Quatre policiers ont été tués dans une embuscade de la NPA à Barangay Sibayan, dans la province de Davao del Sur, aujourd’hui mercredi. Il s’agissait de membres de la police municipale de Bansalan, et de membres de la Scene of the Crime Operatives (SOCO). Un membre de la SOCO a pu appeler la police provinciale de Davao del Sur à l’aide pendant l’embuscade. Blessé, il a amené dans un hôpital voisin pour traitement.

Le théâtre de l'embuscade à Barangay Sibayan

Le théâtre de l’embuscade à Barangay Sibayan

Plusieurs prisonniers emblématiques des abus du système judiciaire russe ont été libérés anticipativement ces dernières semaines:
Ildar Dadine, premier citoyen russe condamné en vertu de la loi de l’été 2014 punissant sévèrement toute manifestation non autorisée. Pour s’être posté tout seul avec une pancarte, à plusieurs reprises, non loin du Kremlin, il avait été condamné à deux ans et demi de colonie pénitentiaire en Carélie où il avait été maltraité. La Cour suprême a décrété que son jugement avait été abusif et a ordonné sa réhabilitation, ainsi que son droit à des dommages et intérêts.
Evguenia Tchoudnovets, une jeune institutrice de maternelle condamnée à cinq mois de prison pour avoir posté sur son compte VKontakte (le Facebook russe) une vidéo de trois secondes considérée par les juges comme de la « pornographie infantile ». Elle avait en réalité voulu dénoncé l’humiliation d’un enfant nu par des éducateurs.
Dmitri Boutchenkov, le dernier détenu de Bolotnaïa – lieu de rassemblement à Moscou des grands défilés de protestation contre M. Poutine à l’hiver 2011-2012 (il reste en résidence surveillée).
Oksana Sevadisti, 46 ans, condamnée pour « haute trahison » à sept ans de colonie pénitentiaire. En 2008, juste avant le début de la guerre russo-géorgienne, cette vendeuse résidant à Sotchi avait envoyé un SMS pour décrire ce qu’elle voyait passer, comme tout le monde, sous ses yeux : un train de blindés faisant route vers l’Abkhazie. Elle a bénéficié d’une grâce présidentielle.
Rouslan Sokolovski, condamné pour « extrémisme et outrage » pour avoir chassé des Pokémons dans une église (son histoire ici).

Rouslan Sokolovski chassant les Pokémons dans l’église de Tous-les-Saints à Ekaterinbourg

Rouslan Sokolovski chassant les Pokémons dans l’église de Tous-les-Saints à Ekaterinbourg

Les forces de sécurité turques ont lancé dimanche soir 6 mars l’une des plus vastes opérations anti-guérilla de ces dernières années dans le Kudistan turc. Quelque 7000 gendarmes, 600 policiers d’élite, ainsi que des dizaines d’hélicoptères et de blindés ont été mobilisés pour cette offensive à Lice, dans la province de Diyarbakir. En outre, 18 villages ont été placés sous un strict couvre-feu jusqu’à nouvel ordre. Cette opération vise à neutraliser les guérillas du PKK actives dans ces zones boisées et montagneuses. Une autre opération a été menée à Genc, dans la province de Bingol

Les autorités turques affirment avoir tués 4 guérilleros à Lice et 6 autres à Genc. Une des personne tuée à Lice, Edip Yetut, surnommé Erhan Siser, était activement recherché pour sa participation présumée à la guérilla urbaine à Diyarbakir. Sa tête avait été mise à prix à 1 million de livres turques.

Edip Yetüt, tué le 6 mars par la contre-guérilla

Edip Yetüt, tué le 6 mars par la contre-guérilla

Face au refus de l’administration pénitentiaire de donner à Mumia les moyens de se soigner, comme un juge fédéral l’avait ordonné (voir notre article), les avocats de Mumia ont décidé de contre-attaquer en saisissant les tribunaux pour outrage à magistrat. De son côté l’Etat de Pennsylvanie a demandé au juge de surseoir à son injonction dans l’attente de son recours sur le fond contre la décision favorable à Mumia. Pour mémoire, cette décision du juge était motivée par le fait que la Constitution des Etats-Unis devait primer sur le coût des traitements. Autrement dit, le droit d’être soigné ne peut souffrir d’exception au prétexte d’arguties budgétaires qui privent Mumia et les 6.000 prisonniers de Pennsylvanie du traitement contre l’hépatite C dont ils sont atteints.

Le laboratoire américain détenant le brevet du médicament, qui le vend (avec profit) pour quelques centaines d’euros dans le tiers-monde, le commercialise aux Etats-Unis, pour environs de 70.000 euros ! De ce fait, au-delà des prisonniers, ce sont des centaines de milliers de malades qui ne bénéficient d’aucun traitement.

Mumia Abu-Jamal

Mumia Abu-Jamal

Wikileaks a publié hier « Vault 7 », une série de 8.761 documents fuités issus de la CIA. Les documents révèlent les techniques de l’agence, non seulement à espionner mais aussi à éviter les embûches posées à la NSA suites aux révélations Snowden. Cette première série de documents est baptisée « Year Zero« , en référence aux nombreuses failles « 0Day » (Zero Day) qui la composent. Les failles 0Day sont des failles informatiques qui n’ont pas été détectées par les développeurs ou par la communauté de la sécurité informatique, dont elle est à priori la seule à connaître l’existence et qu’elle utilise pour infecter les machines. Il faut noter que cette première partie de Vault7 représente plus de pages publiées que les trois premières années de publications des fuites de Snowden. Les révélations sont immenses et concerne une agence qui reçoit plus de budget que la NSA depuis 2001.

En premier lieu, les documents démontrent l’immensité de l’arsenal de cyber-guerre de la CIA: si l’agence a récemment fait mine de dévoiler l’essentiel de son arsenal, faisant semblant d’être « bon joueur » aux côtés d’une NSA « déraisonnable », c’est simplement parce qu’elle a beaucoup en stock. Fin 2016, la division Hacking de la CIA employait 5.000 personnes et avait produit plus d’un millier de systèmes de piratages, chevaux de Troie, virus et autres logiciels malveillants militarisés (Weaponized Malwares), représentant tous ensemble plus de lignes de code que ce qu’utilise Facebook pour fonctionner. Les documents semblent avoir circulé parmi d’autres agences et hackers avant de tomber dans les mains de Wikileaks via une source interne à l’agence, il faut donc considérer que la CIA n’est plus la seule à jouir de cette puissance de feu. Les malwares militarisés de la CIA permettent de pirater la plupart des objets connectés à internet. Les ordinateurs sous Windows, MacOS et Linux et les appareils Android et iOS peuvent aisément être attaqués par l’agence qui a en stock des dizaines de failles 0Day. Mais la CIA suit l’innovation technologique de près: les objets connectés peuvent, pour la plupart, être transformés en appareils d’écoute. C’est notamment le cas des SmartTV de Samsung, visées par le virus Weeping Angels, développé conjointement avec le MI5, qui permet de placer la télévision dans un état faussement éteint: alors que l’écran est noir, la télévision enregistre les conversations et les transmet aux serveurs de la CIA via la connexion internet de la cible. La CIA s’essaie également depuis octobre 2014 à la prise de contrôle à distance des voitures modernes pour en faire des engins de meurtre indétectables. La CIA a une unité dédiée à iOS (iphone et ipad) malgré le fait que ces appareils ne représentent que 14,5% du marché des smartphones, ce qui serait expliqué par leur popularité dans les élites. L’unité visant les engins sous Android avait développé à la fin de l’année dernière 24 failles 0Day militarisées. Ces failles ont soit été développées à l’interne, soit obtenues du GCHQ, de la CIA ou de marchands de cyber-armes. Ces 24 failles permettent de contourner des applications parfois très sécurisées (WhatsApp, Signal, Telegram,…) Il faut noter que la CIA n’a à priori pas cassé le chiffrement de Signal: les données sont tout simplement volées avant d’être chiffrées. Le fait qu’elle soit obligée de contourner entièrement des applications comme Signal (que nous conseillons à tous d’utiliser) est paradoxalement rassurant.

S’il ne faut retenir qu’une chose de cet arsenal de failles 0Day, c’est qu’elles démontrent l’importance des mises à jour. De par leur nature même, les failles 0Day s’appuient sur les logiciels qui ne sont pas mis à jour.

CIA - Information Operations Center

CIA – Information Operations Center

Un raid mené par la police israélienne pour arrêter cinq Palestiniens dans le quartier d’Issawiya, à Jérusalem-Est, a déclenché des affrontements avec la jeunesse palestinienne lundi matin. La police a violemment agressé les cinq Palestiniens avant de les appréhender. Trois autres Palestiniens ont également été arrêtés par les forces d’occupation qui ont tiré des bombes assourdissantes et des balles d’acier-caoutchouc.

Par ailleurs, les forces israéliennes ont également attaqué le quartier occupé de Silwan, toujours à Jérusalem-Est. Elles ont fouillé plusieurs maisons à Silwan et arrêté deux Palestiniens. Trois mineurs palestiniens, tous âgés de 17 ans, ont également reçu l’ordre de comparaître devant les services de renseignements israéliens pour interrogatoire. Enfin, un Palestinien a été arrêté pour avoir « obstrué le travail de la police » après avoir filmé des forces israéliennes envahissant des maisons à Silwan. Ces deux derniers mois, quelque 500 maisons palestiniennes ont été attaquées à Jérusalem-Est par des policiers israéliens.

Raid israélien lundi à Jérusalem Est

Raid israélien lundi à Jérusalem Est

En 2015, une anarchiste d’Amsterdam a été arrêtée. Il lui était reproché d’avoir participé à un braquage en 2013 à Aix-la-Chapelle (Aachen). Après quelques mois passés en préventive, elle a finalement été relaxée et remise en liberté (voir notre article), mais le Parquet de Aachen fera probablement appel. En avril et juin 2016, deux autres anarchistes, cette fois de Barcelone, sont arrêtés en Espagne et livrés à l’Allemagne, où ils se trouvent depuis en prison préventive. Depuis janvier se tient le procès à leur encontre, prévu pour durer jusqu’au 22 mai 2017 (voir notre article).

Un appel à une semaine de solidarité avec les anarchistes accusés de hold-up à Aachen a été lancé pour le 17 au 23 avril.

Tag solidaire à Vienne

Tag solidaire à Vienne

Le 9 février, l’agence de la Citybanabank de Mexico a été attaquée à la bombe incendiaire par la FAI-IRF en solidarité avec les anarchistes de Aachen.

L'action du 9 février à Mexico

L’action du 9 février à Mexico

Dossier(s): Allemagne Archives

Six syndicalistes ont été condamnés ce mardi pour des faits d’entrave à la circulation dans le cadre d’une manifestation contre la Loi travail. Les six prévenus – cinq hommes et une femme – étaient poursuivis pour avoir participé le 19 mai 2016 à un rassemblement non déclaré contre la loi travail dans une zone industrielle de Haguenau (au nord de Strasbourg). Le rassemblement avait évolué en occupation d’un carrefour. Jugés en correctionnelle, quatre des six syndicalistes, de la CGT, de Force ouvrière et de Solidaires, ont été reconnus coupables d’entrave à la circulation et condamnés à 1.000 euros d’amende. Deux autres militants de la CGT ont été condamnés à 500 euros d’amende.

Le parquet avait requis jusqu’à 2.000 euros d’amende, sans réclamer de peine d’emprisonnement, ni d’inscription au casier judiciaire. Quelques dizaines de militants s’étaient rassemblés mardi matin à l’extérieur du palais de justice pour soutenir les « six de Haguenau ».

La zone industrielle de Haguenau bloquée par une manifestation contre la loi Travail le 19 mai 2016

La zone industrielle de Haguenau bloquée par une manifestation contre la loi Travail le 19 mai 2016

Il y a deux ans mourrait Ivanna Hoffmann, première femme martyre internationaliste qui a inspiré la création du Bataillon International de Libération. A cette occasion, le bataillon a publié un hommage que nous traduisons ici:

Souvenons nous aujourd’hui de notre chère camarade Ivana Hoffmann, nom de guerre Avaşin Tekoşin Güneş, morte ce jour il y a deux ans, dans la bataille de Tal Tamir. Avaşin était internationaliste de la plus pure des façons, de nationalité allemande et d’origine africaine (togolaise). Comme tant d’entre-nous elle a grandi comme une migrante non-européenne, et c’est à travers cette expérience qu’elle est entrée en contact avec les jeunes migrants turcs et kurdes, desquels elle a étudié le marxisme non-dilué qui allait façonner sa vie. Non seulement, son martyre à 19 ans frappe toutes les femmes, puisqu’elle est la première martyre internationale, mais aussi les personnes LGBT, puisqu’elle était lesbienne. Ce sont des fondations sur lesquelles nous pouvons nous appuyer au Rojava. A travers l’altruisme désintêressé, l’engagement dévoué à la cause du socialisme, nous démontront nos valeurs les uns aux autres. Nous défendons Ivanna comme un symbole de notre époque, comme un signe de la lutte grandissante entre les forces de l’égalité et celles de la réactions qui se répandent sur le globe. Peu après sa mort, nous avons répondu à la vague d’émotion et de volontaires que son martyre a évoqué: nous avons formé le Bataillon International de Libération! Ainsi, Ivanna Hoffmann est immortelle! Shehid Namirin !

Ivanna Hoffmann

Ivanna Hoffmann

Le parquet de Saint-Brieuc diligente à Guingamp, le 12 mai prochain, un procès contre quatre opposants à la loi travail accusés d’avoir bloqué des trains en gare de Plouaret au printemps dernier. Les poursuites font suite à une plainte de la SNCF. Les inculpés encourent jusqu’à 45.000 euros d’amende et trois ans d’emprisonnement pour « entrave à la mise en marche ou à la circulation d’un train », plus précisément pour « avoir occupé, dans le cadre d’une manifestation, la gare de Plouaret, et avoir occupé illégalement la voie ferrée en empêchant la libre circulation des trains, au préjudice de la SNCF ». Ceci sur une période définie entre le 19 mai et le 24 juin 2016. il s’agit de militants connus: Kaou Davay actif à Nuit Debout Lannion et Guillaume Bricaud, Gael Roblin et Yoan Colas à la Gauche Indépendantiste.

En solidarité avec les inculpés, une conférence de presse et une manifestation auront lieu devant la gare de Plouaret ce samedi 11 mars à 11 h.

La gendarmerie dégage les voies de la gare de Plouaret le 26 mai 2016

La gendarmerie dégage les voies de la gare de Plouaret le 26 mai 2016