Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Mustapha el Meziani, militant de l’Union Nationale des Etudiants Marocains et de l’organisation Voie Démocratique Basiste/tendance marxiste-léniniste, est en grève de la faim depuis le 3 juin 2014. Etudiant à l’université de Fès, s’était vu refuser son inscription en raison de son engagement dans le syndicat étudiant UNEM, et il a réagit en entamant sa grève de la faim. Au lieu de répondre à cette simple demande d’inscription, les autorité l’ont incarcéré dans la célèbre prison Ain Kadouss à Fès. Après 60 jours de grève de la faim, il avait été transféré à un lit d’hôpital au CHU de Fès, lit auquel il avait été menotté (photo).

Mustapha el Meziani a été déclaré en état de mort clinique le 8 août, à son 68 jours de grève.. Son état s’était détérioré la veille et avait nécessité une trachéotomie d’urgence.

Maroc: Un grèviste de la faim en mort clinique

De nouveaux affrontements ont éclaté lundi 11 août à Ferguson (Missouri) après qu’un adolescent noir ait été abattu par un policier de la ville. A l’annonce de sa mort, des membres de la communauté noire de cette ville de 23.000 habitants de la banlieue de Saint Louis s’était rassemblés pour dénoncer le racisme de la police. Des manifestations similaires ont à nouveau tourné à l’affrontement hier lundi.

Les guérilleros de la NPA ont attaqué brièvement un avant-poste militaire au village de Libayoy, dans l’arrière-pays de Zamboanga del Sur, dimanche 3 août vers 00h35. Ils se sont positionnés sur un pont de 300 mètres de l’avant-poste et l’ont arrosé de balle. Les soldats se sont mis à l’abri et n’ont pas, selon le porte parole de l’armée, subi de perte. Deux jours auparavant, un soldat avait été blessé lors d’un accrochage avec les guérilleros dans le village voisin de Tuburan.

Notre article sur l’incident de la manif Gaza du 6 août, où une déléguée du PTB a demandé à la police de chasser du rassemblement une délégation des Iraniens de Bruxelles parce que ceux-ci étaient hostiles à la République islamique, a eu des suites sur les réseaux sociaux. Certains internautes (à l’étiquette politique transparente) parlent d’un « communiqué mensonger du (pseudo) secours rouge, affirmant sans preuve que le PTB aurait envoyer la police contre des manifestants démocrates iraniens lors d’un rassemblement pour Gaza ».

Le site du comité des Iraniens racontent en détail l’incident (d’abord en farsi et en-dessous en anglais)

Le lien vers ce site

Un membre du Secours Rouge était sur place et a assisté à l’incident. Nous confirmons mot pour mot le communiqué iranien. Cet incident n’était certes pas spectaculaire. La déléguée du PTB est d’abord venue voir les Iraniens pour leur demander de renoncer à manifester leur hostilité à la république islamique, puis devant leur refus, elle est allée trouver les policiers en civils (les éternels préposés à ce genre de manifestation), et ce sont ces policiers qui sont venus dire aux Iraniens qu’à la demande des organisateurs ils devaient quitter les lieux.

Rien de spectaculaire donc, rien d’étonnant à ce que l’incident soit passé inaperçu de ceux qui n’étaient pas à proximité directe. Nous ne savons pas à quel niveau la décision a été prise chez PTB ce jour là: excès de zèle d’une personne? Décision de parti difficile à assumer lorsqu’elle est dévoilée publiquement? Que ceux qui s’intéressent à la soupe de PTB (et nous ne sommes pas du nombre) s’amusent à éclaircir cette question…

Le long procès des Cellules de Feu (CCF – FAI) -que les accusés avaient interrompus pendant le grande grève de la faim des prisonniers le mois dernier- a recommencé, une dizaine d’audiences ont eu lieu. Alors que l’accusation avait jusqu’ici systématiquement parlé des accusés comme étant tous de la CCF (le groupe des accusés est pourtant clairement scindé), le procureur a cette fois ci fait référence a des « membres secondaires » en parlant des accusés qui ne sont pas membres de la Conspiration. A une session suivante du procès, l’accusation a relu la condamnation du précédent procès de la CCF qui avait eu lieu en 2011-2012 (les accusés sont pour la plupart déjà condamnés à plus de 200 ans d’emprisonnement chacun…) et a été jusqu’à dire que le coup de téléphone passé pour prévenir de l’attentat au Ministère de Macédoine et de Thraces avait été passé « juste pour terroriser les civils ».

A l’audience suivante l’accusation s’est plaint du fait que la CCF aurait ruiné l’image touristique de la Grèce fait fuir les investisseurs étrangers par ses attaques incendiaires. Il était ensuite question des témoins de la défense, la partie des accusés qui nie être membre de la CCF a reçu des témoins de la défense et les accusés de la Conspiration qui revendiquent leur appartenance à ce mouvement ont poursuivi la rupture totale avec la justice grecque. Refusant donc les témoins de la défense, les prisonniers ont lu une déclaration dans le tribunal qui se terminait par « Nous ne recherchons pas de témoins pour nous défendre, nous recherchons des complice pour commettre le crime de l’Anarchie ». Le procès touche à sa fin.

Six des sept étudiants de l’UFR-SFA exclus par les autorités universitaires le 21 février dernier, suite aux manifestations violentes survenues contre une hausse du coût des études, ont été finalement autorisés à réintégrer l’Université Nangui Abrogoua. Quant à Grogba Vivien Arnaud, étudiant en licence, UFR-SFA, à qui il est reproché d’avoir fait usage d’une arme à feu, il reste sous le coup de la sanction d’exclusion « en attendant qu’il fournisse les preuves de son innocence ».

Côte d’Ivoire: Six des étudiants grévistes exclus sont réintégrés

Entre 14 et 16 cadres du Comité Prastuti Tritiya (TPC) ont été tués dans une attaque menée par les guérilleros maoïstes dans le Palamu ce samedi. L’attaque, qui a eu lieu au village Kauriya. A l’origine, en 2002, le TPC était une petite scission du PCI(maoïste), mais il a été très rapidement, et toujours davantage, instrumentalisé par la police pour lutter contre le PCI(m). En mars 2013, 10 maoïstes avaient été tués par le TPC dans le Chatra, y compris quelques dirigeants importants comme le porte-parole du Comité régional spécial pour le Bihar-Jharkhand et commandant du Comité zonal de Madhya. La collusion entre le TPC et la police est telle qu’elle a fait récemment scandale au niveau gouvernemental.

Joseba Permach et Rufino Etxeberria, dirigeants historiques de Batasuna, ont été condamnés à la plus lourde peine, soit trois ans de prison pour appartenance à ETA. Au total, huit personnes ont été condamnées pour ce motif et 12 autres pour « collaboration avec une organisation terroriste », à des peines allant de un an et trois mois jusqu’à trois ans d’emprisonnement.

Quatorze autres personnes ont été acquittées lors de ce procès fleuve, qui a duré d’octobre 2013 à juillet 2014, devant le tribunal de l’Audience nationale à Madrid, notamment chargé des dossiers de terrorisme. L’enquête, ouverte en 2002 par Baltasar Garzon, portait sur le financement présumé de l’ETA par les « herriko tabernas » (« tavernes du peuple ») basques, réputées proches de Batasuna, parti interdit en 2003. La cour a estimé que les « herriko tabernas » constituaient, « en plus du service financier qu’ils apportaient au mouvement de libération national basque, contrôlé par l’ETA, une infrastructure logistique pour le développement des activités satellites contrôlées par le groupe ».

Espagne: Fin d’un procès-fleuve sur le financement d’ETA