La Mauritanie est un point de départ pour de nombreux migrants qui tentent de rejoindre l’Europe par la mer. Samedi 8 mars, un poste de police a été pris pour cible à Gogui par des personnes qui étaient sur le point de se faire expulser vers le Mali. Le poste de police a été attaqué à coups de pierre, avant d’être incendié. Depuis plusieurs jours, des ONG alertent sur une campagne d’arrestations et d’expulsions de personnes en situation irrégulière et appellent à ne pas arrêter les migrants dans des conditions inhumaines. Les centres de détention avant expulsion sont surpeuplés. Le manque de nourriture et d’hygiène y sont criants.

Afin de déterminer l’origine d’une fuite d’informations, le département de la Sécurité intérieure passe son personnel au détecteur de mensonges. Le nombre de collaborateurs soumis au polygraphe n’a pas été précisé. Deux membres du personnel auraient mis en « danger » la vie de policiers en diffusant des informations confidentielles sur de prochaines opérations policières. Ces deux personnes risquent jusqu’à 10 ans de prison. Les villes dans lesquelles les autorités planifient de mener des opérations de déportations d’immigrés illégaux auraient fuité. Le plan de déportation façonné par les nouvelles autorités américaines prévoit notamment l’arrestation d’immigrés dépourvus de titre de séjour, même s’ils n’ont commis aucune infraction.

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Début mars, un militant pro-palestinien a été arrêté et placé en garde à vue pendant 48H dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme » (voir notre article). Actuellement sous contrôle judiciaire et avec une interdiction de manifester, l’activiste vient d’apprendre qu’il était suspendu à titre conservatoire de son travail pour une durée de 4 mois, soit à la fin de son contrat.

Ce samedi, les 29 membres des forces de sécurités capturés jeudi par le front Carlos Patiño, un groupe dissident des FARC (voir notre article), ont été libérés. La capture avait eu lieu dans le district d’El Plateado, dans la municipalité d’Argelia (Cauca). Le déploiement de ces effetifs s’était fait dans le cadre d’une tentative de l’armée de reprendre le contrôle de la zone depuis octobre à travers la-dite « Opération  Perseo. Au cours de cette opération, plus de 1 000 soldats étaient entrés dans la région pour la première fois depuis des décennies, avec l’appui de frappes aériennes et de bombardements d’artillerie (voir notre article).

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L’ex-patron du renseignement intérieur Bernard Squarcini (photo) a été condamné vendredi à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, pour avoir profité de ses réseaux pour obtenir informations confidentielles au bénéfice notamment de Bernard Arnault, le patron du géant du luxe LVMH. L’ancien chef de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) comparaissait aux côtés de neuf autres personnes, parmi lesquels des policiers et consultants en intelligence économique. Le tribunal a souligné que Squarcini a “détourné les moyens de l’État afin de satisfaire les préoccupations clandestines du représentant d’une personne morale de droit privé”, “conçu et validé un système de surveillance étroite de l’activité et des membres d’une association dont l’existence était parfaitement légale”. Il s’agit de l’espionnage de François Ruffin et du journal Fakir, entre 2013 et 2016, pour le compte de LVMH. À l’époque, François Ruffin tournait le film Merci patron !, qui sera récompensé en 2017 du César du meilleur documentaire, et prévoyait d’interpeller Bernard Arnault lors des assemblées générales du groupe de luxe. Deux taupes ont été infiltrées dans Fakir, des photos, adresses et renseignements divers récoltés. Bernard Arnault a affirmé n’avoir été pas au courant.

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La maison et les propriétés du célèbre commerçant U Kyauk Taung ont étés confisquées par l’armée de l’Arakan à Taung Kot et Maung Daw, Myanmar, le 6 mars. Taung est un milliardaire qui possède plusieurs entreprises dans l’État de Rakhine, site du génocide du peuple Rohingya. Il contrôle également les projets de logements urbains dans l’État de Rakhine. Certains groupes ethniques en Rakhine affirment qu’il a le monopole des travaux de construction départementaux et de la construction de routes et de ponts dans la région depuis des générations. Les résidents locaux ont exprimé leur soutien à la saisie de ses biens. Il a maintenu le commerce maritime avec Yangon, Rakhine et le Bangladesh tout au long de la guerre et vit actuellement à Yangon.

L’armée d’Arakan (AA) contrôle le reste de l’État de Rakhine, à l’exception de Kyaukphyu, Sittwe et Manaung. Tous les biens ont été confisqués et confiés à l’administration du gouvernement populaire de l’Arakan, dirigé par le gouvernement populaire national (ULA). Dans les communes conquises, l’AA a déclaré qu’elle avait inspecté et restitué les biens des habitants qui avaient été volés pendant les combats.

Mahmoud Khalil, un des responsables des manifestations étudiantes qui se sont déroulées sur le campus de Columbia depuis le printemps 2024, a été arrêté dimanche par le Department of Homeland Security (DHS), un service de police chargé du contrôle aux frontières, de l’immigration et de la lutte contre le terrorisme. Le DHS accuse M. Khalil « de mener des activités liées au Hamas ». Fraîchement diplômé, il dispose du droit de résidence permanente aux États-Unis. L’administration Trump envisage de lui retirer son visa et sa Green Card (titre de résidence permanente aux États-Unis) afin de procéder à son expulsion. L’université de Columbia, qui compte quelque 30.000 étudiants était devenue l’épicentre des manifestations contre les bombardements israéliens à Gaza et le soutien de l’administration Biden à Israël.

En France, des manifestations se sont tenues dans l’ensemble du pays. Le 7 mars déjà, une marche était organisée à Paris. Elle avait été interdite par le préfet de Paris dû à la présence des collectifs Samidoun et Urgence Palestine. Cette interdiction sera levée dans la journée du 7 par le tribunal administratif estimant que les risques de troubles à l’ordre public n’étaient « pas suffisamment justifiés ». Le 8 mars, à Paris, le groupe d’extrême-droite Némésis et le collectif pro-Israël Nous Vivrons ont décidé d’intégrer la manifestation. Un cortège féministe et anti-raciste qui tentera de les empêcher sera fortement réprimé par la police. Des manifestant·es féministes et anti-racistes seront frappées au visage et gazées. Des arrestations ont également eu lieu. À Toulouse, la manifestation s’est déroulée calmement, mais s’est terminée avec l’arrestation de deux manifestant·es.

À Berlin, un bloc féministe pro-palestinien s’est fait attaquer par la police à coup de poing et de matraque.

À Zurich, une manifestation non autorisée, mais tolérée, a pu marcher dans la ville. Après le passage devant les bâtiments d’AXA, de Sanitas et du consulat italien, recouverts de peinture, la police a chargé, attaquant les manifestant·es avec des balles en caoutchouc, des matraques et du spray au poivre. Beaucoup de manifestant·es ont dû être pris en charge par des ambulanciers et une personne aurait subi des lésions auditives.

À Bruxelles, la manifestation a rassemblé près de 10.000 personnes. Des élus du parti du « Mouvement réformateur », membre de l’actuel gouvernement fédéral, se sont fait éjecter de la manifestation par des participant·es. Des contrôles par des policiers en civile ont eu lieu en fin de manifestation.

Grandes manifestations féministes ce samedi 8 mars dans les principales villes d’Amérique latine, pour protester contre la violence sexiste et la vague réactionnaire menée dans la région par le président argentin, Javier Milei. L’une des plus grandes manifestations a eu lieu sur la Place de Mai à Buenos Aires « contre le fascisme, le racisme, le patriarcat et le capitalisme ». Les marches du 8 mars dénonçaient les récent discours de Milei contre les politiques d’égalité en parlant de « l’idéologie désastreuse du genre » et de « féminisme radical », en liant homosexualité et pédophilie, et en annonçant qu’il demanderait au Congrès de mettre fin au concept de féminicide et aux lois sur la parité des sexes. Des heurts ont eu lieu avec la police là où les manifestantes ont tenté de franchir les barrages (photo). Les manifestations ont été particulièrement massives à Mexico, Santiago du Chili et à Bogota (où quelques incidents ont été signalés).