Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Des défenseurs des libertés civiles en Colombie-Britannique ont porté plainte contre le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) et la Gendarmerie royale du Canada (GRC), affirmant que ces derniers ont espionné des opposants au projet d’oléoduc Northern Gateway. La GRC et le SCRS ont épié les Premières Nations et des groupes environnementaux pour ensuite transmettre les informations obtenues à l’Office national de l’énergie et à des sociétés pétrolières. Les plaintes ont été déposées auprès des organismes de surveillance des activités de la GRC et du SCRS.

Des documents obtenus obtenus grâce à la Loi sur l’accès à l’information comprennent une correspondance par courriel entre des dirigeants de l’Office national de l’énergie et des officiers de la GRC sur des manifestations qui ont eu lieu lors des audiences sur le projet d’oléoduc Northern Gateway. Dans un des messages, un agent de la GRC indique n’avoir trouvé aucune preuve voulant qu’une menace criminelle pèse sur l’Office ou l’un de ses membres. Il ajoute toutefois que les autorités vont continuer de surveiller les activités du mouvement de protestation contre l’industrie pétrolière.

Au Sahara Occidental, le Maroc poursuit la répression en toute impunité. La population sahraouie continue les manifestations pour revendiquer l’élargissement des prérogatives de la MINURSO aux droits de l’homme.
A El Aaiun deux jeunes ont été agressés par une patrouille de la police marocaine pour avoir accompagné des observateurs suédois venus s’enquérir de la situation des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis. La Chambre criminelle de la Cour d’appel d’Agadir a condamné, le 4 février Mohamed Jghagha à une peine d’un an de prison. Il avait été arrêté le 19 octobre 2013, à la ville d’Assa , pour sa participation à des manifestations pacifiques pour protester contre l’attaque des autorités marocaines au camp de toile organisé dans cette ville pour revendiquer des droits sociaux.

Les prisonniers politiques sahraouis incarcérés à la prison locale dans la ville marocaine de Tiznit ont entamé une grève de la faim de prévention de 24 heures pour dénoncer les violations continues et persistantes de leurs droits.

Le Parti Communiste d’Inde (maoïste) a appelé à une grève générale complète de 24 heures dans l’état du Jharkhand vendredi afin de faire pression pour la libération des prisonniers maoïstes qui ont achevé leur peine. Les zones rurales de l’état ont été paralysées: entreprises minières à l’arrêt, pas de circulation sur les route, commerces fermés. La guérilla maoïste a été active: quatre camions d’un mine de bauxite qui poursuivait ses activités ont été interceptés et incendiés dans le district de Gumla. Un commissariat de police (inoccupé) a été détruit à Nawadih. La tournée dans le Jharkhand du vice-président du Parti du Congrès Rahul Gandhi a été annulée pour des raisons de sécurité. Le premier ministre du Jharkhand a finalement approuvé vendredi la libération de 51 (sur 106 dossiers) personnes condamnées pour activité maoïste et a appelé à la fin de la grève.

Des manifestants en colère contre la situation économique en Bosnie ont mis à feu au siège à Sarajevo de la présidence de cette ex-république yougoslave. Les flammes se sont propagées jusqu’au deuxième étage de cet immeuble qui jouxte celui du gouvernement régional, incendié peu auparavant par les protestataires. Dans la journée, des manifestants ont également saccagé et incendié l’immeuble abritant l’administration régionale à Tuzla, dans le nord-est du pays.

Bosnie: L’émeute gagne Sarajevo

Une ordonnance de « non-entrée en matière » a été rendue par le Ministère public genevois concernant les plaintes contre des syndicalistes de Gate Gourmet pour « violation de domicile, lésions corporelles et émeute », suite aux faits qui se sont déroulés le samedi 28 septembre 2013 dans les locaux de la succursale de Genève de l’entreprise aéroportuaire. Gate Gourmet vient de faire recours contre cette décision.

Pour rappel: cette entreprise avait déposé des plaintes pénales pour justifier le licenciement de six grévistes, dont trois délégués syndicaux. Tout a démarré en septembre quand Gate Gourmet a licencié 86 collaborateurs avant de les réembaucher à moindres coûts, conduisant à la grève une vingtaine d’entre eux. L’absence de poursuite ne contraint pas Gate Gourmet à revenir sur les licenciements.

Suisse: Pas de procès contre les syndicalistes de Gate Gourmet

Plus de 300 membres et sympathisants du Popular Struggle Coordination Committee avaient dressé un campement dans un village abandonné suite à l’occupation israélienne de la Cisjordanie. Ils avaient planté leurs tentes à Ein Hijleh pour empêcher tout projet israélien de maintenir une présence dans la région en vertu d’un futur éventuel accord de paix. L’armée israélienne avait, dès leur arrivée le 31 janvier, coupé tout accès à l’eau et à l’électricité dans le village, créant également un blocus empêchant toute entrée dans le camp. Vendredi à l’aube, des centaines de soldats, accompagnés de bulldozers, ont pris le village d’assaut, dispersant les activistes et blessant plus de quarante personnes. Cette intervention a été organisée quelques heures avant un rassemblement prévu de Palestiniens qui devaient converger vers le village dans un vaste mouvement de soutien.

Eviction du camp de Ein Hijleh

Eviction du camp de Ein Hijleh

Des membres du collectif Taksim Solidarity Platform interpellés durant les manifestations de l’été dernier au parc Gezi viennent de prendre connaissance de l’acte d’accusation émis à leur égard. Le Ministère Public a requis jusqu’à 29 ans de prison contre certains d’entre eux. L’acte d’accusation, long de six pages, concerne une grande majorité des membres du collectif, seuls 31 d’entre eux ne seront pas poursuivis. Entre 7,5 et 29 années de prison ont été requis pour ‘fondation d’une organisation à visée criminelle, violation de la loi sur les manifestations et résistance face aux autorités’. Le texte affirme que les activistes ont causé de graves dommages à la sécurité publique à Istanbul en lançant leurs appels aux rassemblements sur la place Taksim via les médias et les réseaux sociaux.

Plus de 130 personnes, en majorité des policiers, ont été admis tout au long de la journée d’hier au centre des urgences de Tuzla. Quelque 7.000 personnes ont protesté pour le deuxième jour consécutif à Tuzla. Ils ont forcé un cordon de police antiémeute qui empêchait l’accès au siège de l’administration régionale et lancé des pierres et des torches enflammées contre des policiers et l’immeuble, brisant toutes les fenêtres. La police a riposté en lançant des grenades lacrymogènes. Huit manifestants ont été arrêtés. Un rassemblement similaire a eu lieu la veille à Tuzla à l’initiative de salariés de plusieurs anciennes entreprises publiques en faillite qui sont dans l’incapacité de leur verser les salaires depuis plusieurs mois. Il s’agit notamment d’entreprises de l’industrie chimique et forestière. Quelques centaines de salariés de ces entreprises ont été rejoints jeudi par des chômeurs et des jeunes.

Des manifestations rassemblant plusieurs centaines de personnes ont aussi été organisées à Sarajevo, à Bihac (nord-ouest), à Zenica (centre) et à Mostar (sud). A Sarajevo, une centaine de personnes ont jeté des oeufs et des pierres contre l’immeuble de l’administration régionale. « Voleurs! Assassins! », ont scandé les manifestants, avant d’être dispersés par la police antiémeute. Dans la soirée, de nouvelles échauffourées ont opposé quelques centaines de manifestants et la police.

affrontements à Tuzla

affrontements à Tuzla

Des incidents ont éclaté quand les policiers ont évacué en faisant usage de gaz lacrymogènes la grande gare de Rio, Central do Brasil, qui avait été envahie par un millier de manifestants qui protestaient contre la hausse de 9% des transports publics. Certains manifestants masqués et vêtus de noir ont saccagé des distributeurs automatiques de billets, libérant l’accès aux trains au cris de: « la gare est libre! ». Une grande confusion régnait à l’extérieur de la gare où des manifestants jetaient des pierres sur des policiers des forces anti-émeutes, qui les traquaient par petits groupes. Une barricade enflammée a été érigée sur une des rues.

Un cameraman de la télévision est dans état grave après avoir été touché à la tête par un projectile – dont on ignore l’origine – et a dû subir une intervention chirurgicale. Il y a eu de nombreux blessés, dont au moins un policier évacué par ses collègues. Des policiers ont frappé non seulement des manifestants hostiles, mais aussi des personnes qui manifestaient pacifiquement.

Manifestation à Rio

Manifestation à Rio

Les forces de sécurité ont tiré sur un groupe de présumés guérilleros dans le district de Wayanad (Kerala) dans la nuit de mercredi à jeudi mais sans résultat. Se basant sur un renseignement obtenu dans la journée, les soldats ont suivi le groupe de cinq personnes (trois hommes, deux femmes) jusqu’au village de Kombara. ‘Nous les avons vu dans la nuit et leur avons demandé de s’arrêter, mais ils se sont enfuis dans la forêt’ a affirmé le sous-inspecteur local. Des membres du département forestier local et une équipe de policiers ratissent actuellement la région pour retrouver les cinq guérilleros qui auraient été identifiés par les villageois.