Le 15 septembre, le procès d’un ancien soldat britannique s’est ouvert à Belfast. Surnommé « soldat F », l’ancien parachutiste est accusé des meurtres de James Wray et William McKinney, et de cinq tentatives de meurtre, lors de la répression du Bloody Sunday qui a fait 13 morts le 30 janvier 1972 (voir notre article). En décembre, il avait plaidé non coupable devant le tribunal de Belfast. Le parquet nord-irlandais avait engagé des poursuites pénales contre le « soldat F » en 2019 (voir notre article). Elles avaient ensuite été abandonnées, puis relancées en 2022.

Ce 20 septembre au Royaume-Uni, le procès des militants kurdes accusés d’être membres du PKK a débuté par une audience préliminaire à la Cour pénale centrale d’Old Bailey, l’une des plus hautes cours de sécurité de la capitale Londres. Dans ce pays, le PKK est toujours classé comme une « organisation terroriste ». Le procès principal devrait s’ouvrir devant un jury en janvier 2026. Par ailleurs, le tribunal tiendra des audiences préparatoires les 7 novembre et 12 décembre 2025. Le matin du 27 novembre dernier, des centaines de policiers britanniques ont perquisitionné les domiciles de nombreux militants kurdes et du Centre communautaire kurde de Londres, tandis que sept militants kurdes ont été arrêtés et poursuivis.

Ce 20 septembre a débuté une marche pour Gaza initiée par le Front Anti-Impérialiste et qui passera par 15 villes (9 pays). Le mardi 23 septembre, la marche arrivera à Bruxelles. Un rassemblement y est prévu à 15h devant l’Ambassade d’Égypte pour exiger l’ouverture de la frontière vers Gaza. Le rassemblement sera suivi d’une rencontre-débat. Cet évènement débutera à 18h au local Sacco-Vanzetti (chaussée de Forest, 54 à 1060 Bruxelles).

Prisonnière de la cause palestinienne dans le cadre de l’affaire dite des 24 de Filton (voir notre article), Heba a reçu le 16 septembre dernier l’ordre de retirer son keffieh. Elle n’a plus le droit de le porter, même dans sa cellule. Comme seule raison, l’administration pénitentiaire a affirmé que ce n’était pas autorisé et que la même règle s’appliquerait à toutes les détenues. De la même manière, elle a également contraint Qesser (également poursuivie dans l’affaire des 24 de Filton – à droite sur la photo) à retirer son keffieh, menaçant d’annuler sa visite si elle refusait de le retirer. À son retour en cellule, Qesser a constaté que tous ses hijabs à motif keffieh ont été confisqués, la laissant sans rien pour la prière.

Mardi 2 septembre, un militant de l’IRPWA (Association républicaine irlandaise pour le bien-être des prisonniers) de Belfast a été arrêté par la police espagnole à l’aéroport de Palma. Jusqu’à six policiers espagnols ont arrêté l’activiste, l’ont escorté dans une pièce annexe et l’ont détenu pendant 45 minutes. Deux hommes sont entrés dans la pièce et se sont identifiés comme étant du MI5 (service de renseignement responsable de la sécurité intérieure du Royaume-Uni). Ils ont porté une série d’accusations contre l’activiste, puis l’ont menacé de mort à plusieurs reprises et sont repartis. Il s’agit d’un nouvel exemple des innombrables tentatives d’intimidation des militants républicains par les autorités britanniques.

Le tribunal Izmailovsky de Moscou a reporté le procès de l’affaire Antifa United en raison du décès de l’un des accusés, Ostrovsky. La cause du décès est inconnue et le tribunal n’a pas encore reçu le certificat de décès. Fin août, ce même tribunal a ouvert un procès contre quatre antifascistes pour « création et participation à une communauté extrémiste ». Selon les forces de l’ordre, les membres de la communauté disposaient d’un groupe sur les réseaux sociaux, au sein duquel les accusés auraient « impliqué des personnes, y compris des mineurs », et « planifié des crimes motivés par la haine […] contre les forces de l’ordre ». En réalité, Antifa United était une marque de vêtements cherchant à populariser l’antifascisme auprès des jeunes. Comme d’autres marques, Antifa United gérait des comptes sur les réseaux sociaux.

Azat ​​Miftakhov est un mathématicien et militant anarchiste russe d’origine qui a été condamné pour des actes de « hooliganisme » contre le parti au pouvoir Russie unie de Vladimir Poutine. Le 4 septembre 2023, il est libéré après quatre ans et demi de prison, puis il est renvoyé en détention provisoire pour d’autres accusations. Ses soutiens organisent une journée internationale de soutien à la libération d’Azat ​​et d’autres prisonniers politiques. Celle-ci est organisée le 20 septembre prochain à l’occasion du deuxième anniversaire de sa nouvelle arrestation. Des initiatives sont organisées dans plusieurs villes, notamment à Paris au Square Robert Schuman (20 bd Lannes, 75116 Paris) dès 14H.

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Apparue dans la nuit de dimanche 7 à lundi 8 septembre, l’artiste Banksy a choisi la façade de la Cour royale de justice de Londres pour sa dernière œuvre. Elle représentait un juge attaquant avec un marteau un manifestant à terre. Cela fait référence aux plus de 800 personnes arrêtées samedi dernier pour avoir manifesté leur soutien à Palestine Action, une organisation récemment classée « terroriste » dans le pays (voir notre article). Les autorités l’ont d’abord caché avec des palissades avant de l’effacer ce mercredi 10 septembre.

Activiste emprisonnée dans l’affaire dite des « 24 de Filton » pour une action contre le principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems (voir notre article), Teuta Hoxha était en grève de la faim pour dénoncer ses conditions d’incarcération alors qu’elle est en détention depuis neuf mois sans procès. Après 28 jours, elle vient d’annoncer la suspension de sa grève de la faim ce dimanche 7 septembre. Sa détermination lui a permis de gagner plusieurs de ses revendications : rétablissement de ses activités loisirs, réception du courrier retenu, confirmation que son emploi à la bibliothèque a été supprimé suite à l’interdiction de Palestine Action. Sa lutte avait notamment été soutenue par des grèves de la faim solidaires de prisonniers pro-palestiniens aux Etats-Unis, comme Casey Goonan et Malik Farrad Muhammad (voir notre article).

Ce samedi 6 septembre, 2000 partisans de Palestine Action se sont rassemblés au pied du Parlement britannique en brandissant des centaines de pancartes avec les mots « je condamne le génocide et je soutiens Palestine Action ». Cette action est organisée pour dénoncer l’interdiction de déclarer son soutien à Palestine Action, organisation pro-palestinienne classée « terroriste » en juillet dernier (voir notre article). Rapidement la police intervient et procède immédiatement aux premières arrestations, les manifestants risquent six mois de prison. La plupart des personnes ont été formées pour adopter les codes de la désobéissance civile : ne pas résister à l’arrestation, se laisser emmener tel un poids mort et ne donner aucun détail aux enquêteurs, l’objectif étant de saturer le système judiciaire. Au total, les forces de l’ordre ont interpellé 425 manifestants.

MàJ 08/09/2025 : La police de Londres a annoncé, 890 arrestations, dont 857 en vertu de la loi sur le terrorisme pour soutien à une organisation interdite, 33 personnes ont été arrêtées pour d’autres infractions, dont 17 pour agression contre des policiers. Les premiers procès de partisans de Palestine Action se tiendront le mois prochain.