23  journalistes sont actuellement emprisonnés en Azerbaïdjan, ce pays accueillera la prochaine COP29 (Conférence des Nations unies sur le changement climatique) en novembre. La Fédération Européenne des Journalistes confirme que les arrestations ont eu lieu dans le cadre du travail des reporters. Cette dernière affirme que le régime azerbaïdjanais ne tolère plus  aucune opposition et réprime de plus en plus les reporters indépendants à l’approche de la conférence. La Fédération Européenne des Journalistes a demandé au secrétariat de CCNUCC (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) de s’assurer que tous les pays hôtes des COP respectent les droits humains, que les journalistes puissent exercer leur métier en toute liberté. La FEJ mène une campagne en faveur de la libération de six reporters travaillant pour le média indépendant Abzas Media, ces derniers enquêtaient sur la corruption et les violations des droits humains dans ce pays autoritaire. Elle milite en outre pour la libération de 17 autres journalistes détenus.

 

Un tribunal russe a jugé à huit clos et a condamné jeudi 15 août une citoyenne russo-américaine à 12 ans de prison pour «haute trahison». Lors des tout premiers jours du conflit russo/ukrainien, elle avait envoyé environ 51 dollars  ( 46 euros ) à l’ONG Razom qui fournit une assistance médicale et matérielle à l’Ukraine. Ksenia Karelina, jeune femme originaire d’Ekaterinbourg, vivait en Californie aux Etats-Unis, où elle a émigré il y a plus de dix ans et obtenu la nationalité américaine. Elle a été arrêtée en février alors qu’elle rendait visite à ses grands-parents sur le sol russe. C’est lors d’un contrôle que les agents des forces de sécurité russes ont découvert le don en faveur de l’Ukraine sur son téléphone.

Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine en février 2022, des milliers de personnes ont été sanctionnées, menacées ou emprisonnées en raison de leur opposition au conflit. Les procès pour « haute trahison » ont été multipliés et sont toujours assortis de lourdes peines.

Des membres du Comité national de Papouasie occidentale (KNPB) ont organisé dans plusieurs villes des rassemblements pour commémorer le 62e anniversaire des accords de New-York ce jeudi 15 août, ce dernier est considéré comme ouvrant la voie à l’annexion de la Papouasie par l’Indonésie, de nombreux Papous dénoncent cet accord conclu sans leur consentement, ouvrant la voie à  l’annexion illégitime de leur patrie par l’Indonésie.

Le rassemblement à Nabire était pacifique, les tensions se sont intensifiées lorsque des résidents non Papous s’identifiant comme « Warga Nusantara » (Citoyens de l’archipel), munis de barres de fer, de machettes et de pieux en bois se sont heurtés aux manifestants. La police a alors effectué des tirs de gaz lacrymogène et de balle en caoutchouc pour disperser les foules . Les indépendantistes ont riposté par des jets de pierre, ont brisé des vitrines de commerces et incendié des motos aux alentours. Un manifestant a été blessé par une balle en caoutchouc et 95 personnes ont été arrêtées.

Des manifestations et rassemblements similaires ont été signalées dans les villes de Manokwari, Sorong, Raya, Wamena et Yahukimo. A Manokwari, de nombreuses forces policières présentes ont utilisé des camions et des véhicules pour contrôler  et réprimer les manifestants, les empêchant d’atteindre les zones clés de la ville.

Un homme a été tué ce jeudi 15 août en Kanaky par un tir de gendarme à Thio (est), portant à onze le nombre de décès depuis le début du soulèvement dans l’archipel. Les gendarmes ont tenté vers 6 heures du matin de dégager une route provinciale, entravée par une vingtaine de manifestants qui l’avaient notamment barrée d’un engin de chantier. Les gendarmes ont été violemment repoussés lors de la manœuvre de dégagement, ils ont subi des jets de pierre, des cocktails Molotov et des tirs d’arme à feu. Plusieurs tirs de riposte ont ensuite été effectués, blessant deux opposants, dont un est mort durant son transfert à l’hôpital.

Les tensions avaient plutôt tendance à diminuer, mais le feu couve toujours. Mardi, quelques centaines d’indépendantistes ont répondu à l’appel de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), qui a décrété une journée d’action pour « commémorer » le « départ de la révolte » contre la réforme du corps électoral. Des incidents ont éclaté sur un barrage dans le centre de l’île. Les militants indépendantistes ne sont pas satisfaits de la suspension de la réforme électorale qui avait déclenché un mouvement de contestation. Ils veulent le retrait pur et simple de cette réforme, et annoncent continuer de se mobiliser dans la rue. La situation est toujours tendue, le couvre-feu est maintenu de 22h à 5h, de même que l’interdiction du port et du transport d’armes et la vente d’alcool.

Plus de 1.500 détenus ont profité des troubles durant tout le mois de juillet ( voir article ici ) et les jours qui ont suivi l’éviction de la Première Ministre Sheikh Hasina pour s’évader de plusieurs prisons au Bangladesh. Au total, 12 détenus sont décédés lors de ces évasions de masse. Dans certaines prisons, les prisonniers munis d’outils et de barres de fer ont forcé les gardiens à ouvrir les portes des l’établissement pénitenciers.

Lundi 5 août, plus de 500 détenus se sont enfuis d’une prison du district de Sherpur. Le mardi 6 août, six prisonniers ont été abattus lors d’une évasion dans une prison de haute sécurité à Kashimpur alors que 203 prisonniers ont réussi à s’échapper. Six autres détenus ont été tués jeudi dans la prison de Jamalpur et 600 prisonniers ont pris la fuite. Dans une prison du district de Narsingdi, ce sont 800 prisonniers qui se sont évadés, lorsqu’une foule de milliers de personnes a attaqué l’institution datant de l’époque coloniale britannique, en mettant le feu au bureau du directeur.

De nouvelles manifestations ont eu lieu au Bangladesh après les prières du vendredi. La libération de six meneurs n’ayant pas suffi à calmer la colère des étudiants. Le pouvoir a de nouveau limité l’internet mobile utilisé par les manifestants, les réseaux sociaux et les plateformes Facebook, Whatsapp et Telegram ont à nouveau été restreints.

Au moins 206 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation en juillet, victimes pour la plupart de tirs des forces de l’ordre, au moins 32 mineurs figurent parmi les victimes. Au total, plus de 10.000 personnes auraient été arrêtées. Dans ce pays de 170 millions d’habitants comptant de nombreux diplômés au chômage, les étudiants exigent l’abolition d’un système de discrimination positive accusé de favoriser l’embauche de proches du pouvoir dans l’administration (voir article ici)

Parmi les leaders libérés figure le leader du mouvement étudiant , Nahid Islam, arrêté le 26 juillet, ainsi que deux autres  étudiants, ils avaient été sortis de force d’un hôpital de Dacca où ils étaient hospitalisés et emmenés dans un lieu inconnu. Des milliers d’étudiants en colère  se sont rassemblés pour protestés contre les violences des forces de répression, ils exigent la libération de tous les étudiants et personnes arrêtées, la réouverture des écoles et des universités fermées mi-juillet.

Depuis le début du mois de juillet, un mouvement massif, lancé par des étudiants, appelle à l’abrogation d’une loi favorisant l’accès à la fonction publique aux proches des anciens combattants de la guerre d’indépendance de 1971.

Cette loi est, en effet, perçue comme injuste envers le diplômés chômeurs dans un pays où l’âge moyen est d’un peu plus de 27 ans et où les jeunes manquent de perspective d’avenir (selon les données du Bureau des statistiques du Bangladesh (BBS) de mars, 39,88 pour cent des jeunes âgés de 15 à 24 ans ne travaillent pas, ne sont pas en formation ou n’étudient pas).

Ces manifestations massives (réunissant parfois plusieurs centaines de milliers de personnes) ont été accueillies avec par une violente répression, la police tirant à balle réelle et tuant entre 60 et 133 personnes.

Le gouvernement a, par ailleurs, déployé l’armée et fait appel à des unités paramilitaires telles que les gardes-frontières et le bataillon d’action rapide, connus pour leurs antécédents en matière de violations des droits humains. Le gouvernement a coupé internet de le pays, fait fermé les écoles et universités et arrêté plusieurs leader de l’opposition.

Ces mesures n’ont pas dissuadé le mouvement qui a assumé l’escalade en incendiant des bâtiments officiels et une chaine de télévision, attaqué des postes de police et pris d’assaut la prison de Narsingdi, menant à l’évasion de 800 prisonniers. Par ailleurs, au moins deux policiers sont morts dans les affrontements.

Ce vendredi, le gouvernement a imposé un couvre-feu strict avec un ordre de «tirer à vue» dans tout le Bangladesh pour tenter de mettre fin au mouvement. Sans succès, jusqu’à présente, puisque des milliers de personnes manifestaient encore hier à Rampura (samedi 20 juillet) contre le couvre-feu.

Révolte au Bangladesh

Révolte au Bangladesh

Le 19 juin, 13 membres de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) ont été arrêtées en Kanaky (Nouvelle-Caledonie). Sept d’entre elles seront envoyées en prison en France (voir nos article ici et ici). Il s’agit de Christian Tein, Brenda Wanabo-Ipeze, Frédérique Muliava, Guillaume Vama, Yewa Waetheane, Steeve Unë et Dimitri Qenegei.
Après plusieurs semaines à l’isolement, le 10 juillet, Frédérique Muliava et Brenda Wanabo-Ipeze ont été libérées sous conditions. Elles n’auront pas le droit d’entrer en contact avec les autres mis en examen, elles devront respecter certains horaires pour sortir, elles ont interdiction de quitter le département où elles logent et devront porter un bracelet électronique. Les 5 autres militants déportés sont actuellement toujours en prisons.

Après une période de calme relatif sur l’archipel, la vague d’arrestations de militants indépendantistes et le transfert de plusieurs d’entre eux en France ont relancé le soulèvement kanak. Des barricades, des heurts et des incendies de bâtiments (dont un commissariat et une mairie) ont eu lieu dans plusieurs villes dont Nouméa, Païta, Bourail, La Foa et Lifou. Quatre véhicules blindés dont un de dernière génération – un Centaure – sont intervenus, tandis que des militants cagoulés en position derrière des barricades de fortune lançaient des projectiles vers les forces de l’ordre en les invectivant. Un homme de 23 ans en état de « détresse respiratoire » est décédé dans la nuit après s’être rendu sur des barrages à Nouméa. 11 militants ont été arrêtés et 9 d’entre eux ont déjà été déportés dont Christian Tein, le porte-parole de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT). Les autorités annoncent l’interdiction des rassemblements de samedi matin à dimanche soir et prolongent jusqu’au 8 juillet le couvre-feu.

 

Un sous-officier de l’armée gouvernementale et un guérillero de la Nouvelle Armée Populaire ont trouvé la mort lors d’affrontements séparés à Samar et à Samar Nord dimanche dernier. Le militaire tué est un sous-officier,  sergent  au 46e bataillon d’infanterie de l’armée de terre. Il faisait partie d’un détachement effectuant une opération à Barangay Nagbac lorsque ce détachement a été pris pour cible par les maoïstes de la NPA. Dimanche également, des troupes du 20e régiment d’infanterie de l’armée ont affronté des combattants de la NPA à Barangay Hitapi-an à Catubig, dans le nord de Samar. Les maoïstes, de l’Unité de guérilla sous-régionale ont battu en retraite en laissant derrière eux le corps d’un de leurs camarades, Lino Pajanusta Norcio, alias Kidlat.

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA