700 manifestant·e·s étaient rassemblé·e·s ce samedi sur le Parvis de Saint-Gilles (Bruxelles), contre l’agression turque dans le Nord de la Syrie / au Rojava. À la fin du rassemblement une manifestation spontanée a éclaté mais a été stoppée quelques centaines de mètres plus loin par un cordon de police anti-émeute. La mobilisation ne doit pas faiblir, les forces d’occupation turques contrôlent en ce début de soirée 80% du centre-ville de Serekanye où des unités des Forces Démocratiques Syriennes contribuent à résister courageusement.

Voici la déclaration du Secours Rouge lors du rassemblement :

« Pour toutes celles et ceux qui soutiennent le Rojava, le retournement américain et l’invasion turque n’ont jamais étés qu’une question de temps. La Turquie, nouveau phare réactionnaire, ne tolérerait jamais un territoire kurde, ni en son sein, ni à ses frontières. Et que dire du Rojava ? Une société démocratique, égalitaire, féministe et révolutionnaire qui a pris racine au milieu de l’un des plus sanglants théâtres de violence de notre époque, au milieu des cauchemars réactionnaires sponsorisés par les impérialismes turc, iranien, russe et américain.

Ce 9 octobre, l’armée turque a franchi la frontière. Avec ses obusiers, ses avions de combat, ses drones, elle a frappé Kobané, Serekanyé, Tal Abyad, Qamishlo et tant d’autres villes et villages dont certains n’avaient pas connu la guerre depuis 2011. Chaque militant·e révolutionnaire a le cœur serré aujourd’hui : dans chacune de ces villes, dans chacun de ces villages nos ami·e·s et nos camarades sont menacé·e·s. C’est non seulement le peuple kurde qui est frappé et menacé aujourd’hui, mais également tous les peuples du nord de la Syrie, et le projet de libération animé par la révolution du Rojava, d’Afrin à Deir Ezzor.

Si toute l’Europe est aujourd’hui redevable envers les Forces Démocratiques Syriennes, pour avoir pratiquement détruit les fléaux réactionnaires que sont l’État Islamique et Al Qaïda en Syrie, la gauche révolutionnaire lui est encore plus redevable d’avoir démontré que la révolution est non seulement possible, mais qu’elle est la seule issue pour libérer les peuples. La gauche révolutionnaire occidentale se morfond depuis des décennies dans une position de vaincue, elle peine aujourd’hui encore à retourner à l’offensive, à reprendre l’initiative. En tant que révolutionnaires européen·ne·s, nous devons remercier chaque combattant·e des Forces Démocratiques Syriennes, nous devons honorer chaque martyr qui a donné sa vie pour libérer le Rojava et le nord de la Syrie et pour nous prouver une nouvelle fois que la révolution n’est pas le thème de vieux livres, qu’elle vit aujourd’hui même, que nous devons coûte que coûte la défendre et l’étendre.

Notre rôle est aujourd’hui d’être à la hauteur des risques et des immenses sacrifices endurés par les peuples du Nord de la Syrie. De faire vivre la solidarité internationale partout en réponse à la révolution du Rojava.

Nous rendons encore une fois hommage à tou·te·s les combattant·e·s des YPG, des YPJ, des FDS, du PKK, du MLKP, du TKP-ML, Kurdes, Arabes, Asséro-Chaldéen·ne·s, Turc·que·s, et aux internationalistes venu·e·s du monde entier, à toutes celles et ceux qui sont tombé·e·s pour faire vivre la Révolution du Rojava. Ils et elles ont montré la voie du courage et de la lutte.

Vive la révolution du Rojava, Biji Berxwedana Rojava ! »

Rassemblement de solidarité sur le Parvis de Saint-Gilles avant la manifestation sauvage

Rassemblement de solidarité sur le Parvis de Saint-Gilles avant la manifestation sauvage

80 personnes étaient rassemblées devant la résidence de l’ambassadeur de France, 42 Bvd du Régent, à Bruxelles, à l’appel du Secours Rouge. Plusieurs prises de parole ont eu lieu, notamment pour célébrer la libération de Daniel Ruiz en Argentine et pour annoncer le rassemblement de solidarité avec le Rojava qui aura lieu aujourd’hui à 14h au Parvis de Sainht-Gilles. Prochains rendez-vous du « Mois d’Agitation pour Abdallah » : le 19 octobre à Lannemezan et le 26 octobre à Lille. Toutes les dates sur le site de la campagne freeabdallah.red

Libérons Abdallah à Bruxelles

Rendez-vous aux manifestations de ce samedi 12 octobre contre l’agression de l’Etat turc contre le Nord de la Syrie (Rojava) qui a commencé ce 9 octobre.

Belgique: à 14h au Parvis de Saint-Gilles (Carré de Moscou) Bruxelles
Suisse: à 14h30, Helvetiaplatz, à Zurich
Canada: à 12h 585 Rue Sainte Catherine O. Montréal

France
Paris: à 11h30 sur l’Esplanade des droits de l’homme, place du Trocadero
Lille: à 15h Place de la République
Marseille: 13h Cannebière
Lyon: 15h30 place Bellecour
Nantes: 16h place du Commerce

 

l'appel de Bruxelles

Hier jeudi 10 octobre, des étudiants des universités publiques et privées de Bogotá sont descendus dans les rues pour exiger du gouvernement qu’il respecte les accords économiques négociés en 2018. A Bogota, la manifestations commencée dans le calme a tourné à l’affrontement suite à l’attaque de banques et d’infrastructures publiques par des manifestants masqués. Les plus grands affrontements ont eu lieu au Palais de justice, où les cortèges de toutes les universités se sont retrouvées. Les policiers ont été caillassés, les escadrons anti-émeutes sont intervenus brutalement et ont nappé la place de gaz lacrymogène.

Caillassage des policiers protégeant le palais de justice

 

Dans la nuit du 11 octobre, deux pelleteuses « Eurovia VINCI » ont été incendiées à Leipzig, en Allemagne. VINCI a été visée en tant qu’entreprise participant à la construction de prisons. Cette attaque avait pour but de venger les personnes qui ont été arrêtées et emprisonnées suite aux manifestations contre le sommet G7 à Biarritz ou encore suite au sommet G20 à Hambourg. VINCI est considérée complice de cette répression en tant qu’entreprise qui génère des profits en construisant des prisons.

Une des pelleteuses VINCI incendiées

Une des pelleteuses VINCI incendiées

Dossier(s): Allemagne

Le 8 octobre, pour la 3e journée consécutive, le rassemblement de protestation des travailleurs de la compagnie Azarab s’est poursuivi à Arak en Iran. Le dimanche 6 octobre, les travailleurs d’Azarab avaient organisé une collecte sur l’autoroute Téhéran-Arak pour protester contre la vente de leur entreprise et exiger leurs salaires impayés. Ils ont bloqué la place principale à l’entrée de la ville. La veille, le 7 octobre, ils s’était rassemblé et avait marché devant l’entreprise. Les unités anti-émeutes des Gardiens de la Révolution les ont chargés en tirant des gaz lacrymogènes sur la foule. Ils ont bloqué les manifestants par crainte que les jeunes rejoignent les protestataires. Malgré les attaques brutales de la veille, les travailleurs se sont rassemblés à nouveau devant le bâtiment de l’entreprise. Les forces répressives ont empêché les manifestants d’atteindre la place et d’entrer dans la ville.

Les ouvriers d’Azarab, de la ville d’Arak, en lutte

 

Lundi 7 octobre, la cour suprême de cassation de Bulgarie a suspendu l’audience qui doit décider de la révocation ou non de la libération conditionnelle de Jock Palfreeman. Les trois juges ont maximum deux mois pour rendre leur jugement. Il y a deux semaines, la libération conditionnelle en appel a été accordée à Palfreeman. Le procureur général a cependant adressé au tribunal une requête extraordinaire et illégale demandant l’annulation de sa libération (voir notre article). Jock Palfreeman, qui est de nationalité australienne, reste donc détenu dans un centre de détention pour immigré·e·s près de Sofia, dans l’attente du jugement. Il est possible de soutenir Jock en participant à un crowdfunding.

Free Jock

Déclaration de Nikos Maziotis et Pola Roupa, membres emprisonnés de l’organisation « Lutte Révolutionnaire » au sujet du feu vert américain à l’invasion turque du Nord de la Syrie.

Après une période de positionnement hypocrite de la part de l’État américain envers les Kurdes et les autres peuples rebelles du Nord de la Syrie qu’ils ont soutenus militairement tandis qu’ils donnaient leurs vies dans la bataille contre Daesh et que leurs forces armées composées de d’hommes et de femmes libéraient une ville après l’autre en étendant le projet révolutionnaire du Confédéralisme Démocratique, le régime US a montré son vrai visage en donnant le feu vert à l’État turc pour une invasion militaire de la région. C’est le développement attendu de la part de l’État « démocratique » américain et de l’Occident « démocratique » en général. Il faut attendre de l’histoire elle-même et de la facilité avec laquelle les « grandes puissances » ont utilisé les peuples en lutte dans l’échiquier de leurs intérêts géopolitiques et économiques à travers les années, qu’elles étendent leur propre pouvoir. Cela doit aussi servir d’exemple pour le peuple de ce pays dans les moments présents, alors que l’État grec offre une fois encore « la terre et l’eau » à ses « alliés » américains pour son intervention militaire dans la région, un fait défendu comme un succès par le gouvernement suite à sa rencontre avec Mr. Pompeo et la présence militaire « mise à jour » en Grèce sous le pacte de coopération sur la défense.

L’invasion militaire des forces armées turques dans le Nord de la Syrie noiera une fois encore la région et la Révolution dans le sang. L’existence d’un projet social révolutionnaire qui devrait être une lueur d’espoir pour tous les peuples opprimés, un exemple pour la libération de tous les peuples, un modèle de liberté pour l’Occident « démocratique », est menacée. La Révolution du Rojava, la révolution de notre époque, est menacée.

Les États sont les seuls terroristes, longue vie à la Révolution du Rojava et du Nord de la Syrie, longue vie à la révolution sociale !

Pola Roupa & Nikos Maziotis, membres de Lutte Révolutionnaire, 7 octobre

Pola Roupa et Nikos Maziotis

Quatre combattants des Brigades Marxistes-Léninistes de Propagande Armée (MLSPB), la branche armée du Parti Front de libération des peuples de Turquie (THKP-C), ont été tués dans une frappe de l’armée turque au Kurdistan irakien. Il s’agit de Tamer Kasabalı (Fırat Yıldırım), Mahir Ernesto (Muhammed Tiril), Çayan Kızılbaş (Umut Özsepet) et du commandant de l’unité de guérilla : Alper Koçer Çakas (Fırat Çaplık). Les opérations de l’armée turque s’étaient multipliées ces derniers temps au Kurdistan irakien, avec des frappes aériennes mais aussi l’installation d’avant-postes fortifiés. La mort de ces quatre révolutionnaires remonte au 16 septembre. L’annonce des morts des combattants dans les guérillas est souvent différée, pour ne pas aider au renseignement tactique des militaires turcs.

Les quatre combattants des MLSPB

 

 

Le nombre d’arrestations d’activistes du mouvement écologiste Extinction Rebellion (XR) dépasse déjà les 800 après trois jours d’actions à Londres. Cela alors que l’organisation entend occuper pacifiquement un aéroport londonien durant trois jours à partir de jeudi. La police a imposé des conditions aux actions de XR, limitant les manifestations au seul site de Trafalgar Square, dans le centre de Londres, et avertissant que quiconque qui ne se conformerait pas à cette ordonnance serait « passible d’arrestation et de poursuites ». Des dizaines de manifestants ont été arrêtés mercredi, à quelques heures de ce qu’Extinction Rebellion annonce comme « la plus grande action » parmi les perturbations du trafic routier et d’accès aux sièges du pouvoir qu’elle prévoit durant deux semaines. Elle envisage en effet un sit-in géant pacifique afin de fermer le plus longtemps possible le (London) City Airport à partir de jeudi.

Arrestation à Londres