expression populaire «  ACAB » pour« All Cops Are Bastards » ( voir nos notes ici ), suite à une expulsion violente de sans-papiers palestiniens. Une des SAC a abouti à une peine de 1 jour de travaux forcés (Peine de Travail Autonome) et une autre à 270 euros d’amende.

Des affrontements ont éclaté ce vendredi 12 avril, à Amsterdam, entre la police et des manifestants pro-palestiniens. Les manifestants défilaient dans le quartier financier de la ville pour dénoncer les multinationales qui profitent de leurs liens avec les banques, les fabricants d’armes et d’autres industries complices du conflit et de l’occupation par l’État israélien, alors que les Palestiniens subissent les effets dévastateurs de la guerre. Lors de la manifestation, des pancartes portant des messages tels que « Plus d’universités à Gaza », « Assez » ont été brandies. Le cortège s’est retrouvé face à un important cordon policier que les manifestants ont tenté de franchir. Les forces de l’ordre sont intervenues et ont procédé à plusieurs arrestations.

Des chercheurs de l’université de Columbia ont démontré, grâce à l’intelligence artificielle, que les empreintes digitales possèdent une signature commune à tous les doigts d’un même individu. L’équipe de Columbia a entraîné une intelligence artificielle sur des centaines d’empreintes digitales provenant de différentes personnes. Au fil de cet apprentissage, l’IA a développé la capacité d’identifier avec une précision dépassant 80 % que des empreintes de doigts différents appartenaient à une même personne. L’IA ne se limite pas donc pas aux « minuties » (bifurcations, îlots ou terminaisons de lignes) qui sont depuis toujours les points de repère des experts humains pour identifier une empreinte digitale. L’IA a réussi à observer ce que l’œil humain ne peut pas détecter : des similitudes dans les angles et les courbures près du centre des empreintes digitales.

Cette découverte pourrait transformer radicalement les enquêtes polcières en permettant de relier une empreinte à un suspect dont on ne possède que l’empreinte d’un autre doigt. Des milliers d’affaires non résolues pourraient potentiellement être réouvertes. Avec le taux actuel de réussite de 80 %, cette méthode n’est pas mûre pour une utilisation devant un tribunal, mais l’équipe pense qu’avec un entraînement plus approfondi, l’IA pourrait atteindre une précision quasi parfaite. Outre les applications policières, les applications de cette découvertes sont multiples (déverrouillage des appareils avec n’importe quel doigt, sécurité renforcée contre les tentatives d’usurpation, fiabilité supérieure dans divers environnements, etc.)

Ce vendredi, quatre hommes ont été exécutés dans des stades remplis de monde dans les provinces de Badghis, Nimroz et Farah, doublant en une journée le nombre d’exécutions publiques depuis le retour au pouvoir des talibans en 2021. Deux hommes ont été exécutés devant environ 20 000 personnes rassemblées dans un stade de Qala-I-Naw, la capitale de la province de Badghis, en vertu du principe islamique de « qisas » ou loi du talion ( sanction proportionnelle au préjudice ). Tous les ordres d’exécution ont été signés par le chef suprême des talibans, l’émir Hibatullah Akhundzada, qui vit reclus dans son fief méridional de Kandahar et gouverne le pays par décrets ou instructions.

Ahmed Manasra, âgé de 13 ans lors de son arrestation a été libéré jeudi, très affaibli physiquement et mentalement, il est libre après près de dix ans d’emprisonnement. Ahmed Manasra parle peu, placé à l’isolement strict pendant près de deux ans, le jeune homme âgé de 23 ans a développé une schizophrénie en prison selon les rapports de plusieurs médecins. Sur des vidéos rendues publiques, on peut le voir enfant, pleurer en plein interrogatoire, se taper la tête et dire qu’il ne sait pas ce qu’on lui reproche. Ahmed Manasra et son cousin Hassan avaient été filmés couteaux à la main à Jérusalem-Est occupée et annexée. Condamné à 12 ans de prison, sa peine a été réduite à neuf ans et demi. Ahmed avait 14 ans au moment de sa condamnation en 2016, ce qui faisait de lui le plus jeune Palestinien condamné par un tribunal civil israélien. Son cas met la lumière la situation des enfants détenus dans les prisons israéliennes. Les principaux motifs d’arrestation sont les jets de pierres ou la participation à des rassemblements jugés suspects. Arrêtés parfois sans charges, jugés par la justice militaire et souvent sans accès à un avocat, ces enfants sont soumis à des conditions de détention éprouvantes. Il y a trois semaines, faute de soins et de nourriture, l’un d’eux est mort en détention ( lire article ici ).

Prévoir les meurtres ou des délits avant qu’ils ne soient commis, et donc les empêcher, c’est le principe de la «justice prédictive». Au Royaume-Uni, le gouvernement travaille à un programme de prédiction des crimes et délits découvert par une ONG de défense des libertés. Le ministère de la Justice parle «d’évaluation des risques», le principe est d’utiliser les données relatives aux personnes «connues des autorités», cela concerne de 100 000 à 500 000 personnes, certaines condamnées ou citées dans des enquêtes, mais aussi des victimes de violences. Parmi les données compilées, l’identité complète : nom, âge, genre, ethnie, dossier judiciaire, médical et les facteurs de risque génétiques. L’ONG Statewatch, à l’origine des révélations, dénonce le manque de transparence et l’utilisation de données personnelles.

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Les syndicats de la Sûreté de l’Etat (Sypol, SLFP, CGSP et CSC) ont écrit le 21 mars au Comité R une lettre portant sur trois points. D’abord par les déboires du système informatique de la Sûreté  baptisé « Atlas » qui n’est toujours pas fiable (voir notre article). Ses lacunes font craindre une perte d’information consécutive au suivi hasardeux des pièces à traiter, ainsi qu’une altération à long terme des informations de la base de données. Aucune information n’est perdue, mais on ne retrouve pas des infos. « Atlas », commandé en raison de l’augmentation des  informations entrantes (de 13 000 à 40 000 en dix ans ), a coûté près de 40 millions d’euros.

Second sujet : « Remix », la vaste réforme interne qui a repensé tout son modèle d’investigation. Un manque de clarté et de définition des processus-workflows-prises de responsabilités depuis sa mise en place a mené à une mise en concurrence contre-productive de plusieurs lignes hiérarchiques. A cela s’ajoute un désinvestissement dans le “humint” » (renseignement auprès de sources humaines). Le modèle d’investigation qui se veut très réactif (ouvrir une enquête, agir et refermer l’enquête), or cette temporalité ne convient pas à un travail avec des sources humaines, qui requiert un temps long. Les officiers traitants, ceux qui font de la collecte de terrain, sont de moins en moins, d’autres ont dû clôturer des sources humaines bien placées dans certains milieux.

La lettre syndicale conclut sur les conséquences: perte d’efficacité, perte de motivation, augmentation des absences pour maladie de longue durée, départ rapide de nouvelles recrues etc. Lors d’une audition à la Chambre mi-février, Francisca Bostyn (photo, avec Abdellatif Hammouchi, chef de la police nationale et du renseignement intérieur du Maroc), administratrice générale de la Sûreté de l’Etat, avait reconnu que le travail proactif et préventif avait été quelque peu perdu de vue en raison du nouveau modèle et que l’organisme était en train de procéder à des ajustements.

À l’occasion de la COP 30, les peuples autochtones d’Amérique tiennent cette semaine une assemblée annuelle à Brasilia, ils y ont invité des peuples d’Océanie. Ensemble, ils ont marché jeudi vers le parlement brésilien, avec des banderoles pour la défense du climat et de l’Amazonie. La marche avait appelé le gouvernement à reconnaître officiellement les terres ancestrales et à les protéger des intérêts de l’agro-industrie. La répression a éclaté en soirée dans la capitale, alors que des groupes de manifestants quittaient les lieux. Les policiers ont utilisé des gaz lacrymogènes contre la foule. La députée fédérale Célia Xakriabá, du parti de gauche PSOL ( Parti du Socialisme et de la Liberté ), malgré son identité, elle n’a pas pu entrer dans le bâtiment du Congrès et a dû être soignée pour des blessures occasionnées par les forces de l’ordre.