Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les unités de l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) ont mené des attaques, hier dimanche, contre des positions des forces d’occupation marocaines au Sahara occidental, dans le secteur de Techla et Mahbes. Les unités avancées de l’ALPS ont concentré leurs attaques sur deux sites dans le secteur de Tichla, à savoir le commandement du 45e régiment des forces d’occupation marocaine, derrière la région de Guelb Edhlim, et le 55e régiment positionné derrière la région de Glibat Ould Boubakir. Les unités de l’Armée sahraouie ont également bombardé les points de retranchement des forces d’occupation marocaines dans la région de Ross Essabti et le point d’alerte N181 des forces de l’occupation dans la même région, dans le secteur de Mahbès. Des détachements avancés de l’ALPS avaient ciblé, samedi, les retranchements des forces d’occupation marocaines dans les secteurs de Haouza dans les régions de Fedret Laghrab et Fedret El Ach. Les attaques de l’APLS se poursuivent contre les forces d’occupation marocaines qui subissent des pertes humaines et matérielles considérables.

Le 9 juin, le prisonnier anarchiste Giannis Michailidis, qui en est à son 30e jour de grève de la faim (voir notre article), a été transféré à l’hôpital pénitentiaire Saint Paul, et de là à l’hôpital de Nikaia. Il a été informé qu’il ne serait pas soigné là-bas et a été ramené à l’hôpital pénitentiaire. Toujours sans réponse des autorités à ses demandes, il a décidé d’entamer une grève de la soif. Giannis est libérable depuis décembre 2021, ayant terminé presque dix ans dincarcération. De nombreuses initiatives de solidarité ont déjà eu lieu (sur la photo, l’occupation du Bureau général de la presse écrite, le 6 juin à Athènes).

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La justice péruvienne a condamné le 30 mai dernier Alcides Espinoza Solorzano à 12 ans de prison après l’avoir reconnu responsable du « crime de terrorisme », sous forme « d’affiliation à une organisation terroriste ». Connu sous le pseudonyme de « camarade Pablo », il avait été arrêté en mai 2015 et était accusé d’être membre de la direction d’un réseau reconstitué du Parti Communiste du Pérou (« Sentier lumineux »). Dans un autre procès, 35 ans de prison ont été requis contre Edgar Torpoco Ortiz, alias « camarade Angel » (photo). Agé de 22 ans, il a rejoint le PCP à âge de 19 ans, et a rejoint les camps guérilla de Vizcatán del Ene. Il est accusé de trois homicides. Le parquet de Huánuco a également requis 30 ans de prison pour ses camarades Brayan Camarena, Víctor Abad et Mónica Aguirre pour le délit de terrorisme sous forme d’homicide. En outre, Kassandra Hennings et Ana María Cabezas ont été condamnées pour le crime « d’affiliation à une organisation terroriste ».

Dans un troisième procès la juridiction supraprovinciale spécialisée dans les crimes de terrorisme de Huánuco a obtenu la mise en détention provisoire pour 18 mois de Noemí Quezada Ulloa, la « camarade Rocío ». Elle est accusée d’avoir assumé le rôle de commandante logistique dans la vallée de Huallaga et d’avoir, comme combattante, participé aux attaques de Churuyacu et de Ramal de Cachiyacu. La cour a déterminé que la peine de la « camarade Rocío » pouvait atteindre les 30 ans de prison.

Deux policiers anti-émeutes ont été blessés par l’explosion d’une petite bombe artisanale jeudi lors d’affrontements à l’université de Bogota. L’un deux est blessé gravement tandis que l’autre est blessé à une main. Des manifestants masqués s’étaient rassemblés sur la place centrale de à l’université nationale de Bogota, pour la commémoration de la Journée de l’étudiant tombé, qui est célébrée en Colombie les 8 et 9 juin en mémoire des 12 étudiants universitaires tués par l’armée à ces dates en 1954, pendant la dictature du général Gustavo Rojas Pinilla. Le chef de la police  a annoncé une récompense pouvant aller jusqu’à 20 millions de pesos (environ 4 800 dollars) pour toute personne qui aiderait à retrouver les responsables. L’université nationale de Bogota n’est pas la seule institution académique colombienne à avoir connu des affrontements ce jeudi. Des incidents ont également été signalés à l’Universidad del Valle à Cali et à l’Universidad de Antioquia à Medellín, où les manifestants se sont même emparés d’une moto de la police.

 

Dans le cadre de sa guerre de basse intensité contre le Rojava, la Turquie utilise comme arme le contrôle du débit de l’Euphrate, enfreignant l’accord signé avec la Syrie en 1987. Cet accord stipule que la Turquie doit libérer 500 mètres cubes d’eau par seconde, une ressource ensuite partagée avec l’Irak. Après que les Forces Démocratiques Syriennes aient reprise, en 2015,  les barrages de Tişrîn et de Tabqa à l’État islamique, la Turquie a commencé à réduire le débit de l’eau de l’Euphrate à seulement 200 mètres cubes par seconde. Avec la hausse des températures estivales, la consommation d’eau augmente et l’évaporation intensifie les problèmes de pénurie et de pollution de l’eau.

La réduction du débit a des répercussions importantes sur l’agriculture, ainsi que sur l’électricité, car la priorité est donnée à l’eau potable, suivie de près par les besoins agricoles (140 et 160 mètres cubes d’eau sont utilisés chaque seconde pour l’irrigation). Cela signifie une diminution du débit conscacré aux centrales hydroélectriques. La difficulté à obtenir l’eau nécessaire menace d’endommager 90 000 hectares de de céréales et de vergers. Depuis l’été 2020, 400 000 hectares de terres agricoles sont sans eau. 600 000 hectares de terres agricoles le long de l’Euphrate pourraient être endommagés en raison de la diminution continue de l’eau du fleuve par la Turquie.

Le gouvernement fédéral a trouvé vendredi un accord en comité restreint pour préciser la loi qui contient la peine d’interdiction de manifester. Cette peine accessoire, contenue dans un projet de loi fourre-tout visant “à rendre la justice plus humaine, plus rapide et plus ferme”, vise les “casseurs” actifs dans des manifestations ou autres “rassemblements revendicatifs”. Les syndicats et plusieurs associations ont dénoncé le texte car ils redoutent que celui-ci constitue une entrave de plus aux personnes qui mèneraient des actions dans le cadre d’un conflit social ou pour dénoncer politiquement une situation. En commission de la Chambre, le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne (Open Vld), avait assuré que son projet ne s’appliquerait pas aux actions de grève. Devant la fronde des syndicats et du monde associatif, le PS et les écologistes ont réclamé que les intentions du ministre se retrouvent explicitement dans le projet de loi et ne soient pas simplement consignées dans les travaux parlementaires (voir notre article).

Mercredi, faute d’accord en “kern”, la commission de la Justice de la Chambre a dû reporter ses travaux. L’accord trouvé aujourd’hui vendredi prévoit que la garantie de “la liberté de manifester dans un but politique syndical, humanitaire, philosophique, environnemental, civique ou le droit de mener des actions collectives” soit inscrite dans le texte de loi par le biais d’un amendement qui précisera aussi la nécessité d’un caractère intentionnel des actes (vandalisme, coups et blessures, etc.) qui donnent lieu à la condamnation principale. L’interdiction de manifester ne s’appliquera en outre qu’à partir d’un “rassemblement revendicatif” d’au moins 100 personnes. En d’autres termes, des piquets de grève ou les actions “coup de poing” de certaines organisations comme Greenpeace ne seraient pas concernés. L’interdiction prononcée par un juge ne peut excéder trois ans et 5 ans en cas de récidive, et non plus 6 ans.

Des affrontements ont éclaté après que les forces israéliennes aient effectué un raid dans la ville palestinienne de Ramallah, en Cisjordanie occupée, aujourd’hui jeudi, dans le cadre d’une opération visant à démolir la maison d’un résistant. Un important convoi militaire était arrivé dans le centre de Ramallah, siège du gouvernement palestinien, ce qui a conduit des centaines de Palestiniens à se rassembler dans la zone. Certains jeunes Palestiniens ont jeté des pierres sur les forces israéliennes, qui ont tiré des balles réelles, des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes sur la foule. A moins six personnes ont été transférées à l’hôpital pour y être soignées, dont trois ont été blessées par balle.

Ce jeudi 8 juin, au palais de justice de Larissa, s’est déroulée une audience importance au procès des trois anarchistes arrêté.e.s en février 2022 à Thessalonique et accusé.e.s d’être membre de l’Organisation d’action anarchiste (voir ici). L’audience s’est déroulée avec la présence d’une cinquantaine de personnes solidaires encadrées par une quarantaine de policiers avec un équipement anti-émeute. Le Secours Rouge international assurait également une présence solidaire. L’audience a été marquée par la déclaration d’un des trois inculpés, Thanos Chatziangelou, qui assume la responsabilité politique des actions de l’organisation (ce qui ne signifie pas qu’il reconnaisse sa participation personelle à ces actions), et par la première partie du réquisitoire qui a été dans le sens d’un relatif allègement des charges (par la requalification de certaines accusations qui ne relèveraient plus de la loi anti-terroriste). La prochaine et dernière audience aura lieu le 14 juin.

Au palais de justice de Larissa ce jeudi

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Georges Abdallah est incarcéré depuis maintenant 39 ans, qu’il est libérable depuis 1999, que deux libérations ont déjà été prononcées à son encontre mais rejetées par le parquet et que la dernière avait été conditionnée par un arrêté d’expulsion qui n’a pas été signé par le ministre de l’Intérieur. L’avocat de Georges, maître Chalanset a introduit aujourd’hui jeudi 8 juin 2023, une demande de libération conditionnelle devant le juge d’Application des Peines de Paris. Le dimanche 18 aura lieu à Paris, comme chaque mois de juin, une manifestation pour exiger la libération de Georges Abdallah. Rendez-vous au Métro Ménilmontant à Paris, dimanche 18 juin, à 14h. Cette manifestation courronnera une semaine internationale d’action du 10 au 18 juin.

 

Hier mardi était la quatorzième journée de mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites. À Paris, le cortège s’est élancé à 14H. Il y a eu quelques affrontements à la hauteur du boulevard Montparnasse. 28 personnes ont été interpellées en marge de la manifestation. A Lyon (photo), il y a eu cinq interpellations, après que les forces de l’ordre aient usage de bombes lacrymogènes alternativement sur la place Bellecour et sur la place voisine Antonin Poncet, pour repousser des groupes de manifestants. Plusieurs banques ont été attaquées sur le parcours de la manifestation. D’autres affrontements ont eu lieu à Angers, Toulouse, Rennes et Nantes. Par ailleurs, La CGT énergie a coupé le courant dans plusieurs siège d’entreprises, dont plusieurs sièges de médias, dans la petite ceinture parisienne.