À Kiel et à Lübeck, des policiers se sont présentés aux domiciles de ressortissants kurdes et au centre communautaire kurde de Kiel vers 5h30 du matin ce mercredi 12 mars, ils étaient accompagnés de chiens policiers. Une intervention policière impitoyable, ils ont enfoncé les portes des appartements, saccagé des logements et confisqué les  téléphones portables et des documents écrits. Plusieurs personnes ont été arrêtées, les détenus sont accusés, en vertu des articles 129a et 129b du Code pénal allemand, d’avoir soutenu et agi en faveur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation reconnue comme « criminelle » en Allemagne. Les accusations portent sur des activités militantes légales, telles que l’appel à manifester, l’organisation d’événements culturels ou la collecte de dons. Le principal interpellé est accusé d’avoir agi en tant que dirigeant régional du PKK.

Après 30 ans de cavale, Peter Krauth et Thomas Walter du K.O.M.I.T.E.E. sont de retour en Allemagne. Le K.O.M.I.T.E.E. était une organisation clandestine de la gauche révolutionnaire qui avait incendié un bâtiment de l’Armée allemande à Bad Freienwalde en raison de la complicité de l’Allemagne dans le génocide au Kurdistan. En 1995, une patrouille de police avait surpris plusieurs militants du groupe en train de placer une charge de 120kg d’explosif dans un centre de détention pour sans-papier en construction à Berlin-Grünau. Les militants parviennent à s’échapper mais laissent des traces permettant d’identifier trois d’entre eux. Après une longue chasse à l’homme, Ils trouvent refuge au Venezuela où les enquêteurs allemands retrouvent leur trace mais le pays, au lieu de les livrer à l’Allemagne, leur a accordé l’asile politique (voir notre article).

Bernhard Heidbreder est mort d’un cancer en exil (voir notre article) Kauth et Walter, âgés de 65 et 62 ans,  sont rentrés en Allemagne via l’Espagne cette semaine. Ils ont largement dépassé le délai de prescription de 20 ans qui s’applique à  ce dont ils sont été accusés, mais une manœuvre du parquet fédéral a porté leur délai de prescription à 40 ans. Un membre de leur équipe de défense prévoit une peine légère, étant donné que les faits reprochés ont eu lieu il y a très longtemps et que l’explosion n’a pas eu lieu. Les deux militants semblent plus disposés à purger une courte peine de prison qu’à s’engager dans une longue procédure judiciaire.

Sindre est un activiste suédois pour les droits des animaux. En octobre 2003, il avait été condamné à des soins psychiatriques médico-légaux forcés, pour une durée indéterminée et à payer 10000 couronnes suédoises [un peu moins de 1000 euros] de dommages et intérêts. Cette condamnation fait suite à un procès pour des actions de 2021, contre l’éleveur d’animaux à fourrures Niklas Pettersson, un élevage maintenant fermé suite à des années d’actions. Sindre qui avait nié être l’auteur de l’action, avait été arrêté immédiatement après le procès et enfermé, sans une date de sortie. S’il n’avait pas été condamné à des soins psychiatriques médico-légaux, sa peine de prison aurait été de quatre mois. Au lieu de cela, il a été enfermé dans un établissement psychiatrique médico-légal pendant presque un an et demi.

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Ce mercredi 12 mars, l’administration Trump a changé les règles de séjours des Canadiens qui restent plus de 30 jours aux Etats-Unis. Ils vont devoir s’enregistrer auprès des autorités et déposer leurs empreintes digitales. Cette règle a été annoncée le jour de l’imposition par l’administration Trump de nouveaux droits de douane contre le Canada. Selon un document du ministère de la Sécurité intérieure, elle doit prendre effet à partir du 11 avril.

Le matin du dimanche 9 mars, de violents affrontements sont survenus entre les forces de l’ordre et une trentaine de personnes à Païta. La situation était très tendue au col de la Pirogue. Des habitants provenant de la tribu de Saint-Laurent avaient pris possession de la RT1, route qui relie Nouméa à l’aéroport de Tontouta, empêchant toutes circulations. Un véhicule de la gendarmerie a voulu forcer le passage et a été la cible de jets de pierres. Ils ont appelés des renforts sur la zone mais la situation a mené à de violents face-à-faces entre les militaires et les manifestants. Les forces de l’ordre ont fait usage de LBD (lanceurs de balles de défense) et de grenades lacrymogènes pour repousser les habitants vers la tribu et réouvrir la route, qui a été fermée à la circulation pendant une demi-heure. Quatre gendarmes ont été légèrement blessés par les jets de pierres.

Le bourgmestre de Charleroi Thomas Dermine (PS) a contacté différents industriels, dont John Cockerill, et le ministre de la Défense Théo Francken ( N-VA ) pour leur proposer une partie de l’ancien site de Caterpillar à Gosselies ( Charleroi ) qui pourrait constituer une option stratégique pour accueillir la production de matériel de défense, tels que des chars ou autres équipements militaires. Outre le site d’Audi à Forest ( voir article ici ), les responsables de John Cockerill iront visiter les anciennes usines de Caterpillar dans le but d’examiner la faisabilité d’y installer une ligne de production de véhicules légers blindés.

L’unité spéciale anti-guérilla « Hawk Force » (photo) de la police de l’état du Madhya Pradesh a abattu une maoïste et en a capturé deux autre dans les forêts de Khatia Morcha, dans le district de Mandla. D’autres maoïstes ont pu s’échapper et si les forces de sécurité affirme en avoir blessé un autre maoïste, les opérations de ratissage qui ont suivi ont été vaines. La maoïste tuée s’appelait Khatia Morcha.

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Au moins sept prisonniers sont morts depuis le début des grèves des gardiens de prison le 17 février, la raison de cette grève, l’opposition à une loi de 2022 qui impose des limites strictes à l’utilisation de l’isolement cellulaire. Etablissement correctionnel d’Adirondack, près de la frontière canadienne, la distribution de nourriture a été interrompue durant plusieurs jours à l’arrêt de travail des gardiens, la distribution de repas aux détenus affamés a du être mise en place par les autorités du district. Dans l’établissement correctionnel d’Auburn, dans le centre de New York, deux hommes malades sont morts après ne pas avoir reçu de soins médicaux assez rapidement. À l’établissement correctionnel de Sing Sing, au nord de la ville de New York, les détenus avaient été confinés dans des zones de logement pendant plus d’une semaine, un homme s’est pendu dans sa cellule, sans personne pour intervenir. Dans certaines prisons, les détenus ont été forcés de se passer de nourriture chaude et de douches. Dans d’autres, ils ont manqué leurs dates d’audience ou ont été privés de médicaments, de services ou de soins de santé mentale. Le samedi 22 février, un détenu d’un établissement, Messiah Nantwi, 22 ans, est décédé après avoir été battu avec d’autres détenus par des agents correctionnels, ces derniers ont été placés en congé administratif pendant que la police d’État et d’autres agences enquêtent sur le décès.

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La situation stratégique du Rojava a beaucoup évolué même si, paradoxalement, la ligne de front n’a pas bougé. Le Gouvernement de transition syrien (GTS), les islamistes d’Al-Nosra et leurs alliés, avait annoncé une « Conférence de dialogue national » qui excluait 35 partis politiques, dont les principaux partis syriaques, kurdes et druzes et l’Administration autonome du nord-Est syrien (AANES). Mais le GTS a sous-estimé la résistance des communautés non arabo-sunnites. Un soulèvement armé des Alaouites a fait des centaines de morts de part et d’autres parmi les combattants dans la région côtière. Ces combats ont été suivis par des massacres d’un millier de civils alaouites par les islamistes devenues « forces de sécurité » du GTS. Outres ces massacres, il y a eu des arrestations de masses, des mauvais traitements et des pillages (photo).

Les Druzes de la région de Souweïda (dans le Sud-Ouest, où ils sont majoritaires) ont rejetté l’autorité du GTS et leurs milices d’autodéfense ont refusé de rendre les armes aux « forces de sécurité » du GTS. Israël a tenté d’instrumentaliser cette résistance en se posant en défenseur (potentiel) des Druzes syriens, et a étendu son occupation du plateau du Golan. Ces difficultés ont contribué à ce qu’hier, le premier ministre du GTS signe avec le commandant en chef des FDS un accord de principe sur l’incorporation des organismes politiques (AANES) et des forces armées (FDS) du Rojava dans un état syrien démocratique et garantissant tous les droits à toutes ses communautés. Le flou extrême de ce texte (voir ici) permet toutes les interpétations, mais le spectre du conflit armé entre le GTS et le Rojava s’est éloigné pour cette année.

Dans le Nord, l’offensive de la Turquie contre le Rojava, via ses proxys de la prétendue « Armée Nationale Syrienne » (ANS), a commencé comme une promenade militaire (chute rapide de Manbij en décembre) et s’est terminée sur une défaite totale sur l’Euphrate. Les FDS n’ont pas simplement tenu la ligne du fleuve (ce qui est militairement relativement facile) mais aussi d’importantes têtes de pont sur la rive occidentale (ce qui, considérant le rapport de force, est militairement un exploit). L’ANS a subi de très lourdes pertes. Individuellement ou collectivement, les effectifs de l’ANS désertent celle-ci pour rallier le GTS de Damas.

La proposition de « paix démocratique » faite par Ocalan à la Turquie, qui impliquerait la dissolution du PKK et l’arrêt de la lutte armée (voir notre article), est en attente d’une réponse de la Turquie. Le PKK a simplement annoncé un cessez-le-feu (sauf en cas d’attaque) et une demande de liberté de mouvement pour Öcalan pour qu’il puisse mener les discussions (y compris dans le PKK). Pour les Kurdes, ces négociations n’impliquent que la Turquie et l’Irak, alors que les Turcs en parlent comme si le Rojava était inclus dans la discussion. L’éventualité de négociations n’a pas stoppé ni même réduit les bombardements quotidiens du Rojava par l’aviation, l’artillerie et les drones turcs.

Samedi 8 mars, 7 heures du matin, un Britannique est entré dans le périmètre du parlement en escaladant une clôture sans qu’aucun agent de sécurité ne l’interpelle. Il est ensuite monté sur la tour Élisabeth de Big Ben à Londres, drapeau palestinien et keffieh ( foulard emblématique de la cause palestinienne) à la main. Il exigeait la libération des 18 détenus ayant participé à une action de soutien au peuple palestinien en août 2024 sur le site de Filton Elbit Systems à Bristol et la fin du génocide à Gaza. Trois sauveteurs ont grimpé sur les échelles des pompiers pour persuader l’homme de descendre, mais cela s’est avéré sans effet. De nombreuses personnes se sont rassemblées pour le soutenir, elles ont scandé «  Free Palestine » et « tu es un héros ». Peu après les douze coups de minuit à l’horloge de Big Ben, le grimpeur a décidé de quitter son poste, les pompiers l’ont alors aidé à descendre. Dès son arrivée au sol, les forces de police l’ont mis en état d’arrestation.