Une église consacrée aux services religieux de la police chilienne a été incendiée vendredi en marge de la première manifestation de l’année au Chili pour exiger des réformes sociales. Située près de la Plaza Italia à Santiago, épicentre de la plupart des manifestations qui ont éclaté en octobre, l’église de San Francisco de Borja a été incendiée par des manifestants cagoulés. De grandes colonnes de fumée étaient visibles depuis le centre-ville. Construite en 1876, l’église est consacrée aux forces de police depuis plus de 40 ans. Les manifestants ont retiré des meubles de l’intérieur de l’édifice et mis le feu à d’importantes barricades à l’extérieur. Les manifestants s’étaient violemment affrontés avec la police dans les alentours de l’église. Depuis octobre, les manifestations ont fait 29 morts. Un référendum sera organisé le 26 avril pour que les Chiliens décident de la modification ou non leur Constitution, héritage de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990). Un changement de l’actuelle Constitution est une des revendications exprimées lors des manifestations sociales qui secouent le pays.

La mise à feu de l'église

Dossier(s): Amérique Latine Tags: ,

Vendredi 3 janvier, un Gilet Jaune, placé en détention provisoire à la prison de Villeneuve-lès-Maguelone depuis le 25 novembre 2019, a été condamné à trente mois de prison, dont six avec sursis et mise à l’épreuve. Il sera donc emprisonné deux ans au total. Sur la base d’une déclaration anonyme, le tribunal de grande instance de Montpellier l’a jugé coupable de destruction de biens par moyen dangereux, en l’occurrence d’avoir brûlé une voiture de police municipale lors de l’acte 43 des gilets jaunes, le 7 septembre 2019. Cette voiture avait été incendié à l’aide d’un fumigène qui avait pu être introduit dans la voiture par une fenêtre brisée par des jets de pierres de manifestant·es. Une vingtaine de personnes étaient présentes à l’audience pour soutenir le prisonnier. Elles ont été évacuées après avoir exprimé leur colère suite à l’annonce de la condamnation, après avoir été menacées par le juge de poursuite pour outrage.

Plus d’infos ici.

Voiture de police municipale incendiée le 7 septembre à Montpellier lors de l'acte 43 des gilets jaunes

 

Le premier novembre 2019, des militant·es antifascistes ont incendié le principal local du parti néo-nazi « Aube Dorée » à Athènes. Cette opération a notamment permis de fortement endommager le bureau politique et le bureau du secrétaire général de cette organisation. Suite à cette action, deux combattants antifascistes ont été arrêtés. Ces deux personnes sont également accusées d’avoir participé à six autres opérations similaires contre le local des néo-nazis, la première datant de mars 2017. Si les militants ont été libérés dans l’attente de leur procès, ils doivent cependant remplir des conditions extrêmement strictes telles qu’un pointage obligatoire au poste de police de leur région. Ils doivent également chacun verser une caution de 15 000 € avant le 17 janvier. Le mouvement antifasciste appelle donc à une campagne de soutien financier pour permettre aux deux militants de payer leurs cautions. 

Plus d’infos et lien vers la campagne de soutien ici.

Athènes: fresque à la mémoire de Pávlos Fýssas, rappeur assassiné par Aube Dorée

Athènes: fresque à la mémoire de Pávlos Fýssas, rappeur antifasciste assassiné par Aube Dorée

Dossier(s): Grèce Tags: ,

Le format de la carte d’identité française va changer d’ici 2021. Elle devra se conformer aux standards européens et ainsi être réduite au format d’une carte de crédit (comme le nouveau permis de conduire). Si la France change son format afin de se conformer à la réglementation européenne adoptée le 20 juin dernier, c’est également l’occasion d’améliorer la sécurité des nouvelles cartes. Il faudra ainsi fournir une photographie et deux empreintes digitales, lesquelles seront stockées sur « une puce sans contact » intégrée à la carte. Les démarches en ligne devraient notamment être facilitées du fait de cette fameuse puce. Cette puce permettra également de renforcer la sécurité aux frontières, notamment car il sera bien plus difficile de falsifier une carte.

Cartes d'identité françaises

Lundi 30 décembre 2019, la police de Cali a déclaré avoir arrêté la veille Juan Carlos Cuellar, un commandant de l’ELN, qui a été libéré de prison en 2017 pour négocier l’accord de paix. Selon l’ELN, Cuellar était en train de négocier une éventuelle reprise des pourparlers de paix avec le gouvernement du président Ivan Duque jusqu’à son arrestation.

Juan Carlos Cuellar, négociateur de l'ELN

Juan Carlos Cuellar, négociateur de l’ELN

Lundi 16 décembre 2019, le gouvernement français a publié un arrêté instaurant un nouveau Service National des Données de Voyage (SNDV) rattaché à la police nationale. Ce service souhaite notamment collecter les données relatives aux réservations, enregistrements et embarquements des personnes qui effectuent des déplacements en avion, train, bus ou bateau pour le compte des ministres de la Défense, de l’Intérieur et du Budget (douanes), avec l’appui de celui des Transports. L’idée est de permettre à la police de centraliser toutes ces informations avec la possibilité pour d’autres administrations comme la Gendarmerie ou les douanes de les consulter. Ce service n’accèdera pas directement aux bases de données des transporteurs mais ces derniers pourront être interrogés, afin de retracer si besoin les trajets d’une personne donnée. Pour le moment, le SNDV a pour mission d’étudier les conditions techniques, juridiques et économiques de collecte et d’exploitation de ces données. Le gouvernement devra ensuite légiférer pour mettre en place et autoriser les dispositifs qui en découleront.

Notons que les autorités policières ont déjà accès aux données des passagers aériens via le système API-PNR. Ce système contient deux types d’informations sur les passagers aériens : les données API (Advanced passenger informations ou renseignements préalables sur les voyageurs) liées à l’enregistrement des passagers provenant du passeport ou d’un autre document de voyage et des informations générales concernant le vol ; et les données PNR (Passenger Name Record ou dossier passager) liées à la réservation et contenues dans les dossiers créés par les compagnies aériennes pour chaque vol. Elles permettent d’identifier chaque passager et d’avoir accès à tous les renseignements concernant son voyage : vols d’aller et de retour, correspondances éventuelles, moyens de paiement utilisés, services particuliers souhaités à bord, etc.

Le système API-PNR

Le système API-PNR

 

Lundi 30 décembre, Patxi Ruiz, un ancien membre de ETA emprisonné à la prison de Murcia II, s’est automutilé en se coupant les bras avec un objet pointu pour protester contre  l’attitude d’un gardien fasciste à l’égard des prisonniers politiques basques et des prisonniers arabes qu’il harcèle, menaces ou frappe. Patxi Ruiz tient à préciser que cette action est une protestation politique, qu’elle n’a été motivée ni par la dépression, ni par le désespoir, mais qu’elle est bien une forme de lutte. Suite à ces blessures, il a été transporté à l’infirmerie où il a reçu 12 agrafes. Pour rappel, il purge une peine de trente ans de prison pour avoir exécuté, en 1998, un conseillé de l’UPN à la mairie de Pampelune (voir notre article).

Patxi Ruiz

Le 6 décembre 2019, Odile Maurin, une militante pour les droits des personnes handicapées active dans le mouvement des Gilets Jaunes de Toulouse, a été condamnée à deux mois de prison avec sursis et à une interdiction de manifester pendant un an pour « violences » sur des policiers. Concrètement, elle était accusée d’avoir foncé sur des policiers avec son fauteuil roulant électrique lors d’une manifestation des Gilets Jaunes le 30 mars 2019. Elle devra également verser 400 euros à deux policiers prétendument blessés. Une centaine de personnes étaient présente devant le palais de justice pour la soutenir lors de son passage au tribunal.

Odile Maurin était également accusée d’entrave à la circulation d’un véhicule de secours pour s’être positionnée devant le canon à eau utilisé par les CRS. Elle était également accusée d’outrage aux forces de l’ordre et d’avoir incité à porter atteinte à l’intégrité physique d’une commissaire en affichant sa photo sur ses réseaux sociaux, la désignant comme « la gazeuse en chef ». Elle a été jugée non coupable pour ces deux derniers chefs d’accusation. Odile Maurin a refusé de se soumettre à l’interdiction de manifester et a participé à l’acte 56 de la manifestation des gilets jaunes à Toulouse avec un porte-voix.

Odile Maurin

Odile Maurin

Le secrétaire à la Défense philippines a ordonné une enquête suite à la publication d’images truquées de prétendues redditions de guérilleros maoïstes, photos devenues virales. C’est le bureau des relations publiques de la 9e division d’infanterie qui a mis en circulation des photos photoshopées montrant un groupe de prétendus combattants de la NPA debout devant une table sur laquelle sont les armes à feu qu’ils auraient remis aux autorités. La table aux armes avait été ajoutés à la photo originale. Ces faux permettaient aux responsables locaux de la contre-insurrection de faire valoir leur efficacité, mais nourrissaient aussi un trafic de primes. Des rapports exposent que des agriculteurs et de gens ordinaires dans tout le pays étaient convoqués par des militaires à de supposées réunions publiques, mais qu’à leur arrivée, ils étaient présentés comme des guérilleros repentis. Ils étaient aussi obligés de signer des documents vierges, ce qu’il faisaient par peur des militaires. Les militaires empochaient ensuite les primes destinées aux prétendus ex-maoïstes pour récompenser leur reddition et favoriser leur « réinsertion ».

Une des photos photoshopées: la table avec les armes a été ajoutée

Le secrétaire d’Etat français au numérique vient de faire part, dans une interview, du souhait du gouvernement « d’ouvrir une phase d’expérimentation de l’utilisation de la reconnaissance faciale à des fins de vidéosurveillance, de six mois à un an, sous la supervision de la société civile et des chercheurs ».  Le cabinet du secrétaire d’Etat ne peut encore préciser de date et note que le comité d’experts qui accompagnera ce test n’a pas encore été formé. En France, Thales (via Gemalto) et Idemia travaillent sur ces technologies mais le nom d’aucun industriel n’a filtré. Il s’agira de mettre à l’épreuve les technologies de vidéosurveillance et de détection automatique des personnes dans des espaces publics, par exemple une gare. Mais seuls les individus qui auront donné leur consentement seront identifiés lors de cette expérimentation. Le secrétaire d’Etat en attend des retours quant à « la performance réelle » de ces technologies.

Reconnaissance faciale