Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les prisonniers politiques colombien ont entamé il y a dix jours une grève de la faim. René Nariño, leur porte-parole a déclaré que la grève est justifiée par l’absence de réponses aux nombreuses revendications relatives aux conditions de détention: « Les défauts de soins de santé ont tué plusieurs camarades ». Elle est aussi justifiée par l’absence de tout changement dans le régime de libération après trois ans de dialogue entre les FARC et le gouvernement.

Guérilleros colombiens dans la prison de Bogota

Guérilleros colombiens dans la prison de Bogota

La police de la ville de Bokaro, dans le Jharkhand, a découvert une mini fabrique d’armes et a arrêté les deux sympathisants maoïstes présumés qui la géraient. Une opération conjointe menée par la police et des membres de la CRPF avait été lancée, les autorités souhaitant empêcher les actions de la guérilla en marge d’élections locales à venir. Elles ont déclaré que la fabrique d’armes était également un atelier, où les deux accusés réparaient des armes appartenant à la guérilla. D’après le commissaire local, les deux hommes auraient un casier judiciaire pour des faits d’utilisation d’explosifs. Les soldats ont saisi trois amies et une large variété d’outils servant à la fabrications d’armes.

Présentation des deux prisonniers et de la saisie

Présentation des deux prisonniers et de la saisie

Le 20 octobre, à Bologne, une grande occupation dans un ancien établissement des Telecom, rue Fioravanti, a été évacuée par la police. Le bâtiment était occupé depuis le 4 décembre 2014. À l’intérieur vivaient plusieurs dizaines de familles – au total près de 300 personnes – qui avaient été déboutées de leur demande de logement social. L’immeuble avait été entouré par la police dès 7h du matin, pendant qu’une cinquantaine de personnes sont montées sur le toit. Les soutiens – notamment des centres sociaux et des collectifs en lutte sur le logement – arrivent rapidement mais sont tenus à distance par les policiers. Cela donne lieu à quelques moments d’affrontements.Il s’agit de la troisième expulsion en l’espace de quelques jours à Bologne.

À la suite de cette expulsion, une manifestation de solidarité a été appelée à Rome dans l’après-midi, où plus de 200 personnes ont bloqué le trafic à Porta Pia, près du ministère des infrastructures, avant d’être repoussées par la police à coups de canon à eau et de matraques. Le samedi 24 octobre, une manifestation appelée à Bologne pour répondre aux expulsions a rassemblé plus de 5000 personnes qui ont défilé à travers la ville, bloquant la circulation et recevant de nombreux soutiens de la part des gens à leurs fenêtres.

L’évacuation du squat à Bologne

L'évacuation du squat à Bologne

De brefs affrontements ont opposé dimanche police et jeunes manifestants kurdes dans la ville de Diyarbakir au soir des législatives qui ont redonné la majorité absolue au parti du président Erdogan. Les incidents ont débuté près du siège du HDP, dont les derniers résultats indiquent qu’il pourrait obtenir un score national inférieur aux 10% requis pour être représenté au Parlement. Plusieurs dizaines de jeunes ont improvisé une barricade de pneus enflammés et de nombreux coups de feu tirés en l’air par des manifestants. « Si le HDP reste sous les 10%, ce sera la guerre (…) ils nous ont volé nos voix », a lancé l’un d’eux à la presse. La police antiémeute est alors intervenue avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes pour disperser la foule dans les rues environnantes, où la tension était toujours vive.

Affrontements à Diyarbakir

Affrontements à Diyarbakir

Netanyahu a proposé, il y a deux semaines, pendant la réunion du cabinet, d’interdire l’accès à Jérusalem de 80.000 Palestiniens qui habitent dans le camp Shafat et le quartier Koufr Aqab à Jérusalem-est et de ceux qui se trouvent du côté de la Cisjordanie par rapport au mur de division mais qui ont accès à Jérusalem avec les pièces d’identité Jérusalem. « Nous devons analyser l’éventualité d’annuler leur droit d’y habiter. C’est une question qu’il faut débattre » a dit Netanyahu. Israël occupe Jérusalem-Est et la Cisjordanie depuis 1967. Il y a 200.000 colons sionistes à Jérusalem-Est et 400.000 en Cisjordanie.

Le processus d’annexion de Jérusalem-Est

Le processus d'annexion de Jérusalem-Est

La police du district de Golaghat (Assam) a interpellé ce samedi un dirigeant maoïste recherché de longue date. Le cadre, qui a été identifié comme étant Pallav Charingia Phukan, alias Akon, alias Phukan, est originaire de Tinsukia, dans le district du même nom, également dans l’état d’Assam. Selon les autorités assamaise, il était présent avec plusieurs de ses camarades pour tenir une réunion à Khakandguri. Des policiers ont organisé une descente sur place et ont capturé le guérillero. Les deux autres cadres l’accompagnant ont pu échapper aux forces de l’ordre. Toujours selon les autorités, cette réunion avait pour but de planifier des actions conjointes de la guérilla maoïste avec les forces indépendantistes Naga, dont elle a toujours été proche. Les relations entre les groupes ont faibli ces derniers temps en raison de la répression policière violente, mais il semblerait que le contact ait été bien rétabli. C’est au même endroit que le leader maoïste le plus recherché de la région, Aditya Bora, avait été capturé le mois dernier.

Pallav Charingia Phukan

Pallav Charingia Phukan

Une opération policière franco-allemande a visé mercredi une maison de Tarnac, où vit Julien Coupat, soupçonné de sabotages de lignes SNCF en 2008, mais s’est heurtée à l’opposition de manifestants masqués. D’après des témoins interrogés par la presse locale, des policiers français, assistés par des policiers allemands, ont voulu perquisitionner une maison à Tarnac, mais se sont heurtés à l’opposition de plusieurs dizaines de manifestants masqués, et y ont finalement renoncé.

Une enquête de la police judiciaire fédérale allemande pour des faits de sabotage contre le réseau ferré commis dans les années 90 avait fait apparaître en 2008 le nom d’une jeune femme, relation de Julien Coupat. Elle avait toutefois bénéficié d’un non-lieu aux termes des investigations. C’est ce qui expliquerait cette descente policière. Dans le dossier Tarnac, les huit inculpés ont été renvoyés par un juge d’instruction en correctionnelle. Toutefois, la juge a abandonné la qualification de «terroriste», ce qui a provoqué un appel du Parquet.

L’opération policière de 2008 à Tarnac

L'opération policière de 2008 à Tarnac

Le bureau de presse des Forces de Défense du Peuple et des Femmes Libres du Kurdistan (HPG et YJA-Star les guérillas du PKK) a publié le bilan des actions du PKK pour le mois d’octobre. Ce mois, malgré la trêve unilatéralement respectée par la guérilla depuis le 10 octobre, a été particulièrement intense. Notons que la trêve du PKK ne sous-entend pas qu’ils aient baissés les armes : la guérilla protège les territoires sous son contrôle et se défend dés qu’elle est attaquée.

L’état turc a procédé à 26 opérations terrestres, 94 frappes aériennes par jets, 17 frappes aériennes par hélicoptères Cobra, 331 attaques d’artillerie lourde (mortier, obusier et tank), 53 opérations aériennes, 89 vols de reconnaissance et 7 opérations terrestres sans résultats.

La liste des actions opérées par la guérilla : un total de 116 actions et représailles incluant 20 sabotages, 17 éxécutions, 8 raids, infiltrations et encerclements, 9 contrôles routiers, 25 confrontations avec l’armée turque, 57 actions et frappes diverses et 23 actions aux résultats invérifiés.

Tout cela a coûté cher à la Turquie, voici les pertes : 315 soldats tués dans les affrontements, 4 policiers abattus, 15 membres des Opérations Spéciales, 12 officiers tués, 107 soldats blessés, 1 policier blessé, 11 bases militaires détruites, 5 blindés détruits, 17 véhicules militaires non-blindés incendiés, 4 hélicoptères endommagés et 6 véhicules lourds endommagés, dont un tank. Une douzaine d’armes diverses ont également été saisies par les guérilleros.

Enfin, selon les HPG, 53 guérilleros ont été tués, 3 autres sont morts sur le front du Mont Shengal en combattant l’Etat Islamique, deux guérilleros ont été faits prisonniers par la Turquie.

Drapeau du PKK.

Drapeau du PKK.

Un membre de la Special Auxiliary Police a été battu à mort et six autres policiers ont été blessés quand des villageois ont attaqué une patrouille qui venait arrêté un guérillero maoïste dans le village de Kushmahat, situé dans le district de Begusarai (Bihar). Selon le commissaire local, les policiers avaient été envoyés dans le village suspectant la présence de Bauna Sada, un membre du CPI(Maoist) sur place. Ils ont donc organisé une descente, et ont arrêté Sada. Cependant, les villageois ont immédiatement commencé à leur lancer des pierres et ont libéré le guérillero. Les policiers ont ouvert le feu sur la population. Un des policiers a été battu à mort par les villageois en colère. Six autres policiers ont été grièvement blessés et hospitalisés. La police locale a déclenché une vaste opération en représailles, et une dizaine de personnes ont été interpellées.

Membres de la Special Auxiliary Police

Membres de la Special Auxiliary Police

La NPA a annoncé que Dario Otaza, le maire de Loreto, et son fils Daryl, qui avaient été capturés à leur domicile lors d’une opération de la guérilla le 19 octobre (voir notre article), avaient été jugés par un tribunal populaire, condamnés pour crimes anti-populaire, et exécutés. Plus spécifiquement, Otaza a aidé le militaire à déporter des communautés autochtones dans la région et à torturer des enfants. Le père et le fils ont en outre commandité le meurtre d’au moins trois personnes.

Dario Otaza, feu le maire de Loreto, trinquant avec des militaires

Dario Otaza, feu le maire de Loreto, trinquant avec des militaires