Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Lors du mouvement des Gilets jaunes, en plus de manifestations dans les grandes villes françaises, des milliers de ronds-points étaient bloqués, des autoroutes et des péages paralysés. C’est suite à ce mouvement que le gouvernement français fait passer au Parlement la  «loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur» (LOPMI). Une batterie de mesures autoritaires qui va généraliser les «amendes forfaitaires délictuelles». Créées en 2016, ces amendes permettent aux policiers de prononcer une sanction pénale en-dehors de tout procès. Le policier administre directement la peine, sans juge, sans débat, sans possibilité de se défendre. Ces «amendes délictuelles» sont prévues très lourdes en cas de blocages de routes et d’occupations de lieux d’études. Des amendes de 500 à 1000€ sanctionneraient les lycéen-nes et étudiant-es qui occuperaient leurs facs ou leurs bahuts. Des amendes de 800 à 1600€ frapperaient ceux qui «entravent la circulation» ce qui peut signifier aussi bien barrer une autoroute que marcher en-dehors des parcours officiels ou occuper un rond-point). La LOPMI a été adoptée le 18 octobre en première lecture par le Sénat. Elle est actuellement débattue au Parlement.

Dans le gouvernorat de Kairouan, 12.000 élèves n’ont pas encore commencé leur année scolaire, puisqu’il manque 600 enseignants. Ainsi, le conflit qui oppose le ministère de l’Education et la Fédération générale de l’enseignement secondaire (Fges) est marqué par beaucoup d’escalade, de mouvements de contestation du boycott et de suspension des cours. Les enseignants grévistes qui participaient, lundi matin, au sit-in au siège de la direction régionale de l’éducation à Kairouan, ont été chargés par la police. Lors des affrontements qui ont suivi, trois enseignants ont été arrêtés et quatre autres blessés et hospitalisés.

 

Deux maoïstes présumés ont été tués par les troupes gouvernementales lundi dans la ville de Balingasag, dans le Misamis Oriental. Les militaires du 58e bataillon d’infanterie de l’armée de terre auraient accroché un groupe de la Nouvelle armée populaire (NPA) à Barangay Kibanban, Balingasag et auraient récuypéré sur le terrain un fusil M16, un fusil M653, un fusil Cal .22, des effets personnels, du matériel médical et des documents politiques.

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA

 

Des manifestants anti-gouvernementaux et la police se sont affrontés devant le bureau du Premier ministre Edi Rama à Tirana, la capitale de l’Albanie, où des milliers de personnes s’étaient rassemblées pour protester contre la corruption, l’augmentation de la pauvreté et le nombre croissant de personnes quittant le pays. Les manifestations qui ont duré trois heures ont tourné à l’affrontrement lorsque les manifestants ont brisé les cordons de police autour du bureau de Rama et jeté de la peinture rouge et noire. La police a arrêté un manifestant. Cette année, les prix ont augmenté de 8 % dans ce pays du sud-est de l’Europe, notamment pour les denrées alimentaires de base et le carburant.

L’immigrant cubain Christian Torres Perez, 30 ans, a été arrêté lundi à Marathon, dans les Florida Keys, après s’être emparé d’un bateau de pêche commerciale d’une valeur de 60 000 dollars qui appartenait à son patron. Le propriétaire du bateau a prévenu la police après avoir reçu un message indiquant que l’alerte d’urgence du bateau était activée, déclarant en outre qu’un de ses travailleurs avait démissionné quelques instants auparavant et avait déclaré qu’il retournait à Cuba parce qu’il n’aimait pas vivre aux États-Unis. L’alerte d’urgence a permis aux autorités de localiser le suspect en mer. Les garde-côtes qui ont survolé la zone en hélicoptère ont trouvé Perez à environ 80 km au sud de Key West. Son moteur était tombé en panne. Le Cubain est en garde à vue et fait face à des accusations de vol et de vol qualifié.

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Dans la nuit de vendredi 11, 57e nuit du soulèvement, plusieurs quartiers de Téhéran et d’autres villes ont été le théâtre de manifestations nocturnes, d’incendies, de barrages routiers et d’affrontements avec les forces de répression. Les habitants d’Ispahan, Sanandaj, Bouchehr, Khorramabad, Sardasht, Mahabad et Boukan ont également organisé des manifestations nocturnes. Au Chaharbagh d’Ispahan, des affrontements ont éclaté avec les agents de la répression. À Bouchehr, les jeunes se sont heurtés aux agents. À Sardacht, les manifestants ont mis le feu à une voiture des forces de sécurité et à une base de la milice du Bassidj. De jeunes insurgés ont mis le feu à une base de la milice du Bassidj à Kazeroun avec des explosifs artisanaux. À Chabahar, l’autoroute de transit de Sarbaz a été bloquée par des feux. La cérémonie funéraire de Sepehr Biranvand s’est déroulée au village de Dehsefid avec une grande foule venue de Khorramabad qui scandait « à bas Khamenei ». Les forces de répression ont tiré des gaz lacrymogènes et ouvert le feu sur la foule. Des jeunes ont attaqué une base de la milice du Bassidj à Bivaran.

Samedi 12 novembre, les étudiants de la faculté de droit de l’Université Melli ont manifesté, tout comme ceux de la faculté de gestion et d’économie de l’université Charif, des facultés d’électricité et de pétrochimie, d’informatique et de sciences économiques de base de l’université Razi de Kermanchah, de l’université Kharazmi de Karadj, de la faculté de médecine d’Hormozgan et de nombreuses autres universités. À Ardebil, dans le nord-ouest, de jeunes insurgés ont mis le feu à un grand poster de Qassem Soleimani. À Astara, dans le nord-ouest, de jeunes rebelles ont mis le feu à un portrait de Khamenei avec un cocktail Molotov. À Babolsar, dans le nord, des jeunes ont attaqué la base de la milice du Bassidj avec des cocktails Molotov. À Saqqez, dans l’ouest, les commerçants se sont mis en grève générale. Des familles de manifestants arrêtés se sont rassemblées devant la prison d’Evine à Téhéran pour protester contre l’arrestation de leurs proches et demander où ils se trouvent. À Ilam, dans l’ouest, des jeunes ont mis le feu à la permanence d’un député du régime. À Sardasht, dans l’ouest, des habitants ont attaqué une base de la milice du Bassidj et y ont mis le feu ainsi qu’à un véhicule appartenant aux forces de répression.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, un commando de cinq guérilleros maoïstes a exécuté un habitant du village de Kondapuram, dans le district de Mulugu (État du Telangana). Les maoïstes ont emmené l’homme hord de chez lui et l’ont exécuté à proximité, laissant derrière eux des tracts expliquant qu’il s’agissait d’un informateur de la police.
Un policier a été abattu jeudi dans le village de Marikodri, dans le district de Bastar, (État de Chhattisgarh), apparemment par un commando de guérilleros maoïstes. Affecté au camp de police de Rekha Ghati, le policier était en déplacement lorsqu »‘il a été abattu de plusieurs coups de feu par plusieurs personnes qui ont disparu dans une jungle proche.
Enfin, deux personnes, soupçonnées d’être des maoïstes, ont été tuées vendredi 11 dans la jungle de Malipadar, dans le district de Koraput, dans l’État de l’Odisha. Le groupe d’opérations spéciales (SOG) de la police de l’État menait jeudi jeudi une opération de ratissage dans les jungles des environs de Boipariguda. Les membres du SOG ont attaqué dans la nuit de jeudi à vendredi un campement d’un quinzaine de personnes, tuant deux d’entre elles. La police a présenté trois armes artisanales qu’elle dit avoir trouvé sur place.

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Vingt-deux membres de l’Association des avocats progressistes (ÇHD) et du Bureau juridique du peuple (HHB) ont été condamnés à différentes peines de prison par la 18e chambre de la cour d’assises d’Istanbul, lors de l’audience tenue vendredi dans le complexe pénitentiaire de Silivri. Le tribunal a indiqué que sa décision pouvait faire l’objet d’un recours, non pas auprès de la Cour régionale de justice, mais auprès de la Cour de cassation. Les avocats ont été condamnés aux peines suivantes :
Selçuk Kozağaçlı : 12 ans de prison pour « participation à une organisation terroriste », plus 1 an pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste ».
Barkın Timtik : 12 ans de prison pour « appartenance à une organisation terroriste » et 9 ans et 8 mois pour « propagande ».
Oya Aslan : 10 ans de prison pour « appartenance à une organisation terroriste » et 6 ans pour « propagande ».
Taylan Tanay, Betül Vangölü Kozağaçlı, Güçlü Sevimli et Gülvin Aydın : 6 ans et 3 mois de prison pour « appartenance à une organisation terroriste ». L’annonce du verdict pour « propagande » a été reportée.
Güray Dağ, Efkan Bolaç, Serkan Arıkanoğlu, Mümin Özgür Gider, Metin Narin, Sevgi Sönmez, Alper Tunga Saral, Rahim Yılmaz et Selda Yılmaz : 6 ans et 3 mois de prison pour « appartenance à une organisation terroriste ».
Özgür Yılmaz : 1 an de prison pour « propagande », Özgür Yılmaz faisant déjà l’objet d’une condamnation définitive pour « participation à une organisation terroriste », ce chef d’accusation a été abandonné dans cette affaire.
Şükriye Erden : L’annonce du verdict pour « propagande » a été reportée. Şükriye Erden ayant déjà été condamnée pour « participation à une organisation terroriste », cette charge a été abandonnée dans ce procès).
Naciye Demir : L’annonce du verdict pour « propagande » a été reportée.
Les dossiers des accusés Zeki Rüzgar et Günay Dağ ont été dissociés.
Les charges contre Ebru Timtik, avocate décédée en prison en août 2020, après 238 jours de grève de la faim, ont été abandonnées.

L’affaire ÇHD consiste en deux affaires distinctes qui ont été fusionnées. Après le premier procès devant la 37e chambre de la cour d’assises d’Istanbul, la Cour de cassation a annulé les verdicts prononcés à l’encontre de quatre avocats. Elle a confirmé en revanche les condamnation prononcées contre les autres avocats: Özgür Yılmaz, 13 ans et 6 mois de prison ; Behiç Aşçı, 12 ans ; Şükriye Erden, 12 ans ; Engin Gökoğlu, 10 ans et 6 mois ; Aytaç Ünsal, 10 ans et 6 mois ; Süleyman Gökten, 10 ans et 6 mois ; Aycan Çiçek, 9 ans ; Naciye Demir, 9 ans. Le tribunal local avait condamné Ezgi Çakır, avocate des accusés, à 8 ans de prison. La Cour de cassation a jugé que Çakır aurait dû être condamnée pour avoir « aidé sciemment et volontairement l’organisation. » 

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De nouvelles manifestations ont eu lieu dans les environs de l’Universidad Pedagógica Nacional, à Bogota. Les étudiants de l’Universidad Javeriana manifestaient en raison des frais de scolarité élevés pour le premier semestre de 2023. Ils ont bloqué des carrefours. Les étudiants ont affronté la police anti-émeute (ESMAD) à l’angle de la Calle 72 et de la Carrera 11 lorsque des manifestants cagoulés se sont emparé d’un bus du Service intégré de transport public (SITP), en ont brisé les vitres et ont tenté d’y mettre le feu.

Le mur d’une toilette abandonnée du lycée Bangitola, à Kaliachak II dans le  district de Malda (Bengale-Occidental), s’est effondré ce jeudi entraînant la mort d’un jeune homme de 17 ans, et des blessures à un de ses amis, qui a été hospitalisé. Lorsque la nouvelle de l’incident s’est répandue, des étudiants en colère ont affronté la police, blessant sept agents de la force publique. Des grenades lacrymogènes ont été tirées et quatre personnes ont été arrêtées. La police prétend que sept policiers ont été blessés.

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