Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Toutes les universités du Maroc connaissent depuis plusieurs années des mouvements de lutte et de résistance pour contrer la politique antipopulaire et antisociale de l’Etat réactionnaire – politique qui passe notamment par la privatisation et l’exclusion des enfants du peuple de l’enseignement public. Dans ce contexte, nombreux sont les étudiants qui ont été arrêtés et condamnés à de lourdes peines lors de procès montés de toutes pièces. Parmi les derniers arrêtés, on trouve : Ikram Bourhim, Zakia Biya, Yassin Rahal, Ibrahim Kassimi, Hamza Alhamidi et Redouan Alallami. ils sont actuellement emprisonnés à la prison Toulal 2 et 3, à Meknès et ont entamé une grève de la faim ouverte à partir du 30 mai – en particulier pour arracher le statut de prisonniers politiques et pour un procès équitable dans les meilleurs délais.

Leur lutte s’inscrit aussi pleinement dans celle de tous les détenus politiques au Maroc et reprenne donc également leurs mots d’ordre, à savoir : libération de tous les prisonniers politiques sans condition ; abandon des charges et des poursuites montées de toutes pièces ; ’abandon de la militarisation de l’université et de la circulaire tripartite; droit de visite pour leur famille, pour les étudiants et pour tous ceux qui veulent ; visite durant toute la semaine ; amélioration des régimes alimentaires, le droit et l’accès au soin, à la santé et à l’hygiène ; fourniture de livres, le libre accès à la bibliothèque et aux livres de référence, aux journaux, à tout ce qui peut contribuer à l’étude ; droit à poursuivre ses études ; autorisation d’une utilisation libre du téléphone pour pouvoir communiquer avec l’extérieur ; autorisation aux promenades sur un temps suffisant et propice ; regroupement des prisonniers politiques dans une seule prison et dans les mêmes cellules ; fin de tout harcèlement et de toutes mesures d’exaction.

Les prisonniers politiques en grève de la faim à Meknès

Les prisonniers politiques en grève de la faim à Meknès

Miguel Angel Barbosa est mort vendredi à 01h50 en raison d’un arrêt cardiaque, après avoir passé près de six semaines dans un coma dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital le Tunal. Le jeune étudiant de la technologie mécanique, a été hospitalisé depuis le 21 avril par un traumatisme crânien grave après avoir été blessé lors d’affrontements qui ont eu lieu entre les étudiants de l’Université avec les ESMAD. Les étudiants de l’Université pédagogique de Bogota sont descendu dans la rue à l’annonce de ce décès. De nouveaux affrontements ont rapidement eu lieu, amenant le blocage de plusieurs grandes artères, et se soldat par cinq blessés dont un policiers, tous évacués en ambulances.

Affrontements hier vendredi à Bogota

Affrontements hier vendredi à Bogota

A Dijon, un intermittent du spectacle a été condamné vendredi par le tribunal correctionnel à 5 mois de prison pour des faits remontant à avril. Le jeune homme de 30 ans, au casier vierge, a également écopé d’une amende de 350 euros pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement ADN. Il a reconnu avoir utilisé un extincteur quand le cortège de la manifestation du 28 avril passait à hauteur de la cour d’appel de Dijon. Le portail de l’institution et deux véhicules garés à proximité avaient été maculés de peinture. Il a assuré ne pas savoir que l’extincteur était rempli de peinture et non de poudre. La peine requise à l’encontre du jeune homme par le procureur de dix mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve!

Le peinturlurage à la cour d’appel de Dijon

Dans la Loire, un mois de prison avec sursis assorti de 70 heures de travail d’intérêt général a été prononcé vendredi à l’encontre de trois jeunes manifestants reconnus coupables de violences et de dégradations le 31 mars en marge d’une manifestation à Saint-Etienne. Le procureur avait requis à l’encontre de ces jeunes hommes, âgés de 20 à 23 ans, dont deux militent aux Jeunesses communistes, une peine de six mois de prison avec sursis et de 210 heures de travail d’intérêt général. Le tribunal correctionnel de Saint-Etienne les a reconnu coupables de violences et d’outrages sur neuf policiers à qui ils ont été condamnés à payer solidairement un total de 5.500 euros de dommages et intérêts. Ces trois jeunes, dont deux sont étudiants, le troisième demandeur d’emploi, devront également verser 3.580 euros de dommages et intérêts à la préfecture de la Loire, pour avoir commis des dégradations sur la façade du bâtiment à l’aide d’oeufs remplis de peinture. Un dispositif policier barrait l’accès au Palais de justice où plusieurs dizaines de manifestants scandaient «Non à la répression, libérez nos camarades» pendant le procès.

Oeufs de peinture sur la préfecture de la Loire à Saint-Etienne

Par ailleurs, quatre jeunes militants des Jeunesses communistes et de la CGT, de 24 à 29 ans, en garde-à-vue depuis jeudi matin pour leurs agissements lors d’une autre manifestation contre la loi Travail le 12 mai, toujours à Saint-Etienne, ont été remis en liberté vendredi. Suspectés de dégradations sur la porte de la permanence du député PS de la Loire Jean-Louis Gagnaire, dans laquelle ils étaient entrés par effraction, et de violences sur des policiers venus les interpeller, ils seront jugés le 13 juillet par le tribunal correctionnel de Saint-Etienne.

L’occupation de la permanence du député PS Gagnaire

Le peinturlurage à la cour d'appel de Dijon
Oeufs de peinture sur la préfecture de la Loire à Saint-Etienne
L'occupation de la permanence du député PS Gagnaire

Le FBI souhaiterait pouvoir mettre la main sur une méthode qui lui permettrait de briser l’anonymat proposé par l’excellent outil d’anonymisation TOR. Il s’intéresse donc aux codeurs de TOR. Bilan, le FBI a assigné l’un des développeurs de Tor, Isis Agora Lovecruft (vous avez bien lu), qui a préféré se dérober. Elle pense que le FBI a choisi cette voix pour la contraindre à aider à cracker le système TOR. L’EFF, l’Electronic Frontier Foundation (EFF), la principale organisation à but non lucratif défendant les libertés civiles électroniques aux USA, indique que le FBI doit être plus précis dans sa demande « Que veulent-ils ? demande l’EFF. Il faut savoir ce que veut le le FBI avant qu’elle puisse décider si elle va les rencontrer ». Isis est une informaticienne de premier ordre : spécialiste dans le reverse engineering, le chiffrement et le développement de l’Open Observatory of Network Interference (OONI), une plate-forme dédiée à contrer la censure mondiale. Depuis 2013, elle est plongée dans TOR.

Isis Agora Lovecruft

Isis Agora Lovecruft

Un IED, installé sous une plaque d’égout, a explosé au passage d’un véhicule blindé de la police qui patrouillait lundi à Silopi, dans le district de Sirnak. Plus tôt dans la journée, près de la ville de Van, un autre IED a été déclenché au passage d’un blondé de la police, tuant ses deux occupants.

Un blindé de la police en patrouille à Sirnak

Un blindé de la police en patrouille à Sirnak

À Saint-Malo, en Bretagne, le collège Surcouf devra fermer ses portes en septembre 2017. En signe de protestation contre cette décision du Conseil départemental, une centaine d’élèves, parents d’élèves et enseignants ont bloqué l’entrée de l’établissement, ce matin à partir de 7 h 30. Au milieu de la matinée, des agents de la police nationale sont intervenus afin de disperser les manifestants, bousculant jeunes et moins jeunes, conduisant à la blessure de onze enfants dans la cohue. Trois d’entre eux ont dû être amené à l’hôpital.

Intervention policière au collège Surcouf

Intervention policière au collège Surcouf

Deux régions péruviennes ont vécu deux jours d’incidents lors de manifestations exigeant des travaux publics d’infrastructures. Deux grèves générales séparées ont eu lieu dans la ville andine de Puno, à 315 km au sud-est de Lima, et dans la ville côtière de Chimbote, à 440 kilomètres au nord de Lima. Le « Front de défense de Puno » a terminé son deuxième jour d’une grève de 48 heures pour l’amélioration du système de décontamination du lac Titicaca. La manifestation a paralysé la ville et les groupes d’activistes ont affronté la police et bloqué les routes menant au reste du pays et à la Bolivie voisine.

A Chimbote, les organisations sociales exigent la construction d’une déviation de l’autoroute Panaméricaine qui traverse actuellement la ville, causant divers risques et inconforts. Les grévistes ont organisé des manifestations de rue et des blocages des rues et des émeutes ont éclaté dans lequel la police a arrêté trois manifestants.

Après les affrontements, à Puno

Après les affrontements, à Puno

Laurent syndicaliste du Havre a été condamné ce mercredi après-midi par le tribunal du Havre à une peine de six mois de prison avec sursis, mise à l’épreuve pendant 18 mois avec obligation de réparer les dégâts commis à la permanence du PS du Havre. Ni policiers, ni parti socialiste ne s’étaient constitués partie civile, et pourtant c’est bien d’une sacrée peine qu’écope le syndicaliste. Plusieurs manifestants avaient envahi le local PS du Havre le 12 mai, renversé les meubles et peint la façade.

Le siège du PS au Havre, le 12 mai

Le siège du PS au Havre, le 12 mai

Les affrontements entre la police et les manifestants ont éclaté à Istanbul mardi, lorsque des centaines de personnes sont descendues dans les rues pour marquer le troisième anniversaire des manifestations pour le parc Gezi, en dépit d’une forte présence policière. Plus d’une douzaine de militants ont été arrêtés et des affrontements à petite échelle ont continué dans le début de soirée après que des groupes d’opposition ont promis de défier le blocus de la police de la place Taksim qui voisins Gezi.

En mai-juin 2013 les manifestations Gezi avaient commencé comme un mouvement populaire pour arrêter les plans pour le réaménagement du parc Gezi dans le centre d’Istanbul, mais fait boule de neige dans une vague de colère nationale contre le régime du président Erdogan. Huit personnes ont été tuées dans les troubles à l’échelle nationale qui a suivi les manifestations Gezi Parc.

Incidents mardi à Istanbul

Incidents mardi à Istanbul

Une manifestation contre la loi Travail a débuté à la mi-journée à Rennes, partant de deux extrémités de la ville, avant de se rejoindre devant la préfecture de région. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers la rocade de la ville. Sans qu’il n’y ai eu le moindre jet de projectile, sans doute pour prévenir un blocage de la circulation, les policiers ont chargé la manifestation en voiture, usant de gaz lacrymogènes et tirant au flash-ball. Les véhicules seraient intervenus à vive allure pour chasser les manifestants, avant que les policiers en civil ne se lancent à leur poursuite. Trois personnes auraient été hospitalisées à la suite des heurts. Quatre journalistes ont été pris pour cible et ont reçu des coups de matraque alors qu’ils suivaient la manifestation.

La charge à Rennes

La charge à Rennes