Le procureur général de l’Etat espagnol a annoncé ce lundi la poursuite des responsables de la déclaration unilatérale d’indépendance proclamée ce vendredi pour rébellion, sédition et malversation. L’accusation vise entre autres, le président destitué catalan Carles Puigdemont et la présidente destituée du Parlement de Catalogne Carme Forcadell. La mise sous tutelle de la Catalogne se précise: Madrid a indiqué que les ministres destitués qui se rendraient à leur bureau dans un autre but que celui de récupérer leurs effets personnels commettraient un crime après l’application de l’article 155. Carles Puigdemont et cinq de ses conseillers sont arrivés aujourd’hui à Bruxelles, sans doute pour y demander l’asile politique.

La direction indépendantiste

La direction indépendantiste

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Les Kurdes d’Anvers et plusieurs commerces kurdes viennent de traverser une troisième nuit de violence. Ils sont la cible d’attaques racistes et de lynchages depuis vendredi, lorsqu’un bus « Free Öçalan » (la campagne pour la libération du leader emprisonné du PKK) a traversé la rue de Brederode. Au moins 7 commerces kurdes ont été endommagés et plusieurs Kurdes ont été blessés. Les violences émanent de militants d’extrême-droite d’origine turque, issus du parti MHP (Loups Gris), un parti fasciste turc connu pour ses connivences avec le parti d’Erdogan (AKP) et avec Daesh. Hier soir, des centaines de manifestants -dont certains venus en bus à Anvers pour l’occasion- ont défilé dans la Brederodestraat en scandant « Allah Akbar », des slogans anti-kurdes et anti-PKK, ils étaient armés de barres de fer, des engins incendiaires ont été lancés. Une quarantaine d’entre eux ont été arrêtés. Les autorités communales (Bart de Wever, N-VA) et policières ont fait des déclarations condamnant « l’importation d’un conflit étranger » et signalant que le bourgmestre « rencontrera au plus tôt les communautés turques et kurdes d’Anvers ».

Le bus pour Öçalan

Le bus pour Öçalan

Deux membres présumés d’ETA ont été arrêtés ce vendredi matin à Berlin par la police allemande en collaboration avec la Guardia Civil espagnole. Les deux hommes, de 29 et 37 ans, qui portaient des faux papiers, étaient recherchés pour des actions réalisées par ETA en 2007 contre des banques et des voies de chemin de fer, ils étaient visés par un mandat d’arrêt franco-espagnol les accusant de « terrorisme » et « d’appartenance à une organisation terroriste ». Ils vont prochainement être présentés à un juge qui décidera ensuite de leur extradition ou non vers l’Espagne.

Fresque pour ETA

Fresque pour ETA

Le professeur Saibaba, aujourd’hui à l’isolement à la Nagpur Central Jail a lancé un appel à l’aide. Handicapé à 90%, il a été condamné à la prison à perpétuité pour de prétendus liens avec la guérilla maoïste. Il a été condamné en vertu de la loi antiterroriste Unlawful Activities (Prevention) Act. Souffrant de multiples affections, il a écrit un courrier à sa femme dans lequel il affirme qu’il pourrait ne pas passer l’hiver. Voici sa lettre:

« Dear Vasantha,
J’ai peur de penser à l’hiver qui arrive. Je frissonne continuellement à cause de la fièvre. Je n’ai pas de couverture. Je n’ai ni pull ni veste. Alors que la température baisse, la douleur atroce et continue dans mes jambes et dans ma main gauche augmente. Il me sera impossible de survivre ici durant l’hiver qui commence au mois de novembre. Je vis ici comme un animal râlant. Je suis en quelque sorte parvenu à survivre durant 8 mois. Mais je ne survivrai pas à l’hiver à venir. J’en suis sûre. Cela ne sert à rien d’encore parler de ma santé. Dans tous les cas, s’il te plait, finalise l’affaire avec l’avocat principal avant la fin du mois. Ensuite, demande à Mr. Gadling de remplir ma demande de libération conditionnelle durant la première semaine de novembre, voire la dernière semaine d’octobre. Tu te souviens que si cela n’est pas fait de cette manière, nous perdrons la maîtrise de la situation. Je ne suis pas responsable. Je te le fais savoir. Je ne vais plus t’écrire. Tu devrais parler à Mrs Rebeccaji et Nandita Narain. Parle aussi au professeur Haragopal et d’autres. Explique toute la situation. Il faut que tu te dépêche. Je me sens tellement mal de te demander tout ça tout le temps, comme un mendiant, un indigent. Mais aucun d’entre vous ne bouge d’un pouce, personne ne comprend ma situation actuelle. Personne ne comprend qu’une personne handicapée à 90% est derrière les barreaux, luttant d’une seule main et souffrant de multiples affections. Et tout le monde s’en fout de ma vie. C’est simplement une négligence criminelle, une attitude sans pitié. Prends soin de toi. Ta santé est ma santé et la santé de toute la famille. Il n’y a personne d’autre que toi pour prendre soin de ta santé pour le moment. Tant que je suis là, tu dois sans faute prendre soin de ta santé. Avec tout mon amour. Sai »

G.N. Saibaba

G.N. Saibaba

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Les 12 et 13 octobre, les travailleurs et travailleuses de l’usine Kumho Tire Georgia Inc. de Macon, dans l’État de Géorgie, ont voté à une courte majorité contre une représentation syndicale à la suite d’intimidations de la part de la direction. L’entreprise a licencié un des leaders syndicaux et en a menacé d’autres. Le Syndicat des métallurgistes USW (United SteelWorkers) a porté plainte pour pratiques de travail déloyales auprès du Conseil national des relations du travail (NLRB) pour contester ces résultats. Les résultats ont échoué avec 164 votes contre et 136 pour.

Au lendemain du dépôt de la demande de scrutin de la part du syndicat, l’entreprise a engagé une agence de consultance anti-syndicale – Labor Relations Institute Inc. – qui a tenu chaque jour des réunions de cinq à sept personnes à présence obligatoire, ainsi que des rencontres individuelles avec les employés, dépensant des centaines de milliers de dollars pour mettre en cause la réputation de l’USW et employant sept personnes à temps plein pour ce travail. Un site web créé par l’entreprise sur des faits syndicaux de Kumho a également publié une série de vidéos encourageant les employés à voter contre le syndicat. Le site a été fermé entre temps. La tactique étant également de provoquer la peur parmi les travailleurs en menaçant de fermer l’usine ou que l’entreprise perdent des contrats. La direction auraient également espionné les travailleurs qui soutiennent le syndicat. Si la pétition du NLRB échoue, le Syndicat des Métallos devra attendre 12 mois avant d’entamer un autre vote de syndicalisation.

Affiche de soutien au vote pour un syndicat à Kumho

Affiche de soutien au vote pour un syndicat à Kumho

Des centaines d’étudiants de l’Université de Cape Town (UCT) et de l’Université de Technologie de la Péninsule du Cap (CPUT) ont défilé devant le Parlement pour exiger la publication du rapport de la Commission d’enquête sur l’enseignement supérieur et la formation. Plusieurs étudiants ont été arrêtés lors de la dispersion de la manifestation par la police, alors que le ministre des Finances présentait sa politique budgétaire à moyen terme. Les étudiants ont été escortés par la police du Parlement vers le campus de Cape Town du CPUT. Ils ont exigé la dissolution de toute la sécurité paramilitaire, la publication du rapport de la commission sur la gratuité de l’éducation et l’arrêt des poursuites contre les étudiants.

Plus tôt dans la journée, un bureau de l’ancien bâtiment de l’éducation sur le campus de Bellville a également été incendié. Lundi, le bureau de la direction de la recherche de l’établissement à Bellville a été fermé à la suite d’un présumé incendie criminel. Cinq personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’incendie d’une navette d’étudiants et d’un autre véhicule le même jour. Des gardes de sécurité privés ont utilisé des grenades assourdissantes pour disperser un groupe d’étudiants protestataires qui tentaient de prendre d’assaut la bibliothèque de Bellville.

Arrestation d'un manifestant étudiant à Cape Town

Arrestation d’un manifestant étudiant à Cape Town

Hier mercredi 26 octobre se tenait la première audience dans le procès de Taner Kiliç, président d’Amnesty International en Turquie, suite à son arrestation le 6 juin dernier. Un tribunal d’Istanbul a ordonné mercredi soir la remise en liberté conditionnelle de huit militants des droits de la personne, mais aussi le maintien en détention de Taner Kiliç. Depuis le 9 juin, Taner Kiliç est accusé d’ »appartenance à une organisation terroriste armée » et les onze autres d’ »aide à une organisation terroriste armée ». Ils risquent jusqu’à 15 ans de prison.

Taner Kiliç est essentiellement accusé d’avoir téléchargé l’application de messagerie Bylock que le gouvernement turc dit être utilisé par le mouvement Gülen. Taner nie avoir téléchargé cette application, ce que confirment deux rapports d’experts indépendants. Pendant l’audience, le juge a lui-même reconnu qu’aucune preuve du téléchargement en question n’avait été apportée par la police ou le procureur. Paradoxalement, c’est précisément cette absence de preuves qui a été avancée par le juge pour décider de son maintien en détention, afin de laisser plus de temps aux forces de police pour amener ces preuves…

Rassemblement pour Taner Kiliç

Rassemblement pour Taner Kiliç

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La commémoration pour les 30 ans de l’assassinat de Thomas Sankara, organisée au Sacco-Vanzetti par l’association Semett avec le soutien du Secours rouge, a été un franc succès. Le local était bondé (80 personnes) et la conférence d’Amzat Boukari sur le thème de « Thomas Sankara, anti-impérialisme, féminisme et panafricanisme » a été d’une très grande qualité. Tous les bénéfices de la soirée seront versés aux prisonniers du Pan African Congres, organisation de résistance à l’appartheid soutenue par Sankara, qui a mené la lutté armée contre le régime raciste de Pretoria avant et après l’ANC, ce qui explique que nombre de ses combattants ont été exclus de l’amnistie liée aux accord signés par l’ANC avec le gouvernement blanc.

La conférence au Sacco-Vanzetti

La conférence au Sacco-Vanzetti


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La police brésilienne a lancé avant-hier, le 25 octobre, une opération judiciaire-policière nommée « Operacion Érebo » contre les anarchistes dans la ville de Porto Alegre. Cette opération vise des anarchistes qui auraient participé à des activités informelles depuis 2013. Le matin du 25 octobre, la police civile de Rio Grande de Sul a exécuté dix mandats de perquisition sur des résidences et des espaces collectifs dans la région métropolitaine de Porto Alegre (RS) pour collecter des documents d’enquête. La police affirme enquêter sur un groupe qui aurait perpétré des attentats contre des véhicules, des quartiers généraux de partis politiques, des postes de police, des banques et des concessionnaires automobiles. L’action a été violente et la police a agressé les personnes qui vivent dans ces espaces et a emmené certains d’entre eux au poste de police. L’action de la police a eu lieu juste deux jours avant la 8e Foire du livre anarchiste à Porto Alegre.

Operation Erebo à Porto Alegre

Operation Erebo à Porto Alegre

Un « Bus pour Öçalan » (le leader emprisonné du PKK que personne n’a vu depuis plus d’un an) sillonne l’Europe dans le cadre d’une campagne de solidarité. Alors qu’il se trouvait à Anvers, le bus a été attaqué par l’extrême-droite turque. La situation a tourné à la bagarre générale, au moins une centaine de personnes étaient impliquées. 41 personnes ont été arrêtées administrativement, dont les responsables kurdes qui se trouvaient dans le bus. Deux heures après le début des événements, la police anti-émeute était toujours déployée et un hélicoptère de la police survolait toujours les lieux.

La police anti-émeute déployée Brederodestraat

La police anti-émeute déployée Brederodestraat

Le bus pour Öçalan

Le bus pour Öçalan