Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Des affrontements ont éclaté ce lundi au Kenya entre protestataires et police lors de manifestations contre l’inflation, notamment devant des bureaux gouvernementaux à Nairobi. Des batailles rangées ont éclaté entre des manifestants jetant des pierres et les forces de l’ordre utilisant gaz lacrymogènes et canons à eau, notamment dans certains quartiers de la capitale. Les organisateurs de la manifestation avaient prévu de marcher vers State House, le palais présidentiel, dans le centre de Nairobi, où une vingtaine de manifestants ont été arrêtés. Dans l’ouest du pays, un manifestant a été tué par balle. Ce mouvement de protestation contre l’inflation qui s’est élevée en février sur un an à 9,2% dans le pays d’Afrique de l’Est avait été interdit dimanche par les autorités. Les Kényans souffrent de la flambée des prix des produits de première nécessité, de la chute brutale du shilling par rapport au dollar américain et d’une sécheresse record qui a plongé des millions de personnes dans la famine.

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Un sous-officier a été tué lundi lors d’un affrontement avec des membres présumés de la Nouvelle armée populaire dans la province de Masbate City, dans l’île de Masbate (en rouge sur la carte). Le caporal a été tué après que le 2e bataillon d’infanterie ait participé à un échange de tirs de cinq minutes avec une douzaine de guérilleros maoïstes à Barangay Villahermosa. Les militaires ont pu récupérer sur le terrain un peu de matériel laissé sur place par les guérilleros lors de leur retraite.

 

Au moins 142 personnes ont été interpellées, lundi soir à Paris, en marge des cortèges sauvages qui déambulent depuis le début de la soirée dans toute la capitale pour protester contre l’adoption de la loi sur les retraites par l’article 49.3. 2 000 policiers et gendarmes sont déployés pour venir à bout de ces manifestations non déclarées. Parti de la Place Vauban en fin d’après-midi, le cortège s’est dans un premier temps dirigé vers la Gare Saint-Lazare avant de rejoindre le quartier de l’Opéra. Le défilé s’est ensuite rendu aux abords du Louvre, de la place de la République et de Châtelet, en plusieurs petits groupes. Dans la matinée, plusieurs manifestations ont provoqué d’importantes perturbations du trafic à Rennes. En attendant une nouvelle journée d’actions le 23 mars à l’appel de l’ensemble des syndicats, la grève s’est durcie dans les raffineries et les éboueurs poursuivent leur mouvement à Paris, Rennes ou Nantes. Depuis jeudi, plus de 600 personnes ont été interpellées pour leur participation au mouvement de contestation.

Les célébrations du Newroz ont été organisées par les partisans du Parti démocratique des peuples (HDP) et leurs alliés sur la place Yenikapi d’Istanbul. Des milliers de personnes ont participé à cette célébration mais, alors que la foule quittait la place, à la fin de la célébration, la police a attaqué la foule parce que des slogans en l’honneur d’Abdullah Ocalan et de la résistance des prisonniers politiques avaient été scandés. 224 personnes environ ont été arrêtées. Newroz est un jour important pour les Kurdes du monde entier, car il signifie le début du printemps et marque le premier jour de la nouvelle année kurde. Des millions de Kurdes de Turquie célèbrent chaque année cet événement national malgré les pressions et la censure des autorités. Pendant des décennies, il a été interdit aux Kurdes de Turquie de célébrer le Newroz.

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Des centaines de manifestants se sont rassemblées samedi après-midi derrière la gare à Genève pour une manifestation non autorisée contre le parti d’extrême-droite UDC (« Union Démocratique du Centre ») qui tenait son assemblée à Meyrin, en périphérie de Genève. Le rassemblement a eu lieu dès 15h00 dans le parc des Cropettes. Vers 15h30, quelques incidents ont eu lieu entre des manifestants masqués et des photographes indiscrets dont les objectifs ont été sprayés. La manifestation s’est mise marche, d’abord en direction de la gare et ensuite vers le quartier des Grottes. C’est à ce moment qu’elle a été bloquée par la police. Les militants ont chargé à deux reprises, derrières des banderoles renforcées, les forces de l’ordre qui ont fait usage de tirs de balles en caoutchouc, de matraques de gaz lacrymogène et de grenades. La police a pu tenir sa position, et les manifestants se sont repliés dans le Parc des Cropettes.

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Un sous-officier de l’armée gouvernementale et un combattant du Parti Communiste du Pérou Militarisé ont été tués lors d’un affrontement survenu au cours des opérations de ratissage anti-guérilla dans une jungle montagneuse du Pérou. Les les militaires pensaient avoir des information sur la base où se trouve Victor Quispe Palomino, principal dirigeant du PCPM dans la région de Vizcatán del Ene, raison pour laquelle une opération appelé « Orión » a été lancée. L’opération a impliqué les forces armées et la police nationale péruvienne. Lors de l’affrontement, un maoïste connu sous le nom de guerre de « Álvaro » a été blessé et capturé. L’armée affirme qu’en plus de « Paulino », quatre autres maoïstes auraient été tués.

Hier vendredi, peu avant 9 h, Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines, non merci ! (BNM) était convoqué pour « dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion le 30 octobre 2022 à Sainte-Soline ». Il est ressorti huit heures et demie plus tard du palais de justice libre mais placé sous contrôle judiciaire. Il sera jugé le 8 septembre. D’ici là, il lui est interdit de se rendre à Sainte-Soline et Mauzé-sur-le-Mignon, cibles des manifestations des 24, 25 et 26 mars. « Il s’agit d’une opération qui vise à nous intimider. Les faits qui me sont reprochés datent d’il y a six mois et on me convoque une semaine avant la prochaine manifestation », a-t-il réagi dès sa sortie du palais de justice. Durant son audition, raconte-t-il, il s’est contenté d’un laconique « 49.3 » quand il n’a pas voulu répondre.

Ce sont les gendarmes de la section de recherches de Poitiers et de la brigade de recherches de Niort qui l’ont placé en garde à vue. Pour des faits remontant au 2 octobre, il est retenu contre lui « la participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions de biens, la menace de dégradation ou détérioration avec ordre de remplir une condition, un acte de vol, la dégradation ou la détérioration légère d’un bien par inscription, signe ou dessin ». Pour les faits des 29 et 30 octobre, il est poursuivi pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou des destructions ou dégradations de biens » et pour « dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion ». Tout au long de la journée, policiers et CRS ont bouclé le quartier du palais de justice. Une centaine de manifestants s’est relayée, tenus à distance par des grilles.

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« En raison de risques sérieux de troubles à l’ordre et à la sécurité publics (…) tout rassemblement sur la voie publique place de la Concorde et à ses abords ainsi que dans le secteur de l’avenue des Champs-Élysées est interdit », a déclaré la préfecture de police de Paris. « Les personnes qui tenteraient de s’y regrouper seront systématiquement évincées par les forces de l’ordre » a-t-elle ajouté. La place avaient été le lieu de rassemblement contre le recours au 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites. Ces rassemblements avaient donné lieu à des affrontements. A Lyon des manifestants ont fait irruption dans une mairie d’arrondissement et ont essayé de mettre le feu, mais la police a rapidement éteint l’incendie et arrêté six personnes. D’autres incidents ont eu lieu dans la ville qui ont donné lieu à 36 interpellations. A Strasbourg aussi, les forces de l’ordre sont intervenues contre des manifestants après un rassemblement contre la réforme des retraites et le recours à l’article 49.3.

De violents heurts ont à nouveau opposé, hier jeudi à Athènes, la police à des manifestants plus de deux semaines après la catastrophe ferroviaire qui a fait 57 morts et suscité l’indignation en Grèce. Des manifestants ont jeté des cocktails Molotov et des policiers ont répliqué par des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes non loin du Parlement, dans le centre de la capitale. Des bennes à ordures ont également été incendiées sur une avenue près de l’université, dégageant d’importantes fumées noires, des vitrines de magasins ont été brisées. Des gaz lacrymogènes ont été lancés dans la zone autour de l’université par la police anti-émeutes. 40 000 personnes, dont quelque 25 000 à Athènes, avaient manifesté leur colère plus de deux semaines après la collision qui a mis à jour les graves dysfonctionnements dans les chemins de fer. Des affrontements avaient déjà émaillé des rassemblements notamment mercredi 8 mars, en marge d’une manifestation de quelque 40 000 personnes à Athènes (voir notre article).

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Pour la quatrième journée consécutive, une manifestation estudiantine tenue à la Faculté des Sciences Ben M’Sick de Casablanca à l’occasion du « 17e Forum national des étudiants », a été brutalement réprimée. La manifestation, organisée par l’Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM) a été attaquée par les forces de l’ordre qui encerclaient l’enceinte de la Faculté. Le ministère de l’Enseignement supérieur avait publié une circulaire appelant les présidents des universités à n’autoriser aucune partie extérieure à utiliser les installations de l’université et les institutions affiliées pour organiser des manifestations de quelque nature que ce soit.