Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Des affrontements ont éclaté le 31 mars dans la ville cisjordanienne de Huwara lors d’un défilé organisé la « Journée de la Terre » commémorant la mort de Palestiniens tués lors de rassemblements contre la confiscation des terres par Israël en 1976. Dix manifestants ont été blessés et plusieurs autres ont été arrêtés à la suite de ces affrontements avec les forces d’occupation.

Plusieurs marches et rassemblements ont eu lieu jeudi en France, principalement devant les préfectures pour dénoncer les violences policières le week-end dernier à Sainte-Soline. Au moins 10 préfectures avaient pris des arrêtés afin d’interdire ces manifestations. C’est le cas en Côte-d’Or, à Paris, en Haute-Vienne, dans le Tarn, le Finistère, le Doubs, la Haute-Saône, le Bas-Rhin et la Seine-Maritime. Dans certains départements, plusieurs villes sont concernées par ces interdictions. C’est le cas notamment de Rouen et du Havre en Seine-Maritime.

A Paris, le rassemblement devant l’Hôtel de ville de Paris s’est transformé dans la soirée en manifestation non-déclarée. Un cortège a circulé pendant quelques heures jeudi soir dans le centre de Paris. Du mobilier urbain et de nombreuses poubelles ont notamment été incendiés. Une manifestation sauvage a également eu lieu après le rassemblement devant la préfecture de l’Hérault, à Montpellier. Alors que la préfecture du Rhône avait pris un arrêté interdisant la manifestation, plusieurs milliers de personnes sont rassemblée à Lyon. Un cortège s’est formé et il y a eu des affrontements avec la police (photo). Les bassines ont volé au-dessus des grilles de la sous-préfecture de Lannion (Côtes-d’Armor). À la préfecture de Niort, ce sont des centaines d’éclats de grenades tirées par les forces de l’ordre à Sainte-Soline qui ont été lancés par dessus la grille. Un rassemblement a aussi eu lieu devant l’ambassade de France à Bruxelles.

 

Des manifestants ont affronté de nouveau la police au Kenya jeudi, troisième journée de protestations contre le gouvernement et l’inflation. Le gouvernement a supprimé les subventions du carburant et de la farine de maïs – denrée de base au Kenya – dont les prix ont augmenté dans la foulée. Dans les bidonvilles de Nairobi densément peuplés de Kibera et Mathare, des jeunes ont dressé des barricades, enflammé des pneus et jeté des projectiles sur les policiers, vêtus de tenues anti-émeutes, qui ont tiré des grenades lacrymogènes. De très nombreux policiers patrouillent la capitale kényane, où l’activité est moins bouillonnante et la circulation moins dense que d’habitude. A Kisumu, dans l’ouest du Kenya, fief de l’opposition, de petits groupes de manifestants ont allumé des feux au milieu de la route et jeté des pierres sur la police. Lors des deux précédentes journées, les manifestations – déclarées illégales par la police – avaient tourné à l’affrontement (voir notre article).

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Les participant.e.s à la Conférence internationale bisannuelle du Secours Rouge International ont achevé leurs travaux. Ceux-ci ont notamment porté sur le développement et de la qualification de notre fraternité de lutte avec le Rojava et la gauche révolutionnaire palestinienne.

Il a également été question du procès à venir, le 14 avril prochain, contre un camarade du Secours Rouge de Genève. Ce camarade doit comparaître devant le tribunal militaire, à Sion, qui l’accuse d’avoir participé comme internationaliste à la défense armée du Rojava. Ce procès sera l’occasion de réaffirmer la légitimité et la nécessité de défendre la révolution au Rojava comme partie d’un processus révolutionnaire international. Il a énormément été question de la lutte du prisonnier anarchiste Alfredo Cospito contre le régime carcéral 41bis. Lire la suite

 

 

Des dizaines de personnes ont été arrêtées à la suite d’une série d’affrontements dans le centre de Santiago, qui font partie d’une nouvelle commémoration de la Journée du jeune combattant (voir notre article). Les heurts ont commencé dans l’Alameda, où des groupes de jeunes ont dressé des barricades (photo) et jeté des cocktails Molotov sur les carabiniers. Deux bus ont été également incendiés et en raison de ces heurts, il y a eu plusieurs coupures de circulation et déviations vers d’autres artères de la capitale chilienne. Les affrontements se sont poursuivis jusqu’aux premières heures du jeudi matin. Des heurts ont aussi eu lieu ailleurs au Chili, notament en Auricanie (pays Mapuche) où une succursale de l’entreprise Telsur à Temuco a été attaquée au cocktail Molotov.

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Chaque année, la jeunesse rebelle du Chili descend dans la rue pour commémorer la mort des frères Rafael et Eduardo Vergara Toledo. C’est  la « Journée du jeune combattant » qui débouche toujours sur des affrontements avec les forces de l’ordre.

Rafael (18 ans) et Eduardo (20 ans) Vergara Toledo sont devenus le symbole de la lutte contre la dictature civile et militaire d’Augusto Pinochet et contre les politiques néolibérales des gouvernements chiliens qui ont succédé au régime Pinochet, perpétuant son héritage. Dans un contexte de répression et de crise économique qui a laissé 35 % des travailleurs au chômage dans les années 1980, des milliers de jeunes pauvres et d’enfants de travailleurs licenciés avaient commencé à s’organiser pour faire face à la dictature de Pinochet.

Dès leur plus jeune âge, Eduardo et Rafael ont grandi dans une famille politisée. Avec leur frère aîné, Pablo, ils ont milité au sein du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR). Eduardo est entré à l’Universidad Metropolitana de las Ciencias de la Educación (UMCE), connue au Chili sous le nom de « el Pedagógico », pour étudier l’histoire, mais il a été expulsé par les autorités fascistes en raison de ses liens politiques. Rafael, élève de l’enseignement secondaire, avait également été expulsé de son école en tant qu' »agitateur politique ».

Rafael et Eduardo Vergara-Toledo,

Depuis 1982, la maison de la famille Vergara-Toledo a été constamment perquisitionnée et plusieurs de ses membres arrêtés. Au cours du premier semestre 1984, Eduardo et Rafael sont entrés dans la clandestinité. Le 29 mars 1985, à la tombée de la nuit, Eduardo et Rafael, ainsi que quatre autres militants du MIR, marchent dans les rues de Villa Francia, le quartier où ils habitent, et sont interceptés par les carabiniers.

Les jeunes gens prennent la fuite, mais les policiers tirent et atteignent Eduardo. Son frère, Rafael, retourne l’aider malgré l’insistance d’Eduardo pour qu’il s’échappe. La patrouille arrive bientôt. Rafael est sauvagement battu avant d’être abattu d’une balle dans la tête.

En mars 2004, un juge chilien Sergio Muñoz a ouvert une enquête en collaboration avec la cinquième brigade d’enquête du Chili. Après un long procès, les carabiniers Francisco Toledo Puente, Jorge Marín Jiménez, Mauricio Muñoz Cifuentes et le sous-lieutenant Alex Ambler Hinojosa ont été condamnés à des peines de 10 et 15 ans de prison pour le meurtre des frères Vergara-Toledo.

Ce sont en fait trois frères Vergara qui ont été tués par la dictature et le décès de leur mère, elle-même résistante,  le 6 juillet 2021, a donné lieu à une grande manifestation d’hommage (voir notre article)

Voir ici l’article sur la Journée 2023
Voir ici l’article sur la Journée 2022
Voir ici l’article sur la Journée 2017
Voir ici l’article sur la Journée 2016
Voir ici l’article sur la Journée 2014

 

Dossier(s): Culture antirep Tags:

Les familles des deux manifestants grièvement blessés lors de la manifestation de samedi contre les « méga-bassines » porte plainte à son tour pour « tentative de meurtre » et « entrave aux secours ». L’enquête judiciaire sur les conséquences de ces violents affrontements a été transférée mardi du parquet de Niort au parquet de Rennes en raison de sa compétence pour les affaires militaires (les gendarmes sont des militaires). Les investigations ont été confiées à l’IGGN (Inspection générale de la Gendarmerie nationale), ce qui n’est pas pour rassurer… « Quand on prévoit autant de grenades [4000 grenades ont été tirées) tirées, on peut anticiper pour prendre en charge de manière urgente les personnes qui peuvent être atteintes par ce dispositif », a déclaré l’avocate des familles. Un enregistrement a rpouvé que non seulement rien n’avait été prévu pour prendre en charge les blessés, mais que les secours ont même été interdit d’aller les prendre en charge: voir ici

Les parents d’un des blessés ont rendu publique cette déclaration: Notre fils Serge est actuellement hospitalisé avec un « pronostic vital engagé », suite à la blessure occasionnée par une grenade GM2L, lors de la manifestation du 25 mars 2023 organisée à Sainte-Soline (79) contre les projets de bassines irrigantes.
Nous avons porté plainte pour tentative de meurtre, entrave volontaire à l’arrivée des secours ; et pour violation du secret professionnel dans le cadre d’une enquête de police, et détournement d’informations contenues dans un fichier de leur finalité.
Suite aux différents articles parus dans la presse, dont beaucoup sont inexacts ou mensongers, nous tenons à faire savoir que :
– Oui, Serge est fiché « S » – comme des milliers de militants dans la France d’aujourd’hui.
– Oui, Serge a eu des problèmes judiciaires – comme la plupart des gens qui se battent contre l’ordre établi.
– Oui, Serge a participé à de nombreux rassemblements anticapitalistes – comme des millions de jeunes dans le monde qui pensent qu’une bonne révolution ne serait pas de trop, et comme les millions de travailleurs en lutte actuellement contre la réforme des retraites en France.
Nous considérons qu’il ne s’agit là nullement d’actes délictueux qui saliraient notre fils, mais que ces actes sont au contraire tout à son honneur.
Les parents de Serge
Le mercredi 29 mars 2023

Deux personnes, dont un ancien maire adjoint d’un village du district de Narayanpur, ont été enlevées et exécutées par des maoïstes mardi soir dans la région de Bastar, dans l’état du Chhattisgarh. Les maoïstes ont déclaré que les deux hommes étaient des « mukhbir » (informateurs de la police). Ramji Dodi a été enlevé avec ses deux neveux et emmené dans une jungle où il a été exécuté. Les neveux ont été relâchés et son revenu avec le corps de Ramji et une lettre indiquant qu’il avait été condamné comme informateur de la police. L’événement a eu lieu près du village de Zara. Ramji a « t » maire adjoint de ce village.
Dans le second incident, Madkam Raju, 22 ans, du village de Bheji dans le district de Sukma, a été enlevé à son domicile et exécuté pour la même raison par des maoïstes. Les forcesde sécurité se sont déployées dans la région (photo).

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De jeunes manifestants ont bloqué des routes et se sont heurtés à la police le 27 mars près du Liceo de Aplicacion sur l’Avenida Ricardo Cumming, à Santiago. Les manifestants ont lancé à plusieurs reprises des engins incendiaires sur la police, obligeant les autorités à fermer l’avenue. Les manifestations sont liées à la préparation de la Journée de la jeunesse combattante, une commémoration non officielle de deux étudiants tués par l’ancienne dictature militaire, qui a lieu chaque année le 29 mars et qui est souvent marquée par des affrontements entre les étudiants et la police.

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